Catégorie : Littératures

« A son ombre » : les hontes de Claude Askolovitch

Le journaliste signe un texte déchirant et lumineux sur son épouse défunte.

— Par Raphaëlle Leyris —
« A son ombre », de Claude Askolovitch, Grasset, 320 p., 20,90 €, numérique 15 €.

Elle disait souvent : « Il n’y a rien de plus beau que deux petits vieux qui se donnent la main. » Valérie et son époux n’auront pas eu le temps de devenir ces amoureux chenus : elle est morte à 44 ans, le 24 juillet 2009. Dix ans plus tard, son veuf, Claude Askolovitch, a commencé l’écriture d’A son ombre, texte déchirant, tourmenté, qui retrace une décennie passée à vivre sans pouvoir se le pardonner. Vivre, c’est-à-dire aimer à nouveau, en s’éprenant très vite de Kathleen, puis avoir avec celle-ci deux enfants, qu’une génération sépare de la fille et du fils nés de son mariage avec Valérie.
En exergue, le journaliste (aujourd’hui à France Inter et Arte) a placé une phrase tirée de Chaos calme, de Sandro Veronesi (Grasset, 2008). Ce roman italien sur un veuf arborait, lui, cette citation de Beckett : « Je ne peux pas continuer.

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Pawol kont la kovid

— Par Daniel M. Berté —

An lavéyé Klédòw ki kovid kapoté, an kontè ka konté…

 

Yié krik ! Yié krak ! Yié mistikri ! Yié mistikra !

La kovid dòw ? NON la kovid dòw pa !

Si la kovid dòw pa, révéyé-vou pou pòté pwa

Pawol Nèg-soubarou-bwa-mitan-mwen

Péchè o kat van, bivèw de twa gòjé dlo béni…

Pawol-mwen ki ka fofilé kon ravet afolé ki wè poul pou di :

« Bonjou-bonswè san bo ni ba’y lanmen “

Yié krik ! Yié krak ! Yié mistikri ! Yié mistikra !

La kovid dòw ? NON la kovid dòw pa !

Si la kovid dòw pa, révéyé-vou pou ékouté ma pawol

Pawol-mwen sé pa an maskarad kannaval an défilé mawdi-gra

Pawmi lé Nèg-gwosiro, lé Maria’n lapo-fig, lé Mas anti-korona…

Pawol-mwen ki ka dansé kon moun dédjizé adan an toumbélé pou di :

« Bien mété lé mas a tou lé kou ! »

Yié krik ! Yié krak ! Yié mistikri ! Yié mistikra !

La kovid dòw ? NON la kovid dòw pa !

Si la kovid dòw pa, révéyé-vou ek bouché zié ek fèmen zorèy

Pou tann ek wè lakansiel pawol-mwen ka chivoché

Lé twa Lanmérik pou rivé an tjè la Pelé ki dévoré Senpiè…

Pawol-mwen ki ka brilé kon latjé pwèl moun ka tjenbé pou di :

« Tousé ek étèwnié adan koud !

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Kréyol djok, kréyol Jek

Pou la Jek (Jounen enternasional kréyol 28 oktob )

— Par Daniel M. Berté —

Lè Bondié té tifi kivédi tan pasé
Menm anman té ka di, mon fi si’w lé rivé
Fopa’w palé Kréyol, sèvi plito Fransé
Mé dan tout lakanpan’y, tout lakou, tout mawché
I té ka rété met, i té ka fofilé
Sé li ki té douvan, li té ka dirijé

A fout ! Kréyol pa té kòkòdò misié !
Kréyol rété djok, Kréyol pa ladjé !

Be-a-ba jou baré’y, yo mété’y a koté
An didan lékol-yo, yo défann-li palé
Men sé li ki té wa adan tout jé nou jwé
Woulé mab, jwé topi, soté kod, zwèl-séré
Péché kribich ek krab, trapé tout ti gibié
Planté létjèt an dlo, sé pa té an Fransé

A tonnen ! Kréyol pa té kaka-kok misié !
Kréyol rété djok, Kréyol rézisté !

Pou yo pa té toufé’y, i goumen piétapié
Manmay met grif-an-tè pou i té sa matjé
Yo ba’y an bel balan, pli douvan i vansé
Ek pititapiti adan liv i antré
Nan radio i palé ek lékol i alé
Jiskatan i pwenté a liniversité

A fout !

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Quand Djaïli Amadou Amal nous parle des femmes bafouées…

Née en 1975 à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, Djaïli Amadou Amal est une écrivaine reconnue pour ses ouvrages traitant des violences et des discriminations dont sont victimes les femmes du continent africain. En trois romans, elle s’est classée définitivement parmi les valeurs sûres de la littérature en Afrique. Figure de proue de la lutte pour les droits des femmes dans son propre pays, elle est  considérée aujourd’hui comme l’un des plus importants écrivains peuls de l’histoire. 

Les Impatientes, son dernier roman (paru aux éditions Emmanuelle Collas), inscrit sur la liste du prix Goncourt 2020, est une  fiction inspirée de faits réels, un livre polyphonique qui retrace les destins croisés de trois femmes vivant au nord du Cameroun. Polygamie, mariage précoce et forcé, violences conjugales… Voilà ce qui lie Ramla, Hindou et Safira. L’une a été forcée d’épouser un homme qu’elle n’aimait pas, la seconde se fait battre par son mari, la troisième a été obligée d’accepter que son époux prenne une autre épouse… Un roman pour briser les tabous ! Une plongée au cœur de la souffrance de ces femmes, condamnées à se soumettre aux volontés d’un père, d’un oncle, d’un mari qu’il leur faudra souvent partager avec une, ou plusieurs co-épouses…

Extraits de l’interview accordée par Djaïli Amadou Amal à TV5monde :

« L’ouvrage traite effectivement des questions de violences conjugales, et surtout dans ses aspects psychosomatiques, qui ne sont pas toujours mis en évidence.

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Littératures : nouveautés du 25 octobre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Samièl pati…

— Par Daniel M. Berté —

Samièl pati…
Alé adan dènié péyi
Pas i défann le dwa di di
Sa ou lé di lè’w anvi di

Samièl pati…
Pou an zafè karikati
Ni an nonm ki pèdi tèt-li
O pwen ki i koupé tèt-li

Samièl pati…
Kondoléyans ba lé fanmi
Ba anségnan ek tout zanmi
Ki pou lanmou olié rayi

Samièl pati…
Pròf listwa ek jéwografi
Enstriksion sivik pou aji
Tousa ki ka ouvè lespri

Samièl pati…
I té ka aprann zélèv-li
Dé jénès ki sé lavini
Défann la libèté di di

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Littératures : nouveautés du 18 octobre

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Droits linguistiques et droits citoyens en Haïti : les préparatifs d’un coup d’État anticonstitutionnel du PHTK se précisent

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La République d’Haïti connait depuis plusieurs mois une recrudescence de jours liberticides et endeuillés. Sous la houlette d’une kleptocrate confrérie néo-duvaliériste, le PHTK (Parti haïtien tèt kale), le pays s’enfonce dans la corruption, l’insécurité, le népotisme, l’impunité et les crimes d’État avec la complicité des « pays amis » regroupés au sein du Core Group (États-Unis, Canada, Brésil, Grande Bretagne, France, Espagne, Allemagne), ainsi que celle de l’OEA (Organisation des États américains), institution réputée pour la « supervision » d’élections truquées en Amérique latine. Élu frauduleusement en 2015 avec environ 590 927 voix sur les 6 millions d’électeurs en âge de voter en Haïti, Jovenel Moïse, un obscur « entrepreneur » de la filière bananes, s’est vu parachuté à la magistrature suprême de l’État par un CEP (Conseil électoral provisoire) aux ordres, une fois de plus, du Département d’État américain. Il y a lieu de rappeler que c’est ce même Département d’État américain qui était à la manœuvre lors de l’élection-sélection présidentielle désastreuse, cinq ans plus tôt, de Michel Martelly, un musicien bouffon lui aussi nostalgique de la dictature duvaliériste, adulé des secteurs les plus rétrogrades et archaïques de la société haïtienne et connu pour son mépris des femmes, publiquement revendiqué, et qui réduisait l’exercice du pouvoir au démantèlement de l’État de droit et à la promotion des prébendes des « bandits légaux ».

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Quand Dany Laferrière s’empare du mot “nègre” et prend sa défense

Peut-on encore utiliser le mot “nègre” en littérature ? Dany Laferrière répond, sans faux-fuyants, à l’épineuse question, sur France Culture.

– Par Yann Lagarde, le 8 octobre 2020 –

« Mon avis, c’est qu’Agatha Christie était là pour divertir, et elle n’aurait pas aimé que quelqu’un soit blessé par une de ses tournures de phrase » : l’ouvrage Dix petits nègres d’Agatha Christie vient d’être rebaptisé Ils étaient dix, par les héritiers de l’écrivaine. Pourtant d’autres auteurs assument l’emploi du mot. C’est le cas de Dany Laferrière, membre de l’Académie française, auteur de Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, un roman où il raconte les aventures sexuelles d’un Haïtien exilé à Montréal, et qui joue avec les stéréotypes raciaux. Paru en 1985, l’ouvrage est réédité en septembre 2020 aux Éditions Zulma.

Dany Laferrière : « Le mot “nègre”, il va dans n’importe quelle bouche, il est dans le dictionnaire, vous l’employez, vous en subissez les conséquences. Mais ce n’est pas le mot qu’il faut éliminer. Quand le livre, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer,  était sorti en 1985, il avait provoqué, et pour les mêmes raisons, un débat à travers toute l’Amérique.

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Simone Schwarz-Bart « Épouser quelqu’un hors de sa culture, ça dessille votre regard »

Je ne serais pas arrivée là si …

« Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine, l’écrivaine guadeloupéenne revient sur sa rencontre avec son mari, l’auteur André Schwarz-Bart, mort en 2006, et sur l’« alliance souterraine » de leurs deux histoires

Entretien

Écrivaine guadeloupéenne, Simone Schwarz-Bart, 82 ans, n’a de cesse de défendre la mémoire de son mari André, juif d’origine polonaise, Prix Goncourt 1959 pour , injustement conspué pour avoir voulu, toute sa vie, rapprocher les histoires et souffrances de la Shoah et celles de l’esclavage. Récit d’un amour absolu et d’une tragédie du racisme identitaire.

Le Dernier des Justes

Je ne serais pas arrivée là si…

S’il n’y avait pas eu André, mon mari, mon enchanteur, cet homme au coeur troué. Et s’il n’y avait eu mes grands-parents paternels qui m’ont donné foi en l’amour véritable, l’amour absolu, l’amour entre deux personnes qu’a priori tout sépare mais qui se comprennent et se ressentent de façon mystérieuse. Avoir vu vivre ensemble ces grands-parents splendides, elle, la petite négresse de Saint-Martin, qui ne parlait que le créole et l’anglais, ne savait ni lire ni écrire mais pouvait entrer en contact avec l’invisible, et lui, le fils de négociant en vin installé dans le port de Pointe-à-Pitre, éduqué chez les pères salésiens et amoureux des livres, m’a fait croire en la force des amours impossibles.

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Littératures : nouveautés du 11 octobre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Sèpan épi Mangous

— Par Daniel M. Berté —
La léjand toujou di pli gran lelmi Sèpan
Sé Mangous ki rayi’y ek pa sa wouè’y an zié
Poutji dan lanati nou pa ka asisté
Konba ant lé dé bèt kon’y té ka fèt avan ?
« Tan fè tan, tan kité tan »

Sèpan té ka glisé an silans dan an tras
Lè’y bité britalman dan an détou-chimen
Anlè an yich Mangous ki té ka ramennen
An zé i té vòlè apré an vié lachas
« Jou malè pa ni pran gad »

Tiboug Mangous siwpri, ladjé zé ki kasé
I koumansé babié, ensilté bètlong-la
Minasé’y, anrajé, alé di papa’y sa
Ki té dan kawtié-a, an majò danjéré
« Ladévenn pa konnèt pokosion »

Pou pa trapé piès bab, mété lavi’y an jé
Sèpan pran Ti-Mangous ek kon an agoulou
Gadé’y an mitan zié, ek valé’y an sel kou
Ti-Mangous disparèt, i pa ka’y rapoté
« Yo pa ka bokanté pawol pou kou »

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Le site Montray Kréyol met à l’honneur la littérature créolophone

Parce que le sujet est important, que trop souvent nous ignorons les ressources offertes par la littérature de nos propres pays, je me permets de retranscrire ici les publications du site Montray Kréyol, qui présente chaque jour un écrivain différent. Parfois deux. Pour découvrir d’autres de leurs œuvres, et les couvertures des livres qu’ils ont publiés, rendez-vous sur ce site. J’ajoute pour chaque autrice ou chaque auteur une courte notice biographique, trouvée sur le Net, et des liens vers d’autres sites qui les présentent, quand cela est possible. Une récapitulation qui ira du 1° au 9 octobre ; n’oublions pas de consulter le site Montray Kréyol jusqu’à la fin de ce mois, qui est mois du créole dans le monde. Les deux illustrations utilisées sont également extraites de ce site. (Janine Bailly)

Présentation de Montray Kréyol : « En ce mois d’octobre dédié un peu partout à travers le monde à la langue créole, et pas seulement dans les pays créolophones, nous présenterons chaque jour un écrivain ou un créoliste.

C’est que la littérature créolophone existe même si elle est largement ignorée par les médias et par l’institution scolaire.

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Le prix Nobel de littérature attribué à la poétesse américaine Louise Glück

Louise Elisabeth Glück, née le 22 avril 1943 à New York, est une poétesse américaine. Elle est lauréate du prix Nobel de littérature en 2020.

Elle a été désignée Poet Laureate Consultant in Poetry to the bibliothèque du Congrès en 2003. Glück s’est clairement revendiquée des poètes objectivistes parmi lesquels figurent Louis Zukofsky, Charles Reznikoff, George Oppen et Carl Rakosi.

Biographie
Louise Glück est née à New York d’une famille juive hongroise3. Elle passa son enfance à Long Island. Elle est diplômée en 1961 de la George W. Hewlett High School, à Hewlett (New York). Elle a ensuite suivi les cours du Sarah Lawrence College puis de l’université Columbia. Cependant, elle n’est diplômée ni de l’un ni de l’autre.

Elle réside à Cambridge (Massachusetts), et était précédemment Senior Lecturer in English au Williams College à Williamstown, MA. En 2020, elle enseigne toujours à l’université Yale, où elle est Rosencranz Writer in Residence4, après avoir participé au Creative Writing Program de l’université de Boston.

Glück a remporté le prix Pulitzer de poésie en 1993 pour son recueil The Wild Iris. Elle est aussi récipiendaire du National Book Critics Circle Award (The Triumph of Achilles) ainsi que du prix de l’Academy of American Poets dont elle est membre.

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Dominique de Villepin : « N’entre pas ici, Arthur Rimbaud »

— Par Dominique de Villepin Ancien premier ministre (2005-2007) —

Faire entrer Arthur Rimbaud et Paul Verlaine au Panthéon serait trahir ces esprits rebelles et, sous prétexte d’honorer un couple, réduire leur œuvre respective à leur passion amoureuse, s’insurge, dans une tribune au « Monde », l’ancien premier ministre.

Tribune. 

Lancée il y a peu, une pétition suggérant de transférer les dépouilles d’Arthur Rimbaud et de Paul Verlaine au Panthéon a engendré une de ces polémiques dont la France, pays éminemment littéraire, a le secret. Pour assurer le battage, les auteurs ont motivé leur supplique, présentant les deux poètes comme « les Oscar Wilde français » : le but affiché n’est pas tant de célébrer deux génies de la littérature que d’installer dans le mausolée un couple érigé au rang d’icône.

Ainsi, deux vies, deux œuvres aussi protéiformes seraient réduites à une passion amoureuse. Cette essentialisation, qui paraît reléguer la poésie au rang d’accessoire, est en soi si caricaturale qu’elle n’appelle d’autre commentaire qu’un immense éclat de rire. Elle est aussi absurde que les protestations des ligues de vertu.

Il s’est cependant trouvé, pour soutenir cette pétition, plus de cinq mille signataires dont la qualité et l’autorité obligent à la considérer non pour ce qu’elle dit, mais pour ce qu’elle est : un symptôme de la crise d’identité que traverse la France.

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Littératures: nouveautés du 4 octobre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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« Impossible », le roman philosophique d’Erri De Luca

— par Laurence Houot —

« Un concentré serré, façon expresso italien, de tout ce qui nourrit la vie et l’œuvre du romancier italien depuis ses débuts. » 

L’auteur : 

Erri De Luca, né en 1950 à Naples, est un écrivain, journaliste engagé, poète et traducteur italien contemporain. Il a obtenu en 2002 le prix Fémina étranger pour son livre Montedidio, le Prix européen de littérature en 2013, le Prix Ulysse pour l’ensemble de son œuvre. Il vit à la campagne, près de Rome. Il est aujourd’hui l’un des écrivains italiens les plus lus dans le monde.

Le roman :

Impossible  paru le 20 août aux éditions Gallimard, dans la rentrée littéraire, c’est la quintessence de ce qui anime son œuvre et sa vie depuis ses débuts. Dans son précédent ouvrage, Le tour de l’oie, un dialogue avec le fils qu’il n’a jamais eu, le romancier Italien de soixante-dix ans entamait déjà une forme d’introspection, un état des lieux d’une existence riche et singulière.

Avec Impossible, Erri De Luca dessine un personnage qui compte avec lui-même de nombreux points communs.

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Six nouveautés Carïbéditions

Ces nouveautés sont les suivantes :
– une republication de Simone et André Schwarz-Bart datant de près de trente ans dans notre collection essai (Hommage à la Femme Noire),
– une republication de Gisèle Pineau dans notre collection jeunesse (L’Odyssée d’Alizée),
– un inédit de Fréderic Pichon dans notre collection jeunesse (Renversée, son neuvième roman jeunesse !),
– une republication de Raphaël Confiant dans notre collection poche-roman (La Savanne de la Pétrification),
– une republication de Raphaël Confiant dans notre collection poche-polar (Bal masqué à Békéland) et
– un inédit de Michel Vigneron dans notre collection poche-polar (Qu’ils crèvent ! dont l’histoire se passe en Guyane).

– Titre : Hommage à la Femme Noire. Héroïnes de l’esclavage.
– Collection : Hommage à la Femme Noire.
– Format : 160 x 225 
– Auteurs : Simone et André Schwarz-Bart
– Editeur : Caraïbéditions
– Date de sortie en librairie : 15 juin 2020
– ISBN : 9782373110678
– Prix TTC France métropole : 13 €
– Public : Tout public
– Résumé : Simone et André Schwarz-Bart ont publié, il y a plus de trente ans, une encyclopédie en six volumes intitulée HOMMAGE A LA FEMME NOIRE mettant à l’honneur les femmes noires les plus célèbres à travers les siècles et les continents qui ont lutté pour leur liberté et leur indépendance.

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« Du Morne-des-Esses au Djebel », un roman de Raphaël Confiant

La guerre d’Algérie, aujourd’hui lointaine, a laissé des traces dans l’imaginaire antillais, largement occultées aujourd’hui par l’immense figure de Frantz Fanon. Ce dernier, en effet, a eu une trajectoire de vie fulgurante marquée à la fois pas un engagement aux côtés des Algériens qui réclamaient leur liberté et par des livres tels que Les damnés de la terre (1961) qui ont rayonné à travers le monde entier. De la Palestine au Québec, des ghettos noirs américains aux Républicains irlandais ou aux Tamouls du Sri-Lanka, la parole fanonienne a ensemencé durablement nombre de luttes pour la dignité.
        Cependant, tous les Antillais qui ont eu affaire à la guerre d’Algérie n’étaient pas des Fanon, loin de là ! Des milliers d’appelés et de soldats de métier originaires de la Martinique et de la Guadeloupe ont participé à cette véritable tragédie qui a duré huit ans (1954-62) et fait plus d’un million de morts, tous camps confondus. Du Morne-des-Esses au Djebel retrace le parcours de trois d’entre eux, parcours emblématique s’il en est puisque marqué par des positionnements et des destins différents, voire diamétralement opposés.

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Septembre, mois du 150ème Anniversaire de l’Insurrection du Sud à la Martinique.

Une lecture théâtralisée est organisée par l’Association Féministe Martiniquaise « Culture Égalité », ce mercredi 30 septembre 2020, de 18:30 à 20:30, à la Maison pour toutes et tous de Tivoli

La lecture est celle de « 1870, FEMMES AU CONSEIL DE GUERRE », une pièce d’Huguette Bellemare et Hervé Deluge, d’après les travaux de l’historien Gilbert Pago.

Le site « Cases Rebelles » parle de la place des Femmes dans les procès qui ont suivi les événements ; extraits.

Un conseil de guerre : 

L’instruction judiciaire aura lieu alors que le Sud est en état de siège, sous l’entière responsabilité des forces armées coloniales : c’est donc un conseil de guerre « réuni pour juger les accusés compromis dans l’insurrection du Sud ». Aux lendemains de l’insurrection, la bourgeoisie blanche réactionnaire avait réclamé des mesures expéditives et une répression terrible qui devrait « une fois pour toutes, mater toutes velléités de résistance ». 

La place des Femmes : 

Quant aux femmes , elles se signalèrent par leur ardeur, ce qui fit dire au gouverneur  qu’elles « se sont montrées dans la lutte plus cruelle que les hommes ».

Les pressions de l’accusation ont commencé dès les interrogatoires lors des arrestations.

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Littératures : nouveautés du 27 septembre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Hommage à la « Mulâtresse Solitude »

La Mairie de Paris salue la mémoire de la « Mulâtresse Solitude », figure guadeloupéenne de la résistance des esclaves noirs.

Un hommage parisien, d’après le site ActuParis et Le Monde

Samedi 26 septembre 2020, Anne Hidalgo, maire de Paris, et l’acteur Jacques Martial, son adjoint chargé des Outre-mer, inaugureront le « Jardin de la Mulâtresse Solitude » (aux pelouses Nord de la place du Général Catroux, dans le 17e arrondissement).

Il s’agit, pour Paris, de rendre un hommage public à cette héroïne de l’histoire, comme l’ont fait précédemment Les Abymes, en Guadeloupe, où l’on recense une rue de la Mulâtresse Solitude, une école du même nom, et une statue de l’héroïne. Anne Hidalgo ne s’en tiendra pas là : selon le site LCI, la ville prévoit d’ériger aussi, dans le futur une statue à l’effigie de Solitude, presque à la place d’une autre fondue sous l’occupation nazie, celle du général Dumas, premier général français ayant des origines afro-antillaises, et père de l’écrivain Alexandre Dumas. Une décision hautement symbolique : « Ce sera la première statue de femme noire à Paris », se félicite l’acteur guadeloupéen Jacques Martial, nouvel adjoint chargé des Outre-mer.

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Péyi mélé… Matnik mélé…

— Par Daniel M. Berté —
An karavel YO débatjé
Gran prédatè YO vin pozé
Mérendjen YO asasiné
Latè Péyi YO otjipé
Péyi violé… Matnik mélé…

Pou konmès-YO té pé vansé
Nèg Lafrik YO alé chayé
Ek laswè-Nèg sèvi fimié
An kann Péyi YO espwaté
Péyi pijé… Matnik mélé…

Siw Manman, lanmen jen lévé
Anlè Latè, lanmen YO lévé
Manman Latè YO agrésé
Latè Péyi YO klòwdékoné
Péyi kontaminé… Matnik mélé…

Lè yich lévé manifesté
Manmblo soubawou atatjé
Tanbou Péyi dérespèkté
Manmay Péyi krazé-gazé
Péyi dominé… Matnik mélé…

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« Lang kreyòl gen yon sèl ras, li rele libète »

19e édition du «Mois du créole à Montréal» du 3 au 30 octobre 2020

Montréal, Québec, le 27 aout 2020 – Le KEPKAA est fier d’annoncer que la très populaire chanteuse SENAYA, décrite par les critiques et ses fans comme «une bête de scène à la voix chaude, mélodieuse et authentique», a accepté d’être la porte-parole de la 19e édition du «Mois du créole à Montréal» qui se tiendra du 3 au 30 octobre 2020 sous le thème : «Lang kreyòl gen yon sèl ras, li rele libète / Le créole n’a qu’une race, c’est la liberté».

Montréalaise d’origine sénégalo-guadeloupéenne, SENAYA est aussi auteure, compositrice-interprète et productrice. Là où il y a du groove et de l’énergie, il y a SENAYA. Sa musique, baptisée «SOÛLKREÔL», part du blues aux rythmes de l’Afrique et des Caraïbes en passant par le jazz, le soul, le funk, le folk et le negro spiritual.

Le «Mois du créole» a déclaré SENAYA «est un grand évènement multiculturel et multidisciplinaire du répertoire culturel mondial, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’accepte le rôle de porte-parole».

Pour bien situer cette grande fête, il convient de rappeler que le «Mois du créole» est un évènement qui a pris naissance à Montréal sous la bannière de KEPKAA le 5 octobre 2002.

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Un roman graphique, simplement intitulé « Fanon »

Rentrée littéraire « Monde Afrique » : des fictions de Sindiwe Magona, Gauz ou Saber Mansouri, un roman graphique sur Frantz Fanon, une pièce de théâtre d’Éva Doumbia… 

Le Monde, 18 septembre 2020, la sélection

La bande dessinée Fanon fait partie de la sélection du « Monde Afrique ». On la trouve aux côtés de l’écrivain ivoirien Gauz, qui avec son roman Black Manoo nous entraîne dans une plongée sidérante au cœur de Belleville, dans cette France « paria, celle des Bougnats d’hier et des migrants d’aujourd’hui ». Ou encore en compagnie d’Alain Mabanckou, qui avec Rumeurs d’Amérique « revient sur sa perception des questions raciales… pour mieux dire sa volonté de s’affranchir de la couleur. »

Frédéric Ciriez et Romain Lamy publient en septembre la bande dessinée « Fanon » 

Frédéric Ciriez, né à Paimpol en 1971, est écrivain. Après des études de lettres et de linguistique, il enseigne, mène des activités éditoriales et critiques sur le Web, et collabore au cinéma. Il publie ses fictions aux éditions Verticales.

Romain Lamy est né à Grenoble en 1982.

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