Catégorie : Sociologie

Le drapeau de la discorde !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —
Avons –nous besoin d’un nouveau drapeau ? certainement pas, tant que nous sommes français et prétendons le rester. On ne peut vouloir, à moins de malhonnêteté intellectuelle foncière, bénéficier des avantages attachés à la citoyenneté de la République française et rejeter systématiquement les signes de reconnaissance distinctifs qui la caractérisent à l’étranger  : drapeau, hymne national.
L’initiative de la Collectivité de Martinique d’ouvrir un concours pour la création d’un drapeau et d’un hymne, en quelque sorte BO KAY, pour les déplacements sportifs et culturels à l’international, est certes de nature à flatter le chauvinisme local et l’orgueil de nos politiciens , mais est-elle vraiment dans l’intérêt du monde sportif et du milieu culturel martiniquais ?
On peut en douter pour plusieurs raisons :
D’abord ,c’est une évidence, l’incompatibilité avec notre statut juridique actuel ; il en résulte que ces attributs de souveraineté ( ne nous cachons pas derrière notre petit doigt !) ne pourraient être utilisés éventuellement qu’en complément et non en substitution des signes distinctifs officiels ; cela implique qu’ils soient validés , au préalable, par les instances dirigeantes officielles du Sport et de la Culture, tant au niveau national qu’international ; c’est loin d’être acquis !.

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Gilets-jaunes : vers une « démocratie insurgeante » ?

— Par Jacky Dahomay

Difficile d’analyser des événements quand, soudain -ce qui arrive parfois- l’histoire se met à bégayer. Nous tentons tout de même cette analyse étant persuadé que sa confrontation nécessaire avec d’autres serait une contribution au débat devant traverser l’espace public dans ces temps quelque peu obscurs.
Beaucoup de jugements ont été portés sur ce mouvement inédit des Gilets jaunes. Comme il arrive toujours lorsqu’un phénomène nouveau émerge dans la société, on a recours au passé. Ainsi, certains ont cru percevoir un mouvement poujadiste, d’autres, une sorte de jacquerie d’Ancien régime, ou encore, un mouvement populiste, ou bien encore une sorte de refus de l’impôt, une passion de l’automobile, un désir de consommation, une contestation d’extrême-droite, et la liste de tels jugements pourrait être très longue. Ceci expliquerait sans doute –du moins en partie- que des syndicats (la CGT notamment) ont du mal à rejoindre un tel soulèvement populaire.

La vérité des Gilets jaunes.
Tout se passe cependant comme si la révolte des Gilets jaunes était en quelque sorte tout cela tout en étant autre chose. Cela nous fait bien sûr penser à la fameuse formule de Sartre « L’homme est ce qu’il n’est pas et n’est pas ce qu’il est » ce qui pour l’auteur de L’être et le néant est le signe de la liberté.

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Edgar Morin : « Il manque une pensée directrice au mouvement des “ gilets jaunes ”»

En s’opposant à la taxe carbone, le mouvement des « gilets jaunes » se montre aveugle à ce qui peut être leur salut : l’élaboration d’une politique écologique multiforme.

— Par Edgar Morin —

Tribune. La jaunisse est le signe d’une crise de foie. Les « gilets jaunes » sont le signe d’une crise de foi. Crise de la foi dans l’Etat, dans les institutions, dans les partis, dans la démocratie, dans ce que les partis appellent le système tout en faisant partie du système.

L’irruption soudaine de ce mouvement imprévu, son ampleur, ses désordres, puis les violences du samedi 1er décembre nous obligent à réviser les modes de penser prééminents sur notre société, sur sa civilisation, sur leurs carences et misères tant physiques que morales, sur notre République, sur notre présent, notre avenir et à repenser notre politique.

La longue apathie de nos concitoyens devant les multiples restrictions et suppressions appelées réformes donnait l’illusion de l’acceptation ou de la résignation. Alors qu’une fois de plus un feu couvait dans le sous-sol d’un édifice qu’on croyait stable, et la taxe carbone a fait la brèche qui l’a déchaîné.

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Misié Joj

— Par Daniel M. Berté —

Lè Man moun ka pasé ek ka ratibwazé
I toujou san fouté si’y ka fè moun kriyé
Nou pa la pou pléré ni pou sa rigrété
Men nou pa ka bliyé épi nou ka sonjé

Joj Elétèw Movwa, misié lawa dé mo
Nonm ki palé anpil ek ki matjé an lo
Adan lé piès téat i mété kréyol wo
Ek sa’y kité ba nou sé pa dé pawol flo

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La mort de Georges Éleuthère Mauvois

Comme un dernier salut!

Georges Éleuthère Mauvois est décédé ce jour à 13 h 30, mardi 4 décembre 2018, presqu’à la date anniversaire de la mort de son fils Ti-Jo.
Georges Mauvois était un grand écrivain, essayiste, dramaturge, poète, biographe, au style talentueux et parfait créoliste.
Nous avions une relation très forte et je suis bouleversé par son décès. Il a été aussi un ex dirigeant du Parti communiste dont il s’était éloigné, très doucement, avec ménagement et sans éclat à partir de 1973 et il s’était alors beaucoup plus investi dans la littérature et la réflexion. J’avais trouvé un homme charmant, curieux et attentif sans pour autant renier ses idéaux de jeunesse et son positionnement pour une société juste, pour la libre pensée, pour la laïcité, pour l’affirmation de la culture martiniquaise et de l’identité caribéenne.
Mes condoléances à Laure, Yves et Roger, mes trois amis et camarades depuis la pré-adolescence, à leurs enfants et petits enfants.

Gilbert Pago

 

Georges Élteuthère Mauvois est né le 28 janvier 1922 à Fort-de-France (Martinique), d’un père policier municipal et d’une mère petite commerçante.

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Gilets jaunes :« Le mouvement rappelle les jacqueries des périodes révolutionnaires »

Dans une tribune au « Monde », le sociologue Pierre Merle estime que ce conflit violent illustre le fossé qui s’est creusé entre les citoyens révoltés et les élites dirigeantes.

— Par Pierre Merle —

Tribune. Le 17 novembre, la mobilisation d’environ 300 000 « gilets jaunes » a surpris par son ampleur. Elle est pourtant le résultat logique des erreurs récurrentes des gouvernements, accentuées par les politiques actuellement menées.

Lors de sa dernière intervention télévisée, le président de la République, animé par le souhait louable de « réconcilier la base et le sommet » a accru le vide qu’il souhaite combler. D’un côté il y aurait « la base », conglomérat indifférencié de millions de Français, de l’autre « le sommet », les élites dirigeantes. Ce projet de réconciliation est sans espoir lorsque cette « base », jugée incapable de proposer des solutions aux maux qu’elle dénonce, n’accorde plus guère de légitimité au « sommet », jugé éloigné du monde réel, incapable de comprendre les factures trop nombreuses et les fins de mois difficiles.

Le vrai défi du président serait de renoncer à une conception top down du pouvoir, de construire des solutions avec ceux qui ont une connaissance du terrain plus complexe que la technocratie parisienne.

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Bernardo Bertolucci, le cinéaste de la transgression, est mort


Il avait réalisé Le Dernier Empereur, Un dernier à tango à Paris ou encore 1900. Le cinéaste italien Bernardo Bertolucci est mort, lundi 26 novembre, à Rome, à l’âge de 77 ans des suites d’un cancer, a confirmé son attachée de presse, Flavia Schiavi, à franceinfo. Une cérémonie devrait se tenir au Campidoglio, dans la capitale italienne, dans les deux prochains jours, a ajouté l’attachée de presse.

Bernardo Bertolucci est le fils aîné du poète Attilio Bertolucci et le frère de Giuseppe Bertolucci. Il commence à écrire dès l’âge de 15 ans et est récompensé pour son travail peu de temps après. Il reçoit notamment le Premio Viareggio. Il se rend ensuite à Rome pour ses études et devient l’assistant de Pier Paolo Pasolini sur Accattone. Il travaille aussi plus tard avec Sergio Leone et Dario Argento sur le scénario d‘Il était une fois dans l’Ouest. Son second film, Prima della rivoluzione, inspiré de La Chartreuse de Parme de Stendhal, est acclamé par la critique et marque le renouvellement du cinéma d’auteur italien des années 1960. Le thème de l’ambiguïté politique et sexuelle est illustré par une mise en scène revendiquant un certain gongorisme dans sa sophistication visuelle et son style chorégraphié.

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« En France, la trace toujours brûlante de l’esclavage »

Dans une tribune au « Monde », l’ancien premier ministre présente les objectifs de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage voulue par Emmanuel Macron.

—Par Jean-Marc Ayrault —

Un homme avec un chapeau colonial, sur un char du carnaval de Fort-de-France, qui explique qu’il va chercher des esclaves et qu’il faut « rire de ce qui s’est passé ». Des footballeurs noirs que l’on traite de « ramasseurs de coton » pendant un match professionnel. Des manifestants qui insultent une automobiliste noire en lui lançant : « L’histoire des Noirs, on ne veut plus entendre parler de ça ! »

Trois scènes insupportables et qui pourtant se sont déroulées en France cette année – la dernière il y a une semaine. Trois scènes qui nous rappellent que le racisme anti-Noir n’a pas disparu, qu’il est toujours là, nourri par l’ignorance et les préjugés, pour justifier l’injustifiable, le rejet et les discriminations. Ces images, ces insultes, ces injustices ne viennent pas de nulle part. Elles sont la trace toujours brûlante de l’esclavage dans notre société.

Lire aussi « Le regard égrillard de l’homme blanc a été un élément constituant de la colonisation »

Ce sera l’ambition de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, à la création de laquelle, avec d’autres, je me consacre depuis un an et demi, que de le rappeler.

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À propos des « Gilets Jaunes » du 17 novembre, communiqué de la CGTM

Face à la hausse des prix, exigeons l’augmentation des salaires !

L’annonce de l’augmentation de la a taxe sur le gazole a suscité une réaction de colère chez des milliers consommateurs et d’automobilistes en France. Certains ont décidé de lancer une pétition de protestation invitant au blocage du pays samedi 17 novembre 2018. Cette initiative a rencontré l’adhésion d’une grande partie de e la population. En Martinique aussi, des voix se sont élevées pour dire leur ras le bol ce jour-là.

Des patrons, des transporteurs notamment, y ont vu une opportunité pour exige du gouvernement des baisses d’impôts et ont tout de suite fait le choix de soutenir le mouvement. Des groupes politiques comme le Rassemblement National (RN) de Marine le PEN, Debout la France (DLF) de Nicolas DUPONT-AIGNAN, mais également Les Républicains (LR) de Laurent WAUQUIEZ ont également flairé un bon coup et soutiennent é également.

Cette nouvelle augmentation de taxes, c’est une énième ponction qui va pénaliser les travailleurs, les retraités, les chômeurs, les jeunes. . CSG, électricité, gaz, réduction de l’APL, a agios bancaires, timbre-poste, assurances, etc. sans compter les autres produits de consommation courante : la population laborieuse est matraquée et son pouvoir d’achat en fait les frais.

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Le retour de la « race » par (et dans) le football

— Par Lilian Thuram —

Dans une tribune parue sur Mediapart, l’ancien international, Lilian Thuram et les historiens, Pascal Blanchard et Yvan Gastaut reviennent sur l’affaire du fichage ethnique organisé par le PSG depuis 2013. Ils insistent sur la leçon à en tirer : « Nous devons intégrer une chose simple, la couleur et les origines d’une personne ne déterminent en rien les qualités et les défauts de cette personne. Mais il reste du travail à faire pour faire partager ce principe, dans le football et dans la société. » Leur prise de position fait écho à l’exposition Des Noirs dans les Bleus, conçue par le Groupe de recherche Achac ainsi qu’à la récente interview de Lilian Thuram pour L’Équipe.

N’en doutons plus : l’affaire du fichage ethnique organisé par des recruteurs du Paris Saint-Germain révélée par le dossier du Football Leaks de Mediapart confirme que la « race » n’a pas disparu. Et que le monde du football, sport pourtant si brassé, si mélangé, si métissé est une nouvelle fois une incroyable caisse de résonances des contradictions liées aux questions d’ethnicité dans notre pays.

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L’absentéisme dans les collectivités territoriales progresse encore et atteint 39 jours par an

Depuis 2007, le taux d’absentéisme des agents de la collectivité territoriale a augmenté de 33%, d’après une étude de Sofaxis. Il représente une moyenne de 39 jours d’absence contre 17 dans le secteur privé.

C’est un indicateur qui inquiète, d’autant plus quand il progresse… En 2017, le taux d’absentéisme des agents des collectivités territoriales a une nouvelle fois augmenté. Celui-ci s’établit à 9,8%, accusant une hausse de 3% par rapport à l’année précédente. Sur dix ans, ce taux a progressé de 33%, révèle une étude de Sofaxis sur la qualité de vie au travail et sur la santé des agents des collectivités territoriales. «La maladie ordinaire est la nature d’absence la plus importante et compte, à elle seule, pour près de la moitié de l’ensemble du taux d’absentéisme. Sur l’ensemble de ces natures statutaires, la maladie (maladie ordinaire et longue maladie) représente huit jours d’arrêts sur dix», souligne l’étude.

Les arrêts pour raison de santé représentent l’équivalent de l’absence de près de dix agents sur cent pendant une année entière. «Plusieurs études récentes en témoignent, la gravité des absences au travail pour raison de santé progresse un peu plus chaque année, quel que soit le secteur d’activité considéré», peut-on lire dans l’étude.

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Hippolyte Morestin (1869-1919) Un grand médecin de la Première Guerre mondiale

— Par Xavier Chevallier —

En ces périodes de commémoration du centenaire de la Grande Guerre, il faut se rappeler que des milliers de personnes du monde médical et hospitalier – médecins, chirurgiens, dentistes, infirmières, personnel soignant, brancardiers – se consacrèrent à soulager la souffrance et la détresse des autres dans des conditions éprouvantes et parfois au péril de leur vie. Parmi elles, il est un personnage tout à fait singulier ayant joué un rôle important durant le conflit et dont le destin hors du commun mérite d’être évoqué : le Docteur Hippolyte Morestin (1869-1919), grand chirurgien français de la Belle Epoque, qui devint un médecin légendaire durant la Guerre 14-18 en soignant des milliers de soldats grièvement blessés au visage et au crâne « les gueules cassées ». Il a pourtant connu le sort posthume de bon nombre de personnes célèbres en leur temps : un effacement quasi total de la mémoire collective. Ce n’est pas le moindre paradoxe chez celui qui est considéré de nos jours comme l’un des maîtres incontestés de la chirurgie maxillo-faciale et l’un des pères fondateurs de la chirurgie esthétique.

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Voyage d’un rationaliste au pays des mille Bouddha ( le Tibet)

Merci à Martine Larbat pour ses explications lors des visites de monastères tibétains, merci à Emmanuel Agletiner pour l’organisation de ce voyage et son dévouement de tout instant et merci au groupe majoritairement féminin qui m’a fait évoluer dans une douce ambiance. Et voici maintenant quelques réflexions, pardon des «ressentis», que ce voyage a suscité(e)s

Octobre 2018

Le titre ne doit pas induire en erreur. Si le voyageur au contact d’une civilisation profondément différente de la sienne a pris conscience de son identité culturelle et du fait qu’il considère la pensée conceptuelle comme un outil essentiel de la connaissance, il est en même temps très sensible au symbolisme qui ouvre des portes sur les mystères de l’existence en alliant le sensible et le réflexif. Inversement, la profusion des symboles dans un temple tibétain lui a semblé comme un voile qui a la fois cache et révèle une réflexion et des méthodes de méditation depuis 2500 ans dont témoignent les immenses bibliothèques du pays et dont les moines étudient, analysent patiemment les ouvrages. D’ailleurs les paroles inaugurales du Bouddha historique telles que transmises par la tradition sont d’une telle clarté évidente mais jamais exprimée auparavant que l’on pourrait les comparer aux premières phrases du « Discours de la méthode » de Descartes: geste inaugural d’une nouvelle pensée.

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« Noirs costauds » et « Blancs intelligents » : comment le sport entretient les préjugés raciaux

Le fichage ethnique au PSG, révélé par les « Football Leaks », rappelle que le sport a souvent fait le lien entre couleur de peau et compétences présumées.

— Par Clément Guillou et Maxime Goldbaum —

C’est l’autre aspect des révélations d’« Envoyé spécial » et Mediapart sur le fichage ethnique au Paris-Saint-Germain, à partir des « Football Leaks » : les préjugés raciaux demeurent répandus dans le football français. Comme si « l’affaire des quotas » à la fédération française ne lui avait pas permis de faire sa révolution.

En 2010, la direction technique nationale s’interrogeait sur une limite de joueurs binationaux à former et sur la diversification du recrutement à mener dans le football français. Laurent Blanc, sélectionneur, déplorait que l’on forme toujours les mêmes types de joueurs : « Qu’est-ce qu’il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks. Et c’est comme ça. »

Erick Mombaerts, sélectionneur des Espoirs, suggérait de « s’attaquer à quelques croyances bien établies » et de prioriser le jeu au détriment de la performance individuelle. « Mais le jeu, forcément, ça va être d’intégrer d’autres types de joueurs. Parce que le jeu, c’est l’intelligence, donc c’est d’autres types de joueurs. »

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La mort de Gérald Bloncourt, photographe, peintre, graveur et écrivain

Gérald Bloncourt est décédé à Paris le 29 octobre 2018. En 1944, il a participé à la fondation du Centre d’Art à Port-au-Prince. Militant révolutionnaire, il a lutté aux côtés des écrivains Jacques Stephen Alexis et René Depestre. Exilé à Paris où il a vécu depuis 1946, il a été reporter photographe pour la presse de gauche et est l’auteur de plus de 200 000 photographies.

Actuellement à Roubaix, l’exposition « Mémoire vive » présente ses photos de la vie ouvrière du Nord de la France des années 1950 à 1970 (Maison du Projet de la Lainière, 151 rue d’Oran, 59100 Roubaix)
Un livre posthume « Un homme peau noire peau rouge, un homme de toutes les saisons » est en cours de publication aux Editions Mémoire d’Encrier, disponible en version numérique.

« J’ai vécu longtemps ayant été fidèle aux conceptions de liberté, d’égalité et de fraternité qui m’ont animé toute ma vie…  »
Gérald Bloncourt naît le 4 novembre 1926 à Bainet (Haïti), d’une mère française et d’un père guadeloupéen qui s’occupe d’une plantation de café. En 1927, la famille s’installe à Jacmel, puis, à la suite d’un cyclone qui fait des dégâts dans la région du Sud-Est, elle déménage pour Port-au-Prince, en 1936.

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La mort du trompettiste états-unien Roy Hargrove


Le trompettiste américain Roy Hargrove, fréquent visiteur des festivals de jazz européens, est décédé à l’âge de 49 ans, a-t-il été annoncé samedi sur sa page Facebook.

«C’est avec grande tristesse et le coeur dévasté que nous faisons part de la disparition de Roy Hargrove le 2 novembre, à l’âge de 49 ans», est-il indiqué.

Roy Hargrove avait percé très jeune, à la fin des années 1980, devenant l’un des chefs de file du mouvement néo-bop, une forme de jazz très rythmé qui a notamment influencé le R&B et le hip-hop.

Selon son agent Larry Clothier à la radio NPR, il a eu un infarctus, après une hospitalisation liée à des problèmes de reins, l’artiste ayant été sous dialyse durant de longues années.

Né le 16 octobre 1969 à Waco, Texas, Roy Hargrove débute le cornet à l’âge de neuf ans, et passe rapidement à la trompette. Elève de Dean Hill, il découvre Clifford Brown, Freddie Hubard, Lee Morgan et Fats Navarro. De passage au Dallas Arts Magnet, en 1987, le trompettiste Wynton Marsalis le remarque et le présente à Larry Clothier, producteur qui lui donne l’occasion de tourner à New York, et d’effectuer son premier voyage en Europe en 1988, aux côtés de Jerome Richardson et Clifford Jordan.

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« Le référendum pour l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ne consiste pas en un processus de décolonisation »

— Par Angélique Stastny, docteure en sciences politiques à l’Université de Melbourne—

Angélique Stastny, docteure en sciences politiques, considère dans une tribune au « Monde » que les accords successifs depuis 1988 ne respectent pas le droit à la souveraineté des Kanak.

Tribune. Sur l’archipel que certains appellent « Kanaky » et d’autres « Nouvelle-Calédonie », un référendum prévu pour le dimanche 4 novembre appelle ses habitants à se prononcer sur le devenir de ce territoire français d’outre-mer inscrit sur la liste des territoires non autonomes, c’est-à-dire non décolonisés, de l’ONU. Le référendum est présenté par les pouvoirs politiques et nombre de commentateurs comme un processus inédit de décolonisation. Cependant, une analyse plus poussée du processus politique révèle que la décolonisation telle qu’elle est menée aujourd’hui n’en est pas une.

La consultation référendaire entérine la minorisation politique du peuple kanak. Les critères pour pouvoir figurer sur la liste électorale spéciale pour la consultation (LESC) et pouvoir ainsi voter au référendum ont fait l’objet de longues discussions entre indépendantistes et loyalistes. La publication de la liste définitive et les analyses récentes montrent que, malgré les efforts du peuple kanak pour que le résultat de cette consultation reflète au mieux ses volontés, le droit à l’autodétermination prévu à l’article 3 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (2007) n’est pas respecté.

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Le Prix Albert-Londres pour Élise Vincent

Le 80ème prix Albert-Londres a été remis aujourd’hui à Istanbul à Élise Vincent, du journal Le Monde, pour une série de reportages sur le djihadisme et la radicalisation en France. Le plus prestigieux prix de journalisme francophone, décerné en Turquie en signe de soutien aux journalistes turcs confrontés à une campagne de répression par les autorités, a également consacré Marjolaine Grappe, Christophe Barreyre et Mathieu Cellard dans la catégorie Audiovisuel, pour leur film « Les hommes du dictateur », sur le financement du régime de Corée du Nord, diffusé sur Arte.

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Journée Mondiale du Refus de la Misère

Refus de la misère : investissons dans l’éducation

— Par Aide & Action —
A l’occasion de la Journée Mondiale du refus de la misère (17 octobre) , Aide et Action rappelle l’impérieuse nécessité d’investir dans l’éducation afin de doter tout un chacun des compétences nécessaire pour s’insérer et s’intégrer dans un monde professionnel en constante évolution.
Bonne nouvelle sur le front du combat contre la misère : la pauvreté a drastiquement reculé depuis les années 1990 pour atteindre en 2015 un plus bas historique. Le taux mondial de pauvreté a ainsi chuté de 36% en 1990 à tout juste 10% en 2015 (soit 736 millions de personnes dans le monde vivant avec moins de 1.90 dollars par an). Il devrait, selon la Banque Mondiale, (Poverty and Shared Prosperity 2018: Piecing Together the Poverty Puzzle, 2018) atteindre 8.6% en 2018. Un plus bas historique.
La pauvreté au plus bas dans le monde
Les réjouissances ne sont toutefois pas de mises. Si de moins en moins de personnes vivent aujourd’hui dans l’extrême pauvreté, le rythme de baisse des taux de pauvreté est lui en train de ralentir, les politiques publiques et les aides mises en place ne parvenant pas à atteindre les populations les plus marginalisées et les plus éloignées de l’emploi.

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Sexe, race & colonies : « Notre livre n’est en rien pornographique! »

— Propos recueillis par Aliocha Wald Lasowski—

Dans « Sexe, race & colonies », l’historien Pascal Blanchard éclaire les heures les plus sombres de la colonisation française.

L’ouvrage collectif Sexe, race & colonies (La Découverte), mené par l’historien Pascal Blanchard, réunit 97 chercheurs internationaux, qui analysent 1200 images ou illustrations de six siècles de domination coloniale et sexuelle, des premiers empires aux Amériques, jusqu’aux stéréotypes racistes et pornographiques contemporains.

Suivant le fil chronologique, le livre est divisé en quatre parties : « Fascinations » (1420-1830), « Dominations » (1830-1920), « Décolonisations » (1920-1970) et « Métissages » (depuis 1970 à nos jours). Par son ampleur historique, la densité de son iconographie et sa diversité géographique (tous les empires coloniaux sont analysés), Sexe, race & colonies est une somme unique et inédite. En s’appuyant sur des images à chaque page, les auteurs du livre entendent montrer que « la domination sexuelle dans les espaces colonisés fut un long processus d’asservissement produisant des imaginaires complexes qui, entre exotisme et érotisme, se nourrissent d’une véritable fascination/répulsion pour les corps racisés ». Le viol des corps, lié à la conquête territoriale, est exposé par les images de l’époque qui contribuent à fabriquer les fantasmes exotiques de l’Occident, pour assurer la domination raciale et sexuelle.

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Érotisme et colonialisme, le piège de la fascination

L’appropriation coloniale des corps est un sujet passionnant. Mais dans « Sexe, race & colonies », la recherche de l’effet esthétique suscite le malaise.

Que, entre la colonisation et la prédation sexuelle, il y ait eu des continuités ou même une relation intrinsèque : l’hypothèse, non seulement relève de l’évidence, mais ouvre des voies passionnantes d’exploration des enjeux anthropologiques de l’ère coloniale. Que les images qui ont alors circulé (tableaux, photographies, cartes postales, pornographie…) soient une de ces voies : ce n’est guère plus contestable, et guère moins prometteur.

Illustration extraite de « Sexe, race & colonies » : « Chinde. Branco & Negro. Black & White », carte postale, Mozambique, 1907. OLIVIER AUGER

D’où vient alors qu’on ne puisse ouvrir sans malaise Sexe, race & colonies, qui aborde l’appropriation coloniale des corps avec une ampleur historique (six siècles) et une richesse documentaire (1 200 documents iconographiques) assez rares ? Comment expliquer ce sentiment d’être face à un objet mal ajusté, faiblement pensé, malgré la contribution de dizaines de chercheurs et l’intérêt incontestable de beaucoup de leurs analyses ?

Aussi bien le livre et le début de sa promotion dans la presse suscitent-ils quelques remous.

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Kamel Daoud : « L’orgasme n’est pas un complot occidental »

Dans une tribune au « Monde », l’écrivain algérien critique la traque de la sexualité par les religieux du monde musulman.

Tribune. Le sexe est-il l’ennemi d’Allah ou de Jéhovah ou de Dieu ? Dans le monde musulman, aujourd’hui, l’opposition entre les deux est violente quoiqu’on cherche à le nier sous prétexte de « culture différente », par refus de « l’essentialisme », comme il est à la mode de le formuler aujourd’hui, ou par narcissisme, toujours exacerbé chez le post-colonisé.

Il est pourtant au cœur des discours du prêcheur dans les mosquées, du cheikh qui occupe les télés religieuses, ou des thématiques qui ont les faveurs des médias islamistes ou conservateurs, de la harangue des foules ou des excès des réseaux sociaux.
Société idéalisée et asexuée

La chasse au sexe – formule lapidaire pour désigner la criminalisation de la sexualité –, au prétexte de la vertu, revêt même les attributs d’une guerre pour « sauver » l’identité, se faire gardien d’une « culture nationale authentique », ou même d’une société idéalisée et asexuée dans des pays musulmans.
« Le sexe, la sexualité, l’orgasme, le corps sont d’ailleurs confondus, sciemment dans la rhétorique des prosélytes, avec l’Occident comme corps fantasmé.

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Twitter bloque le compte d’une figure de « Charlie Hebdo » affichant un dessin de Charb

— Par Juliette Hay —

Après le blocage de son compte Twitter en raison de la diffusion d’une caricature de Charb, Marika Bret, figure historique de « Charlie Hebdo », s’insurge ce 18 septembre contre la sanction du réseau social. Elle condamne plus largement la multiplication des censures à l’encontre du dessinateur disparu, qu’elle qualifie de « seconde mort ».

« Cet événement indécent et lâche vient s’ajouter à beaucoup d’autres qui ont eu lieu contre Charb ces trois dernières années », lance Marika Bret auprès de Marianne. Cette historique de l’hebdomadaire satirique ne décolère pas contre Twitter après la censure, ce lundi, de son compte en raison de sa photo de profil. Pourtant inchangée depuis la création de sa page il y a un peu plus de trois ans, elle met à l’honneur un dessin de Charb ironiquement intitulé Les extrêmes se touchent, représentant un prêtre et un imam se touchant le pénis. Une caricature symbole de « l’essence du combat mené pendant 23 ans par Charb contre l’extrémisme et l’obscurantisme », qui n’a semble-t-il pas plu aux modérateurs du réseau social.

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Cayenne: carences de l’État et insécurité

L’atmosphère en Guyane est très tendue depuis la résurgence du problème des squats dans toute la ville capitale : Cayenne.
Face à ce phénomène un groupe de riverains en colère, dont je fais partie, s’est mobilisé spontanément afin de conduire des actions fortes pour que leurs droits soient respectés.
Dans le cadre de nos actions, nous avons pris la décision de porter l’information au delà des frontières guyanaises.
Deux courriers témoignent de cette situation. Il s’agit de la  » lettre ouverte au procureur de la république » de Maître Robo-Cassildé et celle de monsieur Gabriel Serville, Député de la 1 ère circonscription de Guyane « soutien à Maître Robo-Cassildé » adressée à l’assemblée nationale. Ces courriers, toujours relatifs aux squats, ont été largement diffusés sur les réseaux sociaux.

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Lettre ouverte au Procureur de la République

Monsieur,

Depuis plus de trois ans aujourd’hui, les riverains de la rue Madame PAYE sont l’objet d’infractions récurrentes par les squatters du numéro 53 de la même rue : agressions, vols, effractions, dégradations menaces, Trafic de drogue à ciel ouvert, prostitution, tapage diurne et nocturne, au vu et au su de tous.

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«Les parrains du football»: «La fascination des voyous pour les footballeurs est réciproque»

«Les parrains du football»: «La fascination des voyous pour les footballeurs est réciproque», explique Brendan Kemmet

Dans «Les parrains du football», publié ce jeudi, trois journalistes dévoilent comment le monde du football a été infiltré par le grand banditisme…

Le livre Les parrains du football, paru ce jeudi, explique comment le banditisme a mis la main sur le foot français.
Les auteurs, Mathieu Grégoire, Brendan Kemmet et Stéphane Sellami, ont enquêté durant trois ans sur ce milieu, ont interrogé une centaine de personnes, se sont procuré des documents inédits.
Ils dévoilent notamment les relations qu’entretiennent certains joueurs avec des voyous, révèlent que des clubs ont tissé des liens avec des organisations criminelles.

Extorsion de fonds, matchs truqués, règlements de compte… Dans leur livre *, les journalistes Mathieu Grégoire, Brendan Kemmet et Stéphane Sellami explorent la face sombre du football. Un monde gangrené par le banditisme depuis plusieurs décennies, dans lequel des voyous très connus des services de police et de la justice côtoient des stars du ballon rond dans des boîtes de nuit branchées ou dans des bars à chicha. Un univers où l’argent coule à flots, suscitant l’intérêt des voyous de toutes sortes.

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