« De l’esclavage à la liberté forcée. Les « immigrants » africains au sein de la société martiniquaise, 1857-1889 »

Conférence de Céline Flory le 07 juillet aux Archives départementales

immigrants_africainsLa Société des Amis des Archives et le Conseil Général ont le plaisir de vous inviter à la conférence que donnera Céline Flory le mardi 7 juillet 2015 à 18h aux Archives départementales :
« De l’esclavage à la liberté forcée. Les « immigrants » africains au sein de la société martiniquaise, 1857-1889 »

Dans la réorganisation du travail colonial consécutive à l’abolition de l’esclavage promulguée le 27 avril 1848 dans l’ensemble des territoires français, les administrations coloniales, de concert avec les planteurs, prônèrent le recours à l’immigration de travailleurs extérieurs.
Sensible à leurs sollicitations, le ministère de la Marine et des colonies mit en place un système, subventionné par l’État, d’introduction de travailleurs extérieurs sous contrat d’engagement de travail de plusieurs années.
Dans ce cadre, de 1854 à 1862, plus de 21 000 hommes, femmes et enfants furent recrutés le long du littoral ouest-africain pour aller travailler à la Guyane et aux Antilles françaises. Plus précisément, 10 552 d’entre eux arrivèrent en Martinique où ils demeurent pour la très grande majorité d’entre eux jusqu’à la fin de leur vie.
Cette migration se composait de deux flux migratoires distincts. Un premier, entre 1854 et 1856, où les recrutements s’effectuaient au sein de populations africaines jouissant d’un statut de libre ; et un second, entre 1857 et 1862, où les recrutements s’opéraient au sein de populations de condition captive avec la méthode dite du « rachat préalable ». Par ce procédé, les recruteurs français achetaient des captifs sur des marchés d’êtres humains, pour leur imposer un contrat d’engagement de travail de dix années à effectuer outre-Atlantique ; contrat sur lequel ces derniers figuraient comme « noirs libres ». 97% des « immigrants » africains arrivés en Martinique furent recrutés et engagés par ce procédé du « rachat ».

Cette conférence retracera l’expérience de ces « immigrants » africains en Martinique : leur statut, leurs conditions de vie et de travail et celles de leur insertion au sein de leur nouvelle société. Nous montrerons aussi comment, grâce aux différents types d’archives, leur parcours et celui des générations qui leur ont succédé peuvent être reconstitués.

Céline Flory est historienne, chargée de recherche au CNRS au sein du laboratoire Mondes Américains (UMR 8168), et membre du Centre International de recherches sur les esclavages (CIRESC). Ses travaux portent sur l’engagisme dans la Caraïbe française, notamment sur les processus d’insertion économique, sociale et politique des migrants sous contrat d’engagement et des générations qui leur ont succédé.

En raison du nombre de places limitées, une inscription préalable est indispensable au 05 96 55 43 43