Chlordécone : la mort à petite dose

—  par Florent GRABIN —

 

Amis lecteur, c’est souvent que vous avez entendu parler du « Chlordécone » qui est un organochloré extrêmement stable, persistant très longtemps dans la nature et pendant des centaines d’années ou plus.

QUE SONT LES ORGANOCHLORÉS ?

Ce sont des substances synthétiques qui associent chimiquement du chlore et du carbone. Ils sont pour la plus part toxiques et rémanents. Ils ont une propension à la bioaccumulation. Ces propriétés en font le groupe de substances chimiques les plus dangereux auquel l’environnement soit exposé. Près de 11000 organochlorés ont été identifiés.

OÙ LES TROUVE-T-ON ?

C’est en 1893 que démarra la production de chlore, source industrielle des organochlorés. Actuellement elle dépasse les 40 millions de tonnes par an. L’émission des organochlorés dans l’environnement progresse en même temps que la production industrielle (le chlore. La pollution par des substances chimiques rémanentes est d’un type et d’un volume jamais rencontrés dans la nature auparavant. Enfin, les organochlorés sont présents dans l’eau, dans l’air et dans les organismes vivants sur la terre entière, du fond de la mer à la stratosphère, de l’Arctique à l’Antarctique. L’Atlantique Nord-Est est considéré comme le plus grand réservoir mondial de l’un des groupes d’organochlorés: les PCB

LEURS PROPRIETES

La plupart sont extrêmement stables, ils persistent dans la nature pendant très longtemps, certains pendant des centaines d’années ou plus. Alors pour les généradons présentes et avenir, nous ne pouvons qu’être très inquiet, car ils ne sont pas pour ainsi dire pas clégraclable, contrairement à ce que certains tentent de nous dire pour se dédouaner.

En se combinant à d’autres substances, ils produisent des milliers d’autres organochlorés susceptibles d’être encore plus dangereux ou plus rémanents. N’étant pas solubles dans l’eau, il tendent à migrer dans les sédiments et de là dans la chaîne alimentaire. Puis par s’accumule dans les organismes vivants par dissolution dans la graisse où il lui faut plus de 40 ans pour quitter cet espace cette accumulation est ensuite bioamplifiée à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie des organismes d’une chaîne alimentaire. Accumulés dans les tissus adipeux des mammifères, ils sont transmis à la génération suivante, via le placenta ou le lait, parfois à des concentrations très élevées. Certaines études ont permis d’estimer que les résidus ainsi transmis, même sans exposition directe après la première génération, seraient encore décelables à la cinquième génération.

Les organochlorés sont extrêmement toxiques. Comme ils sont très largement d’origine synthétique, la plus part des êtres vivants n’ont développé aucun moyen spécifique pour les décomposer et s’en débarrasser. Ils interfèrent de diverses manières sur certaines fonctions biologiques fondamentales. Ils causent l’échec de la reproduction et la stérilité des femelles, ils empêchent le développement des petits, ils provoquent la féminisation et la stérilisation des mâles, ils compromettent le système immunitaire, ils laissent les organismes sans défense devant la maladie et l’infection, ils contribuent au développement des cancers et ils endommagent le système nerveux, le foie, les riens et d’autres organes.

LEURS EFFETS DANS L’ÉCOSYSTÈME


Selon des études qui ont été menées ils sont soupçonnés d’être responsables de la disparition localisée de plusieurs populations d’oiseaux et de mammifères marins, notamment les marsouins communs du Puget Sound sur la Côte-Nord Ouest des Etats-Unis, de la zone danoise de la mer de Wadden et d’une grande partie de la mer Baltique et les aigles chauves de larges zones des Grands Lacs.

Aussi, dans l’association « Pour une Martinique autrement », nous insistons auprès du lecteur pour qu’il prenne conscience et surtout qu’il en parle autour de lui, du danger et des effets sur la vie aquatique et les humains.

Les effets démontrés des organochlorés sont les suivants:

a) suppression de la photosynthèse du phytoplancton ‘base de la chaîne alimentaire aquatique)

b) accroissement de la mortalité et des malformations des alevins.

c) Mortalité et déformation des embryons des tortues d’eau douce

d) Amincissement de la coquille des ceufs et difformités des petits de nombreuses espèces d’oiseaux.

e) Tumeurs et lésions constatées chez bélougas

f) Chute du taux d’hormones mâles des marsouins de Dall

g) Stérilité des phoques gris et des phoques communs

h) Diminution du nombre de spermatozoïdes s du sperme humain

i) Contribution du développement du cancer du sein chez la femme

j) Problèmes de développement de l’enfant, mauvaise coordination des mouvements et diminution du périmètre crânien

k) Dysfonctionnement du système immunitaire chez les Inuits

Alors ami lecteur après avoir lu ces quelques éléments vous comprendrez fort aisément que le moment est venu d’interroger nos différents parlementaires. Ceux, qui hier ont contribué au maintien du chlordécone dans notre production agricole.

Quand à ceux qui ont permis à la population de poursuivre la consommation de la production, ils devront avoir le courage et l’honnêteté de reconnaître qu’ils ont pris un très gros risque dans l’empoisonnement à petite dose

Pour l’association PUMA
Le Président
Monsieur Florent GRABIN.