La gauche passe le cœur à droite et la France perd son âme républicaine.

— Par Jacky Dahomay —

national_populismeLes faits sont là et on ne peut  que les constater. Selon les derniers sondages, 45% des électeurs de gauche sont pour la suppression du droit du sol. L’écrasante majorité soutient la politique de Valls. Ce qui restait au PS de protestation conte cette droitisation (Harlem Désir en tête) rentre dans les rangs. A Marseille, Patrick Mennucci traite Samia Ghali d’ « Arabe ». A droite, des dirigeants de l’UMP proposent de supprimer le droit du sol, principe fondamental de la république française. Hier sur LCP, un dirigeant de ce parti affirme en toute tranquillité qu’enseigner « nos ancêtres les gaulois » était la meilleure façon d’intégrer les  indigènes. Cela ne choque plus grand monde. Il  faut donc se rendre à l’évidence : s’il  y a toujours  existé en France une opinion xénophobe et raciste, celle-ci était tout de même contrôlée par quelques principes républicains. Aujourd’hui, les  digues ont sauté.  Le national populisme triomphe dans  l’Hexagone. Tout est désormais possible.
Mais c’est toute l’Europe qui est gagnée par le nationalisme populiste. On découvre en Grèce une enfant blonde  aux yeux bleus et on décide qu’en  raison de son phénotype, elle ne peut être enfant de Roms. En Irlande, on saisit une enfant aux yeux bleus, on l’arrache à ses parents Roms et les  tests ADN montrent que les parents Roms accusés sont vraiment ses géniteurs. En Grèce on découvre que celle que l’on a surnommé « L’ange blond » est bien issue de parents Roms. Ce qui est cherché au fond, c’est la pureté de la  race. La bête immonde, qui comme on  sait a surgi dans  des périodes graves de l’histoire, est de  retour.
La Caraïbe aussi en est touchée : le  gouvernement de la  République dominicaine  vient de décider que les citoyens dominicains d’ascendance haïtienne depuis 1929 vont perde leur nationalité dominicaine. On  fabrique ainsi des apatrides. Seul Hitler avait  osé le  faire. C’est une atteinte très grave aux droits de l’homme mais cela ne choque guère l’opinion mondiale.
Si donc la crise économique s’aggrave, il faut s’attendre à de grandes catastrophes dont l’histoire nous a déjà donné des exemples.
Et nous, dans tout cela ? On  a  connu aussi la  xénophobie anti-haïtienne et, en ces temps obscurs, elle peut ressurgir à la moindre occasion. Et si le populisme  triomphe en France, qu’allons-nous faire ? Dissidence ? De sombres nuages s’amoncellent dans les cieux. Nous avons  eu l’occasion d’intervenir dans le débat hexagonal. Mais  aujourd’hui, nous sommes sceptiques. C’est donc le  cœur très lourd que nous allons ce matin conduire notre ami  jean-Claude Courbain à sa dernière demeure.
Jacky Dahomay