Catégorie : Sciences Sociales

Vanité des vanités, quand tu nous tiens !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Le spectacle offert par la classe politique martiniquaise, à deux mois des élections pour le renouvellement des instances dirigeantes de la Collectivité Territoriale de Martinique, est tout simplement affligeant..

Cet étalage indécent de vanité, de palinodie et de démagogie, est de nature à faire fuir le malheureux électeur, disposé à courir le risque du Covid 19, pour accomplir son devoir de citoyen.

Comment comprendre en effet l’attitude inconsistante de ces gens incapables de s’unir pour constituer une liste commune afin de répondre aux enjeux de cette échéance qu‘ils reconnaissent pourtant être capitale ? C’est d’autant moins compréhensible que leurs programmes se ressemblent comme deux gouttes d’eau, les valeurs qu’ils affichent sont quasiment les mêmes et qu’ils proclament à l’unisson la nécessité d’ ouvrir un autre chemin pour sortir notre pays de l’ornière dans laquelle il se trouve, du fait de l’affrontement permanent et stérile des deux formations politiques rivales qui se disputent le pouvoir local, depuis plus de trois décennies.

Si l’on voulait se faire une idée de ce qui motive vraiment nos politiques, nous voilà définitivement fixés; ils n’ont rien à faire du sort des populations qu’ils sont censés défendre; seul compte à leurs yeux leur intérêt propre et leur perspective de carrière, tout le reste n’est que faux-semblant.

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« Somnyama Ngonyama − Salut à toi, lionne noire ! », première monographie de l’artiste et « activiste visuelle » sud-africaine, Zanele Muholi

« Une fois couchées – Nous sommes – maîtresses de nous-mêmes, vulnérables – pelotonnées, – protectrices – semblables aux autres. – Une fois couchées – Nous sommes – Nues – malades, fatiguées – Malades et fatiguées d’être malades et fatiguées – et puis, lorsqu’on ne se recouche pas, renvoyées – Nous reposons nos yeux juste une minute – Dans l’attente qu’Olympia termine sa toilette avant de reprendre le travail – Sans t’inviter à nous enfourcher – Sans rejouer avec toi – Claquées. Une fois couchées – nous te regardons – nous nous cachons – nous – nous arrêtons – nous communions avec nos dieux – Sacrés. – Essayant juste d’avoir une minute à nous – Nous nous relevons – Retrouvons nos forces – Violentes, félines, redoutables – Nous complotons, projetons. – Nous sommes – Des odalisques séduisantes- nous voulons que – tu nous aimes – Bien sûr nous voulons que tu nous aimes, aies envie de nous – Désirables – Gardant le pouvoir – Majestueuses au repos – Privilégiées – Nous nous amusons – Nous – réécrivons notre histoire – Honorons nos ancêtres – Nous sommes aux commandes – Nous nous accrochons et guérissons – Libres. 

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Grève des lycéens : des revendications légitimes et nécessaires à leur construction

— Par l’A3C —

L’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe est très concernée par la situation au sein des collèges et des lycées. Dire que tout va bien dans les écoles maternelles et primaires est un euphémisme mais la crise, majeure, se tient dans les établissements scolaires du second degré, collèges comme lycées. Nous avons dénoncé il y a peu la rupture d’égalité, et l’impossibilité de répondre à l’obligation scolaire pour de nombreuses familles coincés par l’absence de cantine et l’organisation en présentiel. La grève actuelle place rectorat, représentants de parents et CTM dans une situation de blocage vis-à-vis des élèves. Pourtant des établissements arrivent à nourrir les élèves en les prenant en charge, comme le lycée Schoelcher et le distanciel est une réponse pour ceux qui ne le pourraient pas.

En préalable, nous considérons que, pour une fois que les élèves se prennent eux-mêmes en charge, eux et leurs problèmes, il importe que le monde des adultes les entende et traduise en actes leurs revendications. C’est ainsi que nous construirons une jeunesse responsable et autonome dans la vie.

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La situation ubuesque des élèves du LP Place d’Armes !

— Communiqué du SNUEP-FSU Martinique  — 

Les semaines se suivent et se ressemblent pour beaucoup d’élèves du LP Place d’ARMES : C’est toujours le même calvaire pour rentrer chez eux, une fois les cours terminés à 12h30. Leur lycée, faute de restauration scolaire possible, fonctionne en demi-journée, et les transports, prévus que les matin et soir, n’ont pas adapté leur offre pour les ramener chez eux.

Le lycée, contrairement à un collège, brasse des élèves de toute la Martinique.

Des lycéens doivent donc prendre 4 bus pour rentrer chez eux. C’est beaucoup de temps perdu, et un surcoût de transport très lourd pour les familles.

Personne ne comprend la fermeture de la restauration scolaire, totale et sans appel, décidée par le préfet, alors que dans l’hexagone pour leur reprise, on ne fait que la préconiser, si possible.

Certains chefs d’établissement, qui possèdent un réfectoire, ont décidé de se mettre hors la loi, pour continuer à garantir un repas chaud et complet à leurs ados. Les autres, sans service possible, sont pris à la gorge.

Le préfet et le recteur, à couteaux tirés, en continuant leur gueguerre personnelle, ont finalement participé à mettre en ligne, le véritable manuel de la déscolarisation d’élèves :

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Covid-19 : l’épuisement au CHU de Fort-de-France troisième vague

— Par Marion Lecas, correspondante du journal La Croix, à Fort-de-France —

La Martinique est frappée par une nouvelle reprise de l’épidémie. Depuis un an, le CHU est sous pression continue, même lorsque le virus ralentit.

Les grandes montures des lunettes de Claude-Emmanuelle ne suffisent pas à cacher ses traits tirés. « J’attends la fin du mois avec impatience, non plus pour la paie, mais pour savoir si oui ou non nous aurons des congés », souffle l’infirmière du service réanimation du centre hospitalier de Fort-de-France. Afin d’affronter la recrudescence de l’épidémie, les vacances du personnel ont été annulées jusqu’à la fin avril… au moins. Il s’agit de la phase la plus brutale et meurtrière qu’ait connue l’île : 68 décès au 18 avril, contre seulement quatorze un an auparavant, lors de la première vague du Covid-19.

Passé la porte battante des soins intensifs, dans l’aile flambant neuve de l’hôpital, les électrocardiogrammes s’emballent. Le calme est brisé par les « dépêchez-vous » et les bruits de brancards qu’on déplace. Les soignants s’engouffrent dans les chambres et en ressortent la mine souvent défaite. « On perd des patients bien plus jeunes qu’avant », note Claude-Emmanuelle.

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Mémoire de l’esclavage: Ayrault appelle à tenir bon face aux « faux débats » et à « la négation »

Paris – Vingt ans après la loi Taubira reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité, le climat s’est « polarisé » et « radicalisé », déplore le président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage Jean-Marc Ayrault, qui appelle à tenir bon face aux « faux débats » et à la « négation ».

« Je ne fais pas la leçon : j’admets qu’il puisse y avoir des peurs et des incompréhensions mais je ne veux pas qu’on reste inerte« , souligne l’ex-Premier ministre socialiste, dans un entretien à l’AFP, à la veille du lancement du « mois des mémoires« , une série de commémorations qui s’achèvera le 10 juin.  

Entre « ceux qui veulent qu’on ne touche à rien et ceux qui nous entraînent sur des approches racialistes, indigénistes, qui ne sont pas acceptables non plus, il y a une voie, il y a un chemin« , assure-t-il, devant le mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes, premier port négrier français, et la ville dont il fut le maire pendant plus de deux décennies.  

« Si on veut une société apaisée, libérée, qui se retrouve dans une mémoire commune, c’est fondamental d’emprunter ce chemin plutôt que celui de la radicalisation, de la polarisation, de la caricature, ou de la négation« , ajoute M.

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Oscars: le triomphe de « Nomadland » passé sous silence en Chine

Pékin – Le triomphe de Chloé Zhao, qui a raflé l’Oscar de la meilleure réalisatrice pour son film « Nomadland », était largement passé sous silence lundi par les médias et censuré sur les réseaux sociaux en Chine, son pays d’origine.

Née à Pékin en 1982, la cinéaste est devenue la première Asiatique à remporter la statuette suprême pour ce long métrage dépeignant la vie quotidienne d’habitants modestes des grands espaces américains. 

Entre « ceux qui veulent qu’on ne touche à rien et ceux qui nous entraînent sur des approches racialistes, indigénistes, qui ne sont pas acceptables non plus, il y a une voie, il y a un chemin« , assure-t-il, devant le mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes, premier port négrier français, et la ville dont il fut le maire pendant plus de deux décennies.  

« Si on veut une société apaisée, libérée, qui se retrouve dans une mémoire commune, c’est fondamental d’emprunter ce chemin plutôt que celui de la radicalisation, de la polarisation, de la caricature, ou de la négation« , ajoute M. Ayrault, appelant à faire preuve de « ténacité » et à ne « pas céder« .

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Lettre ouverte aux maîtres de la caste Béké

— Par Robert Saé —
Non! Notre missive n’a pas pour but de “savoir ce que vous avez dans le ventre”. Cela, nous ne l’ignorons absolument pas. Nous entendons, ici, mettre cartes sur table.

Aucun analyste sérieux ne pourrait contester le fait que votre communauté, descendante des colons esclavagistes, s’est constituée en une caste qui contrôle les rênes de l’économie, qui vit territorialement regroupée et qui maintient un rigide apartheid social. Actuellement, la société martiniquaise connait un profond changement idéologique et culturel que, comme tout le monde, vous avez dû observer: Le regard posé sur votre dite communauté est de moins en moins tronqué par l’aliénation et l’ignorance.

C’est très largement qu’on dénonce la domination économique des “békés”, les privilèges dont ils jouissent auprès de l’Etat, de la justice où de certains médias. Des actions menées contre leurs intérêts, inimaginables il y a à peine une dizaine d’années, se multiplient. Manifestement, cette nouvelle réalité ne vous a pas conduit à une quelconque remise en question. Vous croyez pouvoir freiner la roue de l’histoire en vous contentant de mener des campagnes de propagande idéologique et de répression.

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Dans une unité de soins intensifs de Gaza, débordée par le coronavirus

Gaza (Territoires palestiniens) – Affalé de côté sur un lit, le visage avalé par un masque à oxygène laissant briller ses yeux humides, Hussein al-Hajj insiste: il veut parler. Pour dire quoi? Que « le vaccin est nécessaire », souffle-t-il, entre la vie et la mort dans un service de soins intensifs de Gaza.

Autour du vieil Hussein, des écrans clignotent et un « bip-bip » incessant s’élève de machines mesurant sa saturation en oxygène, son rythme cardiaque et sa pression artérielle. Il se trouve dans une unité spéciale créée il y a deux mois pour affronter le Covid-19 dans la bande de Gaza.

Au début de la pandémie, c’est Israël qui voyait se multiplier les morts. De l’autre côté de l’épaisse barrière de sécurité militarisée séparant l’Etat hébreu de ce territoire palestinien, le compteur tournait à vide.

Mais des premiers cas ont été recensés en août hors des centres de quarantaine de ce micro-territoire, sous blocus israélien depuis 2007, aux infrastructures balbutiantes. Le Covid-19 a commencé à faire des ravages parmi ses deux millions d’habitants.

Aujourd’hui, à l’heure où Israël rouvre bars et restaurants et enregistre de faibles taux de contamination grâce à une intense campagne de vaccination, la bande de Gaza affronte la tempête, sans trop de moyens ni de vaccins.

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Les « antivaccins », figure de l’anti-Science

— Par Jeremy K. WardPaul Guille-EscuretClément Alapetite

Depuis le 1er janvier 2018, la France est passée de 3 à 11 vaccins obligatoires pour la population générale. Le but de cette mesure était d’augmenter la proportion de la population protégée contre les maladies infantiles. Mais il s’agissait aussi de « restaurer la confiance dans les vaccins » en rappelant aux Français leur devoir de participer à la protection collective contre la circulation des virus (immunité dite « de troupeau »). Cette problématique est devenue saillante pour les autorités de santé françaises depuis 2009. Ainsi, un premier événement médiatique a émergé à la toute fin des années 1990 autour d’un supposé lien entre le vaccin contre l’hépatite B et la survenue de cas de sclérose en plaques. Mais les controverses vaccinales se sont multipliées et ont gagné en visibilité à partir de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) en 2009-2010. Cette campagne s’est soldée par un échec cuisant avec seulement 8 % de la population vaccinée pour un objectif de couverture de 70 % de la population. Depuis, des débats ont émergé dans les médias d’information générale sur l’usage d’aluminium comme adjuvant dans de nombreux vaccins (depuis 2010), sur la sécurité du vaccin contre les papillomavirus (depuis 2011), sur la pénurie de vaccins ne couvrant que les trois immunisations obligatoires (diphtérie-tétanos-poliomyélite) et sur les obligations vaccinales.

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A propos de la vaccination.

Contre les infox et contre l’obscurantisme!

— La casa del Tango —

Je vous communique le point de vue de deux médecins à propos des déclarations fort contestables tenues à la télévision par une représentante d’un syndicat de personnels de la santé, l’UTS.

Plus fondamentalement, il faudrait tenter de comprendre la résistance à la vaccination en Guadeloupe autant qu’en Martinique et en Guyane et la multiplication des fakenews.

Ce sont à peu près, dans tous ces pays, les mêmes arguments -si on peut appeler cela ainsi- contre la vaccination- : éloge de nos traditions en matière de traitement des maladies et méfiance généralisée vis-à-vis de la médecine occidentale.

La médecine n’est pas une science mais une technique qui utilise des connaissances scientifiques (de la mathématique, de la physique, de la biologie…) et une méthode de vérification expérimentale empruntée aux sciences. Si la proposition d’un médicament ou d’un vaccin fait l’accord de la communauté scientifique au plan international, on a tout intérêt à le prendre. Cette acceptation signifie un accord raisonné produit d’une chaîne argumentative et non d’un accord reposant sur une croyance révélée qui relève en quelque sorte de la foi, qui est au fondement des fake-news.

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Sauver les langues originelles, c’est aussi sauver la planète

Effacées par l’Anglais et les politiques coloniales, de nombreuses langues originelles ont disparu ces dernières décennies. Si les peuples qui les parlaient en sont les premières victimes, la Terre, elle-aussi, à tout à y perdre.

Le ngarigo, l’ojibwe, le lakota, le chinook, le quechua, le navajo… ces langues méconnues, voire totalement inconnues ont ont été oubliées, effacées par l’anglais ou autres langues des colons, devenues langues nationales. Malheureusement, leur disparition pourrait bien nuire à la planète.

Celles que l’on appelle « indigènes » ou autochtones sont définies comme les langues d’origine, parlées par les natifs d’une région. On pense par exemple aux Premières Nations du Canada (aussi appelés « Amérindiens ») ou les Aborigènes d’Australie. Et parmi les conséquences insoupçonnées de leur disparition pourrait se trouver… la destruction de l’environnement, détaille un article de Vice World News qui explique que la « suppression et destruction des langues autochtones, ainsi que la dominance mondiale de l’anglais, est une cause majeure de la destruction de notre environnement« .

La destruction d’un héritage

Jakelin Troy, professeure des langues indigènes et membre du peuple Ngarigu des Snowy Mountains (Sud-est de l’Australie), interviewée par Vice, met en lumière le drame qu’est la perte d’un langage.

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Joe Biden reconnaît le génocide arménien

Washington – Joe Biden a reconnu samedi le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915.

La déclaration traditionnelle de la Maison Blanche à l’occasion de la journée de commémoration, le 24 avril, mentionne pour la première fois le mot « génocide« . 

« Les Américains honorent tous les Arméniens qui ont péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd’hui« , a écrit Joe Biden. 

« Nous affirmons l’histoire. Nous ne faisons pas cela pour accabler quiconque mais pour nous assurer que ce qui s’est passé ne se répète jamais« , a-t-il ajouté. 

Immédiatement après la diffusion du communiqué de la Maison Blanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé « la politisation par des tiers » du débat autour de cette époque de l’histoire. 

Le génocide arménien est reconnu par plus d’une vingtaine de pays et de nombreux historiens mais il est vigoureusement contesté par la Turquie. 

Joe Biden, qui avait promis durant sa campagne électorale de prendre l’initiative sur ce dossier, a informé vendredi de sa décision son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une conversation téléphonique. 

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« La majorité des problèmes de santé mentale débute avant l’âge de 14 ans »

L’ensemble de la communauté pédopsychiatrique française lance, dans une tribune au « Monde », un cri d’alarme sur la situation de la pédopsychiatrie, déjà en grande difficulté avant la pandémie et qui l’est encore plus actuellement, pénalisée par la pénurie de spécialistes.

Tribune. La pédopsychiatrie en France a besoin de l’aide du président de la République. Les besoins pour assurer la santé mentale de la jeunesse de notre pays sont criants. Ce n’est pas tant la supplique d’une profession trop longtemps oubliée des pouvoirs publics qui nous incite à interpeller Emmanuel Macron – vous avez commencé à y répondre et nous y sommes sensibles –, mais bien la perspective d’une carence massive des soins psychiques adaptés et essentiels pour notre jeunesse qui s’annonce, du fait d’un manque croissant de professionnels formés. Un rapport sénatorial très complet en témoignait déjà en 2017.

La majorité des problèmes de santé mentale débute avant l’âge de 14 ans. Ils sont d’autant plus susceptibles d’impacter l’avenir de l’enfant qu’ils ne sont pas détectés, ni traités, ce qui est actuellement le cas d’une large proportion d’entre eux, comme le souligne un récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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Sciences sociales : nouveautés du 25 avril 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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En Guadeloupe et en Martinique, se profile une élection régionale et territoriale en trompe l’œil, car sans enjeux économiques !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En dépit des rodomontades des élus locaux sur la question de la responsabilité, et des fausses apparences d’un pouvoir territorial , l’autorité de l’Etat, même bafouée , a encore de beaux jours devant elle . Désormais cela doit être dit et compris : soyons clairs, c’est l’Etat qui commande et nul autre ! En effet, le rôle de l’Etat est devenu majeur en Guadeloupe et en Martinique avec la crise du coronavirus. La question fait de plus en plus débat : la prééminence de l’Etat dans la gestion de la crise prévue pour les prochains mois sera-t-elle temporaire, illustrant un net rebond après la récession de l’économie engendrée par la Covid-19, ou persistera-t-elle, reflétant des facteurs durables d’entraînement de la société Antillaise ? Plusieurs arguments plaident en faveur d’une augmentation séculaire persistante du rôle de l’État français. Les effets de la révolution numérique en Guadeloupe et en Martinique vont altérer la structure de l’emploi et modifier en profondeur la société . De nouveaux emplois et de nouvelles familles d’emploi vont apparaître, d’autres disparaître ou ne seront plus viables, et les entreprises devront trouver les moyens d’organiser le travail et la production locale de manière différente, et là le rôle de l’État sera prépondérant dans la nouvelle définition des politiques publiques.

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Comment calculer un délai quand il y a un jour férié ?

À l’approche des jours fériés du mois de mai, Service-Public.fr vous explique comment calculer un délai de 7 jours, selon que l’on parle de jours calendaires, francs, ouvrables ou ouvrés.

Comment calculer un délai quand il y a un jour férié ?

Voici comment calculer un délai de 7 jours, selon que l’on parle de jours calendaires, francs, ouvrables ou ouvrés. Dans notre exemple, le délai commence un lundi et il y a un jour férié (le mercredi).

– Délai compté en jour calendaire : lundi + mardi + mercredi + jeudi + vendredi + samedi + dimanche

Chaque jour compte.

– Délai compté en jour franc : lundi + mardi + mercredi même si c’est un jour férié + jeudi + vendredi + samedi + lundi de la semaine suivante.

Report au jour suivant si le 7e jour tombe un samedi, un dimanche (comme c’est le cas dans notre exemple) ou un jour férié.

– Délai compté en jour ouvrable : lundi + mardi + jeudi + vendredi + samedi + lundi de la semaine suivante + mardi de la semaine suivante.

On ne compte pas le dimanche ni le jour férié.

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Covid-19 : une quarantaine obligatoire pour les voyageurs de certains pays

En raison de la propagation du virus dans certains pays, et en particulier de plusieurs variants, les mesures de contrôle des arrivées depuis ces pays sont renforcées. À compter du samedi 24 avril 2021, une quarantaine de 10 jours sera imposée aux voyageurs en provenance de l’Argentine, du Brésil, du Chili, de Guyane, d’Afrique-du-Sud et d’Inde. Le dispositif de test avant l’embarquement sera plus strict. C’est ce qu’annonce un communiqué de presse du Gouvernement.

Suivant l’avis du Conseil scientifique Covid-19 du 16 avril 2021 [application/pdf – 1.7 MB] , 10 jours d’isolement seront imposés aux personnes en provenance de ces pays à leur arrivée en France. Un justificatif du lieu de l’isolement sera exigé avant l’embarquement. Cette mise en quarantaine sera accompagnée de restriction des horaires de sortie (10-12h) du lieu d’isolement. Des contrôles du respect de la quarantaine seront effectués au domicile par la police ou la gendarmerie nationale, accompagnés d’un renforcement des amendes en cas de non-respect de l’isolement.

Les motifs et catégories de personnes autorisées à venir de ces différents pays en France seront également restreints aux seuls ressortissants nationaux, leurs conjoints et enfants, et aux ressortissants de l’Union européenne ou d’un pays tiers ayant leur résidence principale en France.

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23 avril 1848 : Libération des esclaves de Case-Pilote

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Qui ne se souvient de la Semaine sainte telle qu’elle fut pratiquée, notamment le jeudi saint, le vendredi saint et le samedi gloria ? Les cloches des églises faisaient relâche jusqu’au samedi tandis que les croix, statues et images étaient voilées. Pour remplacer les cloches les enfants de chœur se répandaient dans les rues en faisant crisser des crécelles, sorte de moulinet en bois qui s’appelait rara en Martinique. Ce mot provient peut-être du mot ara qui est une variété de perroquet de l’Amérique tropicale. D’où l’expression courante à l’époque « parler comme un rara ». On retrouve le mot ara à Haïti pour désigner une musique mystique jouée, notamment, au cours de la Semaine sainte, ce qui peut être considéré comme un point commun avec la Martinique. Une autre pratique, le « battre Judas », consistait pour les fidèles de la paroisse à circuler dans les rues en frappant sur des boîtes vides symbolisant Judas, l’apôtre qui a trahi Jésus. Des jeunes dévoyés profitaient parfois pour se livrer à des exactions comme des lancers de pierres sur les maisons. En cette fin de semaine des 20, 21, 22 et 23 avril 1848, le phénomène prit un tour particulier.

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Images de science : La Guadeloupe envahie par le ver plat de Nouvelle-Guinée

— Par Martin La Monica —

Le format « Images de science » vous propose de décrypter une photographie particulièrement signifiante d’un point de vue scientifique, de la décrire et d’en comprendre les enjeux.


Au début de l’année 2019, quand nous avons reçu la première mention du ver plat de Nouvelle-Guinée, Platydemus manokwari, en Guadeloupe, c’était un peu inquiétant. Cette espèce est considérée comme très envahissante. C’est un prédateur d’autres animaux du sol. Elle a été repérée dans beaucoup d’îles en Océanie et nous l’avions signalée en 2015 pour la première fois aux Antilles, à Porto Rico. Nous avons alors publié en mai 2020 un court preprint (un article non corrigé par la communauté scientifique) pour signaler sa présence en Guadeloupe – à l’époque, cela était une observation un peu anecdotique.

Fin 2020, nous avons travaillé sur une autre espèce de ver plat, Amaga expatria, qui semble relativement commune en Guadeloupe et Martinique. À cette occasion, nous avons relayé notre recherche dans The Conversation et les médias locaux ont parlé de vers plats terrestres – probablement pour la première fois dans ces îles.

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« Islamo-gauchisme » à l’université, la réponse d’un sociologue

— Par Bernard Gorce —

Dans son rapport, Michel Wieviorka exprime ses réserves sur les usages politiques et militants de certains concepts sociologiques et dénonce l’influence du Printemps républicain ou de l’Observatoire du décolonialisme, accusés de manquer de nuance.

Il y a tout juste un mois, la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal dénonçait « l’islamo-gauchisme » qui « gangrène » l’université. Après l’émotion, les polémiques et les pétitions, voilà enfin un premier élément de réponse argumentée par Michel Wieviorka, l’un des sociologues les plus au fait du racisme et des études dites « postcoloniales ».

→ À LIRE. L’université dépassée par les questions identitaires

La ministre avait souhaité « un état des lieux de ce qui se fait en recherche en France sur ces sujets ». Le directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) s’est auto-saisi du sujet et adresse à la ministre un « rapport » qui intéressera tout autant le grand public.

La race au sens culturel, une « catégorie pertinente »

Le chercheur restitue d’abord les racines de ces études qui connurent une transformation dans les années 1960 aux États-Unis et explicite les concepts et approches tels que « racisme institutionnel », « intersectionnalité », « postcolonialisme » et « décolonialisme », etc.

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Au Pérou, « semer de l’eau » grâce à des canaux pré-hispaniques

Huarochirí (Pérou) – Dans les hautes montagnes de la province de Huarochiri, dans le centre-ouest du Pérou, une ONG et des habitants réhabilitent un réseau de canaux de pierre datant de l’ère pré-hispanique qui pourrait assurer un approvisionnement en eau à des dizaines de milliers de personnes.

« Nous sommes éleveurs et agriculteurs, et pour nous chaque goutte d’eau souterraine nous aide à survivre« , raconte à l’AFP Roosevelt Calistro Lopez, 43 ans, un des 900 habitants de la commune rurale de San Pedro de Casta, située à 3.200 mètres d’altitude, à 80 km de Lima.

Ce système ancestral consiste à récupérer à très haute altitude les eaux de ruissellement et à les amener par des canaux de pierre jusqu’à des roches fracturées pour que l’eau s’infiltre dans le sous-sol, abonde les aquifères souterrains et réapparaisse sous forme de source bien plus bas.  

Datant d’il y a environ 1.400 ans, le réseau nécessite une bonne connaissance de la morphologie montagneuse et du cycle de l’eau. 

Localement, les rigoles de pierre sont connues sous le nom d' »amunas« , un mot quechua qui signifie « retenir l’eau« .

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Castex saisit le Conseil constitutionnel sur l’article 24 de la loi sécurité globale

Paris – Pour lever « tout doute », le Premier ministre Jean Castex a saisi le Conseil constitutionnel concernant l’article 24 controversé de la loi pour une « Sécurité globale », qui vise notamment à protéger les forces de l’ordre contre toute volonté malveillante de les identifier.

« Soucieux que tout doute qui subsisterait pour certains soit levé sur la conformité de ces dispositions aux principes garantis par notre Constitution au moment de leur mise en oeuvre, le Premier ministre a saisi le Conseil constitutionnel de ces dispositions« , indique jeudi un communiqué de Matignon. 

Le Parlement a définitivement adopté le 15 avril la proposition de loi sur la « sécurité globale » et son article 24, qui a pour ambition de protéger les forces de l’ordre en opération en pénalisant la diffusion malveillante de leur image mais qui a soulevé une vive polémique. Un article honni à gauche, dénoncé par les organisations de journalistes mais largement soutenu par les syndicats policiers.  

Mercredi, près de 90 députés de gauche, dont LFI et Socialistes et apparentés, du centre et écologistes ont annoncé déposer un recours devant le Conseil constitutionnel pour contester la loi Sécurité globale qui selon eux « porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit« . 

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Ulysse Guttmann-Faure, l’étudiant qui secourait les autres

— Par Cyprien Caddeo —

Ce qui a commencé comme une simple collecte solidaire s’est changé en une armée de 450 bénévoles. L’association Co’p1 qu’a fondée cet étudiant lutte en première ligne. Pas sur le front sanitaire, mais sur celui, tout aussi brûlant, de la précarité étudiante.

À 20 ans, Ulysse Guttmann-Faure a fondé l’association Co’p1 qui, depuis la rentrée 2020, distribue, dans le 3e arrondissement de Paris, des paniers-repas et des produits de première nécessité à destination des étudiants précaires de la capitale.

« La précarité étudiante existait avant la crise, mais c’est sans commune mesure avec ce que l’on vit depuis le premier confinement », explique l’étudiant en double licence droit et science politique à Paris-I, qui consacre « 70 heures » par semaine à l’association.

Lire aussi : Malik, étudiant : « Je vis grâce aux distributions alimentaires »

« Des étudiants nous disent : ’’si je veux racheter des masques, je suis obligé de sauter des repas’’ ou ’’si je veux changer de protection périodique, je ne mange pas’’», rapporte-t-il. Le « succès » de Co’p1 témoigne en effet de l’ampleur du désastre social.

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La colère des artistes-auteurs ne faiblit pas

Les suites données au rapport Racine suscitent davantage de déception que d’adhésion de la part de ceux qui s’estiment oubliés des politiques publiques.

La scène illustre le peu de cas accordé aux auteurs depuis fort longtemps. Dans son ouvrage Foucault en Californie (Zones, 144 pages, 16 euros), Simeon Wade rapporte que le philosophe Michel Foucault expliquait, en 1975, avoir envoyé son manuscrit d’Histoire de la folie à cinq éditeurs parisiens avant d’en trouver un qui le publie (en 1961). « Et encore, on ne l’a accepté que parce qu’un de mes amis l’a défendu devant le comité de lecture de Plon, qui l’a publié sans prendre la peine de le lire. Tous les autres éditeurs ont déclaré que c’était un livre aberrant, incompréhensible, verbeux et invendable. Je n’ai reçu que quelques milliers de francs de droits d’auteur. Le contrat n’était pas exactement équitable. » Peu de choses ont changé.

Article réservé à nosEn janvier 2020, le rapport de Bruno Racine intitulé « L’auteur et l’acte de création », remis au ministre de la culture, Franck Riester, déplorait que les artistes-auteurs, dont les conditions économiques et sociales se dégradent, se situent dans « un angle mort » des politiques publiques.

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