Catégorie : Politiques

La République? Une gamine d’à peine 150 ans à la santé fragile!

Proclamée il y a un siècle et demi, le 4 septembre 1870, la République s’installe dans des conditions difficiles.

Les attentats de janvier 2015 nous questionnent très fortement sur le « vivre ensemble » que notre République prétend incarner puisqu’ils ont été commis par des Français qui ne se reconnaissaient pas en elle et qui ont cherché à la déstabiliser durablement à travers le double acte terroriste qu’ils ont commis. La République nous est ainsi apparue, du jour au lendemain, bien plus fragile que nous ne l’imaginions. Retour sur une naissance chaotique.

Après la défaite de 1870, l’installation de la Troisième République n’est pas acquise d’emblée. Créée sous le règne d’une majorité parlementaire conservatrice, plutôt monarchiste et bonapartiste, elle va perdurer pendant près de soixante dix ans, sans véritable Constitution. C’est pourtant l’apogée du régime parlementaire. La Chambre des députés exerce une influence décisive sur l’action des gouvernements successifs. L’oeuvre de la Troisième République est considérable, aussi bien en matière d’instruction publique que du point de vue des libertés et de l’épanouissement d’une société démocratique. La Troisième République remporte la terrible épreuve de la Grande Guerre, mais elle succombe à la défaite militaire du 10 mai 1940.

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Caricatures de Mahomet : « Il existe en Europe une loi – non écrite – sur le blasphème »

Tribune. Le journaliste danois Flemming Rose avait commandé les dessins qui furent ensuite publiés par « Charlie Hebdo ». Il s’inquiète des ravages de l’autocensure.

— Par Flemming Rose —

Septembre 2005, au Danemark. Voyant qu’une amie travaillant dans une maison d’édition jeunesse ne parvient pas à trouver un illustrateur pour représenter le prophète de l’islam, Flemming Rose, alors rédacteur en chef des pages culture du quotidien « Jyllands-Posten », lance un concours. Il demande aux caricaturistes du pays de dessiner Mahomet et s’engage à publier leur création. Ce sont ces dessins qui vaudront au journal des menaces, puis des projets d’attentats, et qui pousseront « Charlie » à les reproduire, en 2006, dans ses pages.

À l’occasion du procès des attentats de janvier 2015 à Paris, Flemming Rose nous écrit depuis Copenhague. Il travaille désormais pour un think tank américain et a rompu avec « Jyllands-Posten », qui refuse aujourd’hui de republier les caricatures. Mais il vit toujours dans la capitale danoise, escorté 24 heures sur 24 par des gardes du corps. Voici sa tribune pour « Charlie ».

Je n’oublierai jamais le 7 janvier 2015. J’étais dans mon bureau à Copenhague quand j’ai reçu le premier texto d’un ami à Paris : « Cher Monsieur Rose, je pense que vous voudriez savoir qu’il y a 45 minutes les bureaux de Charlie Hebdo ont été attaqués et que des coups de feu ont été tirés. » Ensuite,

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Le pragmatisme des élus communaux et communautaires…

— Par Léon Mastail —
Dès le lendemain, si ce n’est le soir même du second tour des élections municipales, les différents groupes ou partis politiques de la Martinique, comme d’ailleurs ceux d’autres territoires, ont certainement dû procéder au décompte de leurs pertes et de leurs gains en voix et en élus, et donc mesurer à chaud le degré d’influence et de confiance qui leur a été, à cette occasion, accordé.

Des calculs évidemment essentiels, et toujours très attendus, dans la vie de ces acteurs politiques puisqu’ils servent de données et d’éléments d’appréciation à la fois sur la consistance des différentes forces en présence et sur la popularité et l’audience de leurs leaders respectifs. Un exercice peut-être même incontournable, surtout à l’approche d’une nouvelle consultation majeure avec le renouvellement de l’Assemblée de Martinique. D’ailleurs, un observateur politique n’a-t-il pas effectué, à partir des résultats de ces élections municipales, des exercices de projection arithmétique sur la prochaine élection en 2021 de l’Assemblée de Martinique ! Il s’agit cependant d’indicateurs à interpréter avec la plus grande prudence dans la mesure où l’élection de l’Assemblée est très différente des municipales en ce qu’elle a, entre autres, une nature politique très marquée, avec des enjeux cruciaux à l’échelle de tout le territoire.

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Charlie Hebdo :«Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais»

Charlie Hebdo republie les caricatures de Mahomet qui en avaient fait une cible des djihadistes, a annoncé mardi 1er septembre le journal avant l’ouverture du procès de l’attentat qui a fait 12 victimes dans sa rédaction en janvier 2015.

À lire aussi : Charlie Hebdo, la liberté ou la mort

«Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais», justifie le directeur de l’hebdomadaire satirique, Riss, dans le numéro dont la couverture reprend ces caricatures, en kiosques mercredi et accessible en ligne mardi à midi.

«Indispensable» pour l’ouverture du procès

Ces douze dessins, publiés initialement par le quotidien danois Jyllands-Posten le 30 septembre 2005, puis par Charlie Hebdo en 2006, montraient le prophète portant une bombe au lieu d’un turban, ou en personnage armé d’un couteau flanqué de deux femmes voilées de noir.

À lire aussi : Cinq ans après l’attentat de Charlie Hebdo, le dessin de presse a perdu son mordant

Outre ces caricatures danoises, la une du prochain Charlie Hebdo, sous le titre «Tout ça pour ça», reprend également une caricature du prophète signée par son dessinateur Cabu, assassiné dans l’attentat du 7 janvier 2015.

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Politique, cris et tâtonnements

— Par Frantz Succab —

Les récentes élections municipales et communautaires ont provoqué à chaud des sentiments divers, de l’optimisme au dégoût en passant par le doute. Les commentaires de presse ont suivi. Ils ont souvent usé du stéréotype de « dégagisme » pour décrire l’apparition de nouvelles figures à la place de certains caciques de la vie politique.

On se dit qu’il faut que la Démocratie respire, mais respire-t-elle bien chez nous ? On sent son souffle court. La société, du côté de sa composante la plus jeune, a priori la moins conservatrice, cherche de l’air, mais loin des bureaux de vote. Cela n’empêche pas ce constant prêchi-prêcha républicain et démocratique qui sonne de plus en plus creux par déficit d’ouailles. Loin de célébrer ici la victoire de l’abstention, qui ne serait en réalité la victoire de personne, nous la constatons simplement. C’est un fait persistant, pesant, qui depuis des lustres nous procure indirectement une représentation politique par défaut. Désertion ou fatalisme ?

Au lieu de se contenter de s’en réjouir ou de le regretter, n’est-il pas temps de chercher à comprendre ce que dissimule la vie politique en Guadeloupe ?

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Affaire Obono : derrière la polémique, l’échec de la France à reconnaître son passé esclavagiste

— Par Benjamin Dodman —

La polémique sur la publication de Valeurs actuelles, dépeignant la députée noire Danièle Obono comme une esclave enchaînée, a jeté une lumière crue sur l’héritage trouble de l’esclavage en France. Le pays a en effet davantage l’habitude d’évoquer son passé abolitionniste que la lucrative traite des esclaves à laquelle il a participé.

Un article de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, publié jeudi 28 août, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et la condamnation ferme et unanime de l’ensemble de la classe politique française. Intitulé « Obono l’Africaine, où la députée insoumise expérimente les responsabilités des Africains dans les horreurs de l’esclavage », l’article – une partie du roman d’été de l’hebdomadaire – dépeint, sous couvert d’un récit de fiction, la députée de la gauche radicale en tant qu’esclave du XVIIIe siècle.

Représentée enchaînée au cou par un carcan, la parlementaire d’origine gabonaise sert d’illustration à une histoire imaginaire dans laquelle elle retourne sur son « continent ancestral » à l’époque de la traite négrière. L’image a immédiatement fait polémique, et relance la question du rapport de la France à son passé esclavagiste

L’esclavage, un passé « largement dissimulé »

Le 14 juin dernier, dans le sillage des manifestations antiracistes déclenchées par la mort de l’Afro-américain George Floyd aux États-Unis, le président français Emmanuel Macron avait promis d’être « intraitable face au racisme, à l’antisémitisme et aux discriminations ».

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Résistance

— Par Guillaume Goubert, Directeur du journal La Croix —
Au moment où s’ouvre le procès des attentats de janvier 2015, comment ne pas être frappé par une disproportion. D’un côté, une procédure extrêmement élaborée – 49 jours d’audience et 171 tomes de documents préparatoires. De l’autre, des accusés qui sont des personnages de second rang, les principaux acteurs des attaques étant morts ou en fuite. L’effort judiciaire en vaut-il la peine ?

Sans hésiter, il faut répondre que oui. Ce procès est utile par l’éclairage qu’il va apporter sur les faits et des enseignements qui pourront en être tirés pour faire face au terrorisme. Il est nécessaire parce qu’il va donner la parole à ceux qui ont subi les conséquences de ces attaques, dans leur chair et dans leur âme. Le dernier mot ne doit pas appartenir aux assassins.

Surtout, ce procès est la seule réponse véritablement digne d’une démocratie face à la violence aveugle. À la force des armes va répondre la force du droit, y compris celui des accusés d’être défendus par leurs avocats. À l’instantanéité sanglante des coups de feu s’oppose la longue patience méthodique de la justice.

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France Ô, Chronique d’une mort annoncé

— Par Max Pierre-Fanfan(*)

Dimanche 23 août 2020, France ô disparaissait du PAF (paysage audiovisuel français). La pétition en ligne «Sauvons France ô signée par plus de 100.000 personnes, le rapport sénatorial d’avril 2019 sur la représentativité et la visibilité des outre-mer dans l’audiovisuel public, la tribune publiée dans «Libération» du 27 juillet 2020 et signée par 125 personnalités n’ont pas suffit… Au fait, la bataille était perdue d’avance…Le groupe France-Télévisions semble toujours avoir du mal à faire paraître la couleur à l’écran… La faible audience de France ô dans l’Hexagone (0,8 % en 2016, 0,6% en 2017) ne constitue pas la seule et unique raison de sa disparition. En 2014(1) «F-T» lançait une campagne de publicité pour la promotion de ses chaînes…Des animateurs et des journalistes de France ô se voyaient gratifiés sur de larges affiches dans le métro parisien de slogans tendancieux et ambigus à souhait, du style: «je ne suis pas une sauvage», «je ne «deale» que de la musique», «je parle sans accent»…En contrepoint, dans cette même campagne de publicité France 2 encensait ses stars du petit écran, notamment, Marie Drucker, «femme 2 terrain», Michel Drucker, «club de stars», «info 2 références».

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Un buste du général de Gaulle « vandalisé » en Martinique

Cette dégradation intervient un mois après le déboulonnage de deux statues controversées par des activistes anticolonialistes.

Un buste du général de Gaulle a été dégradé samedi 29 août dans la commune du Robert en Martinique, avec des inscriptions à la peinture rouge et noire, indiquant notamment «Nous ne sommes pas Français», a-t-on appris auprès de la mairie.

Lire aussi :Martinique : Histoire & Mémoire

Samedi matin, les services techniques de la ville du Robert (est de la Martinique) ont constaté les dégradations sur ce buste du général de Gaulle, qui trône depuis 1978 sur son piédestal devant le monument aux morts de la commune. De la peinture rouge et noire a été appliquée sur son visage, avec des inscriptions en français et en créole. On peut y lire «Nous ne sommes pas Français», «Retirez-là». Y figure aussi «1944 : Massacre de Thiaroye», en référence aux tirailleurs sénégalais tués par l’armée française au camp militaire de Thiaroye près de Dakar en 1944.

Pas de plainte déposée pour l’heure

Cette dégradation intervient un mois après le déboulonnage des statues de Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon 1er et native de Martinique et Pierre Belain d’Esnambuc, qui a conduit l’installation de la colonie française en Martinique en 1635, par des activistes anticolonialistes.

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Guadeloupe : enquête après des faits présumés de «violence policière»

En Guadeloupe, une enquête a été ouverte afin de déterminer si l’usage de la matraque par un gendarme était « justifié » lors de l’interpellation d’un jeune homme dans le cadre d’un contrôle pour non port du masque mercredi à Terre-de-Haut, aux Saintes. 

Une enquête a été ouverte en Guadeloupe pour déterminer si l’usage de la matraque par un gendarme était « justifié » lors d’une interpellation mercredi à Terre-de-Haut, aux Saintes, dans le cadre d’un contrôle pour non port du masque, a-t-on appris de source judiciaire.S’il apparaît à l’issue de cette enquête, ouverte vendredi, qu’une infraction a pu être commise, le parquet de Basse-Terre entamera « des poursuites judiciaires » contre ce gendarme, indique le vice-procureur de la République de Basse-Terre, Emmanuel Delorme, dans un communiqué.

« Plusieurs coups » portés au jeune homme

Deux gendarmes procédaient, mercredi en fin de matinée, à un contrôle du port du masque dans le bourg de l’île, où circuler masqué est obligatoire depuis le 15 août. À l’injonction de mettre un masque, un jeune homme « a refusé de s’exécuter, tout en leur tenant des propos outrageants », a rapporté le vice-procureur.

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La députée Danièle Obono représentée en esclave dans «Valeurs Actuelles» : condamnation générale

Le premier ministre Jean Castex parle d’«une publication révoltante». Le journal répond qu’il s’agit «d’une fiction» et s’excuse.

Représentation «abjecte et inacceptable», «apologie du racisme» : la «politique fiction» du magazine conservateur Valeurs Actuelles sur la députée LFI Danièle Obono, dépeinte en esclave, a suscité samedi 29 août une vague de condamnations, jusqu’à Emmanuel Macron.

Dans ce récit de sept pages publié cette semaine, la députée de Paris «expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage» au XVIIIe siècle, selon la présentation qu’en fait le magazine. Des dessins de Danièle Obono, collier en fer au cou, accompagnent ce «roman de l’été».

Selon les services de l’Elysée cités par BFMTV, le chef de l’État a appelé la député pour condamner la publication du journal.

«Cette publication révoltante appelle une condamnation sans ambiguïté», a tweeté plus tôt Jean Castex, qui «partage l’indignation de la députée» et «l’assure du soutien de l’ensemble du gouvernement». «La lutte contre le racisme transcendera, toujours, tous nos clivages», a ajouté le chef du gouvernement.

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Le bateau de Banksy en Méditerranée appelle à l’aide après un sauvetage massif de migrants

Un navire humanitaire affrété dans le plus grand secret en Méditerranée par le street artiste Banksy a lancé un appel à l’aide dans la nuit de vendredi à samedi après un sauvetage massif de migrants, affirmant déplorer au moins un mort à bord et se trouver dans une situation désespérée.

Le bateau, le Louise Michel, a récupéré vendredi 130 migrants à la dérive à bord d’un canot pneumatique qui prenait l’eau, ont tweeté les organisateurs de la campagne sur le compte @MVLouiseMichel, ouvert pour l’occasion.

Après un premier sauvetage jeudi, le navire compte désormais 219 naufragés survivants à son bord pour seulement dix membres d’équipage, ont-ils précisé. Il est, du fait de sa surpopulation, incapable d’avancer, et 33 personnes sont par ailleurs restées sur un radeau de sauvetage amarré au bateau, ont-ils ajouté.

« Nous avons besoin d’assistance immédiate », a imploré l’équipage du bateau, affirmant avoir passé plusieurs appels de détresse aux autorités italiennes et maltaises, sans recevoir de réponse.

« Il y a déjà une personne morte sur le bateau. Les autres présentent des brûlures au carburant, ils sont restés pendant des jours en mer et maintenant ils sont laissés pour compte dans une zone de recherche et de sauvetage de l’UE », ont-ils déploré.

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Banksy au secours des migrants, affrète un navire en Méditerranée

Le street artiste Banksy a financé un nouveau navire pour porter secours aux migrants en Méditerranée, qui est déjà sur zone et a secouru 89 personnes.

Baptisé du nom de Louise Michel, anarchiste française du XIXe siècle, le navire décoré d’un graffiti de l’artiste britannique est parti le 18 août du port espagnol de Borriana, près de Valence, a révélé dans la nuit de jeudi à vendredi le journal britannique The Guardian. Il a été affrété dans le plus grand secret, et a récupéré jeudi 89 personnes, dont 14 femmes et deux enfants, en Méditerranée centrale selon ce journal, qui ne précise pas la position exacte du bateau.

« Il recherche maintenant un port maritime sûr pour débarquer les passagers ou les transférer sur un navire des garde-côtes européens ». Un compte Twitter à son nom (@MVLouiseMichel) a par ailleurs diffusé une photo, « dans une mer très agitée », d’une opération d’assistance au Sea-Watch 4, autre navire humanitaire des ONG Médecins sans Frontières et Sea-Watch, présent dans la zone depuis la mi-août. « ALLEZ ! (en français dans le texte) un bateau sponsorisé par Banksy et peint par lui, une équipe expérimentée venue de toute l’Europe, le Louise-Michel a déjà sécurisé deux opérations de sauvetage du Sea-Watch4 et a maintenant sauvé 89 personnes par lui-même.

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Jean-Paul Brighelli :  « Comment peut-on enseigner avec un masque ? »

Pour les enseignants, un bien cruel dilemme… Jean-Paul Brighelli nous livre son analyse dans FigaroVox 

Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a finalement annoncé que l’obligation de porter le masque concerne tous les enseignants, y compris en maternelle. Les relations entre les élèves et leur professeur s’en trouveront affaiblies, regrette l’enseignant et essayiste Jean-Paul Brighelli.

Jean-Paul Brighelli¹  :

Peut-être vous rappelez-vous les travaux de Gregory Bateson² et de l’École de Palo-Alto, qui ont renouvelé grandement la théorie de la communication. Ils ont fait émerger la notion de « double bind³ », la double contrainte — même si la traduction française évacue le nœud qui était central dans l’expression américaine. C’est bien dommage, parce que la double contrainte est au cœur des processus tragiques : si Phèdre parle, elle meurt, et si elle ne parle pas, elle meurt. Ou, si l’on préfère un exemple moins dramatique, c’est ce qui arrive à ce légionnaire romain sommé, dans « Astérix en Corse », de dire que la sœur du chef corse lui plaît — et alors on le tue — ou qu’elle ne lui plaît pas — et alors on le tue.

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Dans « La puissance des mères », Fatima Ouassak politise la maternité

Fatima Ouassak est politologue, cofondatrice et porte-parole de Front de Mères, premier syndicat de parents d’élèves des quartiers populaires.  Elle préside également le réseau Classe/Genre/Race, qui lutte contre les discriminations subies par les femmes descendantes de l’immigration postcoloniale.  Dans son livre « La puissance des mères », à paraître le 27 août 2020, elle invite les mères « à se muer en sujets politiques ». 

Connaître Fatima Ouassak par ses propres mots : ci-dessous un court extrait d’interview 

« Je suis née au Maroc puis j’ai grandi à Lille Sud, l’un des quartiers les plus populaires de la ville, dans une cité autour d’une usine. Mon père est arrivé le premier en France, comme beaucoup d’immigrés. Il a travaillé dans une usine de métallurgie. Ensuite, dans les années 1970, il a fait venir sa famille dans le cadre du regroupement familial. J’étais petite, j’ai grandi dans cette cité ouvrière où vivaient beaucoup de Marocains, notamment de notre région du Rif.

Était-ce une enfance heureuse ?

Oui, très. Même si j’ai vraiment grandi dans le béton.

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Le monde d’après ne se fera pas sans les peuples dits d’Outremer

— Par Les invités de Mediapart —

Le 27 août 2020, se tiendra à Fort-de-France en Martinique, le procès de militants poursuivis pour avoir dénoncé l’empoisonnement de terres, de l’eau ainsi que des populations Martiniquaise et Guadeloupéenne au chlordécone, pesticide organochloré, toxique, persistant et perturbateur endocrinien.

Un empoisonnement à l’origine de conséquences gravissimes et irréversibles tant sur le plan sanitaire (record mondial de cancer de la prostate, prématurité, retard de développement psychomoteur chez les enfants, endométriose sévère…) qu’écologique (rémanence de 7 siècles dans les sols, …), économique (zone de pêche interdite, sols impropres à la production agricole…), social (perte de revenus, chômage…) et culturel (méthode de culture des potagers privés remise en cause, alimentation traditionnelle en péril…).

Un empoisonnement consécutif au système de profit mis en place par de grands planteurs issus des familles esclavagistes qui bâtirent leur fortune à l’ombre du CODE NOIR de Colbert. Un empoisonnement criminel qui aura duré des décennies avec la complicité de l’État français accordant des dérogations pour un pesticide interdit en France.

Nous, acteurs et collectifs de la société civile, apportons notre soutien aux militants violentés et harcelés par les forces de l’ordre.

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Le 27 août 2020, se tiendra en Martinique le procès de militants anti-chlordécone

Indignation et colère face au procès du 27 août ! — Groupe Révolution Socialiste
Les empoisonneurs coulent des jours tranquilles. L’État qui en fait partie reconnaît « sa part de responsabilités » mais refuse des mettre des moyens à la hauteur des besoins pour faire face aux terribles conséquences de ce  » crime d’État » typiquement colonial.
Mais ce sont les militants qui crient leur indignation et expriment la colère de la population qui sont convoqués devant les tribunaux ce jeudi 27 août.
Le GRS s’insurge contre cette injustice, réclame la relaxe pure et simple des inculpés, le châtiment des coupables et la réparation de l’ ensemble des dégâts causés.
Le comportement violent de gendarmes infestés par le racisme du système pose le problème déjà mis en avant par le peuple de décembre 1959.
Les forces coloniales de répression doivent quitter ce pays.
Groupe Révolution Socialiste


Combat Ouvrier Communiqué de presse

Le jeudi 27 Août 2020, quatre jeunes activistes comparaitront devant le tribunal de Fort de France.

Ils sont poursuivis dans le cadre des échauffourées et des violences policières intervenues à la suite de manifestations anti-chlordécone de Juin et juillet dernier.

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En hommage à Jean-Claude William

— Par Germain Beautin (*)
Le président Jean-Claude William m’a fait l’honneur de préfacer mon premier livre sorti en septembre 2019 aux éditions L’Harmattan. Ce livre est la biographie d’un des prédécesseurs de Jean-Claude William à la présidence de l’université des Antilles-Guyane, le Guadeloupéen Roland Thésauros. Cette biographie est aussi un historique du mouvement nationaliste guadeloupéen de sa création à nos jours. J’ai souhaité que la préface du livre soit faite par un intellectuel de la Martinique car Roland Thésauros, enseignant sur le campus de Fouillole et de Schoelcher est très connu par plusieurs générations d’étudiants martiniquais. Le choix de Jean-Claude William s’imposait à nos yeux. Il avait une longue relation d’amitié avec Roland Thésauros et ils avaient tous deux été responsables de l’université aux Antilles.

Mon ami Judes Duranty, ancien responsable de la bibliothèque municipale de Schoelcher, essayiste, chroniqueur dans plusieurs médias de Martinique, a contacté Jean-Claude William qui a répondu oui sans hésitations. Malgré ses problèmes de santé, il s’est prêté à cette tâche, manière pour lui de rendre hommage à Roland Thésauros qui avait, nous a-t-il dit, été le maître d’oeuvre de la transformation du Centre Universitaire des Antilles-Guyane en Université des Antilles et de la Guyane.

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Journée Internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est célébrée le 23 août de chaque année. C’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu’a commencé à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti et République Dominicaine) l’insurrection qui devait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique.

La route des esclaves

La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition vise à inscrire la tragédie de la traite dans la mémoire de tous les peuples. Conformément aux objectifs du projet interculturel « La route de l’esclave », elle doit offrir l’occasion d’une réflexion commune sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de cette tragédie, ainsi que d’une analyse des interactions qu’elle a générées entre l’Afrique, l’Europe, les Amériques et les Caraïbes.

Le Directeur général de l’UNESCO invite les Ministres de la culture de tous les États membres à organiser des actions en associant l’ensemble des populations de leurs pays et en particulier les jeunes, les éducateurs, les artistes et les intellectuels.

En ce 23 août, nous honorons la mémoire des hommes et des femmes qui, en 1791 à Saint-Domingue, se soulevèrent et ouvrirent la voie de la fin de l’esclavage et de la déshumanisation.

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L’insurrection des esclaves de Saint-Domingue (22-23 août 1791)

Ce volume réunit les actes de la table ronde qui s’est tenue à Port-au-Prince, en décembre 1997, autour de la commémoration de l’événement fondateur de la révolution haïtienne, la cérémonie du Bois Caïman, censée s’être déroulée dans la nuit du 22 au 23 août 1791, sur l’habitation Choiseul, dans la grande plaine du nord de Saint-Domingue. Cette rencontre reçut le soutien de nombreuses associations et institutions de la République de Haïti.

Mais, d’abord, cet événement eut-il bien lieu ? Nous sommes en droit de nous interroger, car nous sommes entre mythe et histoire. David Geggus s’efforce de démêler les deux plans ; sur le plan historique, il y eut bien réunion des chefs du futur soulèvement le 14 août, ce dernier devenant effectif le 22 août. Entre les deux dates, si les rares témoignages laissent penser qu’il y eut une (ou plus vraisemblablement plusieurs) cérémonies pour sceller le pacte conspiratif, on en est réduit aux conjectures. Robin Law rappelle les rituels initiatiques de la côte africaine, et particulièrement le « pacte de sang » dahoméen ; mais, là encore, aucun témoignage direct (ceux qui nous sont parvenus relèvent majoritairement de la tradition orale, et sont largement postérieurs) ne permet de dire que nous ayons eu affaire à des rituels de ce type.

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Génocide par substitution ? Ainsi s’adressait Delépine aux « faux-monnayeurs du césairisme »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Dans ma précédente chronique « Edouard Delépine : une intelligence et un caractère », j’indiquais que par son expression « génocide par substitution« , Césaire ne faisait pas référence à la Martinique. Certains lecteurs ont voulu en savoir davantage.

Aimé Césaire a utilisé cette expression le 13 novembre 1975 à l’assemblée nationale (Ecrits tome I) pour s’opposer au projet mort-né de faciliter la migration des Français en Guyane. Plus largement, Césaire s’en était pris à la politique globale du gouvernement en outre-mer et fait en quelque sorte un costume au secrétaire d’État en donnant sa définition du « stirnisme ». Le 3ème point de son discours a fait référence uniquement à la Guyane.

En voici l’extrait :

« ….

Aimé Césaire – … « La Guyane, c’est donc la grande pensée, sinon la grande ambition de votre règne. Vous éventrez la forêt, vous abattez les arbres – j’espère que vous songerez à en replanter – vous industrialisez le pays et, dans un premier temps, vous installez trente mille personnes qu’il faut bien appeler par leur nom trente mille « colons », qui reçoivent, pour s’installer, toutes les facilités que vous avez constamment refusées, depuis vingt ans, aux Guyanais indigènes et à leurs cousins antillais.

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Nommer son espace pour se l’approprier: À quoi servent les statues? 1. Matinik

— Par Véronique Hélénon —

Le déchoukaj des deux statues de Victor Schœlcher le 22 mai 2020 en Martinique par des militants, est révélateur de tensions profondes, issues des périodes esclavagiste et coloniale.A –

Le 22 mai 2020 les manifestations commémorant l’abolition de l’esclavage en Martinique ont été marquées par le déchoukaj de deux statues de l’abolitionniste français Victor Schœlcher par des militants, en dehors des célébrations officielles. Pour comprendre ces gestes, penchons-nous sur l’histoire coloniale et esclavagiste de la Martinique. 

L’anonymat comme instrument de domination coloniale

Doué de parole, l’être humain s’inscrit dans une lignée, nommant ses enfants, adoptant les noms de ses aïeuls, forgeant ainsi un arbre généalogique qui est la matrice de son histoire personnelle. L’apprentissage et la reconnaissance de son environnement exigent également un vocabulaire spécifique. Ce sont des actes fondateurs, permettant de se déployer au sein d’une famille, d’une collectivité, et marquer sa présence dans son environnement à travers les âges. 

Lire aussi : Martinique : Histoire & Mémoire

C’est ce que firent les colons français lorsqu’ils arrivèrent sur l’île aujourd’hui appelée Martinique. Désireux d’apposer leur empreinte sur des paysages qui leur avaient été étrangers, ils baptisèrent leur environnement de noms familiers.

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Corruption: la Cour supérieure des comptes étrille le pouvoir haïtien

L’institution met en cause la gestion frauduleuse et souvent illégale de centaines de millions de dollars d’aide offerts par le Venezuela entre 2008 et 2016.

La Cour supérieure des comptes d’Haïti déplore, dans un nouveau rapport publié lundi 18 août, la gestion frauduleuse et souvent illégale, par les divers ministères et administrations, de centaines de millions de dollars d’aide offerts par le Venezuela entre 2008 et 2016.

Projets engagés sans une évaluation des besoins ou même une estimation des coûts, violations répétées des normes de passation de marchés publics: sur plus de 1000 pages, les juges n’épargnent aucune institution. «Les projets d’investissement et les contrats liés au fonds PetroCaribe n’ont pas été gérés en respectant les principes d’efficience et d’économie», accuse la Cour des comptes.

Mis en place à l’initiative de l’ancien président Hugo Chavez, ce programme a permis à plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes de bénéficier de prêts du Venezuela dans le cadre d’un mécanisme de livraison de pétrole à des conditions préférentielles.

Les six gouvernements haïtiens qui se sont succédé depuis 2008 ont lancé pour près de deux milliards de dollars de projets sans, le plus souvent, se soucier des principes de base de la gestion de fonds publics, accuse l’audit.

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Édouard Delépine : une intelligence et un caractère

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La rigueur et la recherche permanente de la vérité conduisaient souvent Edouard Delépine à l’insatisfaction et l’autocritique. On pourrait lui appliquer le mot de Benjamin Constant : « constant dans l’inconstance ». Les anticolonialistes qui n’ont jamais voulu remettre en question les vérités de leur jeune âge n’ont pas compris l’évolution politique d’Edouard Delépine. Ils ne se sont pas aperçus qu’en gardant les utopies des années soixante, ils n’avaient pas cessé d’être eux-mêmes de parfaits assimilationnistes. Cette évolution rappelle la décision de Christiane Taubira, en 1983, de tourner le dos à l’indépendance. La future garde des Sceaux prenait acte de l’évolution de la société, des échecs de la décolonisation en Afrique et de l’avènement de la décentralisation en outre-mer.

Un cluster au Lycée Schoelcher : amoureux d’histoire et militants politiques

Homme politique, Edouard l’était jusqu’au bout des ongles et ne s’était pas privé de l’être déjà lorsque, jeune professeur, il forçait l’admiration de ses élèves par la qualité de son enseignement, certes, mais aussi par la force de ses convictions qu’il savait communiquer. On ne parlait pas encore de fan, mais il en est résulté un véritable cluster au Lycée Schoelcher où vit le jour une génération de jeunes amoureux d’histoire et de politique.

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« Non, la jeunesse n’est pas irresponsable »

— Collectif —

« Le rebond de l’épidémie de coronavirus aura entraîné avec lui une nouvelle flambée d’un mal auquel la jeunesse française n’est que trop habituée : il fallait manifestement un bouc émissaire, les jeunes feront bien l’affaire. Depuis quelques jours, on endure alors tribunes et interventions qui condamnent la jeunesse, se complaisent dans des commentaires faciles ou se targuent de la raisonner, oubliant manifestement que les jeunes aussi lisent les journaux et regardent la télévision. Qu’on nous permette aujourd’hui une réponse à nous, jeunes gens qui soufflons pour la plupart nos vingt-cinq premières bougies et qui, malgré la diversité de nos profils et de nos fonctions, sommes ces jeunes, si souvent jugés responsables des maux de notre société.

Permettez-nous, bien chers vieux, de commencer par récuser le vocabulaire : pas plus que vous n’apprécierez l’apostrophe, il nous est difficile de souffrir cette réduction sous une formule qui confine à l’amalgame. Qu’entendez-vous par jeunes ? Sont-ce ces étudiants en médecine et en école d’infirmier ou ces professionnels de santé de moins de trente ans, qui, nombreux d’ailleurs dans les services d’urgences, furent en première ligne pendant le gros de l’épidémie ?

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