Catégorie : Ecologie

La lutte des Kali’na : Préservation de la terre sacrée et justice environnementale

— Par Sabrina Solar —

Au cœur de la luxuriante forêt amazonienne, parmi les murmures des feuilles et le chant des cours d’eau, se dresse Prospérité, un havre de paix où réside le peuple autochtone Kali’na depuis des temps immémoriaux. Pour eux, la terre n’est pas seulement un endroit où vivre, mais une part intégrante de leur identité, de leur histoire, et de leur spiritualité. Cependant, leur mode de vie est menacé par le projet ambitieux de la Centrale Électrique de l’Ouest Guyanais (CEOG), une entreprise colossale qui cherche à s’approprier les terres ancestrales des Kali’na au nom du progrès.

Le chef coutumier, Roland Sjabere, incarne la voix de la résistance. Avec détermination, il a porté leur cause devant les Nations Unies, implorant le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de mettre un terme à cette entreprise dévastatrice. Aux côtés de l’Organisation des Nations Autochtones de Guyane Française et de l’International Service for Human Rights, il plaide pour que la voix des Kali’na soit entendue au-delà des frontières de la forêt.

La CEOG, présentée comme un projet de développement, représente en réalité une menace existentielle pour les Kali’na.

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Le défi de l’adaptation au changement climatique : un examen critique par la Cour des Comptes

Par Sabrina Solar

Dans un contexte où les impacts du changement climatique se font de plus en plus ressentir à travers le globe, les gouvernements sont confrontés à un double défi : atténuer les émissions de gaz à effet de serre pour ralentir le rythme du changement climatique et préparer les sociétés aux conséquences actuelles et futures. Cette réalité est mise en lumière de manière approfondie par le rapport annuel de la Cour des comptes, publié le mardi 12 mars, qui se consacre presque entièrement à l’aspect crucial de l’adaptation au changement climatique.

Sur les 725 pages du rapport, les magistrats de la Rue Cambon passent au peigne fin les retards accumulés par l’État, les collectivités et les entreprises dans ce domaine crucial. Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, souligne que bien que la prise de conscience de l’urgence de l’adaptation soit bien réelle, elle reste hétérogène selon les secteurs. Il décrit ainsi un défi colossal et exhorte les responsables politiques à agir avec diligence. Toutefois, il déplore également que l’État n’assume pas correctement son rôle de stratège en fixant des objectifs clairs et une trajectoire pour les atteindre.

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Scandale du chlordécone : les députés votent la reconnaissance de la « responsabilité » de l’État

— Par Sabrina Solar —

Ce jeudi 29 février 2024, un tournant historique a marqué la reconnaissance de la « responsabilité » de l’État français dans le scandale du chlordécone. Ce pesticide, largement utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique jusqu’en 1993 malgré sa nocivité connue depuis les années 1970, a été au cœur des débats à l’Assemblée nationale.

La proposition de loi socialiste, initiée par le député de Guadeloupe Elie Califer, a été adoptée en première lecture à l’unanimité, malgré l’abstention des groupes de la majorité. Ce texte reconnaît explicitement la « responsabilité » de l’État français dans les préjudices sanitaires, moraux, écologiques, et économiques résultant de l’utilisation prolongée du chlordécone.

Cependant, au-delà de sa portée symbolique, le texte suscite des réactions mitigées. Certains estiment qu’il ne va pas assez loin, soulignant les écueils et lacunes des plans antérieurs destinés à atténuer les conséquences de ce pesticide dans les Antilles. Des amendements ont été déposés pour élargir les indemnisations aux victimes indirectes du chlordécone, mais des critiques ont émergé au sujet du manque d’ambition du texte en termes de dépollution et d’indemnisation.

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Chlordécone : les députés en commission reconnaissent la responsabilité de l’État

— Par Sabrina Solar —

Malgré les réserves exprimées par la majorité présidentielle, les élus de l’Assemblée nationale ont accordé leur premier feu vert le mercredi 14 février à une proposition de loi socialiste visant à reconnaître la responsabilité de l’État dans le scandale du chlordécone aux Antilles. Porté par le député guadeloupéen Elie Califer, ce texte à forte portée symbolique sera débattu dans l’hémicycle le 29 février, jour dédié aux propositions socialistes.

M. Califer propose d’inscrire dans la loi la reconnaissance explicite par la République française de sa responsabilité dans les préjudices sanitaires, écologiques, et économiques causés par l’utilisation du chlordécone en Martinique et en Guadeloupe. L’objectif primordial de la proposition de loi est la dépollution des terres et des eaux contaminées par cette molécule, ainsi que l’indemnisation des victimes, mettant en lumière les conséquences sur les générations futures.

Le chlordécone, qualifié de « bombe sanitaire », a été largement utilisé dans les bananeraies des Antilles entre les années 1970 et 1990, malgré son interdiction aux États-Unis dès 1975. Le député souligne les ravages persistants de ce pesticide, contaminant les sols et l’eau des Antilles françaises bien après son interdiction.

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Pesticides – Un colonialisme chimique : L’analyse percutante de Larissa Mies Bombardi

Les pesticides, devenus omniprésents dans notre alimentation et notre environnement, constituent un défi mondial majeur. Larissa Mies Bombardi, chercheuse brésilienne exilée en Europe, dévoile dans son dernier ouvrage, « Pesticides – Un colonialisme chimique », les rouages complexes de cette problématique qui transcende les frontières nationales.

L’emprise de l’agro-industrie mondiale : L’auteure expose le rôle prédominant de l’agro-industrie dans la prolifération massive des pesticides à l’échelle mondiale. Un constat alarmant est dressé, mettant en lumière la mainmise idéologique et physique de cette industrie sur la planète. Le Brésil occupe une place singulière dans ce scénario en tant que plus grand consommateur mondial de pesticides, majoritairement produits par des multinationales européennes.

L’exportation cynique de poisons : Larissa Mies Bombardi dénonce le paradoxe de l’Europe, exportatrice de pesticides qu’elle refuse sur son sol. Cette pratique cynique crée un véritable colonialisme chimique, intoxiquant les terres et les corps étrangers. Un cercle d’empoisonnement s’installe, alimenté par les produits agricoles brésiliens qui ramènent ces poisons sur le continent européen, appelant à une action immédiate pour briser cette chaîne néfaste.

Exil et engagement en Europe : L’exil de Larissa Mies Bombardi en Europe est évoqué sans concession.

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Inouï : Une odyssée musicale et scientifique aux profondeurs océaniques

L’océan n’est pas silencieux. Il vit, s’exprime et offre des sons et des images uniques. Inouï, projet artistique et scientifique né à Saint-Pierre-et-Miquelon, a pour objectif de sensibiliser les publics à la protection du monde sous-marin, souvent méconnu, par le son et l’image.

Alexandra Hernandez : Une voix enracinée dans les vagues de Saint-Pierre-et-Miquelon

Le parcours d’Alexandra Hernandez est une symphonie en elle-même, une composition qui commence dans les eaux calmes de Saint-Pierre-et-Miquelon et s’étend à travers les paysages musicaux cosmopolites de Montréal. Dès son plus jeune âge, elle a développé un amour pour les mots, écrivant des poèmes sur des sujets aussi intimes que le vieux sac à main bleu de sa grand-mère. À 18 ans, elle a quitté son archipel natal pour Montréal, y étudiant le saxophone pendant cinq ans et se plongeant dans les profondeurs mélodiques du jazz.

Sa carrière musicale a été marquée par des performances mémorables lors de festivals renommés tels que « Le Raisin d’Or » et « Mars en chanson », où elle a remporté plusieurs prix. Sa musique, imprégnée de ses racines nord-américaines et françaises, est une fusion harmonieuse de cultures et d’influences.

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Chlordécone : Se battre aussi sur le front juridique

— Par Raphaël Constant, avocat d’une partie civile dans l’affaire dite « Chlordécone » —

On reparle donc du chlordécone.

Le magistral article du docteur JOS PELAGE sur l’infertilité et les troubles cognitifs chez les enfants montre qu’aujourd’hui encore il reste de nombreux domaines où on ignore les effets exacts de cet empoisonnement imposé à notre pays.

Cette ignorance partielle s’explique surtout par l’opacité du pouvoir sur maints sujets.

Ce ne sont pas les opérations de communication de Mme E. DUCLAY ou les rodomontades négationniste de certains qui vont faire surgir la vérité.

Souvenez-vous d’un un préfet annonçant abruptement que 92% des martiniquais avait du chlordécone dans le sang.

Comment le savait-il ? Depuis quand ?

Dans un tel contexte se demander ce que les services de l’état savent exactement et ce qui n’est pas dit.

Dans ce cadre opaque, les batailles juridiques sur le chlordécone doivent aussi être menées pour établir la vérité.

Il faut mener cette bataille mais ne se faire aucune illusion sur la neutralité et l’objectivité d’un appareil d’Etat avec ses corollaires judiciaire ou administratif.

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« Carnaval fait main »

Samedi 3 février à partir de 8h à l’Ecolieu de Tivoli
Le mini-marché mensuel de l’association Ypirangai est de retour une semaine avant les jours gras
Pour se mettre d’ores et déjà dans l’ambiance du carnaval 2024, l’association Ypiranga propose, lors d’une journée festive, de venir concevoir soi-même ses accessoires de carnaval à partir de matériaux naturels ou de récupération, parce que oui, on peut être extravagants et éco-responsables !
Le groupe Soopah Mario Brass sera également présent à partir de 11h pour vous emporter dans sa fanfare effrénée lors du mini marché mensuel à l’Ecolieu de Tivoli.
RDV à l’Ecolieu de Tivoli de 8h à 12h
Entrée libre & atelier de création gratuit – renseignements sur WhatsApp au +596 696 19 78 9
Au proramme :
8h – 12h : Vente de Fruits & Légumes, Plantes médicinales, Produits locaux et artisanaux
Vous trouverez : savons & cosmétiques, bijoux, sacs & accessoires, kombuchas de nos exposants partenaires
Comme toujours, vous pourrez vous régaler de la délicieuse restauration Ital préparée par Abyssinia

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Révélations scandaleuses sur les pratiques de Nestlé dans le traitement de ses eaux minérales

Le 29 janvier dernier, Nestlé Waters, leader mondial du marché de l’eau minérale, a admis avoir enfreint la réglementation française en utilisant des traitements interdits sur certaines de ses marques emblématiques, dont Perrier, Vittel, Hépar et Contrex. L’entreprise a informé les autorités françaises en 2021 de l’utilisation de techniques interdites telles que les ultraviolets et les filtres au charbon actif, justifiant ces pratiques par la nécessité de garantir la sécurité alimentaire de ses eaux.

Bien que ces traitements aient toujours été destinés à assurer la sécurité alimentaire, Nestlé Waters a reconnu avoir perdu de vue l’enjeu de la conformité réglementaire. Les marques concernées sont désormais déclarées « pleinement conformes » au cadre réglementaire français, selon les affirmations de l’entreprise.

La réglementation européenne interdit toute désinfection des eaux minérales, soulignant qu’elles doivent présenter une haute qualité microbiologique naturelle. Les traitements utilisés par Nestlé Waters, tels que les ultraviolets et les filtres au charbon actif, sont exclus de cette interprétation, bien que la date exacte de leur arrêt demeure inconnue.

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Transition climatique agricole : Le Haut Conseil pour le Climat prône des transformations profondes et une cohérence politique

Le Haut Conseil pour le climat (HCC) a dévoilé, le jeudi 25 janvier, un rapport crucial en pleine agitation du monde agricole. Alors que les agriculteurs expriment leur désarroi face aux faibles revenus, à la concurrence déloyale des importations et aux contraintes administratives, le HCC propose des préconisations majeures pour l’agriculture et l’alimentation afin de relever les défis climatiques.

Le secteur agroalimentaire, représentant 22% des émissions de gaz à effet de serre en France, est confronté à un triple défi selon le rapport du HCC : réduire ses émissions, augmenter le stockage de carbone dans les sols et s’adapter à un climat plus chaud. Les politiques actuelles sont jugées insuffisantes, malgré une diminution de 7,9% des émissions entre 2015 et 2023.

Le HCC préconise une réduction de 50% des émissions agricoles d’ici 2050 en diminuant la consommation de produits d’origine animale de 30%, l’utilisation d’engrais azotés de 40% à 100%, et en favorisant l’agroécologie et l’agriculture biologique. Toutefois, le rapport souligne la nécessité de transformations profondes à moyen et long terme, et appelle à une action sur la consommation plutôt que sur les cheptels.

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Afrique électrique : dessiner un avenir éco-énergétique à petit prix

— Par Théo Chamarande —

600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité en Afrique Sub-Saharienne, soit 43 % de la population. Les Nations unies ont placé cette problématique au cœur de l’un de leurs objectifs du développement durable : assurer un accès universel à une énergie propre, durable et abordable d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) promeut le développement de mini-réseaux isolés pour électrifier des communautés souvent éloignées des réseaux électriques nationaux. Ce serait, développe l’Agence Internationale de l’Énergie, l’option la moins coûteuse pour plus d’un tiers des futures connexions en Afrique Subsaharienne d’ici à 2030. Mais une Afrique électrique reste un vrai défi.

Ces mini-réseaux isolés sont des systèmes électriques constitués d’un ou plusieurs moyens de production (panneaux photovoltaïques, groupe électrogène utilisant du diesel) avec ou sans stockage (batteries) et d’un réseau de distribution qui fonctionne indépendamment du réseau national. Ils permettent ainsi de fournir un accès à l’électricité, sans recourir à l’extension souvent lente et coûteuse des réseaux nationaux.

Énergie solaire et batteries : le combo gagnant ?

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On reparle du chlordécone

— Par le Dr Josiane Jospelage, présidente de l’Association Médicale de Sauvegarde de l’Environnement et de la Santé (AMSES-Martinique) —

Un an après la décision de non-lieu du tribunal de Paris, la question du chlordécone demeure sur toutes les lèvres, avec un sentiment d’amertume, d’une injustice non reconnue. Car il s’agit qu’on veuille ou non le qualifier comme tel, d’un empoisonnement collectif de deux populations : les Martiniquais et les Guadeloupéens. Les populations intoxiquées ou empoisonnées à plus de 90%, à taux variables, se heurtent à un déni des autorités, de certains politiques, et même de certains citoyens, relativisant les faits malgré la gravité des chiffres objectifs de la situation sanitaire qu’ils ne peuvent pas ignorer. Utilisé depuis 1972, soit plus de 50 ans, le chlordécone était connu avant même sa commercialisation comme un produit cancérigène et reprotoxique. Or aujourd’hui en Martinique, les courbes de la démographie dressées par l’Insee montrent bien une hausse continue du taux de mortalité depuis 10 ans ainsi qu’une baisse régulière du taux de natalité depuis la fin des années 90 ; les deux courbes se sont croisées en 2020 et actuellement la population de Martinique ne se renouvelle plus.

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Ineza Umuhoza Grace, jeune Rwandaise engagée pour la justice climatique et l’écoféminisme

Grace Ineza Umuhoza, née en 1996 au Rwanda, incarne la force et la détermination d’une génération prête à défier les défis planétaires. Son parcours exceptionnel en tant que militante écologiste et écoféministe a débuté dès son jeune âge, marqué par des événements poignants. La destruction de sa maison par des pluies torrentielles a forcé sa famille à migrer, laissant une empreinte indélébile qui allait façonner son engagement passionné contre le réchauffement climatique.

Avec une formation en ingénierie de l’eau et de l’environnement à l’université du Rwanda, Grace a rapidement combiné ses compétences académiques avec une vision audacieuse. Dès la fin du lycée, elle a imaginé l’initiative « Baby an Angel », un projet novateur visant à offrir des services de garde d’enfants tout en créant des opportunités d’emploi pour les jeunes femmes. Bien que ce projet ait été temporairement mis en pause pour ses études, il a reçu un prix d’innovation africain en 2016, attirant des investisseurs et soulignant la vision précoce de Grace en matière de responsabilité sociale et environnementale.

Son engagement s’est ensuite élargi à la protection de l’environnement.

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Compost : une histoire de France

Révolution verte ou retour aux sources ? Découvrez comment la loi du 1er janvier 2024 redéfinit le paysage du compostage en France.

À compter du 1er janvier 2024, les collectivités territoriales sont dans l’obligation de fournir une solution de tri et de valorisation (par compostage ou méthanisation) à leurs populations. À en croire certains titres de presse, la mise en place du compostage relèverait de l’innovation. Pourtant, ce processus est tout sauf récent, comme le rappelle Émile Zola dans son roman La Terre, qui, dans une scène où Jean Macquart, ouvrier agricole, réalise son compost à partir des « ordures du pays entier », conclut que « tout ce qui vient de la terre est bon à renvoyer à la terre ».

Malgré la longue histoire du compostage, la loi du 1er janvier 2024 est toutefois loin de signer un retour à des traditions agricoles ancestrales. En effet, depuis le XIXe siècle, la pratique du compostage en France a connu un drôle de destin au gré de la gestion des déchets ménagers, des guerres, des chocs pétroliers et de la crise climatique.

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Inquiétantes révélations sur les nanoplastiques dans l’eau en bouteille

Regard sur les risques sanitaires et les origines de la contamination

La prévalence croissante des plastiques, génératrice de micro et nanoplastiques, a éveillé des préoccupations alarmantes à l’échelle mondiale. Cependant, une lacune majeure subsiste dans notre compréhension des nanoplastiques en raison du manque d’outils analytiques efficaces. Cette lacune a été récemment abordée par une étude novatrice qui a développé une technique d’imagerie optique permettant une analyse rapide et précise des nanoplastiques. L’application de cette méthode à l’eau en bouteille a révélé des résultats quantitatifs étonnants, soulevant des préoccupations majeures concernant la santé humaine et révélant des indices sur les sources de contamination.

Les conséquences sanitaires des nanoplastiques :
L’eau en bouteille, souvent perçue comme plus pure que l’eau du robinet, est maintenant le centre d’une révélation alarmante. Une étude récente, dirigée par Wei Min de l’université Columbia, a détaillé une nouvelle méthode optique permettant la détection et la caractérisation des micro et nanoparticules de plastique. Les résultats ont montré une présence moyenne d’environ 240 000 particules par litre d’eau, cent à mille fois plus élevée que les rapports antérieurs. Ces nanoparticules, constituant 90 % des particules identifiées, soulèvent des préoccupations majeures quant aux risques sanitaires, en particulier en raison de leur capacité à traverser les barrières biologiques.

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La déforestation dans l’Amazonie a été réduite de moitié en 2023

La déforestation en Amazonie brésilienne a atteint des proportions alarmantes, impactant la biodiversité, le climat mondial et les équilibres écologiques. L’État de Rondonia, situé dans l’ouest du Brésil, se trouve au cœur de cette crise, illustrant les défis persistants malgré quelques progrès notables. Ce texte examine en détail les causes, les conséquences et les efforts pour lutter contre la déforestation, en mettant particulièrement l’accent sur la situation dans cette région.

Causes de la déforestation au Brésil

La déforestation au Brésil résulte de divers facteurs liés aux contextes économique, politique et social. Historiquement, le défrichement par de petits exploitants pour l’agriculture de subsistance a été la principale cause de déboisement dans le bassin amazonien. Cependant, une tendance récente montre que ce sont maintenant les grands exploitants, en particulier les éleveurs de bovins, qui sont responsables de la conversion de la forêt en pâturages. Les grandes plantations de soja, de palmier à huile et de canne à sucre, le développement des infrastructures routières et hydroélectriques, ainsi que l’exploitation du bois, contribuent également de manière significative à la déforestation.

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À propos des inégalités de santé respiratoire des enfants en relation avec la pollution de l’air

Enfance : quand la pollution de l’air creuse les inégalités

Introduction :

La récente étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), publiée le 4 janvier, met en évidence des inégalités marquantes dans la santé respiratoire des enfants en France, en particulier liées à la pollution de l’air. Cette analyse approfondie examine les divers aspects de ces inégalités, soulignant l’impact significatif sur la santé des enfants issus de ménages modestes, exposés de manière disproportionnée à la pollution atmosphérique.

  1. Disparités d’exposition à la pollution de l’air :

Les jeunes enfants des ménages les plus modestes et les plus aisés résident majoritairement dans les grandes aires urbaines, où la pollution atmosphérique est plus prégnante. Cependant, à l’intérieur de ces zones, des disparités d’exposition émergent. Les enfants issus de ménages modestes sont particulièrement touchés, exposés à des taux de particules fines PM2,5(*) plus élevés. Parmi les enfants les plus affectés, le dixième le plus modeste est 1,6 fois plus représenté que le dixième le plus aisé.

  1. Impacts sur la santé des enfants modestes :

L’étude dévoile une vulnérabilité accrue des enfants modestes aux effets néfastes de la pollution atmosphérique.

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Invasion de sargasses : et si ces algues servaient à éliminer le CO2 de l’atmosphère ?

—Par Florence Santrot —

Et si, pour capturer les gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique, les algues avaient un rôle à jouer ? C’est le pari de la société britannique Seafields. Comment ? En cultivant des champs de sargasses puis en les faisant couler au fond de l’eau. Sachant que les scientifiques estiment que les algues, dans leur ensemble, captent environ 1,3 milliard de tonnes de carbone par an, l’idée n’est pas aussi incongrue qu’il y paraît.

Dès le XVe siècle, Christophe Colomb rapportait déjà avoir observé de véritables champs flottants de sargasses au milieu de l’Atlantique. Mais on a constaté depuis le début des années 2010 une expansion inédite et d’ampleur de cette algue dans le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes. Bienfait ou fléau ? D’un côté, ces algues flottantes servent d’abri à nombre d’espèces marines. De l’autre, en trop grande quantité dans une zone, elles viennent asphyxier les écosystèmes en captant trop de CO2 dans l’eau. En outre, en s’échouant sur les côtes et en se décomposant, elles émettent une odeur pestilentielle (due au sulfure d’hydrogène).

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Tri à la source des biodéchets obligatoire à partir du 1er janvier 2024

Collecte en porte à porte, apport dans des bornes spécialisées… À partir du 1er janvier 2024, les ménages auront l’obligation de trier leurs déchets alimentaires et les déchets verts de jardin afin qu’ils soient valorisés en solutions de compostage par les collectivités. Cette mesure fait partie de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi AGEC).

Bonus réparation, indice de réparabilité, impression du ticket de caisse à la demande, suppression de l’emballage plastique pour certains fruits et légumes, fin de la vaisselle jetable dans les fast-foods… depuis 2020, toutes ces mesures mises en place dans le cadre de la loi AGEC du 10 février 2020, et conformément au droit européen, font partie du quotidien des ménages. D’autres mesures sont prévues à partir de 2024, parmi lesquelles l’obligation de tri des biodéchets par les ménages et les professionnels.

Un tiers du contenu des poubelles ménagères des Français est constitué de déchets alimentaires, soit 83 kg de déchets résiduels par habitant/an. C’est dans ce cadre que, conformément à la loi AGEC, la généralisation du tri à la source doit prendre effet au 1er  janvier 2024 pour tous les producteurs de déchets en France (collectivités et administrations, ménages, professionnels, etc.).

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COP28 : un verre à moitié plein ou à moitié vide?

La COP28, qui s’est tenue à Dubaï, a abouti à un accord complexe suscitant des réactions divergentes au niveau international. Cet accord, résultat de négociations tendues, est salué comme une avancée historique par certains, mais critiqué pour ses compromis et son langage ambigu, notamment en ce qui concerne les énergies fossiles.

Le gouvernement français a qualifié l’accord de victoire pour le climat, soulignant une avancée historique et un langage fort sur la sortie des énergies fossiles. Cependant, une lecture approfondie du texte révèle des éléments de langage ambigus dictés par les lobbyistes du pétrole. L’Union européenne, le Costa Rica, et la Colombie, prônant une sortie coordonnée des énergies fossiles, ont exprimé leur déception face à la formulation plus timide adoptée.

TotalEnergies, une entreprise pétrogazière, a salué l’accord, affirmant qu’il confortait sa stratégie de transition, en mettant particulièrement l’accent sur le rôle du gaz. Cependant, cette approche est critiquée par des organisations environnementales telles que le WWF, considérant le gaz comme une distraction dangereuse et les vrais gagnants comme les producteurs de combustibles fossiles.

Le compromis autour de l’inclusion du gaz comme énergie de transition suscite des inquiétudes quant à d’éventuels abus.

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RN 5 à Rivière-Salée : pour qui ces m3 d’enrobés(*) ?

— Par Florent Grabin, Président de l’Association Ecollogique P.U.M.A. —

Depuis quelques temps la Nature nous démontre qu’elle est maîtresse des horloges à Rivière-Salée sur la RN 5. A chaque grosse pluie, les eaux de ruissellement peinent à circuler librement vers la baie de Fort-de-France en passant par la Mangrove de Génipa. Les différents remblais dans la zone depuis Génipa, jusqu’au Rond-point du Bourg de Rivière-Salée sont venus perturber le bon écoulement de ces eaux. Les faits nous donnent raison, il fallait tenir compte de tout le bassin versant en respectant les lois de la Nature.

Aujourd’hui il y a un fait nouveau, c’est l’élévation du niveau de la mer, dû aux effets du changement climatique, la RN 5 dans cette zone est actuellement au même niveau que la baie en temps normal. Lors des aléas climatiques (cyclones, fortes précipitations), les vagues de submersion nous donnent des hauteurs qui inévitablement vont aggraver la situation actuelle.

Ce phénomène a fait prendre des mesures politiques à la CTM qui consistent à rehausser la RN 5 de 1 m environ, pour quel volume d’enrobés, et surtout avec ce coût très élevé face à l’objectif ?

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La Flore médicale des Antilles

Cadeau de Noël

— Par Michel Herland —

A-t-on suffisamment signalé, voici deux ans, la publication de cet ouvrage dont les illustrations et les commentaires constituent un véritable trésor historique, qui de surcroît peut se révéler encore utile de nos jours ?

Michel Étienne Descourtilz était médecin à Saint-Domingue au moment de la Révolution haïtienne. Curieux de botanique et de biologie, si ses collections furent toutes perdues lors de l’incendie de Port-au-Prince, il avait heureusement mis à l’abri à l’étranger les planches de sa flore médicale et put ainsi, de retour en France, entreprendre de les publier.

Cette publication s’étagea entre 1821 et 1829 sous forme de fascicules d’une dizaine de pages. Une deuxième édition intervint en 1833. La Flore médicale des Antilles recensait quelque six-cent planches en couleur, correspondant à autant de plantes, peintes par Jean-Théodore Descourtilz, le fils de Michel Étienne. Ce dernier, l’auteur des notices, a présidé le Société linnéenne de Paris ; il fut un botaniste reconnu et donna son nom à plusieurs espèces végétales.

L’ouvrage ne manque pas d’annotations pittoresques. C’est ainsi que l’auteur nous met en garde à propos du laurier rose ou « laurose », cette plante aussi commune qu’apparemment inoffensive.

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Carrefour et Casino, au cœur d’un scandale environnemental et judiciaire au Brésil

La Conférence des Parties sur le climat, la COP28 à Dubai, a été le théâtre de révélations accablantes concernant deux géants de la distribution française, Carrefour et Casino. L’ONG Mighty Earth a mis en lumière les pratiques controversées de ces entreprises, les accusant de vendre des produits issus de la déforestation en Amazonie, engendrant une zone déboisée de plus de 500 000 hectares au Brésil.

Selon le rapport de Mighty Earth, Carrefour et Casino sont impliqués dans la commercialisation de viande de bœuf provenant de régions déforestées de l’Amazonie et du Cerrado, distant de milliers de kilomètres du lieu de la COP28. João Goncalves, directeur brésilien de l’ONG, a expliqué le processus sophistiqué de traçabilité utilisé par Mighty Earth, mettant en lumière les liens entre les fermes déforestées, les abattoirs et les supermarchés. Ces révélations ont suscité un tollé et ont jeté une ombre sur la présence des entreprises françaises à la COP28.

Carrefour, alerté en amont par l’ONG, a réfuté les accusations, qualifiant le rapport d’erroné. La société affirme avoir coupé ses liens avec des fermes problématiques et surveille ses 33 000 fournisseurs au Brésil par satellite.

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Martinique : Où est la démocratie participative ?

— Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A. —

Le mardi 14 novembre 2023, la CTM a invité au Palais des Congrès de Madiana, les socio-professionnels à découvrir ses grands projets. Le monde du BTP largement représenté est très en attente de l’ouverture de ces projets, dont la visibilité nous a largement fait défaut ces dernières années ; Dans le même temps il était très remonté contre l’élu en charge des travaux d’infrastructures, ce qu’il faut retenir, pour intervenir dans ce type de rencontre, c’est que ceux qui interpellent n’ont plus rien à perdre. Au vu de l’importance du sujet, nous vous avions informés de notre contribution en plusieurs volets.

Lors de cette présentation, nous n’avons pas été surpris par l’absence de la démocratie participative, très prônée par tous ces élus lors des prises de paroles publiques, au-delà du discours, la réalité est toute autre. Le sentiment implacable des dirigeants est dominant, dans ce préambule nous étions face à : ‘’j’ai décidé que nous allons faire…’’, cette formule n’est, évidemment pas faite pour la cohésion nationale.

Nous nous félicitons de la prise de décision de mettre en application l’adaptation du Code des Marchés Publics à la réalité locale, ce qui correspond au début de la prise en compte d’une des revendications de PUMA, vieille de 29 ans.

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À quoi servent les COP ? Chroniques d’une négociation climatique vitale

— Par Christian de Perthuis. Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL —

Chaque année, la COP (ou Conférence des Parties) sur le climat réunit pendant deux semaines des délégués venus du monde entier. Pour les représentants des États, c’est l’occasion de négocier les accords climatiques, comme le protocole de Kyoto (1997) ou l’accord de Paris (2015). De multiples évènements parallèles réunissent experts, représentants de la société civile et acteurs du monde économique. À l’extérieur de l’enceinte officielle, les militants battent le pavé, avec leurs pancartes dénonçant l’inertie des dirigeants face à l’urgence climatique.

Hautement médiatisées, les COP attirent de plus en plus de monde : près de 10 000 personnes en 1997 à Kyoto pour mettre au point le protocole du même nom, plus de 30 000 à Paris en 2015. La barre des 40 000 a été franchie à Glasgow en 2021. À quoi servent ces grands-messes annuelles ? Pour mieux comprendre, opérons un petit retour en arrière.

Aux origines de la diplomatie climatique

Si le lien entre les rejets de CO2 et le réchauffement de la planète a été établi dès 1896 par le Nobel de chimie Svante Arrhenius, la question a ensuite été ignorée des politiques pendant près d’un siècle.

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