Catégorie : Littératures

Lire, côté drive et côté télévision : François Busnel et ses « librairies »…

Lire, toujours…

Selon un communiqué de la Préfecture, deux librairies ont pu depuis le 20 avril reprendre leurs activités à la Martinique, dans des conditions bien précises liées à la pandémie. L’une, « La Kazabul », est au centre-ville à Fort-de-France. L’autre se trouve à Ducos, c’est « Anolivres », une librairie-jeunesse.

Les commandes se font :

— sur les comptes Facebook des librairies

— par courriel : librairie@kazabulmartinique.fr — anolivres@gmail.com

— sur site : http://www.kazabulmartinique.fr

— par téléphone : Le libraire de Kazabul propose une permanence téléphonique les lundi, mercredi et vendredi de 10h à 13h au 0596.71.10.08

Les livres commandés seront ensuite récupérés depuis les voitures dans la zone drive de chacune des librairies. Les horaires proposés par Anolivres sont : 9h à 14h les lundi, mercredi, vendredi et samedi.

Pour de plus amples renseignements :

https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/coronavirus-deux-librairies-de-martinique-se-lancent-dans-le-drive-824936.html

 

À la télévision, en attendant…

Et pour patienter, ou quand on ne peut pas sortir de chez soi, ou quand on demeure trop loin, ou qu’on n’a pas de moyen de transport, on regarde la télévision, avec François Busnel : 

Alors que les librairies sont fermées, François Busnel ouvre sa “P’tite librairie”.

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De la croyance…

Grandir c’est croire

Marie Rose Moro et Julia Kristeva proposent, en coécrivant ce livre, une réflexion sur un sujet encore peu pensé : le besoin de croire.
Les deux auteures affirment que La question du besoin de croire éclaire et nourrit la crise sociale que nous traversons aujourd’hui. Resté en suspens depuis 1968, ce phénomène social profond a été ranimé par le retour des religions. L’islam, pour différentes raisons, a réveillé cette question qui sommeillait.
Aujourd’hui, il nous faut comprendre la radicalisation, l’interpréter, pour établir un dialogue avec les jeunes qui « choisissent » cette option, et leur montrer qu’il existe d’autres chemins pour exprimer ou sublimer ce besoin de croire.
Si « liberté, égalité, fraternité » ne sont que des mots, s’ils ne sont pas soutenus par un récit, par des personnes qui les incarnent, par des expériences, qui amènent à trouver une place dans la société, alors ces mots sont morts et il reste un état de mal-être. C’est pourquoi nous pouvons dire que la crise sociale que nous vivons aujourd’hui est la manifestation même du besoin de croire.

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YO konfiné NOU

— Par Daniel M. Berté —

YO razié-NOU a kout baton
Baton an do, kawkan an kou
Kou épi fret ek chennen-NOU
NOU an barakoun, konfiné
 
YO batjé-NOU abò bato
Bato ki mennen-NOU alé
Alé kon sadin bien séré
Séré adan kal, konfiné


YO matjé-NOU épi fè-cho
Fè-cho ka di la posésion
Posésion dé mèt bitasion
Bitasion, NOU té konfiné
 

YO fè-NOU telman méchansté
Méchansté ki fè-NOU lévé
Lévé, révolté, mawonné
Mawonné an bwa, konfiné

YO vréyé chien épi chasè
Chasè pou té ritjenbé-NOU
NOU yo té ka mété an tou
Tou, konfiné an makolin
 
YO vini déklaré ladjè
Ladjè YO fè an tan-Wobè
Tan-Wobè ki lépok malè
Malè ki konfiné Matnik
 

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Disparition de l’écrivain Luis Sepúlveda

« Son œuvre, fortement marquée par l’engagement politique et écologiste ainsi que par la répression des dictatures des années 1970, mêle le goût du voyage et son intérêt pour les peuples premiers » (Wikipédia)

Le Chili perd l’une de ses plus célèbres plumes. L’écrivain chilien engagé Luis Sepúlveda forcé à l’exil sous la dictature d’Augusto Pinochet, est mort à 70 ans en Espagne du Covid-19. « L’équipe de Tusquets Editores regrette profondément sa perte », a écrit sa maison d’édition dans un communiqué. Le romancier était hospitalisé depuis fin février à Oviedo, dans la région des Asturies, où il résidait. Il avait développé les symptômes de la maladie au retour d’un festival littéraire au Portugal. « Le personnel soignant a tout fait pour lui sauver la vie, mais il n’a pas surmonté la maladie. Mes plus sincères condoléances à sa femme et à sa famille », a assuré sur Twitter le président de la région des Asturies, Adrian Barbon.

Luis Sepúlveda est l’auteur d’une vingtaine de romans (dont des thrillers), chroniques, récits, nouvelles et fables pour enfants traduits dans une cinquantaine de pays.

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Césaire et ses héritiers

Douze ans après sa mort, le 17 avril 2008, l’écrivain et homme politique martiniquais Aimé Césaire est l’objet d’un documentaire diffusé  ce jeudi soir sur France Ô à 20h 55.

— Par Sabine Gignoux —

Décédé il y a douze ans, le 17 avril 2008, Aimé Césaire est à l’honneur ce soir… mais sur France Ô, comme si sa voix puissante ne concernait plus aujourd’hui que les territoires d’outre-mer ! Pourtant ce documentaire, en donnant la parole à plusieurs de ses héritiers, montre l’universalité de son message qui résonne autant chez des personnalités antillaises, comme l’ancien footballeur Lilian Thuram ou la journaliste Audrey Pulvar, que chez le Calédonien Emmanuel Kasarhérou, directeur adjoint des collections au Musée du Quai-Branly, la comédienne d’origine sénégalaise Aïssa Maïga, l’écrivaine franco-marocaine Zineb El Rhazoui ou le chanteur Arthur H.

Portrait attachant d’un esprit ironique

Résumer en une heure la personnalité foisonnante de Césaire est une gageure. On aurait aimé entendre ainsi davantage la force poétique et provocante de ses mots qui fascinèrent André Breton. On aurait voulu voir mieux célébrée son œuvre théâtrale et poétique. Par petites touches, Isabelle Simeoni et Fabrice Gardel parviennent tout de même à dresser le portrait attachant de ce jeune normalien, défenseur de la « négritude » avec ses amis Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas et Alioune Diop.

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Quelques instants avec Wajdi Mouawad

« Lettres d’Intérieur »

D’une lettre à l’autre… Sur France Inter, le 13 avril 2020, par Augustin Trapenard, dans « Lettres d’Intérieur » : Wajdi Mouawad adresse à son fils une lettre à lire plus tard, « quand il sera grand ». Ne nous interrogeons-nous pas tous, en effet, sur ce que pourrait être notre monde, « après » ?

« Nogent-sur-Marne, le 12 avril 2020

Mon cher petit garçon,

T’écrire ces quatre mots me bouleverse. Ils rendent si réel l’homme que tu es, en cet aujourd’hui qui est le tien, quand, dans celui qui est le mien, tu n’es encore qu’un enfant.

Cette lettre je l’adresse donc à l’homme que tu n’es pas encore pour moi, mais que tu es devenu puisque te voilà en train de la lire. Tu l’auras trouvée sans doute par hasard sur cette clé où je consigne en secret les trésors de ton enfance. J’ignore l’âge que tu as, j’ignore ce qu’est devenu le monde, j’ignore même si ces clefs fonctionnent encore mais j’ai espoir que, la découvrant, tu trouveras un moyen de l’ouvrir.

Et par la magie de l’écriture, voici que cette lettre devient la fine paroi qui nous relie, et entre l’aujourd’hui où je t’écris – où tu commences à déchiffrer les phrases, où tu as peur dans le noir, où tu crois à la magie – et celui où tu me lis, chaque mot de ma lettre a gardé sa présence ; si à l’instant j’écris je t’aime, voilà qu’à ton tour, des années plus tard, tu lis je t’aime.

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Les fondements constitutionnels de l’aménagement du créole dans le système éducatif haïtien

Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La parution en Haïti et en outre-mer, le 27 mars 2020, de notre article « Le créole et « L’idéologie linguistique haïtienne » : un cul-de-sac toxique », ainsi que, le 7 avril en cours, de notre plus récent texte, « Unilatéralisme créole ou aménagement simultané du français et du créole en Haïti ? Un choix de société et un choix politique », a suscité plusieurs réactions. Depuis les États-Unis où il vit, un lecteur nous a aimablement indiqué sur Facebook que l’article du 27 mars 2020 était du « pale franse », du « parler français », donc du bavardage improductif. Et puisque nous ne sommes pas dans le feu de l’action sur le terrain en Haïti, notre réflexion serait illégitime et elle n’a pas lieu d’être… En revanche, par courriel principalement, des lecteurs d’Haïti où ces deux articles circulent abondamment nous ont fait part d’une nette communauté de vue entre nous quant à la vision offerte en partage par ces articles qui ont fourni, à l’aide de références documentaires sûres, des pistes de réflexion sur l’enfermement idéologique dans l’abord de la question linguistique haïtienne et sur les fondements constitutionnels de l’aménagement linguistique en Haïti.

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Karayib

— par Ralph Geraldy Jasmin —

M pe ke, di ou sa……
Mwen te ka, di ou sa……
Se pawòl yon sèl bib
Tout se son karayib !
Tout zile sa yo, se yon sèl
Nou tout renmen, manje disèl
Ayisyen ak panyòl se fo jimo
Men se de men ki pou tifle gonbo
Nou tou de, abite yon sèl zile
Jou sa gate, ansanm nap plonje

Kiba, Ariba, Naso, Ayiti,
Tou pre, bwa long kenbe sa pou ki !
Sa pi rèd, si ou gen rasin ayisyen
Ou pa ka nan rasis vwazen
Sispann, kanpe sou sa !
Pa touye de fwa Madiba
Ki nèg ki gen plis cheve nan karayib ?
Repons la fasil, monchè : nèg Jamayik
Ak kòd pit sa, yo pran ayisyen pou bourik
Eske yon ti tèt kole antre nou enposib ?

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Konsèy anti-kovid an konfinman

Espésial dédikas ba tout manmay lékol

— Par Daniel M. Berté —
Pa abondonné espòw pou kovid pa estentjé’w
Pa ladjé bwè-manjé pou kovid pa bouré’w
Pa kité listwa pou kovid pa ligoté’w
Pa bliyé blag pou kovid pa blotjé’w

Pa ladjé lang-vivant pou kovid pa lenché’w
Pa kité anmizman pou kovid pa ankréyé’w
Pa bliyé fisik-chimi pou kovid pa fiziyé’w
Pa abondonné lekti pou kovid pa létjété’w

Pa kité aw-plastik pou kovid pa asonmé’w
Pa bliyé diskision pou kovid pa dékalé’w
Pa abandonné fransé pou kovid pa fésé’w
Pa ladjé lapriyè pou kovid pa lapidé’w

Pa abondonné math pou kovid pa makaté’w
Pa ladjé télé pou kovid pa térasé’w
Pa kité jéwografi pou kovid pa jété’w
Pa bliyé kayé pou kovid pa kasé’w

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Unilatéralisme créole ou aménagement simultané du français et du créole en Haïti ?

Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

Un choix de société et un choix politique

Au moment où nous rédigeons cet article, la pandémie du Covid 19 continue de se répandre à travers le monde avec son cortège mortifère de décès et de personnes infectées. Cette pandémie inédite oblige les États à prendre des mesures de protection des populations et le confinement préventif est de rigueur dans de nombreux pays. Le Covid 19 est déjà présent en Haïti et plusieurs spécialistes de santé publique estiment qu’il y fera de nombreuses victimes en raison principalement des lourdes défaillances des structures sanitaires du pays. Les écoles et universités sont fermées ainsi que divers centres d’apprentissage technique, tandis que des associations de journalistes souhaitent un confinement général, d’au moins 14 jours, face à la pandémie de Covid-19 au pays (AlterPresse, 1er avril 2020). En Haïti, cette situation génère de l’anxiété, de la peur, et elle n’est guère propice à la réflexion sur des sujets de société aussi prégnants que l’éducation, les droits humains et la liberté de parole. Faut-il dès lors se laisser emporter par une certaine paralysie et s’interdire de réfléchir, individuellement et collectivement, aux solutions à apporter aux nombreuses urgences du pays ?

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Annie Ernaux : « Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie… »

Annie Ernaux est écrivain. Elle vit à Cergy, en région parisienne. Son oeuvre oscille entre l’autobiographie et la sociologie, l’intime et le collectif. Dans cette lettre adressée à Emmanuel Macron, elle interroge la rhétorique martiale du Président.

Monsieur le Président,

« Je vous fais une lettre/ Que vous lirez peut-être/ Si vous avez le temps ». À vous qui êtes féru de littérature, cette entrée en matière évoque sans doute quelque chose. C’est le début de la chanson de Boris Vian Le déserteur, écrite en 1954, entre la guerre d’Indochine et celle d’Algérie. Aujourd’hui, quoique vous le proclamiez, nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi ici n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières et les différences sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre. Les armes, puisque vous tenez à ce lexique guerrier, ce sont les lits d’hôpital, les respirateurs, les masques et les tests, c’est le nombre de médecins, de scientifiques, de soignants. Or, depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde de la santé et ce qu’on pouvait lire sur la banderole d’une manif en novembre dernier -L’état compte ses sous, on comptera les morts – résonne tragiquement aujourd’hui.

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19 Kèsiòn K 19

— Par Daniel M. Berté —

19 jou konfinman a kaz a koz di an kalté kalamité ki mété limond KO

19 jou kèsion kotidien ki ka kasé kabèch lé konfiné épi an kantité k (190)

1 Kisa ki ka ba’w kèsiònman ek kozé koko-makak a kay ?

2 Kisa ki ka kasé lé kouy krétjen konfiwmé kon non-krétjen ?

3 Kisa ka kontaminé’w ek klouwé’w an kabann ek kité’w kalbosé ?

4 Kisa ki ka kwensé’w a kaz kon kochon maré kòmifo épi kòd ?

 

5 Ki kalté koraj ka krazé san konplèks kanmarad ki ka vini kagou ?

6 Ki kriminel ka kapoté konpagnon san konté ek ka rann-yo kadav ?

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« Délits d’encre n°26 » de Collectif

Damas et la Négritude

Résumé

Le mot négritude, selon les manuels, est apparu pour la première fois sous la plume d’Aimé Césaire dans les années   30, dans la revue « L’étudiant Noir », elle-même créée à Paris  dans les années 30. La Négritude devient, dans les années 40, un courant littéraire et politique rassemblant des écrivains noirs francophones revendiquant l’identité noire et sa culture.
Ces écrivains et intellectuels noirs (Damas, Césaire, Senghor, Diop…) ont pour objectif de rendre la dignité aux peuples noirs après des années de frustration culturelle et politique. La Négritude avait comme double objectif de réhabiliter le « nègre » en valorisant son histoire, sa culture et participer ainsi à la construction de la civilisation universelle, ce qui est à l’opposé du communautarisme abondamment médiatisé de nos jours.
Consacrer un numéro de délit d’encre à « Damas et la Négritude » et donc au « Déni de l’Histoire Africaine » reste de nos jours un délit.
On aurait pu penser que l’indépendance des pays africains des années 50 et 60 aurait permis de tourner la page et de libérer les écrivains et les intellectuels noirs de leur « devoir d’histoire ».

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« Lettres d’intérieur », par Augustin Trapenard

Annie Ernaux & Léonora Miano

Sur France Inter, dans sa nouvelle chronique intitulée « Lettres d’intérieur », chaque matin à 8h55 Augustin Trapenard lit une lettre qu’un écrivain lui a confiée : c’est une lettre sur le sujet de son choix qu’il adresse à la personne de son choix. Si comme moi vous résidez aux Antilles, que vous n’êtes pas oiseau de nuit ni insomniaque berçant son mal en captant les ondes au tout petit matin, presque « au pipiri chantant » (en raison du décalage horaire actuel), vous pouvez toujours écouter en podcasts ces lettres, superbes, intelligentes, ou tendres, ou indignées, ou justement coléreuses mais toujours teintées d’une humanité véritable… à l’instar de la chronique journalière tenue par Wajdi Mouawad,  le dramaturge et directeur du théâtre de La Colline à Paris, sur le site de ce théâtre précisément. De « Lettres d’intérieur », j’ai retenu aujourd’hui ces deux écrivaines emblématiques : Annie Ernaux, Léonora Miano.

Additif, ce 31 mars : quel bonheur ! Ce matin, dernier jour de mars, je constate que l’émission « Boomerang » d’Augustin Trapenard a été déplacée à 14 heures sur la grille de France-Inter, elle est donc audible en direct aux Antilles à 8 heures du matin !

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Kovid d…

— Par Daniel M. Berté —

Ni an lo moun ki té pèd lakat épi Koronaviris-la:

Kovidébandé dématé ek démonté épi Kovid

Kovidézolé dékalfoutjé ek défrisiyé épi Kovid

Kovidékalé détratjé ek démantibilé épi Kovid

Kovidéfonsé défòlmanté ek déréglé épi Kovid

Kovidérayé dékalbandé ek déglendjé épi Kovid

Kovidébiélé déchiktayé ek déchèpiyé épi Kovid

Alò yo pran an lot atitid épi Koronaviris-la:

Kovidésidé drivé an didan pou déjwenté déblozé Kovid

Kovidendé doktè an didan pou dékalé dékalfonsé Kovid

Kovidansé danmié an didan pou dépotjolé danmé Kovid

Kovidòmi dizèdtan an didan pou dékroché détronné Kovid

Kovidousiné distraksion an didan pou dérayé déchiré Kovid

Kovidétèwminé di rété an didan pou dékatjé déchouké Kovid

 

Daniel M.

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Le créole et « L’idéologie linguistique haïtienne » : un cul-de-sac toxique

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le sociodidacticien et sociolinguiste haïtien Bartholy Pierre Louis, ancien étudiant de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti, a soutenu avec succès en 2015 une magistrale thèse de doctorat intitulée « Quelle autogestion des pratiques sociolinguistiques haïtiennes dans les interactions verbales scolaires et extrascolaires en Haïti ? : une approche sociodidactique de la pluralité linguistique » (tome 1 : 551 pages ; tome 2 : 125 pages). Cette thèse, défendue le 15 décembre 2015 sous le sceau de l’Université européenne de Bretagne (laboratoire « Plurilinguisme, représentations, expressions francophones information, communication, sociolinguistique », PREFics – UFR Arts, lettres, communication (ALC), a été élaborée sous la direction du linguiste Philippe Blanchet, professeur à l’Université́ Rennes 2. Sociolinguiste, spécialiste du plurilinguisme et didacticien de réputation internationale, Philippe Blanchet est l’auteur entre autres de « Les transpositions didactiques », dans Blanchet, P. et Chardenet, P. (dir.), « Guide pour la recherche en didactique des langues et des cultures. Approches contextualisées ». Montréal / Paris, PREFics, Agence universitaire de la Francophonie / Éditions des archives contemporaines, 2011 ; il est également l’auteur de « Politique linguistique et diffusion du français dans le monde », dans Bulot, T.

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Nou an K… K… (Kovid 19… Koronavirus)

— Par Daniel M. Berté —

Kriz ki pli potalan ki pli gran Katastròf

Katastròf ki ka fè tout péyi fè Kòchma

Kòchma ki ka tounen an vré Koko-makak

Koko-makak a résoud pou dékalé Kovid

Kovid 19 moun ka trapé’y paw lé Kontak

Kontak ant moun ek moun lè yo ka fè Kalen

Kalen fo évité menm épi la Kopin

Kopin a fè tjilé si’y lé Kolé-séré

Kolé-séré pa fèt ; Annou wè pou Kisa

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De la nécessité d’une loi d’orientation linguistique de l’éducation en HaïtiDe la nécessité d’une loi d’orientation linguistique de l’éducation en Haïti

 

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue  —

Un large consensus a vu le jour et s’est renforcé ces dernières années chez nombre d’enseignants, de linguistes, de didacticiens et d’administrateurs des écoles en Haïti : faire du créole une véritable langue de scolarisation aux côtés du français et à parité statutaire avec le français. Ce consensus, de plus en plus, emporte l’adhésion même si, comme la plupart des langues à tradition orale, le créole n’a toujours pas franchi l’étape cruciale de sa didactisation et n’est pas encore pourvu d’un stock lexical suffisant pour exprimer les réalités nouvelles liées au développement accéléré des sciences et des techniques. (Sur la problématique de la « didactisation » du créole, voir notre article « Aménagement et « didactisation » du créole dans le système éducatif haïtien : pistes de réflexion », Le National, 24 janvier 2020.) Il ne faut donc pas perdre de vue qu’aucun travail de recherche linguistique sur le terrain, aucune étude publiée ces dernières années n’a jusqu’ici démontré que le créole –langue relativement jeune dotée d’un grand potentiel expressif dans les échanges quotidiens entre locuteurs–, a déjà développé les vocabulaires scientifiques et techniques dont il a besoin pour nommer les domaines scientifiques et techniques qui sont au rendez-vous du développement du pays.

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Tropisme poétique : Aimé Agat

Samedi 14 mars 2020 à 20h – Tropiques-Atrium —

Nicole Cage – Fondas-Natal

&

Aimé Agat | Larmes de feu

Voix & textes : Aimé Agat
Distribution en cours

Organisateur de spectacles, producteur, manager, animateur dans l’audiovisuel et président d’un syndicat d’artistes, Aimé Agat a aussi un penchant pour les mots, la parole slamée ou poétique et les musiques urbaines.
En 2017 il publiait le recueil Enflammées, couplé au CD Larme de feu pour des paroles acidulées, engagées, enrobées de musiques plurielles pour dire sa vision du monde, du pays. Place à la découverte !
Nicole Cage | Fondas-Natal

Conception : Nicole Cage & José Zébina
Voix : Nicole Cage
Percussions : José Zébina
Chorégraphie : Robert Régina
Invité : Tambour bèlè : Sully Cally

Tanbou sé djérizon
Tanbou sé souvenans
Epi’y mwen sav la mwen sòti
Ki chimen ka ouvé ba-mwen… dit Nicole Cage dans l’un de ses textes. La poétesse-performeuse, bravant la pudeur qui la tenait à distance respectueuse du tambour, ose de plus en plus l’intégrer dans sa création. Avec Fondas-Natal, un concept dépouillé où les frappes percussives de José Zébina et Sully Cally donnent le répons* à sa voix et à sa danse, elle repousse ses limites en arpentant les arcanes d’une conversation tour à tour sauvage et joyeuse et toujours vibrante d’espérance et de foi en l’humain.

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Didier Bezace, comédien et metteur en scène, est mort

Le comédien et metteur en scène Didier Bezace, cofondateur du Théâtre de l’Aquarium et ex-directeur du théâtre de La Commune d’Aubervilliers, est mort à 74 ans des suites d’une longue maladie « qu’il a combattue avec vigueur et courage », a annoncé jeudi 12 mars son attachée de presse.

Le Syndicat national des metteurs en scène a salué « son engagement et l’intégrité de ses spectacles » qui « resteront comme des marqueurs d’une partie de l’histoire de la décentralisation théâtrale dans notre pays ».

Au cinéma, il a joué dans une trentaine de films dont L.627, Ça commence aujourd’hui, de Bertrand Tavernier et La Petite Voleuse, de Claude Miller, ainsi que dans plusieurs dizaines de téléfilms. Comme metteur en scène, il monte des textes d’auteurs classiques et contemporains comme Luigi Pirandello, Molière ou Bertolt Brecht et en 2001, présente sa version de L’Ecole des femmes, de Molière, à la cour d’honneur au Festival d’Avignon, avec Pierre Arditi.

Molière de la meilleure adaptation

Didier Bezace a créé en 2004 Avis aux intéressés, de Daniel Keene, qui a reçu le Prix de la critique pour la scénographie et une nomination aux Molières pour le second rôle.

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Tropisme poétique : Aimé Agat

Samedi 14 mars 2020 à 20h – Tropiques-Atrium —

Aimé Agat | Larmes de feu

Voix & textes : Aimé Agat
Distribution en cours

Organisateur de spectacles, producteur, manager, animateur dans l’audiovisuel et président d’un syndicat d’artistes, Aimé Agat a aussi un penchant pour les mots, la parole slamée ou poétique et les musiques urbaines.
En 2017 il publiait le recueil Enflammées, couplé au CD Larme de feu pour des paroles acidulées, engagées, enrobées de musiques plurielles pour dire sa vision du monde, du pays. Place à la découverte !
Nicole Cage | Fondas-Natal

Conception : Nicole Cage & José Zébina
Voix : Nicole Cage
Percussions : José Zébina
Chorégraphie : Robert Régina
Invité : Tambour bèlè : Sully Cally

Tanbou sé djérizon
Tanbou sé souvenans
Epi’y mwen sav la mwen sòti
Ki chimen ka ouvé ba-mwen… dit Nicole Cage dans l’un de ses textes. La poétesse-performeuse, bravant la pudeur qui la tenait à distance respectueuse du tambour, ose de plus en plus l’intégrer dans sa création. Avec Fondas-Natal, un concept dépouillé où les frappes percussives de José Zébina et Sully Cally donnent le répons* à sa voix et à sa danse, elle repousse ses limites en arpentant les arcanes d’une conversation tour à tour sauvage et joyeuse et toujours vibrante d’espérance et de foi en l’humain.

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Manzè-Madanm

— Par Daniel M. Berté —

Moun a bo di kiw sé:
Malpawlèz, ki alèz kon Blèz siw lafalèz
Milannèz, ki pli fò ki métrès-bétizèz
Madradjèz, ka palé pou mété malalèz
Malfentèz, ka gaté épi liméwo trèz

Moun a bo kriyéw :
Makòkòt, ka mandé zanmi prété tjilòt
Makrèl, ki ka véyé menm zafè an toutrèl
Malpalan, ka pasé de milan a kankan
Masoukwèl, ka karé an lari Akakwèl

Moun a bo méprizéw:
Madrépòl, ka baw sa konsi’y ka vini fòl
Madré, fodré péyé kiw lé ki ou pa lé
Manawa, dontokel nonm jaja madafa
Machapia, ka chayé a tout lè boug lapia

Menm si ou pa:
Madigwa’n, la pawòl pa janmen ka pran pa’n
Majorin, ka fann tèt tout kalté katjopin
Matadò, ki pa pè goumen épi bòbò
Mal-fanm, ki lè’y faché i ka vréyé bon flanm

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« Quand Patrick Chamoiseau écrivait: «Esquisser en nous la voie d’un autre imaginaire du monde…» »,

— Par Sophie Klimis, professeure ordinaire de philosophie, Université Saint-Louis-Bruxelles, pour Carta Academica —

Chaque semaine, « Le Soir » publie une chronique d’un membre de Carta Academica* sur un sujet d’actualité. Cette semaine : quand la parole du poète peut recréer le monde en le disant autrement…

A des années-lumière d’un certain narcissisme parisien et de sa surenchère dans le « glauque » et le cynisme, Patrick Chamoiseau, écrivain français martiniquais, fait œuvre profonde de salubrité publique. Son livre Frères Migrants (Seuil, 2017) devrait être inscrit au programme de toutes les écoles de la « francophonie », France y compris. Abasourdi face à la crise des migrant.e.s, comme beaucoup d’entre nous, Chamoiseau y raconte s’être senti comme « appelé » par la voix d’outre-tombe d’Édouard Glissant, cet autre immense philosophe-poète originaire de Martinique, décédé en 2011, qui fut son ami et son « maître ». « Quand un inacceptable surgissait quelque part », se souvient Chamoiseau, Glissant l’appelait pour lui dire : « on ne peut pas laisser passer cela ! »

La tentation de la désespérance

Face à la recrudescence des violences en Syrie, à ce nouveau million de réfugié.e.s

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Littératures : nouveautés du 1er mars 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Matnik an Févriyé 

— Par Daniel M. Berté —

Matnik an Févriyé
Sé mwa kouri vidé
Saint Valentin fété
Mé osi moun tonbé

Listwa Matnik matjé
Paw dé mouvman sérié
Ki fè bon moun kriyé
Ki fè manmay pléré

Févriyé 1900
Djoubakè ba’y douvan
Pou tibren plis lajan
Ek travay mwen méchan

Grèv yo fè an mawchan
Bò lizin lé pisan
Fizi lé gouvènan
Réponn manifestan

Dis mò dan an ma san
Douz blésé anlè kan
Paske lé posédan
Pa té lé ba’y dé fran

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