Catégorie : Psy_choses etc.

Colloque de l’Association de Psychanalyse  » Forum »

Il était question du...FÉMININ

— Compte-rendu de Benedetta Jumpertz —
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Une partie du public

Cela fait près d’un mois que le colloque de l’association de psychanalyse « FORUM » a réuni un public de professionnels mais aussi de personnes tout simplement curieuses du sujet annoncé : « Le féminin ». Ce colloque a tenu voire dépassé toutes les promesses de foisonnement de pensées que nous nous étions faites. Il s’agissait d’explorer « le féminin » en tant que concept psychanalytique intervenant dans la sexualité aussi bien de l’homme que de la femme.

Par le biais d’exposés de haute volée, de nombreuses voix d’ici et d’ailleurs, féminines pour la plupart, ont tracé des voies de réflexion… en essayant de répondre à la question de Freud qui apostrophait la recherche ainsi « Que veut la femme ? »

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Les causes de l’autisme à moitié génétiques et à moitié environnementales

— Par Le Monde et l’AFP —

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Une grande étude conduite en Suède indique que les gènes sont aussi importants que les facteurs environnementaux parmi les causes de l’autisme, alors que des études précédentes leur donnaient beaucoup plus d’importance.

Les chercheurs disent avoir été surpris de découvrir que l’hérédité pesait pour environ 50 %, beaucoup moins que des estimations précédentes de 80 à 90 %, selon un article publié dans le Journal of the American Medical Association.

L’hérédité est néanmoins bel et bien présente : l’étude montre que les enfants ayant un frère ou une sœur atteint d’autisme sont dix fois plus susceptibles de développer eux-mêmes l’autisme ; trois fois s’ils ont un demi-frère ou une demi-sœur ; et deux fois s’ils ont un cousin atteint d’autisme.

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Les génocidaires, des hommes ordinaires

— Par Daniel Zagury (Psychiatre des hôpitaux)—

genocidairePhoto de Pascal Simbikangwa fournie par Interpol. L’actualité des procès de présumés génocidaires rwandais a renouvelé cette interrogation lancinante : comment des hommes ordinaires peuvent-ils se livrer à de telles atrocités, sans en éprouver le moindre remords ? Je me joins aux voix qui se sont fait entendre pour établir des analogies entre Shoah et génocide du Rwanda. Les différences historiques, géopolitiques, culturelles et technologiques sont majeures. Pourtant, en m’appuyant sur mon expérience des tueurs en série, il m’est apparu possible de décrire un ensemble de conditions psychiques facilitatrices, sorte de constellation psychique commune à des actions criminelles aussi dissemblables.

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Hommage à Solange Fitt Duval

— Par Culture Égalité —
culture_egaliteSolange, une nouvelle association féministe  est née dans notre pays et elle souhaite te rendre un vif hommage.
Notre association « Culture Egalité », a pour slogan : « femmes libres, autonomes, solidaires » :    Valeurs, qui sont dans la ligne droite de ce que tu as défendu toute ta vie.
–    L’égalité entre les êtres humains d’abord et la lutte pour la justice sociale. Tu as pris des risques dans tous tes combats politiques, syndicaux à côté des plus humilié-e-s, des plus exploité-e-s, dans des périodes très dures dans des périodes très dures de l’histoire de notre pays.

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« Eléments traumatiques à la Martinique, les vivre et les surmonter », de Claire-Emmanuelle Laguerre

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Sous l’angle d’une psychologie géopolitique clinique, cet ouvrage questionne les répercussions des événements traumatiques actuels ou transmis rencontrés à la Martinique (traite négrière, névrose du colonisé, catastrophes naturelles). Il analyse la façon dont le trauma s’est figé dans un complexe culturel transmis de génération en génération. Il propose d’évaluer les capacités du Martiniquais à faire face aux événements traumatiques en ouvrant une réflexion sur la piste d’une justice restaurative, une des réponses possibles pour une réconciliation nationale.

Introduction

L’événement traumatique est un événement hors du commun pouvant toucher n’importe quel individu. Il peut provoquer des troubles psychologiques engendrant dans certains cas, des réper­cussions à long terme, sur la santé mentale. D’ailleurs, les symp­tômes psychiatriques observés et survenant suite à un événement traumatique sont décrits dès l’Antiquité dans les épopées, chro­niques et autres récits. Mais il faudra attendre trois millénaires pour que les médecins, psychologues et psychiatres proposent une nosographie spécifique de la névrose traumatique et de la né­vrose d’effroi. Il faudra encore attendre que les études s’intéres­sent aux vétérans de la guerre du Viêt-nam pour que les classifi­cations internationales des troubles mentaux individualisent les troubles de stress post-traumatique (TSPT).

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Les « pervers narcissiques » ou le triomphe d’un concept flou

—Par Emilie Seguin (psychologue clinicienne) —

manipMéfiez-vous des pervers narcissiques : ils sont votre mari, votre patron, votre belle-mère. Coupez les ponts, fuyez. C’est votre magazine hebdomadaire qui vous l’a dit, voire votre… psy. Comment contenir son agacement aujourd’hui face à l’exploitation effrénée et peu scrupuleuse de la formule pervers narcissique ?
Il est difficile de ne pas constater depuis quelques temps un recours incontinent à ce diagnostic au sein de certains médias et, de manière plus regrettable, par certains professionnels de la santé eux-mêmes.
Qui n’a jamais entendu dire, à quelques détails près, qu’une telle en instance de divorce demande la garde exclusive de ses enfants afin qu’ils échappent à son mari, diagnostiqué pervers narcissique par son magazine féminin. Qu’un tel ne veut plus voir son frère en raison d’un diagnostic sauvagement posé par un psychothérapeute sur ce dernier ?
Parallèlement, une littérature abondante se déploie autour de ce concept, permettant aux lecteurs de se sentir un peu plus psychologues et de se rassurer dès qu’ils ont affaire à un individu retors.

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Roland Gori : « L’enjeu politique d’aujourd’hui est un enjeu d’humanité »

Comment «néopsychiatrie» et néolibéralisme provoquent-ils un «séisme de civilisation» ? Comment s’opposer aux nouvelles «servitudes volontaires» ?

roland_gory Le psychanalyste creuse son sillon critique de la dictature de la technique et de l’évaluation. Il signe un livre manifeste dont le titre résume le défi posé au sujet contemporain : « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? »

Le psychanalyste et co-initiateur de l’Appel des appels vient de publier « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? » (éditions les Liens qui libèrent, voir l’Humanité du 7 février)⋅ Dans le prolongement de ses trois derniers ouvrages, de la Dignité de penser à la Fabrique des imposteurs, il poursuit ici son travail de critique des ravages du néolibéralisme et de la domination aveugle de la technique en un véritable manifeste de civilisation⋅

Vous parlez de «séisme anthropologique». Pouvez-vous en développer quelques-uns des aspects dont vous parlez dans votre ouvrage ?

Roland Gori⋅ Un point de départ pourrait être les travaux de sociologie d’Ulrich Beck sur « la société du risque » (1986)⋅ Aujourd’hui, il importerait moins de répartir les richesses que les risques.

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Elisabeth Roudinesco : «Notre identité est bien triple : biologique, psychique, sociale»

—Propos recuillis par Cécile DAUMAS—

identite_tripleTout s’est emballé. Un concept mal compris – le genre – une rumeur folle, des peurs irrationnelles. Pourquoi un programme visant à l’égalité, dispensé à l’école, a-t-il laissé croire qu’on allait transformer les filles en garçons et les garçons en filles ? Pourquoi dans le sillage du mariage pour tous, tout projet sociétal concernant la famille est-il désormais vécu par une part de la population comme une mise en danger de l’enfant et un démantèlement de la structure familiale ? Réponses de l’historienne et psychanalyste Elisabeth Roudinesco.

Etes-vous surprise de ces mobilisations au nom de la famille en danger ?
Je ne suis pas surprise. Depuis un an, à l’occasion du vote du mariage pour les personnes du même sexe, on a vu émerger cette forme d’hostilité qui est en fait le symptôme d’autre chose.

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Jack El-Hai : le psychiatre des nazis de Nuremberg

L'historien américain, Jack El-Hai, raconte le face-à-face entre le psychiatre Douglas Kelley et le nazi Hermann Göring.

—Par Marie-Laure Delorme —

jack_el-haiLe nazi, le psychiatre et l’auteur. Car l’historien et journaliste américain Jack El-Hai possède un fort point de vue sur la rencontre fatale entre le criminel nazi de 52 ans et le psychiatre américain de 32 ans. L’un s’est plongé dans les abîmes et les abysses de l’autre et ne s’en est pas remis. Parce qu’il s’y est reflété, parce qu’il était trop fragile, parce qu’il n’a pas supporté le poids de la vérité entraperçue, parce qu’il n’a pas su garder ses distances.

Douglas Kelley McGlashan mettra fin à ses jours en 1958, dans sa maison de Kensington, de la même manière qu’Hermann Göring, la veille de son exécution, en 1946 : en avalant une capsule de cyanure. Seules douze années séparent les deux suicides. Les deux fins ont en commun plus qu’une capsule de cyanure ingérée : un goût certain de la mise en scène, un mystère quant à la provenance du poison, un doigt accusateur pointé vers les autres.

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Il faut garder une psychiatrie de proximité

—Par Sandrine DELOCHE Pédopsychiatre—
pedopsychiatreErnesto est l’enfant fou et génial de la Pluie d’été, publié par Duras en 1990. Ernesto est en retard sur certaines choses, en avance sur d’autres. Il est «dans sa bulle». Il refuse d’aller à l’école, «parce qu’on y apprend des choses qu’on ne sait pas». Ernesto aurait pu bénéficier de consultations au centre médico-psychologique (CMP) de son quartier. Les CMP font partie des secteurs de pédopsychiatrie mis en place dans les années 70 : structures extra-hospitalières, lieux d’accueil à taille humaine, loin de l’asile, ils sont inscrits dans la ville. Les enfants et leurs parents y viennent plus facilement qu’à l’hôpital, à la recherche d’une adresse pour parler des angoisses, des traumatismes, des difficultés scolaires et autres cauchemars qui peuvent compliquer la vie jusqu’à la rendre impossible. Le travail des équipes de secteur se fait en partenariat avec les écoles spécialisées, les hôpitaux de jour, les jardins d’enfants, dans un maillage local qui permet d’appréhender la complexité d’un symptôme dans son contexte. La proximité avec le lieu d’habitation de l’enfant et de sa famille permet ce travail d’orfèvre, sans lequel bien des instituteurs ne tiendraient pas longtemps, sans lequel la violence des adolescents serait encore plus vive.

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Césaire et Hayot : la reconnaissance est l’objet d’une exigence

— Par Victor Lina —

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« Quelques mots écrits pour dire psy »

En 1995 et non en 1996 comme nous l’avions écrit dans un article intitulé « l’empire de la raison 1», Solange ADELOLA FALADE énonce en présence d’Aimé CESAIRE qu’elle appelle « maître », les propos suivants : « Je voudrais revenir sur ce qu’a été l’exigence de MANDELA et des siens. Dans la légende et, surtout, avec l’expérience que la psychanalyse nous a donnée, nous savons que PENIA est, disons, dans cette position féminine où quelque chose est à exiger à l’autre… est à exiger de l’autre parce qu’il y a la différence sexuelle et que, pour une femme, pour pouvoir être sur ce plan où le dialogue est possible avec un homme, il n’y a qu’un biais, celui de l’amour. Ici, je ne veux pas développer mais je voudrais surtout dire que, pour nous, psychanalystes, il n’est pas question ni d’infériorité ni de supériorité : c’est autour de ce qui fait la différence, la différence des sexes que ceci se pose. Donc, l’exigence de PENIA c’était l’amour de POROS.

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En quoi, l’opinion est-elle une soupe ?

—Par Victor Lina, psychologue clinicien —

« Quelques mots écrits  pour dire psy »

moi_oignon-325bNous savons d’un homme que les hommes sont plus émus par l’opinion – fut-elle fausse – que par la raison vraie.
C’est en substance ce qu’écrivait SPINOZA, il y a près de 350 ans.
Il n’est pas besoin d’être devin pour considérer que ce qui est servi à longueur de journée par l’intermédiaire de l’appareillage technologique qui nous environne, voire qui nous colle à la peau, n’est pas que de la soupe à l’oignon, mais bien (celle) de l’opinion.
En quoi, l’opinion est-elle une soupe ? Sans vouloir dénigrer ce met souvent délicieux et fort recommandable, on peut considérer que l’opinion s’accommode de tout et son contraire. Elle charrie aussi aisément les préjugés archaïques, que les jugements relevant du bon sens. Elle se nourrit généralement d’idées portées par des leaders

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« Adolescents dans la tourmente » : entretien avec Julie Ostan-Casimir

ados_ds_tourmenteJulie Ostan-Casimir est Psychologue clinicienne (Paris ,1978), Docteur en psychologie de l’enfant et de l’adolescent (Paris, 1983), Docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Toulouse, 2006). Elle publie « Adolescents dans la tourmente », Troubles des conduites et des comportements, aux K. Editions,nov. 2013 ( ISBN : 9782918141341)
Entretien autour de son livre :

 _Madinin-Art : 1) Vous êtes Psychologue clinicienne, et vous travaillez en Institut Médico-pédagogique (IMP) et en Institut Médico-professionnel (IMPRO) ?

 Julie Ostan-Casimir : Oui, Je suis Psychologue clinicienne et Madinin-Art a déjà publié un entretien à propos de mon ouvrage, sorti en 2009 : « Ces enfants en échec scolaire massif ». Je présente des enfants, orientés vers ces Instituts, autrement que réduits à un manque, à une insuffisance. Aujourd’hui, je souhaite parler d’adolescents dans la tourmente.

 

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Bruno Latour, lecteur de Freud : complément d’enquête

— Par Wilfrid Magnier, psychanalyste.—

modes_existenceDans son Enquête sur les modes d’existence (1), Bruno Latour établit le cahier des charges de la psychanalyse, c’est-à-dire l’ensemble des points à respecter pour qu’il y ait psychanalyse. À partir de là, le sociologue et philosophe procède à sa critique en montrant qu’elle contribue au « malaise dans la civilisation ». La psychanalyse ne sait pas traiter avec les êtres invisibles, les dieux par exemple, explique-t-il. Elle est tributaire des Lumières qui, en distinguant le sujet de l’objet, ont rejeté les questions religieuses du côté de la superstition. Le couperet tombe. La partie est jouée, le jugement émanant d’une « autorité » intellectuelle sensément qualifiée : exit la psychanalyse au rayon des antiquités de la pensée et les Lumières avec, le tout, en deux « clics ».

Le problème, c’est que, pour le dire abruptement, ce cahier des charges est faux.

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« Psychologie des sociétés créoles »

psycho_soc_creol—Dossier de presse —

(chez Caraïbéditions) d’Errol Nuissier, Psychologue Clinicien et Président de la Compagnie des Experts de Cour d’Appel.

Cet ouvrage décrit le monde tel qu’il apparaît à l’auteur et vraisemblablement à de nombreux Antillais lorsque qu’ils font l’effort de questionner nos sociétés antillaises de manière rigoureuse, décomplexée, et avec la volonté de comprendre les ressources et les freins inhérents à leur développement.
Cet ouvrage est une vision de la société antillaise et de ses composantes, par un Antillais, de manière libre, positive et prospective.

Interview d’Errol Nuissier :

1/ Comment l’idée de cet ouvrage vous est-elle venue?
Cela fait plusieurs années que je réfléchis et que j’écris sur les faits marquants de nos départements. Ce qui a amené la presse écrite, parlée et télévisuelle à me solliciter de manière régulière pour donner mon avis sur les faits de sociétés. En retour, les questions posées m’ont amené à approfondir une réflexion débutée, ou à m’intéresser plus avant à des sujets qui, au départ, ne constituaient pas pour moi un thème majeur de réflexion. Dans mon travail de recherche, j’ai été amené à traiter des sujets en rapport avec la criminalité (en raison de mon activité d’expert de Justice) et à les présenter dans des séminaires et symposiums.

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Badiou-Lacan, une pensée en chantier

— Par Nicolas Mathey —

badiou_antiphilo-3Le Séminaire Lacan. L’antiphilosophie 3,  1994-1995, d’Alain Badiou.  Éditions Fayard, collection « Ouvertures »,  288 pages, 18 euros.  Considéré comme l’un des plus grands philosophes français, il s’est fait connaître du grand public avec De quoi Sarkozy est-il le nom ? Penseur du « multiple sans Un », platonicien ayant récemment réécrit la République (bientôt adaptée sur scène aux Amandiers), Alain Badiou est une figure intellectuelle et politique aux nombreuses faces, parmi lesquelles celle du séminariste. Depuis 1983 en effet, Alain Badiou anime un séminaire ouvert à tous, lors duquel il expose l’évolution de son parcours philosophique, parole vivante d’une pensée en formation, en semis. Cette année encore, à près de soixante-dix-sept ans, il parle chaque mois à l’École normale supérieure de « l’immanence des vérités » et s’en prend avec allant aux idéologies de la finitude et de la consommation, soutenant que les vérités sont bien de ce monde, qu’elles viennent trouer et renouveler. Comme un matérialiste qui croirait aux éclairs.

Les éditions Fayard viennent d’inaugurer la publication de l’intégralité de ce séminaire. Par lequel commencer, sinon par celui consacré à Jacques Lacan, lui-même fameux pour le séminaire qu’il poursuivit près de trente ans durant.

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« Mwen ni on loto nèf »

« Quelques mots écrits  pour dire psy »

—Par Victor Lina—

auto_jouetUne jeune femme ayant fait l’achat d’une voiture neuve avait mis en vente celle qu’elle utilisait jusqu’alors. A quelques détails près la voiture usagée avait gardé une belle allure, c’est ainsi que nous en fîmes l’acquisition comme une bonne affaire. Quelques années après nous avons croisé par hasard l’ancienne propriétaire le temps d’un salut réciproque et elle trouva opportun de nous faire le reproche d’avoir réduit en lambeau ou presque l’automobile qu’elle m’avait vendue. Demeuré interdit un instant nous étions désolé de lui avoir causé un tel sentiment avant qu’elle ne continua son chemin. Cette personne n’ignore pas qu’elle n’est plus propriétaire de cette automobile et pourtant elle fait montre d’un intérêt voire même d’un dol personnel au regard de ce qu’elle perçoit de l’état apparent du véhicule. Un détail nous revint en mémoire, cette voiture lui avait été offerte par son père et c’est donc avec regret qu’elle avait concédé à la vente de ce véhicule-cadeau.
Peut-être s’en voulait-elle d’avoir mis en vente un objet dont une partie de la valeur demeurait inestimable si l’on considère qu’elle l’associait à l’amour dont avait fait preuve son père à son égard ?

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Le pays où l’on croit que les hyènes guérissent les troubles mentaux

hyeneLes cages ne sont pas bien grandes, le béton verdi par l’humidité. A l’intérieur, une hyène et une personne enchaînée atteinte de troubles psychiatriques. Nous sommes en Somalie, l’un des pays le plus touché par le handicap mental. Dans cette patrie ravagée par des décennies de guerre, l’absence de système de santé empêche toute prise en charge pour les personnes touchées par de tels handicaps. En 2011, l’Organisation mondiale de la santé estimait qu’un Somalien sur trois souffrait d’une forme de maladie mentale, généralement liée au traumatisme de la guerre. Les situations personnelles sont en outre souvent aggravées par la consommation de drogues, notamment le qat, cet arbuste dont les feuilles, mâchées, délivrent une substance hallucinogène proche de l’amphétamine.

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Ce que cache le «syndrome du sauveur»

—Par Pascale Senk—
Certains individus se sacrifient et forcent l’admiration de leur entourage. Mais quelles sont leurs motivations profondes ?

sauveur«Du plus lointain que je me souvienne, j’ai toujours eu un côté Jeanne d’Arc, confie Carla, 50 ans. Je voulais sauver ma propre mère de son enfance malheureuse qui me choquait tant lorsqu’elle me la racontait, la réconforter d’avoir sacrifié sa vie pour mes sœurs et moi… J’étais comme totalement prise dans cette lignée de femmes “sur-responsables” de la santé et du bien-être des autres.»
Une histoire personnelle qui entraîne peu à peu Carla à n’être attirée que par des amies, des collègues ou des partenaires amoureux mal en point. «Même dans une fête foraine où l’on gagnait un lapin en peluche, je choisissais en priorité le dépoilé, celui qui semblait le plus malheureux!»
Pourquoi pas? aurait-on envie de dire à Carla. Pas question de valoriser l’égocentrisme, si fréquent aujourd’hui. Après tout, ce qui fait la grandeur de l’humain, c’est son altruisme, sa capacité à aider son prochain, sa bienveillance. Certes. Dans les meilleurs des cas, cette tendance donne d’ailleurs de belles vocations de soignants… Et de psychanalystes.

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De l’oubli et de la mémoire…

« Quelques mots écrits  pour dire psy »

—Par Victor Lina—
memoireCertaines situations humaines nous instruisent sur la complexité non apparente des notions de mémoire, de réparation, de souffrance et de deuil. L’histoire du massacre d’Oradour-sur-Glane pourrait servir de paradigme en la matière.
Elle se résume ainsi : au lendemain du débarquement des troupes alliées en Normandie en ce début de juin 1944, l’armée allemande use de plus en plus de pratiques de crimes de guerre, en réponse à la nervosité qui atteint ses troupes qui ont connu leurs premiers échecs face aux soviétiques et doivent faire face aux nouveaux fronts qui s’érigent ainsi qu’à l’amplification des opérations de guérilla menées par la résistance en France.
Parmi ces crimes de guerre, le massacre d’Oradour-sur-Glane figure comme un acte de pure barbarie, perpétré semble-t-il dans le seul but de générer une terreur préventive vis-à-vis de la population de la région limousine.
Ce massacre, de plus de six cents hommes, femmes et enfants sans défense, a l’allure d’un acte insensé, mais demeure pourtant une froide de technique de communication. Une arme sophistiquée usant de l’effet de dissuasion provoquée par l’horreur des exactions.

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G.A.R.E.F.P. (Groupe Antillais de Recherche d’Etude et de Formation Psychanalytique) Programme 2013-2014

freud_lacanLe travail au G.A.R.E.F.P.(Membre de l’Inter – Associatif Européen de Psychanalyse) peut se faire sous différentes modalités.
· En tant que membre.
· En tant que participant.

Les groupes sont donc ouverts aux cliniciens, psychanalystes ou non, et à toute personne intéressée par la psychanalyse, par les thèmes proposés ou les questions abordées.
Chaque groupe de travail clôture l’année par une Réunion Inter Groupe destinée à l’ensemble des membres et des participants, dont la visée est de présenter le travail de l’année et d’en débattre.
Pour les membres, la cotisation est de 35 euros par mois.Pour les participants, elle est de 20 euros par mois.
Les réunions se tiennent N°82, ancienne route de Schœlcher (derrière le magasin ETHIQ’ETRE)

Pour tout renseignement et inscription s’adresser à

Mme Marie-José CORENTIN-VIGON
Tél. 05 96 73 06 72 ou 06 96 11 19 93

Mme Marie-Line LOUISE-JULIE
Tél. 06 96 36 69 56

Programme 2013-2014

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L’empire de la raison

 Corps, objet en jeu dans diverses modalités d’appréhension de l’existence

 — Par Victor Lina —

  clivageRésumé

L’usage courant des choses et des produits de la pensée illustre un terme possible du processus de la constitution du sujet. Son aliénation plus ou moins précoce à l’ordre qui le précède s’actualise dans un choix obligé. L’émergence du symbole en est une issue contrastée.

Mot clés  Objet, corps, symbole

 « Il y a de la violence au principe de toute valorisation »

 C.L-STRAUSS

 L’arbitraire décision de séparer et par conséquent de dégager la partie du tout participe de l’accès au symbolique. Cela est notamment amené par Freud quand il met en évidence, dans la dernière partie de son œuvre, le clivage, la spaltung, la refente pour rendre compte d’un fait clinique qui est la perversion fétichiste. « Celle-ci révèle une double position du sujet, la coexistence d’une double affirmation contradictoire : l’absence du pénis chez la femme et son démenti par la création d’un fétiche qui rend la femme acceptable comme objet sexuel. » Instaurant la consistance de ce bout virtuellement détaché, cet artifice permet au sujet d’admettre que la femme, sinon de l’avoir, puisse l’être, être un objet sexuel, mais également être le phallus.

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« Miroirs des princes » : le royaume des Narcisse, par Michel Schneider

narcisseL’écrivain et psychanalyste décrit la spirale infernale dans laquelle sont pris les hommes politiques.

Le « miroir des princes », comme le rappelle Michel Schneider au début de cet essai critique, est un genre littéraire venu de l’Antiquité, qui connut un particulier éclat au Moyen Âge. Pour conseiller le souverain dans le gouvernement de soi-même et du monde, les moralistes lui présentaient, comme en reflet dans le miroir, l’image du roi parfait. En espérant que le roi réel, flatté dans sa vanité, s’efforcerait de ressembler à son image idéale.

Aujourd’hui, poursuit Schneider, les miroirs tendus au prince ne sont plus des traités philosophiques mais des images médiatisées. Elles sont produites dans un rapport de force pervers par le triangle des politiques, des médiatiques (communicants + journalistes) et des « basiques » (les spectateurs/ électeurs/sondés). Chacun s’efforce dans une spirale infernale de se projeter dans l’autre. Ainsi finit-on par croire que people et peuple se confondent.
Le vertige de la toute-puissance

L’écrivain – également psychanalyste et longtemps haut fonctionnaire – sait aussi se faire polémiste. Quelques beaux cas récents ne pouvaient qu’exciter sa verve : le duo Hollande/Cahuzac, la litanie des « Moi, président… » lors du débat Hollande/Sarkozy, le feuilleton Strauss-Kahn, les paillettes du précédent quinquennat devenu Sarkoshow… Bienvenue au royaume de Narcisse amoureux de son reflet, ivre de son image, coupé du monde, avec pour seule musique celui de la nymphe Écho.

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De la famille antillaise

« Quelques mots écrits  pour dire psy »

rhizome—Par Victor Lina—

Ayant fait le constat d’un échec de la recherche anthropologique à faire ressortir les éléments de structure ou de constance de la famille antillaise ou à pouvoir traduire ce qui en constitue l’essence, Jean BENOIST propose de s’en tenir au moins au seul élément fonctionnel suffisamment résistant aux variations, à savoir, la « maisonnée », notamment la maisonnée matrifocale comme unité corésidentielle. Si l’on entend la maisonnée comme le définit LEVI-STRAUSS c’est-à-dire une société à maisons selon le modèle médiéval du domaine et son château, on peut considérer ce qui se passe souvent sous nos latitudes, l’implantation de nouvelles maisons sur le terrain familial au bénéfice de descendants, comme pâle copie pouvant être comparable  à ce schéma.
De son côté, Fritz GRACCHUS philosophe guadeloupéen, décédé en 1979, avait posé radicalement la question de l’existence de la famille antillaise.
Il fait remarquer que « le sentiment de la famille et la découverte de l’enfant sont des acquisitions récentes n’atteignant que progressivement toutes les couches de la population européenne». Les définitions que l’on donne à la famille antique ou à la famille moderne en passant par la famille féodale diffèrent nettement par leur contenu.…

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De l’amour et du manque

— Par Victor Lina–

« Quelques mots écrits pour dire psy »

saint-martinL’hommage à l’homme Aimé CESAIRE, le plus émouvant qu’il nous est arrivé d’entendre est venu d’une patiente qui apprenant, incidemment, le décès du poète, s’est mise à évoquer une tranche de son histoire. Elle est d’origine d’une île anglophone voisine et cela se passe il y a quelques dizaines d’année. Cette dame qui vivait chez son compagnon en Martinique venait de rompre avec ce dernier et se retrouvait à la rue enceinte et sans ressource. Dans son désarroi, elle errait aux environs du canal Trénelle et empruntant le passage des « quarante-quatre marches » finit par chuter. Auprès de qui ? Aux pieds de qui ?

Comme dans un roman, ou comme dans un film, elle raconte que le maire qui se trouvait aux Terres-Sainville, la vit tentant péniblement de se relever et inquiet de son état se rapprocha d’elle pour lui porter secours. Un échange de parole s’engagea et elle lui fit part de son désespoir. Le maire l’invita dit-elle, à se présenter à son bureau et elle fut reçue sans protocole.

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