John Berger est mort

L’écrivain londonien, savoyard d’adoption est décédé hier lundi 2 janvier.

John Berger était écrivain, essayiste politique engagé à gauche, auteur de fiction, poète, peintre, critique d’art et scénariste. Né à Londres en 1926, il vivait en France à Quincy en Haute-Savoie.

John Berger fit sensation en partageant avec les Black Panthers la dotation du Man Booker Prize qu’il reçut en 1972. L’écrivain britannique est mort à l’âge de 90 ans près de Paris, à Antony. « Il est mort à la maison entouré par les siens (…) de manière très sereine », réconte son fils Jacob Berger, précisant que son père avait été hospitalisé quelques jours avant pour une insuffisance rénale.
Cet artiste prolifique, auteur de nombreux livres et pièces de théâtre, mais aussi poète, peintre et scénariste, publie en 1958 son premier roman « Un Peintre de notre temps ». En 1972, il est lauréat du Man Booker Prize, le plus prestigieux des prix littéraires de langue anglaise, pour son roman « G. », l’histoire du fils bâtard d’une aristocrate anglaise et d’un négociant italien. Il fait alors sensation en offrant la moitié de la dotation de ce prix au mouvement des Black Panthers, fidèle à ses convictions d’intellectuel engagé, pourfendeur du libéralisme et défenseur des « sous-classes ». « Il n’y a pas un texte de John qui ne soit pas imprégné d’un regard politique, souligne Jacob Berger, c’était un ami du sous-commandant Marcos, c’était un ami du peuple palestinien (…) qui avait une position politique extrêmement forte sans être un communiste borné et dogmatique ».
John Berger s’était installé en France pour fuir l’Angleterre « extrêmement anti-communiste » des « années 50 et du début des années 60 », témoigne Jacob Berger.
Ecrivain « visionnaire », écrit le quotidien britannique The Guardian, Berger avait « contribué à transformer la manière dont toute une génération regardait et percevait l’art ». « John Berger a changé la manière dont nous voyons le monde », a abondé sur Twitter le leader du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn.

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Œuvres

La Réussite et l’échec de Picasso, Denoël, 1968.
Art et révolution, Denoël, 1970.
G, éditions de l’Olivier, 1972. Traduction d’Elisabeth Motsch.
Le Septième Homme, photographies de Jean Mohr, François Maspero, Voix, 1976 – rééd. Fage, 2010.
Voir le voir, Alain Moreau, 1976.
Un peintre de notre temps, François Maspero, Voix, 1978.
L’Air des choses, François Maspero, 1979.
La Cocadrille, une classe de survivants, Le Mercure de France, 1981. Réédition chez Champ Vallon/La Fontaine de Siloé en 1990 et au Seuil, Points en 1996.
Une autre façon de raconter, photographies de Jean Mohr, Éditions de la Découverte, Voix, 1981 – rééd. L’écarquillé, 2014.
Question de géographie, avec Nella Bielski, Éditions Jeanne Laffitte, 1984.
Grande Ourse dans la nuit d’hiver (précédemment paru sous le titre La Cocadrille), Curandera (Suisse), 1986.
Le Dernier Portrait de Francisco Goya, le peintre joué aujourd’hui, avec Nella Bielski, Champ Vallon, 1989.
Joue-moi quelque chose, Champ Vallon/Curandera, 1990. Réédition au Seuil, Points, en 1996.
Et nos visages, mon cœur, fugaces comme des photos, Champ Vallon, 1991.
Flamme et Lilas, Champ Vallon/La Fontaine de Siloé, 1992. Réédition au Seuil, Points, en 1996.
Calling out, poèmes et chroniques, Paroles d’Aube, 1993.
Drawings’,’ poèmes et chroniques, Pierre Fanlac, 1994.
Au regard du regard, L’Arche éditeur, 1995.
Fidèle au rendez-vous, recueil, Champ Vallon (1996). Traduction de Michel Fuchs et Mireille Gouaux.
Qui va là ?, Éditions de l’Olivier, 1996. Traduction d’Elisabeth Motsch.
Dürer, Taschen, 1996.
King, Éditions de l’Olivier, 1999.
Photocopies, recueil (1999), Éditions de l’Olivier.
L’Oiseau blanc, Champ Vallon, 2000.
La Forme d’une poche, essais traduits de l’anglais par Michel Fuchs, Fage éditions, 2003.
Titien, la nymphe et le berger, avec Katia Berger Andreadakis, Fage éditions, 2003.
D’ici là, Éditions de l’Olivier, 2006.
Écrits des blessures : poèmes, dessins d’Yves Berger, Temps des Cerises, 2007, édition bilingue
De A à X, Éditions de l’Olivier, coll. Littérature étrangère, 2009. Traduction de Katya Berger Andreadakis.
Un métier idéal : Histoire d’un médecin de campagne, photographies de Jean Mohr, Éditions de l’Olivier, coll. Littérature étrangère, 2009. Traduction de Michel Lederer.
Tiens-les dans tes bras, essai, Le Temps des Cerises, 2009.
La Tenda Rouge de Bologne, dessins de Paul Davis, récit-promenade, Quidam Éditeur, coll. Made in Europe, 2009. Traduction de Pascal Arnaud.
Dans l’entre-temps, réflexions sur le fascisme économique, 24 pages, Indigène Éditions, collection : « Ceux Qui Marchent Contre Le Vent », mars 2009. Traduction de Jacques Crossman.
Le blaireau et le roi, avec Yves Berger, Éditions Héros-Limite et Fondation Facim, 2010.
Pourquoi regarder les animaux ?, anthologie de neuf récits, essais et poèmes écrits de 1971 à 2009, Éditions Héros-Limite, 2011.
Cataract, avec illustrations de Selçuk Demirel, 65 pages, Nothing Hill Éditions, 2011.
Le carnet d’esquisses de Bento, trad. de Pascal Arnaud, Éditions de l’Olivier, 2012
Rondo, avec Yves Berger, trad. de Katya Berger-Andreadakis, Éditions de l’Olivier, 2015

Cinéma (scénariste)

1971 : La Salamandre d’Alain Tanner
1974 : Le Milieu du monde d’Alain Tanner
1976 : Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 d’Alain Tanner

Télévision
1972 : Ways of seeing. Série de la chaîne BBC composée d’essais audiovisuels qui soulèvent des questions liées aux idéologies cachées des images visuelles. La série a donné naissance à un livre du même nom écrit par John Berger et sorti en 1976 en France sous le titre Voir le voir