Ha –mon socialiste ami … macroniste ! Aujourd’hui .

— Par Lucien Cidalise-Montaise —

Les bourgeois de Calais

Lettre ouverte à tous les socialistes

Ha –mon  socialiste ami … macroniste ! Aujourd’hui .

Merci pour ta contribution à ma culture « politique ». Ton héros E. Macron sait utiliser le vocabulaire de ses ancêtres avec talent, mais avec un peu de stratégie électorale. C’est bien !

Il définit « la vraie identité française » et s’affiche très prudent en prétendant que « l’appartenance n’est pas l’identité » et il avance que le roman national, nounouse filloniste « est une fonction de l’enseignement de l’histoire et c’est la partie éminemment politique ! » Ah enfin ! « Ce n’est pas une vérité d’Etat qui doit être enseignée à nos élèves sans aucun recul ».

Filtrez, choisissez, vantez, mentez aussi, il en restera toujours quelque chose.

Pour nous peuple différent, nous pensons humblement que le récit ou le roman national, c’est l’identité farouche, lisse ! Obligeante, honnête mais aussi masochiste de l’Histoire, de notre Histoire.

La tienne, c’est le blanc passéiste, le bleu, conservateur, le rouge révolutionnaire. L’identité dont E. Macron parle, c’est autant les « Bourgeois de Calais ! » dans leur soumission, Vichy dans la cruelle traîtrise, que les « Restos du cœur » dans leur générosité. C’est la jeune Danielle Casanova, militante communiste qui se couche sur les rails, empêchant un convoi d’armes à destination de l’Armée Française qui se battait contre le peuple Vietnamien en lutte pour son indépendance. Ceci sur ordre du gouvernement socialiste ! Enfin, c’est Ernest. Renan, véritable politicien du siècle dernier qui a donné son nom à tout ce qui est publique, qui proclame outrecuidant « La conquête d’un pays de race inférieure par une race supérieure et qui s’établit pour gouverner n’a rien de choquant » E. Renan -1870.

Alors oui ! Cette France nous ne l’apprécions pas. Je ne connais qu’une seule. Celle de la Révolution. « Tant pis pour la cathédrale gothique ! » a regretté Aimé Césaire. J’ajoute celle de Victor Hugo et de tous les progressistes.

Souhaitons qu’un jour, la France toujours accoutrée de vêtements choisis par ceux qui les vendent, et non par ceux qui les fabriquent, change de logiciel.

Nous l’apprécions tant cette France quand elle tente de se vêtir de Liberté – Egalité – Fraternité, en lui adjoignant Solidarité entre les peuples, tous les peuples, malgré les chants guerriers, farouchement talonnés sur des terres envahies.

Il faut que la France mal guérie du racisme l’admette.

Comment nous, Antillais majoritairement héritiers du Nègre Marron pouvons-nous prétendre « Aux vertus  romaines » ! Comme nous l’intime E. Macron !!

Ici ou ailleurs, nos vertus ne sont pas profondes, elles n’ont jamais été considérées. Cette part de liberté qui est en tout individu me permet de dire non à Macron. Je le revendique.

Ce handicap de ne pas pouvoir me responsabiliser devient chez moi une force si je me repentis de ma lâcheté.

La repentance que Sarkozy et Fillon vouent aux gémonies est pourtant la meilleure configuration de la Fraternité. Pas la suffisance, initiative de la droite française, et d’une partie de la gauche tremblante idéologiquement, initiatrices d’un roman anachronique et sectaire, nauséabond car xénophobe, en empruntant maladroitement des références spirituelles, cruellement imposées à tout ce qui n’est pas l’Occident.

Voilà cher ami, mes refus enregistrés. Ma peine surtout de sentir chez beaucoup l’indifférence et le « I Bon Konsa » primés.

Mélenchon a l’avantage d’avoir pendant toute sa vie politique porter « le même costume » et l’utiliser à des fins très éloignées du paternalisme, mais si proches du respect pour tous les humains qui vivent et rêvent sur cette planète

Lucien CIDALISE-MONTAISE

Le Diamant, 15 avril 2017