Nouvelle dérogation accordée aux planteurs de bananes

Le préfet de Martinique a pris un arrêté permettant aux professionnels, durant un an, de continuer l’épandage aérien des bananeraies pour lutter contre la cercosporiose.

C’était une décision attendue aussi bien par les planteurs de bananes que par les membres du collectif contre l’épandage.
Finalement le Préfet, Laurent Prévost a « compte tenu de la gravité affectant la culture de la banane, de leurs impacts économiques et sociaux »décider d’accorder une nouvelle dérogation aux planteurs.

Cette dérogation d’une année est limitée à certaines zones qui sont éloignées des habitations, des jardins, des cours d’eau ou encore des zones d’élevage.
Ce délai doit selon la préfecture permettre aux acteurs de la filière de trouver des solutions alternatives à l’épandage aérien pour lutter contre la cercosporiose.

Communiqué :
La mobilisation contre l’empoisonnement des Martiniquais doit se poursuivre.

PAR NOTRE MOBILISATION NOUS LES FERONS PLIER Pour la troisième fois en moins de deux ans, le représentant de l’Etat français en Martinique a donc donné une dérogation à l’interdiction de l’épandage aérien de pesticides…Fait particulier, cette dernière est valable pour un an, contrairement aux deux précédentes dont la durée avait été de six mois.Cette fois-ci, le gouverneur s’est passé des services de ses supplétifs locaux puisque la majorité néo-ppm de la région n’a pas donné -en tout cas publiquement- d’avis sur cette nouvelle dérogation.

Mais était-ce bien nécessaire ? Serge Létchimy s’était déjà largement compromis moralement en soutenant les deux dérogations précédentes et en s’opposant, à l’Assemblée nationale française, à un amendement exigeant « l’arrêt définitif de l’épandage aérien de pesticides outre-mer ». La trahison était donc consommée et on ne pouvait pas demander à Ubu de se dévêtir davantage, surtout après la manifestation réussie du 23 février.

La mobilisation contre l’empoisonnement des Martiniquais doit se poursuivre.

La manifestation du samedi 23 février, dans les rues de Fort-de-France, a montré que les ressources existent pour un engagement de plus en plus large de la population contre des pratiques nocives pour la santé publique. C’est donc dans cette voie qu’il faut continuer, dans les jours, les semaines et les mois qui suivent. Après la catastrophe absolue de la chlordecone, nous n’avons pas le droit de baisser les bras et de faire le choix du confort de la déception.

Francis CAROLE
Samedi 2 mars 2013-03-02
MARTINIQUE

Visuel créé par Fred LAGNAU, graphiste et plasticien, qui prête au CCEAEM ses visuels (exposés publiquement lors de l’ expo collective « SOUFFLE D’ART », Villa CHANTECLERC, février 2010).