Catégorie : Politiques

Pénurie d’eau à Mayotte : une crise qui s’aggrave

— Par M’A —

Mayotte est aux prises avec l’une de ses pires crises de l’eau en un quart de siècle. Cette situation préoccupante a poussé le gouvernement français à étendre la distribution de bouteilles d’eau à toute la population, prévue à partir du 20 novembre. La sécheresse sévit depuis des mois, entraînant des restrictions d’eau sévères, des coupures d’eau et une dépendance accrue aux livraisons de bouteilles d’eau. L’île, qui dépend principalement des eaux pluviales pour son approvisionnement en eau, connaît actuellement un déficit pluviométrique de 24 % par rapport à la moyenne.

L’extension de la distribution de bouteilles d’eau minérale, d’un litre par personne et par jour, devrait soulager la population de Mayotte, qui compte environ 310 000 habitants. Jusqu’à présent, seulement deux litres d’eau étaient distribués chaque jour aux 50 000 personnes considérées comme les plus vulnérables. L’annonce a été faite par le ministre des Outre-mer, Philippe Vigier, lors de sa visite à Mayotte.

Les restrictions d’eau ont affecté la vie quotidienne des habitants, entraînant des coupures de 48 heures ou plus, en fonction des régions. La population a dû faire face à des défis considérables pour répondre à ses besoins en eau, notamment en faisant bouillir l’eau pour la rendre potable.

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L’état mondial de la démocratie en 2023 : Un tableau en déclin avec des lueurs d’espoir

— Par M’A —

En 2023, la situation mondiale de la démocratie est marquée par une complexité et une fluidité inégalées. Alors que nous observons une démocratie qui continue de se contracter dans de nombreuses régions, il est important de noter que des lueurs d’espoir subsistent. Le rapport publié par l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA International) détaille les tendances de la démocratie mondiale et les défis auxquels elle est confrontée.

Une récession démocratique prolongée

Le rapport met en lumière une réalité alarmante : c’est la sixième année consécutive que l’on constate davantage de pays en déclin démocratique que de pays en progression. Cette « récession démocratique » est sans précédent depuis 1975, date à laquelle IDEA International a commencé à collecter des données. Sur 173 pays étudiés, 85 d’entre eux ont affiché de mauvais résultats selon au moins un indicateur clé de performance démocratique au cours des cinq dernières années.

Les fondements de la démocratie en danger

Les indicateurs clés pris en compte dans l’évaluation de la démocratie mondiale incluent les libertés civiles, l’indépendance judiciaire et la participation politique.

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L’éphéméride du 3 novembre

Indépendance de La Dominique le 3 novembre 1978

La Dominique (en anglais : Dominica), en forme longue le Commonwealth de Dominique, est un pays et une île de l’archipel des Caraïbes, située entre les îles françaises des Saintes et de Marie-Galante (deux dépendances de la Guadeloupe) au nord, et de la Martinique, au sud. Son nom kalinago est « Wai’tu kubuli », qui signifie « Son corps est grand ».

Le premier Européen à l’avoir abordée est Christophe Colomb, lors de son deuxième voyage, en 1493. Avant son indépendance en 1978, la Dominique est un État associé de la couronne britannique (West Indies Associated States (en)) et, avant 1967, une colonie britannique membre de l’éphémère fédération des Indes occidentales (1958-1962). L’île a auparavant connu une présence française jusqu’au traité de Paris de 1763. Toutefois, la France occupe de nouveau brièvement l’île à deux reprises par la suite (1778 et 1814).

Histoire

L’île avait été initialement peuplée par des Indiens arawaks, puis par des Kalinago.

Le dimanche 3 novembre 1493, lors de son deuxième voyage aux Amériques, Christophe Colomb longe les rivages de l’île qu’il appelle ainsi « Domingo » — dimanche en espagnol —, d’où proviennent ses noms actuels, Dominique, en français et « Dominica », en anglais.

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Haïti en crise : Un sombre tableau des droits de l’homme, de la migration et des tensions diplomatiques

— Par M’A —

La situation en Haïti demeure extrêmement préoccupante, avec des défis multiples qui mettent en péril les droits de l’homme, l’avenir de la jeunesse et la stabilité du pays. L’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Haïti, William O’Neill, a récemment dressé un constat alarmant lors d’une conférence de presse à Pétion-Ville.

Violence et droits de l’homme en Haïti

L’insécurité règne en maître en Haïti, avec des meurtres, des blessures et des kidnappings qui font partie du quotidien de la population. Les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables à des actes de violence sexuelle, et l’accès à la justice et aux services pour les victimes demeure insuffisant. William O’Neill, expert indépendant des Nations unies, a souligné que la situation chaotique s’étend dans plusieurs départements, notamment dans l’Artibonite et le Nord-Est. Il a appelé au déploiement imminent de la Mission multinationale de soutien à la Police nationale d’Haïti pour soulager la population, tout en soulignant la nécessité de renforcer la confiance du peuple haïtien dans ses institutions et de lutter contre la corruption et l’impunité.

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L’éphéméride du 2 novembre

Décret des biens du clergé mis à la disposition de la Nation le 2 novembre 1789

Le décret des biens du clergé mis à la disposition de la Nation est un décret pris le 2 novembre 17891, au cours de la Révolution française, par l’Assemblée constituante. Adopté par 568 voix contre 346 sur la proposition de Talleyrand, évêque d’Autun, il disposait que les biens du clergé de l’Église catholique devaient être mis à la disposition de la Nation pour rembourser les dettes de l’État. En contrepartie, celui-ci prenait à sa charge les frais de culte, payait un salaire à ses ministres (les prêtres, qui reçurent 1 200 livres par an, alors que ceux — la majorité — qui étaient réduits à la « portion congrue » n’en touchaient que 750), et pourvoyait à l’entretien des hôpitaux et au soulagement des pauvres. Cette décision fut à l’origine de multiples difficultés que rencontra la France révolutionnaire.

Le texte
« L’Assemblée nationale décrète :

1° Que tous les biens ecclésiastiques sont à la disposition de la nation, à la charge de pourvoir, d’une manière convenable, aux frais du culte, à l’entretien de ses ministres, et au soulagement des pauvres, sous la surveillance et d’après les instructions des provinces ;

2° Que dans les dispositions à faire pour subvenir à l’entretien des ministres de la religion, il ne pourra être assuré à la dotation d’aucune cure moins de 1 200 livres par an, non compris le logement et les jardins en dépendant.

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Le Traité de Maastricht  a 30 ans

Un tournant dans la construction de l’Union Européenne

Le 1er novembre 1993 marque une étape majeure dans l’histoire de l’Union européenne avec l’entrée en vigueur du Traité de Maastricht. Ce traité, signé par les douze États membres de la Communauté européenne, a jeté les bases de l’Union européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Les Bases du Traité de Maastricht

Le Traité de Maastricht, officiellement intitulé « traité sur l’Union européenne, » est le résultat de plusieurs années de négociations entre les États membres. Signé le 7 février 1992 à Maastricht, aux Pays-Bas, ce traité a introduit de nombreux changements importants dans la coopération européenne.

1. Citoyenneté Européenne

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L’éphéméride du 1er novembre

La « Toussaint rouge » marque le début de la guerre de libération algérienne dite « Guerre d’Algérie» le 1er novembre 1954.

La Toussaint rouge, parfois appelée Toussaint sanglante, est le nom donné en France à la journée du 1er novembre 1954, durant laquelle le Front de libération nationale (FLN) manifeste pour la première fois son existence en commettant une série d’attentats en plusieurs endroits du territoire algérien, à l’époque sous administration française. Cette journée est rétrospectivement considérée comme le début de la guerre d’Algérie (1954-1962) et elle est devenue une fête nationale en Algérie.

La formule se réfère à la Toussaint (littéralement : fête de tous les saints), dont la date est le 1er novembre, à laquelle une signification funèbre est souvent attribuée par confusion avec le jour des morts (2 novembre).

L’Algérie du statut de 1947
En 1954, le territoire de l’Algérie est considéré comme partie intégrante de la République française (et non pas une partie de l’Union française). La population de l’Algérie est divisée en deux catégories principales : les citoyens appartenant au premier collège électoral (dits « Français d’Algérie », « Européens », « pieds-noirs ») ; les citoyens appartenant au deuxième collège (dits « musulmans » ; « indigènes » jusqu’en 1947), les deux collèges d’un million d’Européens d’une part et de huit millions d’Algériens d’autre part élisent le même nombre de représentants.

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L’éphéméride du 30 octobre

Nat Turner, esclave noir insurgé à l’origine de la plus importante rébellion d’esclaves de l’Histoire des États-Unis, est capturé et arrêté dans le comté de Southampton le 30 octobre 1831.

Nathaniel dit Nat Turner, né probablement le 2 octobre 1800 et mort pendu le 11 novembre 1831, est un esclave et un prédicateur afro-américain. En 1831, il conduit une révolte dans le comté de Southampton en Virginie. Cette insurrection sanglante d’esclaves entraîne une répression, légale et illégale, encore plus sanglante, et déclenche dans les États du Sud, la promulgation de nouvelles dispositions durcissant encore plus les Codes de l’esclavage (Slave codes (en)). Dans les années 1960, Nat Turner devient une icône du mouvement du Black Power.

Biographie
Jeunesse et formation
Nat Turner naît dans le comté de Southampton dans l’État de Virginie où il restera toute sa vie. Il doit son nom au propriétaire de sa mère, Benjamin Turner qui est probablement son père. Benjamin Turner ou l’un de ses fils légitimes lui apprendra à lire, écrire et compter, tandis que sa mère Nancy lui transmet la fierté de ses origines africaines et la haine de l’esclavage.

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Simenn Matinik Doubout : Nou adan-y

— — Textes de Révolution Socialiste n° 320 —

SÉ PRIMIÉ FWA : une manifestation de rue sur le Chlordécone en France appelée par des organisations syndicales, des associations et mouvements divers, et soutenus par des partis politiques comme le Nouveau Parti Anticapiliste. Ce n’est pas encore la totalité du mouvement ouvrier et démocratique comme ça devrait l’être, vu la gravité du combat. Mais c’est à une toute autre échelle que les protestations précédentes.

SÉ PRIMIÉ FWA : c’est une mobilisation sur une semaine qui prend en compte tous les aspects du problème, avec un appel à toutes les forces sensibles à l’exigence de vérité, de justice, de réparation.

SÉ PRIMIÉ FWA : un préavis de grève est déposé pour le 28 octobre, journée phare de la mobilisation.

SÉ PRIMIÉ FWA : un appel à constitution de partie civile est lancé à une grande échelle, et dimanche 22, jour d’ouverture de la Simenn, des avocats ont passé la journée à expliquer, et à faire remplir des débuts de dossiers.

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Martinique : sortir au plus vite de cette grave crise de confiance !

— Par Yvon Joseph-Henri, pour Renaissance Martinique —

ETOM vient de publier une étude éclairante sur les principales préoccupations des Martiniquais. A l’heure où notre microcosme s’enlise dans des débats identitaires, plusieurs questions ont été posées à un échantillon représentatif de 1000 individus âgés de 18 ans et plus. Autant dire que l’étude est robuste. Voici ce qu’il en ressort :

1/ Le climat de confiance se dégrade.

  • En 2020, 38% des interviewés déclaraient être confiants dans l’avenir de la Martinique ; en 2023, ils ne sont plus que 23%.
  • Ceux qui déclarent ne pas être « du tout confiants » sont 37% en 2023 contre 12% en 2020.

Certes, ce mauvais climat trouve ses sources dans un bruit mondial fait de guerres, d’angoisses écologiques et de crises économiques. Mais chez nous, les échos du monde se percutent au sentiment d’impuissance face aux tensions locales, au dysfonctionnement des services publics et à l’appauvrissement des citoyens. Il se percutent à la désespérance des entreprises locales, aux effets désastreux du retard des paiement et au mur des fonds européens. Bref, les martiniquais ont le sentiment que la Martinique dévisse et s’enfonce tandis que l’orchestre joue tranquillement ses airs…

Lire aussi : Dix considérations sur un sondage — Par Patrick Chamoiseau —

2/ 80% des Martiniquais ont le sentiment que la situation générale du pays est au plus bas.

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Le cent-dixième anniversaire de la naissance de Césaire

— Par Michel Herland —

Né en 1913, mort en 2008, Aimé Césaire aura eu une longue carrière tant politique que littéraire, les deux indissociablement liés au demeurant, puisque les poèmes, au-delà de leurs innovations formelles, nous en apprennent beaucoup sur ce qui a motivé l’action du député-maire, indignation et action, l’action qui naît de l’indignation.

Pour marquer le cent-dixième anniversaire de la naissance de celui qui fut député de la Martinique entre 1945 et 1993 et maire de Fort-de-France entre 1946 et 2001, la Fondation Clément et l’association ACA (Aimé Césaire actuel) organisent conjointement deux expositions, l’une qui retrace les faits saillants de cette longue carrière, l’autre consacrées aux images rapportées par trois photographes à l’issue de leur exploration de la nature martiniquaise.

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L’exposition Césaire proprement dite qui occupe le niveau inférieur des espaces de la Fondation est divisée en plusieurs sections : les origines, depuis les bateaux négriers jusqu’au village natal de Basse-Pointe, les misères coloniales ; les ruptures idéologique (la négritude), esthétique (le surréalisme) et politique (d’avec le communisme) ; le guide et le bâtisseur.

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L’éphéméride du 24 octobre

Lettre de démission du PCF d’Aimé Césaire à Maurice Thorez le 24 octobre 1956

Quelques mois après le percutant rapport Khrouchtchev qui révéla les crimes de Staline, Aimé Césaire a adressé cette lettre de démission à Maurice Thorez alors secrétaire général du Parti communiste Français. « Je crois en avoir assez dit pour faire comprendre que ce n’est ni le marxisme ni le communisme que je renie, que c’est l’usage que certains ont fait du marxisme et du communisme que je réprouve. »
{{Aimé Césaire, Député de la Martinique, à Maurice Thorez, Secrétaire Général du Parti Communiste Français.}}

Maurice Thorez,

Il me serait facile d’articuler tant à l’égard du Parti Communiste Français qu’à l’égard du Communisme International tel qu’il est patronné par l’Union Soviétique, une longue liste de griefs ou de désaccords. _ La moisson a été particulièrement riche ces derniers temps et les révélations de Khrouchtchev sur Staline sont telles qu’elles ont plongé, ou du moins, je l’espère, tous ceux qui ont, à quelque degré que ce soit, participé à l’action communiste dans un abîme de stupeur, de douleur et de honte.

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A propos de la rencontre à l’Elysée au sujet de « l’outremer »

Le 20 octobre, un événement clé s’est déroulé à l’Élysée, réunissant le président de la République, Emmanuel Macron, ainsi qu’une soixantaine d’élus et les préfets d’outre-mer. La rencontre s’est tenue au cours d’un déjeuner où la première ministre, Elisabeth Borne, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et le ministre délégué aux outre-mer, Philippe Vigier, étaient également présents. Ce rassemblement avait été prévu par le chef de l’État à la suite d’une première réunion similaire qui s’était tenue le 7 septembre 2022.

Les objectifs de cette réunion étaient multiples. Il s’agissait de maintenir la Nouvelle-Calédonie au sein de la France, tout en gérant les défis socio-économiques dans d’autres territoires ultramarins. Parfois, cela impliquait de répondre favorablement aux demandes d’autonomie formulées par certains élus locaux. Les ultramarins ont eu l’occasion de s’exprimer longuement devant Emmanuel Macron, tout en savourant un repas qui mettait en valeur les saveurs exotiques.

Mayotte, aux prises avec une crise de l’eau, a souligné l’urgence de la situation sociale. Pour faire face à ces enjeux, Gérald Darmanin a prévu de se rendre en Nouvelle-Calédonie à la fin de novembre pour des discussions sur l’avenir institutionnel du territoire.

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« Il n’y a pas de génocide par substitution » : la demi-vérité.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Cet aphorisme conjugué sous le mode universel par de jeunes et audacieux intellectuels de la Fabrique décoloniale a dû faire bondir plus d’un fidèle de feu Aimé Césaire ainsi que la foultitude de sachants et de perroquets qui se sont appropriés, en son premier degré, la célèbre expression du poète, « génocide par substitution ». C’est l’une de ses formules qui, avec la négritude ou le moratoire, a été la plus reprise en Martinique et dans les DOM en général. Nul doute que si elle avait pris pied en Hexagone-pas- en Métropole- en France, on l’eut comparée au « Grand remplacement » et accusé de racisme le Nègre fondamental.

Un jour de novembre 1975, dans un discours à l’Assemblée nationale, le député Aimé Césaire avait introduit sa locution dans un discours où il s’était, à travers ce qu’il avait appelé le stirnisme, permis de confectionner un costume en trois parties au secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, Olivier Stirn. Ce jour-là, en son 3ème point, il avait dans la même phrase utilisé le terme « génocide par persuasion », mais le choix fut fait, le terme substitution était plus intellectuel et plus mordant, donc plus conforme pour ceux qui estimaient le slogan convenir parfaitement à la lutte anticolonialiste.

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Il n’est pas trop tard

— Par Jean-Pierre Maurice —

C’est l’histoire d’un grand rêve inachevé. Celui d’Aimé CÉSAIRE le poète, auteur de ces vers bien connus : « Quand donc cesseras-tu d’être le jouet sombre au carnaval des autres ? « 
J’en prends pour exemple la demande insistante d’une évolution institutionnelle de la part du président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, qui poursuit un objectif louable : celui de la responsabilité martiniquaise. Sauf que la population martiniquaise considère avec méfiance ce projet de ses dirigeants jugés parfois trop souvent occupés à leurs affaires (dans un système où personne n’est puni) et éloignés des réalités du terrain.

Car tous ici connaissent bien les avantages de l’Etat-providence.
Bien sûr il faut mieux faire et la départementalisation décentralisée fourmille de vices cachés ; mais pas seulement ceux qu’on croit.

En effet, à l’opposé des beaux discours, ce sont injustices, inégalités et absence de perspectives d’amélioration qui font le sort quotidien de Monsieur ou Madame tout le monde, « Ti Sonson » comme on dit chez nous, provoquant les coups de gueule citoyens sur les radios de l’île, le désenchantement de beaucoup et la fronde d’une partie de la jeunesse.

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L’autonomie à la sauce du créole!

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Comme chacun sait être, autonome signifie dépendre de ses propres ressources; c’est pourquoi il ne paraît pas aberrant d’invoquer une telle éventualité s’agissant de territoires aussi vastes que ne le sont la Guyane et la Nouvelle-Calédonie qui disposent l’une et l’autre de ressources importantes : la “montagne d’oOKr”pour la première (sans compter les royalties éventuelles du pas de tir de kourou !) et le nickel pour la seconde, en attendant l’inventaire complet de leurs richesses potentielles. S’agissant des Antilles françaises, les choses sont bien différentes : leur principale production, la banane,est suspendue pour survivre aux mamelles des fonds européens comme le veau qui vient de naître à celles de sa mère . Quant à l’autre pilier de notre agriculture, la canne à sucre, un Président illustre avait coutume de dire que :«ce n’était pas avec du sucre qu’il adoucissait son café du matin mais avec des subventions » Il nous reste pour nous consoler le Rhum («Martinique terre de rhum » !), à consommer, comme de juste, avec modération. Faute d’une base économique sérieuse sur laquelle faire reposer leur projet d’autonomie, ses promoteurs s’efforcent de remplir ce qui s’apparente à une coquille vide à coup de gadgets identitaires : hymne, drapeau (dont la filiation avec celui de la Palestine arabe est évidente et n’évoque en rien les spécificités caractéristiques des Antilles ), enfin cerise sur le gâteau, le créole, promu au rang de langue officielle à égalité avec le français ; si on avait voulu tuer la bête on ne s’y prendrait pas autrement .Le

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L’éphéméride du 19 octobre

À Grenade, Maurice Bishop, chef du Gouvernement révolutionnaire populaire, est tué par la faction radicale de son parti. Un conseil militaire prend le pouvoir le 19 octobre 1983.

Maurice Rupert Bishop, né le 29 mai 1944 à Aruba et mort le 19 octobre 1983 à la Grenade, est un homme politique et révolutionnaire grenadin, Premier ministre de l’île entre 1979 et 1983.

Jeunesse et formation en Angleterre
Maurice Rupert Bishop est né le 29 mai 1944 à Aruba, alors colonie néerlandaise. Ses parents, Rupert et Elment Bishop, venaient de Grenade, où son père ne gagnait que 5 pence britanniques par jour. À la fin de 1930, pour améliorer sa situation financière, il déménage à Aruba pour travailler dans l’industrie du pétrole. En 1950, la famille revient à Grenade où son père ouvre un petit commerce à Saint-Georges. Il suit des études dans des écoles méthodistes puis catholiques de Grenade. Il obtient ensuite une bourse du gouvernement pour étudier dans un des établissements catholique les plus prestigieux de l’île où il devient président du club des élèves et rédacteur du journal de l’école.

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Viv simenn Matinik doubout 22-28 oktob !

— Texte de Révolution Socialiste n°319 —
Lutter pour la vérité, la justice, les réparations dans l’affaire du chlordécone, c’est une question de dignité. Bien sûr ! C’est aussi une question d’efficacité. La mobilisation a permis de sortir du secret, les turpitudes du système judiciaire et politique français, d’imposer des enquêtes, d’aiguiser la curiosité, de pousser des bouches à s’ouvrir. La vérité est encore loin d’être complète, mais on a fait du chemin par rapport à l’opacité des débuts.
Les propos de Macron sur « la responsabilité collective » ou « l’État a sa part », étaient une maigre ouverture, mais depuis, un tribunal a reconnu « les négligences fautives de l’État ». Victoire bien incomplète, mais victoire.
Les millions d’euros du plan 4 n’atteignent pas la centaine pour les deux pays sur des années et sont peu, comparés aux sommes mises en mouvement aux USA en 1977 après la pollution de Hopewell, mais sont plus que dans les trois plans précédents. Les maladies professionnelles liées au chlordécone se limitent au cancer de la prostate, mais même cela a été refusé pendant longtemps.

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L’intervention militaire annoncée en Haïti est une mystification inacceptable!

— Communiqué du CNCP —

Que ceux qui soutiennent la décision de l’ONU d’autoriser l’envoi d’une force d’intervention militaire en Haïti cite une seule intervention de cet ordre, orchestrée par les impérialistes occidentaux, qui ait été bénéfique au Peuple Haïtien ! Comme chaque fois, derrière l’affichage d’intentions généreuses et humanitaires, se cache la volonté des impérialistes de maintenir leur domination dans la région. Le pire, c’est qu’ils parviennent à manipuler une partie de l’opinion publique qui s’imagine que la fin des tragédies subies par le Peuple Haïtien pourrait venir de ceux-là même qui en sont responsables. Évidemment, les médias aux ordres occultent le fait que les principales organisations populaires de ce pays*1 ont adressé une déclaration à toutes les institutions concernées, tant au niveau régional qu’international pour s’opposer à une telle intervention.

Ceux qui se font encore des illusions quant aux motivations des impérialistes n’ont-ils tiré aucune leçon des conséquences des interventions en Irak et en Libye ? C’est pour protéger le monde contre Saddam Hussein accusé de vouloir le détruire avec des « armes de destruction massive » – qui n’ont jamais existé – que les « Croisés » sont intervenus en Irak.

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L’éphéméride du 17 octobre

Révolte noire aux JO de Mexico le 17 octobre 1968

Tommie Smith et John Carlos aux JO de Mexico le 17 octobre 1968 (DR)Le 17 octobre 1968, pendant les Jeux Olympiques de Mexico (12-27 octobre), les athlètes américains Tommie Smith et John Carlos, champions du 200 mètres, montent sur le podium à la 1ère et à la 3ème place.

Au moment où retentit l’hymne américain et s’élève la bannière étoilée, ils baissent ostensiblement la tête et lèvent leur poing ganté de noir.

Par ce geste qui signera la fin de leur carrière, ils affichent leur soutien au mouvement antiségrégationniste américain des Black Panthers.

L’Australien Peter Norman, sur la deuxième marche du podium, manifeste son soutien avec un badge du mouvement de protestation des droits civiques. Exclu des Jeux suivants, il sera porté en terre par ses deux amis afro-américains à sa mort en 2006.

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La voix des aborigènes étouffée : L’Australie dit ‘non’ à la réforme historique des droits autochtones

Le référendum historique en Australie sur les droits des Aborigènes a été un moment crucial pour le pays, marqué par une campagne acharnée qui a creusé les divisions raciales au sein du pays-continent. Ce référendum portait principalement sur deux points majeurs : la reconnaissance des Aborigènes en tant que premiers habitants de l’Australie dans la Constitution et la création d’un organe consultatif spécifique appelé « La Voix » au sein du Parlement et du gouvernement. Ce conseil consultatif aurait eu pour mission d’émettre des avis sur les lois et les politiques publiques affectant les populations autochtones, y compris les Aborigènes et les insulaires du détroit de Torres, qui représentent 3,8% de la population australienne, soit environ 984 000 personnes.

Le contexte de cette réforme était chargé d’émotion et de symbolisme. L’Australie, comme de nombreux autres pays colonisateurs, avait une longue histoire de traitement injuste envers ses populations autochtones. Les Aborigènes, qui ont une histoire vieille de 60 000 ans sur ces terres, ont été dépossédés de leurs terres, soumis à des discriminations systémiques et privés de droits fondamentaux pendant des générations.

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L’éphéméride du 15 octobre

Joseph Gallieni fait fusiller les princes malgaches, dans la colonie de Madagascar et ses dépendances le 15 octobre 1896.

Gallieni est envoyé en 1896 à Madagascar en tant que résident général. Il arrive à Tananarive le 15 septembre. À la méthode diplomatique de son prédécesseur, le général M. Laroche, il préfère la méthode forte pour endiguer la montée de la résistance anti-coloniale. Il instaure le travail forcé des indigènes en imposant 50 jours de corvée par adulte. La cour royale, foyer de résistance contre la France, est placée sous surveillance.
Le 11 octobre 1896, lendemain du départ de l’ancien résident général Laroche, Gallieni, qui jouit des pleins pouvoirs, fait arrêter le prince Ratsimamanga et Rainandriamampandry, ministre de l’Intérieur, et les traduit devant le Conseil de guerre pour rébellion et « fahavalisme ». Le 15 octobre, à l’issue d’une parodie de procèsNote 1,8, ils sont condamnés à mort et exécutés à titre d’exemple, souhaitant faire « forte impression sur les indigènes ». Un des membres du Conseil de guerre devait confirmer par la suite que les deux accusés avaient été « condamnés sur ordre » de Gallieni.

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L’heure du nouveau paradigme

— Par Marcel Lienafa —

Nos ancêtres esclaves, negmawon doivent se retourner dans leurs tombes et se dire : « Tout ça pour ça ! Tant de souffrances pour ça ». Aujourd’hui bien loin de former un peuple, nous avons juxtaposé des intérêts de communautés pour en faire une Martinique balbutiante d’un avenir incertain.

Tant de larmes, tant de sang versés pour avoir aujourd’hui oublié nos racines et agir contre nous-mêmes, en arguant la fierté du déni de l’insensé. Malheureusement, tout ça pour ça !

Pour nous retrouver enfermés dans nos propres contradictions, dans notre incapacité à choisir notre voie. Englués dans nos chamailleries, dans nos revirements, nous ne parvenons pas à déployer nos ailes, à nous élever et prendre notre envol. Un jour pour l’article 73 et contre le 74, le lendemain contre le 73 et pour le 74, sans évènement ou raison particulière, si ce n’est le changement à la tête de la gouvernance des collectivités, et des exemples foisonnent dans le même sens. Nous ne sommes pas invités à suivre le chemin de l’émancipation de notre territoire, mais à vivre selon celui qui se trouve à la tête de la collectivité.

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L’éphéméride du 14 octobre

Création « officielle » de l’OJAM le 14 octobre 1962

Le Manifeste de l’OJAM (OJAM pour Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique) ou « La Martinique aux martiniquais », est un manifeste rédigé en 1962 en Martinique par 18 auteurs. Il fut placardé en Martinique les 23 et 24 décembre 1962

Les 18 auteurs
Rodolphe Désiré, Renaud de Grandmaison, Henri Pied, Hervé Florent, Marc Pulvar, Joseph René-Corail, Léon Sainte-Rose, Charles Davidas, Roger Riam, Victor Lessort, Gesner Mencé, Henri Armougon, Manfred Lamotte, Guy Dufond, Guy Anglionin, Georges Aliker, Josiane Saint-Louis-Augustin et Roland Lordinot.

Conséquences et réactions
Les 18 jeunes auteurs de ce manifeste sont arrêtés, emprisonnés à Fresnes et accusés d’atteinte à la sûreté de l’État. Ils sont jugés, lors d’un procès politique en 1964 qui se soldera par un acquittement général.

En décembre 1959, 3 fils de la Martinique, BETZI, MARAJO, ROSILE, tombaient victimes des coups du colonialisme français. Ce sacrifice montra à la jeunesse de notre pays la voie de l’émancipation, de la fierté, de la dignité.
Depuis, notre peuple, si longtemps plongé dans les ténèbres de l’histoire, offre une résistance de plus en plus grande à l’oppression coloniale.

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La course à l’échalote dans une société en aggravation de pauvreté

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Des rencontres sont régulièrement organisées depuis des années par des groupements de partis indépendantistes et des invitations lancées à ces partis par des pays ayant accédé à l’indépendance. Jusqu’alors, les mouvements indépendantistes martiniquais n’y étaient pas conviés, comme le sont toujours, par exemple, les partis corse ou catalan. On pouvait conclure que les indépendantistes martiniquais, souvent des employés de l’Etat français nantis des 40% n’étaient pas pris au sérieux. Mais enfin, la Martinique a été invitée à l’une de ces rencontres, et elle doit ce moment historique au PALIMA et à son leader, Luc Francis CAROLE. Rien à dire s’agissant d’un indépendantiste régulièrement élu par les Martiniquais. Sauf que l’invitant est une puissance anticolonialiste d’un genre particulier.

Voilà un article de l’Agence de presse de l’Azerbaïdjan, AZERTAC, du 6 juillet 2023 : « « Nous avons été très satisfaits des propos exprimés par le Président Ilham ALIYEV concernant le colonialisme français lors de la réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés. Enfin, la politique coloniale de la France est mise à l’ordre du jour au niveau international.

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