Festival Django Reinhardt, le swing à fleur de doigt

— Par Fara C. —

festi_django_reinaDans le décor enchanteur de l’île du Berceau, à Samois-sur-Seine, de nombreux passionnés du génial guitariste viennent de partout célébrer en musique sa mémoire.

Fondé en 1968 à Samois-sur-Seine (77), où mourut le légendaire guitariste le16 mai 1953, le Festival Django Reinhardtpropose chaque année un programme pointu dans une ambiance des plus festives. Les guitaristes se sentent évidemment chez eux, mais les autres instrumentistes aussi. En effet, l’autorité de Django ne connaît ni les barrières, ni les frontières. Dans une interview, le fameux guitariste George Benson nous avait confié son admiration pour celui qui est probablement le plus célèbre des manouches au monde.

Il y a des signes qui ne trompent pas. L’Américain James Carter, maestro du saxo, a tant kiffé l’atmosphère musicale et la convivialité qu’il est resté durant tout le festival et a multiplié les jam sessions dans les campings et au village des luthiers. On lui doit le disque en hommage à Django, « Chasin’ the Gypsy » (2000), que James avait enregistré avec sa cousine violoniste Regina Carter. Ce 24 juin, il vient d’offrir son souffle fertile à la création consacrée à Django. Celle-ci, présentée en exclusivité lors de l’ouverture du festival (le 24), a enthousiasmé le public. La vidéo, postée le lendemain par Jean-Jacques Bertauld, nous donne une idée de l’exceptionnelle accolade de swing qui, sur la grande scène, a réuni le décoiffant Amazing Keystone Big Band et ses trois invités, le guitariste Stochelo Rosenberg, l’accordéoniste Marian Badoï et, précise Jean-Jacques Bertauld, « l’extra terrestre James Carter ».

Vidéo. Amazing Keystone Big Band, Stochelo Rosenberg, Marian Badoï et James Carter au Festival Django Reinhardt 2015

La 36e édition du Festival Django Reinhardt s’est poursuivie avec, entre autre, le bassiste Marcus Miller qui, au gré d’un concert monstrueux de groove, a invité le poète des percussions, Mino Cinelu, que Miles Davis avait enrôlé en 1980. Ensuite, le 27 juin, parmi les six délices musicaux au menu, les festivaliers se sont délectés du savoureux blues de l’harmoniciste Jean-Jacques Milteau. L’infatigable explorateur français du ‘ruine-babines’ vient de publier l’excellent DVD « What’s That Sound » (de Stéphane Jourdain, chez La Huit), contenant le concert au Parc floral à l’occasion du Paris Jazz Festival 2013 et un entretien filmé à la Dynamo Banlieues Bleues de Pantin. Derrière l’humilité de JJ Milteau, se cache un artiste monumental, essentiel…

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