Jowee Omicil, un nouvel album au nom de l’amour

— Par Alexis Campion —

Le saxophoniste et multi-instrumentiste Jowee Omicil célèbre l’amour en général et ses racines afro-caribéennes en particulier dans son nouvel album Love Matters!.

A peine un an après qu’il fut révélé en France avec l’album Let’s BasH!, revoilà le pétulant Jowee Omicil, saxophoniste canadien d’origine haïtienne. Love Matters!, nouvel opus intitulé en clin d’œil au mouvement américain « Black Lives Matter », reflète son état d’esprit d’improvisateur afro-jazz libre et impatient, arrivé à la musique sur le tard mais fin prêt à en découdre avec ses jams aussi dansants qu’exubérants. Avec son look de rapper un poil dandy et un poil mystique, ce zigue de 40 ans n’est pas si typique dans l’eco-système du jazz et des musiques du monde.

Telle une pop-star en devenir, cet admirateur de Fela Kuti et de Thelonious Monk a par exemple fait le choix de marchandiser des créations vestimentaires de son cru sur son site en ligne : tee-shirts colorés et blousons mode flanqués de messages positifs… L’été dernier, au festival de jazz de Montreux, c’est lui que le légendaire Quincy Jones a choisi pour officier en tant que maître de cérémonie au concert célébrant ses 85 ans en présence de Manu Katché, Ibrahim Maalouf, Mos Def, Talib Kweli etc. Une consécration.
Biguine, rara, bebop

Sur une dizaine de morceaux, son Love Matters! brasse tout de go des influences bigarrées reliant biguine créole et « rara » haïtien (musique rurale), sonorités africaines et bebop new-yorkais. Les mélodies sont accrocheuses et volontiers entêtantes. A chaque fois, l’intempestif Omicil (qui joue du saxo mais aussi de clarinettes, cornets, flûtes et claviers) souffle le chaud et le froid dans un joyeux désordre où l’on entend, aussi, beaucoup de finesse et des réminiscences de classique et de pop. « J’aime que l’on soit dans une sorte de confort d’écoute, mais je tiens aussi à ce que l’on soit surpris et secoué! » …

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