— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
« Le créole représente à mes yeux plus qu’un simple procédé pédagogique, mais un moyen d’opérer la réconciliation avec nous-mêmes, susciter le respect de nous-mêmes, gage du respect des autres… Ce que je défends dans ce livre, c’est, au-delà d’un vrai bilinguisme, l’unité et la solidarité nationale sans quoi il n’y a pas de vrai développement.» (Pradel Pompilus : « Manuel d’initiation à l’étude du créole », Éditions Impressions magiques, Port-au-Prince, 1983.)
La parution en 2011, en Haïti et au Canada, du livre de référence « L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions » (Berrouët-Oriol et al., Cidihca et Éditions de l’Université d’État d’Haïti), a contribué au renouvellement et à l’élargissement de la compréhension de la situation linguistique du pays. Ce livre –en lien avec la Déclaration universelle des droits linguistiques de 1996–, explicite et vulgarise un appareillage conceptuel cohérent comprenant notamment les notions clé de « politique linguistique d’État », d’« aménagement linguistique », de « droits linguistiques », de « droit à la langue maternelle », de « législation linguistique » et de « politique linguistique éducative ». La préface de ce livre a été rédigée par le linguiste québécois Jean Claude Corbeil, spécialiste reconnu à l’échelle internationale de l’aménagement linguistique et « père » de la Loi 101 au Québec, tandis que la postface est signée du juriste Joseph-G.