Catégorie : Arts de la scène

Candide, qu’allons-nous devenir ?

— Par Michèle Bigot —
D’après Voltaire, M.E.S. Alexis Armengol
Festival d’Avignon off 2017, La manufacture, 6>26/07

Le conte philosophique se prête à merveille à l’adaptation théâtrale. Sa brièveté (encore que celle de Candide soit toute relative !), son art du récit, avec ses rebondissements, ses types humains, sa causticité et sa force satirique font merveille, surtout quand il s’agit d’une adaptation ingénieuse et audacieuse. On peut faire confiance à Alexis Armengol pour les trouvailles, les astuces de mise en scène, le sens du rythme et de la musique. Tous les ingrédients du langage dramatique sont convoqués pour faire la fête. Dans le texte de Candide, il sait couper les longueurs, mettre en valeur les épisodes cruciaux, dramatiques ou burlesques. On n’a pas peur de lire le texte quand il faut, de résumer, de sauter allègrement des chapitres. Rien n’est plus voltairien que cette irrévérence heureuse.
Avec trois fois rien : la scénographie se résume à une table des sièges, une poubelle qui fera office d’océan quand il faut y plonger. Ainsi transposé pour la scène, le texte est plein d’allégresse et de nervosité.

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Quand j’étais petit je voterai

— Par Michèle Bigot —
Texte de Boris Le Roy, M.E.S. Emilie Capliez
Que nous réserve cette création de la Comédie de Saint-Etienne ? Et que nous réserve ce chamboulement des temporalités annoncé par le titre ? Assurément on est dans une esthétique du déplacement, du pas de côté. Et c’est raison quand il s’agit d’aborder au théâtre des questions aussi lourdes que l’exercice de la démocratie et l’apprentissage de la citoyenneté. Alors le décalage comique est de mise. Voter, un exercice qui soulève les passions quand il ne génère pas l’indifférence !
Et les ados, comment ils voient les choses ? Ils n’ont pas l’âge de voter dans les élections nationales, mais l’élection d’un délégué de classe peut s’avérer un pur exercice électoral : se présenter comme candidat, faire campagne, argumenter, développer un programme, tout cela c’est déjà la vie politique, celle d’un citoyen, quand bien même on n’en comprend pas tous les enjeux. Le pari est réussi. Il est de l’ordre de la métaphore généralisée : c’est drôle et c’est parfaitement pertinent. Deux acteurs de belle envergure soutiennent la gageure. Lui, surnommé Anar, interprété avec drôlerie et finesse par Simon Pineau, elle, surnommée Lune, jouée avec une malicieuse ingénuité par Elsa Verdon.

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Avignon 2017 (1) « Adieu Monsieur Haffmann », « Das Leben des Herrn de Moliere »

— Par Selim Lander —

Adieu Monsieur Haffmann de Jean-Philippe Daguerre

On ne saurait rêver de mieux découvrir cette nouvelle édition du festival d’Avignon que par la pièce de Jean-Philippe Daguerre, véritable bijou de théâtre. Et c’est  le cas de le dire puisque Adieu Monsieur Haffmann se déroule dans une bijouterie, plus précisément tantôt dans l’appartement des propriétaires, au-dessus, tantôt à la cave, au-dessous. L’argument peut paraître quelque peu scabreux. Pendant la deuxième guerre mondiale, un bijoutier juif, Joseph Haffmann, échange les rôles avec son employé, Pierre Vigneau. L’entreprise apparaîtra ainsi officiellement aryanisée tandis que son propriétaire se cachera à la cave. L’employé, cependant, pose une condition : comme, atteint de stérilité, il est dans l’incapacité de donner à sa femme l’enfant qu’elle désire, il demande à son ex-patron, déjà père de deux enfants (réfugiés en Suisse avec leur mère) de mettre sa femme enceinte !

On imagine aisément ce que certains amuseurs professionnels feraient d’un sujet pareil. La pièce de J.-Ph. Daguerre est tout le contraire : aucune vulgarité, des sentiments pleins de pudeur et de délicatesse, ce qui n’empêche pas aux douleurs de s’exprimer.

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« Quartier de femmes » : une pièce de théâtre sous haute surveillance !

17 & 18 juillet 2017  19 h Centre Culturel Aliker à FdF

— Par Aïnos —

Où étiez-vous ce mardi 4 juillet 2017 ? Vous ne vous en souvenez plus ?
Eh bien, je ne risque pas d’oublier, parce que moi j’ai passé une soirée mémorable. Pour la première fois de ma vie, j’ai foulé le sol de la petite salle de spectacle du Centre culturel Gérard Nouvet de Coridon, un quartier de Fort-de-France. Petite mais tellement chaleureuse.
Aux aurores, j’ai reçu le message d’une amie, appelons-la Denise. Mais en fait elle interprétera le rôle de Mauricette dans la pièce.
Elle m’a invitée à l’avant-première d’une pièce de théâtre, écrite et mise en scène par José Alpha. Pour ceux qui ne connaissent pas ce monsieur, sachez qu’il est né à Fort-de-France, qu’il est comédien, dramaturge, metteur en scène, directeur d’acteurs et formateur.

Lire aussi : Au Festival de Fort-de-France : « Quartier de femmes sous haute surveillance » par Janine Bailly

19 H 30. Le public invité à l’avant-première s’est installé sur les quelques chaises mises à sa disposition et attend, le cœur haletant.

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Et dans le trou de mon cœur, le monde entier

— Par Michèle Bigot —
De Stanislas Cotton
M.E.S. Bruno Bonjean
Festival d’Avignon Off, 11 Gilgamesh Belleville 6=>28/07 2017
Le dispositif scénique annonce la couleur : trois échafaudages imbriqués, ils forment passerelle, plateau, support d’acrobaties. Quand on entre, sept jeunes comédiens (trois garçons, quatre filles) tournent déjà autour du plateau. Le sol est jonché de morceaux d’étoffe, des débris, des morceaux d’écorce, allez savoir ! quelques fripes sont accrochées aux barres du praticable. Les acteurs se préparent, ils s’échauffent, s’étirent. La musique monte en puissance, l’échauffement s’organise en chorégraphie. Une logique chorale se met en place. Des corps jeunes, nerveux et souples. Impatients d’en découdre.
Surgit alors la parole : c’est timide, au début, c’est un dialogue qui s’instaure en front de scène entre deux filles, Dorothy et Minou. Elles sont devant une décharge : Dorothy rêve de balancer le « pater »  et la « « mater dans la fosse à ordures. Délire d’ado. Et puis elle a envie d’un burger. Son plan, c’est d’entraîner Minou au BurgerPalace. Mais voilà, Minou elle n’en veut plus des burgers. Elle a mal au ventre. Elle s’est fait violer par un copain qui puait le burger, alors elle, le burger…
Le ton est donné : c’est la balade de trois couples de gamins qui se cherchent, se provoquent, rêvent et tirent à boulet rouge sur une société qui leur réserve la guerre, la précarité, l’ennui et/ou la violence.

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Tout entière. Vivian Maier, qui êtes-vous ?

— Par Michèle Bigot —

Création 2016 Le Préau CDN Normandie-Vire
Commande d’écriture et de mise en scène Guillaume Poix,
Interprété par Aurélie Edeline
Festival d’Avignon, 11. Gilgamesh Belleville, 6>28/07 2017

Étrange femme que cette Vivian Maier ! Quelque peu inquiétante, une héroïne digne de Leïla Slimani. Mais magnifique, aussi : photographe de rue qui ne développe jamais ses clichés, collectionneuse compulsive, un « grand œil » comme d’autres sont de « grandes oreilles », et gouvernante à ses heures pour gagner son pain. Témoin de son temps, elle photographie avec son Rolleiflex de manière systématique, fixant sur sa pellicule le spectacle de la rue dans les métropoles américaines des années cinquante. 150 000 clichés jamais tirés et qu’on retrouvera dans des caisses en 2007. Que du noir et blanc, à l’image de sa vie, dont on sait peu de choses. Une femme qui s’efface derrière le gigantesque édifice des photos qu’elle-même n’a jamais vues, c’est un prodige et un formidable mystère !
Il y a de quoi mener une enquête. Vivian, on ne la connaît qu’à travers ses enregistrements, ses autoportraits, ses films super 8 et les milliers d’objets et de coupures de journaux qu’elle a collectionnés.

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J’ai bien fait ?

—Par Michèle Bigot —

Texte et M.E.S. Pauline Salles
Festival d’Avignon Off, 11. Gilgamesh Belleville, du 6 au 28/07/2017

Question sur une question : conviendra-t-il de supprimer au titre son point d’interrogation ? Comme si deux questions valaient une affirmation. A moins qu’elles ne renforcent l’interrogation, qu’elles ne laissent libre cours à la perplexité, comme le soutient la forme théâtrale !
Perplexe, l’auteur, face à la montée des périls : p(c)crise de conscience d’une femme, faillite de la démocratie, bide de l’éducation, fiasco dans l’accueil des migrants, débâcle dans la création artistique, malaise dans la famille, marasme dans le couple, ça fait beaucoup pour une seule femme, même avec un profil le mère courage et de hussard (on ne connaît pas de féminin à « hussard » !) de la république. Voici venir le temps du chamboule-tout. Et du jeu de « qui perd gagne » encore appelé « perdant-perdant ». On est loin des euphories électorales !
C’est l’histoire de Valentine, une femme en convulsion : elle a la quarantaine, elle débarque, hagarde, chez Paul, son frère avec qui elle est plutôt en froid. Elle a le sentiment d’avoir fait une grosse bêtise, mais ça la rend euphorique, électrique.

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Légende de la forêt de Bwa Kannon

— Par Annick Justin-Joseph —

En ouverture du spectacle… et parce que la cour ne dort pas… une relance à la parole dite : parole à vivre en l’intime précision du jeu des corps et des rythmes… Le saxo de John Mathieu Antoine, prenant le relais du yééééééééééé krik, impose une exceptionnelle qualité d’écoute… laquelle se maintient tout au long de la soirée en la complicité de Léandre SERRALINE (Ti bwa, chant lead), Daniel VALLEJO et Maurice JUSTAND (Tanbou bèlè, percussions et chant), Hugh CHARLEC (guitare, chant lead).

Les danseurs quant à eux intègrent un espace scénographié par René LOUISE et dont Hervé BEUZE signe la réalisation technique : en toile de fond, bousculant toute tentation d‘inertie, et comme une invite à accueillir la vie dans ses résonances tant matérielles que spirituelles, l’épure minimale d’un cercle que circonscrit un carré.

L’énergie de l’eau, puissance cataclystique, mais aussi moteur de purification dans sa dimension symbolique, d’entrée de jeu charrie tout sur son passage. La vie dont nous savons qu’elle bouge en permanence, tente ainsi de formuler à travers ses manifestations parfois cruelles, la nécessité pour nous autres de rompre avec l’égoïsme, l’ignorance, l’avidité… autant de poisons qui polluent les cœurs… !

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Au Festival de Fort-de-France : « Quartier de femmes sous haute surveillance »

— par Janine Bailly —

Une cellule du dépôt du tribunal, en Martinique. Trois femmes qui attendent, d’être jugées ou auditionnées par un juge. On les a pour cela extraites de leur prison, et selon la loi, on peut les retenir là jusqu’à vingt heures d’affilée. Sur la scène, deux simples bancs dos à dos, unique point d’ancrage de la scénographie, et qui symbolisent l’attente autant qu’ils figurent le lieu. Nul besoin d’aucun autre artifice, le décor est planté, et les premières répliques ne laisseront aucun doute, ces femmes sont bien appelées à rendre compte devant la justice des hommes. Le ton est d’emblée empreint d’une agressivité qui cache la souffrance intime, les voix font dans la démesure, et la tension inhérente à ce genre d’endroit n’en est que plus palpable. Déjà l’on pressent que l’issue pourrait bien se trouver dans un inévitable débordement de violence.

Ainsi commence Quartier de femmes sous haute surveillance, la pièce conçue et mise en scène, pour le Festival de Fort-de-France 2017, par Jean-José Alpha — assisté de Yva Gaubron — qui a trouvé son sujet en 2004, dans la session de la Cour d’Assises, où il a exercé ce rôle de juré auquel tout citoyen peut un jour être appelé.

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À lire, à entendre, « La jupe de la rue Gît-le Cœur », et « Frantz »

— par Janine Bailly —

Connaissez-vous l’Œuf, au 19 de la rue Garnier Pagès à Fort-de-France ? Il y là, tapi entre ses semblables, un vieil immeuble traditionnel qui dormait au cœur de la ville, laissant un fier bananier s’épanouir dans sa petite cour intérieure, laissant tristement s’empoussiérer murs et escaliers, et faisant sous le soleil et la pluie le dos rond. Mais un jour, une association décida de le louer, pour en faire une maison d’artistes. Alors, il se réveilla, rouvrit sur la rue passante ses hautes portes, son balcon et ses volets de bois. Il se fit œuf, œuf où germent non de jaunes poussins, mais des idées, des œuvres, des créations et élucubrations diverses, enfantées par des artistes de tout poil. Ici, chacun est bienvenu, acteur dynamique autant que simple « regardeur » à l’œil toujours en éveil. Ici l’on peut voir, tout ce qui décore le lieu, tout ce qui s’expose, et qui parfois s’offre à la vente. Ici fleurissent sur les murs, sur les marches, sur sols et plafonds, toutes les couleurs de l’arc en ciel. Ici, enfin, l’on peut se rencontrer, on peut entendre.

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Nuages, merveilleux nuages !

— Par Olivier Py —

C’est parce que l’oeuvre d’art n’est ni tangible, ni matérielle, ni vérifiable, ni réaliste, ni exacte, ni véridique, ni avérée, ni certifiée, ni rationnelle, qu’elle dit la vérité. Car les preuves épuisent la vérité, la réalité défigure le réel, le sens n’est rien d’autre qu’un espoir. Les oeuvres d’art disent la vérité et quand nous avons soif de vérité, quand il nous semble que toutes les perspectives politiques sont devenues trop outrageusement réalistes pour être honnêtes, les oeuvres d’art deviennent la seule vérité qui ne nous accable pas.

Il est vrai que seules les vérités vérifiées ont valeur de vérités véritables. Vérifiées, qu’est-ce que cela veut dire ? Que nous avons fait un chemin, souvent aride, pour nous réunir dans un espoir commun. Les vérités vérifiées ne le sont pas avec des chiffres mais par un écho indicible en nous, un espoir partagé. Mais il ne suffit pas d’être le plus grand nombre pour rétablir la vérité, contrairement à ce que disent les populistes, les démagogues et les marchands. Loin de là, cette réunion, cette soif de vérité ne peut être véritable qu’en étant fièrement minoritaire.

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Lectures : « La Jupe de la rue Git-le-cœur » de J.-D. Desrivières ; « Frantz » de M. Herland 

Vendredi 30 juin, 20 heures – à L’Œuf-Maison d’artistes, rue Garnier Pagès, Fort-de-France

Jean-Durosier Desrivières revisite « l’audience »

Jean-Durosier Desrivières est connu comme poète, avec deux recueils publiés chez Caractères (2). Il est également l’auteur, pour le théâtre, de deux pièces brèves (3). La jupe de la rue Gît-le-Cœur met en scène deux personnages, « l’écrivain » et « l’audienceur », sans qu’il y ait pour autant dialogue, la dérive verbale du premier – qui accompagne sa dérive pédestre au quartier latin, en quête des bureaux de l’éditeur auquel il entend proposer un manuscrit – nourrissant les propos de l’audienceur, une figure de la société haïtienne, pas tout-à-fait un conteur, plutôt un affabulateur qui brode à loisir sur des faits réels.

Le monologue de l’écrivain s’alimente à plusieurs sources, parmi lesquelles la topographie du quartier latin, bien sûr, mais encore les passants et surtout les passantes dont il remarque qu’elles sont toutes, ou presque, en ce printemps, vêtues des mêmes pantalons blancs (« Trop de pantalons blancs, me suis-je dit. Et trop de mauvaise fesses dans ces pantalons blancs.

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Festival Art et Musique

1er & 2 juillet 2017 au Diamant

Les 1 & 2 juillet 2017, le Diamant en Martinique devient un festival musical et une galerie d’art en plein air. Le tout premier événement de ce genre en Martinique. Entrée gratuite les 1 & 2 juillet
Le vendredi 30 juin, « private party » de 19h30 à 21h30 suivi de la soirée « Silence on danse »

La scène musicale pendant 2 jours avec :
Alfred Varasse, Tambou-tche / Supa Maya / Muryel / Vio / Dave / Eddy Borderan / Terry Fox / Marika / Phil / Chanto / Djeelay / Sara Carter / Lima et Panik J / Boogie Flaha NegBeni / Rénel / Indeez West / Eric Ildefonse /Alfred Varasse, Ladja O jazz / Jean Jean Roosevelt / Rony Théophile / Pom Kanel et ses 35 artistes / et pour la 1ère fois en Martinique, Silence Event présente « Silence on danse » avec 3 DJ qui mixent en même temps devant le public muni d’un casque. *
*La liste d’artiste peut être modifiée en fonction des disponibilités

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JazZ à la PoiNTe : Grégory Privat

Samedi 24 juin 2017 à 20h

Né en Martinique au mois de décembre 1984, Grégory Privat est le fils du pianiste José Privat, connu pour sa participation au groupe antillais Malavoi. Attiré par le piano, il suit des cours particuliers dès l’âge de six ans et consacre dix années à un apprentissage classique avant de se tourner vers le jazz et les techniques d’improvisation. Étudiant en école d’ingénieur à Toulouse, il s’échappe le soir pour jouer en petite formation dans les clubs de la ville.

C’est ensuite à Paris que Grégory Privat, diplôme en poche, continue d’assouvir sa passion pour la scène. Avec le groupe TrioKa, il explore pendant une année les liens entre le jazz et la musique caribéenne à base de ka, instrument de percussion traditionnel. Durant cette période, à la fin des années 2000, le pianiste croise le chemin d’autres musiciens tels Jacques Schwarz-Bart, Stéphane Belmondo, Guillaume Perret ou Sonny Troupé.

Désireux de se positionner, Grégory Privat s’inscrit à des compétitions de piano, ce qui lui vaut d’obtenir deux places de demi-finaliste au concours du Festival de jazz de Montreux, en 2008, puis au Concours Martial Solal, en 2010.

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« Macbeth » de Shakespeare dans un dialogue entre français et créole : époustouflant

— Par Alvina Ruprecht —

Devenu au fil des années un des hauts lieux du théâtre professionnel anglophone à Montréal, le Centre Ségal – autrefois le Centre Saiyde Bronfman – situé près de l’Université de Montréal, reçoit désormais des spectacles en français.

En effet, depuis 2007, lorsque le Centre a transformé sa galerie d’art en deuxième salle de théâtre, il continue sa programmation anglaise dans la grande salle, alors que le nouvel espace, plus petit celui-là, est désormais ouvert aux troupes de toutes origines. La nouvelle vocation multilingue du Centre Ségal offre des possibilités inouïes pour des troupes et des acteurs, souvent marginalisés par les structures institutionnelles de la scène québécoise.

La metteuse en scène Stacey Christodoulou, directrice artistique et fondatrice de la compagnie montréalaise The Other Theatre (l’Autre théâtre) qui réalise des spectacles en anglais et en français, a déjà monté, entre autres, des œuvres d’Arrabal, de Heiner Muller, de Peter Handke, de R.W. Fassbinder et de Sarah Kane. Elle est aussi à l’origine d’une création collective intitulée Human Collision/Atomic Reaction présentée au Festival de théâtre des Amériques en 1999.

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Sympathique hommage de la Martinique à Josy Michalon

Par Selim Lander

Josy Michalon est présentée à juste titre comme une figure historique de la danse martiniquaise. Elle a enseigné en effet pendant plusieurs décennies la danse traditionnelle au SERMAC. Elle est surtout celle qui l’a affranchie « du carré et du cercle », l’a adaptée au plateau rectangulaire des salles de spectacle avec les entrées et sorties sur les côtés, l’utilisation de la diagonale et des plans successifs depuis l’avant-scène jusqu’au fond de scène.  Tout cela sans trahir la gestuelle traditionnelle, même si elle ne s’interdit pas à l’occasion – et cette soirée en était une – d’introduire des éléments de modernité dans ses chorégraphies.

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Festival Culturel de la Ville de Fort-de-France 2017 : quelques éléments de programme

Le Festival Culturel de Fort-de-France est le plus important festival de la ville-capitale. Il se déroule chaque année au mois de juillet. Durant la manifestation, les rues de la ville sont animées par divers spectacles : concerts de musique, spectacles de danse, défilés, expositions, etc. Les animations se déroulent au Boulevard Général de Gaulle, à l’Avenue de la Liberté et sur le bord de mer. Ce festival est une bonne opportunité pour les touristes qui veulent découvrir la culture de la ville et s’imprégner de son ambiance festive.

Voir le programme ci-après

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Les prix 2017 des critiques de danse, de musique et de théâtre

La 55ème édition du prix des journalistes spécialisés dans les arts de la scène s’est tenue ce lundi matin 19 Juin, dans le foyer du Théâtre National de la danse-Chaillot.
Depuis maintenant 55ans, l’association professionnelle de la critique de théâtre, de musique et de danse distingue, les spectacles qui ont marqué la saison. Cette année, Louis Langrée, Julien Gosselin, Sharon Eyal et Gay Behar ont reçu, ce lundi, 19 juin, les prix les plus prestigieux respectivement dans les catégories théâtre, musique et danse.
Cette cérémonie a été l’occasion de saluer la vitalité des arts de la scène, leurs unions dans des créations interdisciplinaires.
Parce que les arts de la scène dépendent de leurs soutiens financiers, certains lauréats, comme le metteur en scène David Geselson ou le directeur du ballet du Capitole de Toulouse, Kader Belarbi ont tenu à le rappeler. Cette vitalité et cette diversité sont intimement liées à l’État et aux collectivités locales. Ainsi qu’à la société qui souvent nourrit le spectacle dans toutes ses formes.

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Le Palmarès:

En Théâtre,

Grand Prix (meilleur spectacle théâtral de l’année): 2666, de Roberto Bolaño, mis en scène par Julien Gosselin (Festival d’Avignon – Odéon, Théâtre National de Bretagne – Ateliers Berthier)

Prix Georges-Lerminier (meilleur spectacle théâtral créé en province) : Les Bas fonds, de Maxime Gorki, mis en scène par Éric Lacascade (Théâtre National de Bretagne – Les Gémaux)

Meilleure création d’une pièce en langue française : Doreen d’après Lettres à D.,

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Légende de la forêt de Bwa Kannon

Jeudi 22 juin 2017 20h Tropiques-Atrium

Conte chorégraphique dansé de Josy Michalon

« Le Bwa Kannon ou Bwa Twonpèt est un arbre sacré selon les anciens. Ses feuilles palmées blanches au-dessous se retournent pour signaler de graves intempéries. À Noël, les enfants utilisaient les branches creuses pour faire des canons ».
Aujourd’hui, les vraies valeurs sont rejetées, l’évolution de l’homme s’évalue à la quantité d’ordures produites. La pollution atmosphérique tue chaque année des millions d’êtres humains. Cette course effrénée au matérialisme entraîne la destruction quotidienne de l’environnement, la disparition de la paix, de l’harmonie et de l’amour. « La Terre hurle de douleur ! »
Haine, violence, intolérance, discrimination sociale et raciale, gaspillage, avarice, méchanceté, égocentrisme permettent aux uns d’errer dans une totale indifférence des malheurs, de la pauvreté, de la souffrance des autres.
Quelles luttes devrons-nous mener dans ce monde pour sauver notre planète et faire régner la paix, le bonheur, l’harmonie, la joie et l’amour ?
« La Terre n’est pas un don de nos parents. Ce sont nos enfants qui nous la prêtent ». – Proverbe amérindien
Légende de la forêt de Bwa Kannon
Conte chorégraphique dansé de Josy Michalon
Josy Michalon
Danseuse, chorégraphe, pédagogue, chercheur en ethno chorégraphie, professeur au SERMAC durant plus de 30 ans, membre du Conseil International de la Danse de l’Unesco, elle demeure une figure historique de la danse en Martinique.

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« Quatre heures du matin », adaptation et mise en scène de Hassane Kassi Kouyaté

— Par Alvina Ruprecht —

Présenté au Tarmac du 23 au 24 mai, 2017

Cette adaptation par Hassane Kouyaté,  du roman d’Ernest J. Gaines  (nommé aux Prix Pulitzer et Prix Nobel de littérature), est une  production de Tropiques Atrium ( Fort de France) oὺ Kouyaté dirige  la scène nationale. Cette saison, deux créations de l’ Atrium  ont été intégrées à la programmation du Tarmac :  Le But de Roberto Carlos  (mise en scène et scénographie de Kouyaté ), une coproduction du Tarmac et de la Scène nationale de Martinique,  est une réflexion sur la migration recréée par un acteur, un chanteur et un musicien. Ensuite, Paris a reçu  Quatre heures du matin, adapté du roman de l’Américain Ernest Gaines et mis en scène par Kouyate.  Ce monologue est  une coproduction de la Scène nationale  et de la Cie  2 temps 3 mouvements.  Ruddy Syllaire, acteur d’origine haïtienne établi  depuis de nombreuses années en Martinique et qui a  interprété Othello à Montréal sous la direction de Denis Marleau, a eu le rôle du  jeune migrant, alors qu’un   acteur d’origine congolaise Abdon Fortuné Koumbha  a incarné  Lewis, le jeune noir  qui se débat contre le racisme américain dans le texte de Gaines.

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Tous pour la Musique!

TRIBUNE. Chaque année, le 21 juin, la musique réussit un tour de force dont aucun parti politique ne pourrait rêver : les rues sont encombrées de partisans en liesse, unis malgré la grande variété de leurs pratiques, de leur âge ou de leur origine, dans un grand moment de fraternité spontanée.

Alors que la France a refermé, au soir du dimanche 18 juin, des mois de batailles électorales qui ont ravivé ses cicatrices profondes, la Fête de la musique offre l’espace d’une nuit l’occasion pour toute la population d’oublier quelques instants ses différences et ses divergences.

Cependant, cet élan est éphémère. La Fête de la musique offre certes un espace à la musique, mais elle l’enferme en même temps dans un lieu et dans un temps. La musique ne risque-t-elle pas de devenir un art qui ne se partage qu’une nuit par an ? Dès le 22 juin, le projecteur s’éteindra, laissant de côté les milliers d’initiatives qui émergent à travers tout le territoire et qui, pour faire parler d’elles, devront attendre l’année prochaine.
Un travail qui mérite un salaire

Pour nous, auteurs, compositeurs, artistes, interprètes, éditeurs, producteurs, managers, entrepreneurs de spectacles ou éditeurs de services de musique en ligne, limiter la musique à la fête, c’est oublier que celle-ci a non seulement une valeur, mais qu’elle est aussi le fruit d’un labeur.

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Fête de la musique 2017. Le programme à Fort-de-France.

1. Place Fabien VERONIQUE / Angle Rue Perrinon- 18h à 22h
Alfred VARASSE-Percussion

2. Théâtre Municipal – Récital Classique
17h30 – 21h

3. Place de l’enregistrement- Cour Perrinon
Steel Pan – Saxophone- Clarinette- Atelier du SERMAC- 16h-20h

4. Salles des pas perdus –Centre culturel Camille DARSIERE
Mise à disposition du piano -10h à 20h

5. Intérieur Centre commercial Cour Perrinon
L’univers du Tango- Association de TANGO 18h30-20H30

6. Jardin du Parc Aimé Césaire
Percussion Afro Cubaine- Atelier SERMAC- 17h30-20h

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Cirque Plume : un au revoir avec « La dernière saison »

— Par Dominique Daeschler —

Pas de meilleure introduction au spectacle que les mots de Bernard Kudlak son fondateur, directeur artistique, metteur en scène, scénographe.
« Le cirque Plume habite un chapiteau et le Jura des forêts…Aujourd’hui la nature, le vivant, le sauvage sont devenus des objets. A détruire ou à consommer. Le cirque Plume s’empare de la forêt, de la neige et du vent. A sa façon dans le rire et la fragilité en actes de cirque et de musiques. »
Cette « dernière saison » nous est donnée comme un acte poétique à partager ensemble en représentation et à savourer « à la fraîche », entre chien et loup, quand les ombres se jouent de la réalité et de nos mémoires. Quatorze artistes sur le plateau (France, Espagne, Argentine, Usa) et cinquante quatre en coulisses qui conjuguent les métiers du spectacle : mise en scène, administration, régie, construction des décors, fabrication des costumes, montage…
Comme au théâtre le spectateur est face à la scène. Noir ! Les saisons se déroulent en commençant par l’automne : une branche suspendue symbolise le cycle éternel de la nature se dénudant, se couvrant de neige puis de feuilles et de fleurs.

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Ahmad Jamal pianiste et marseillais de cœur

— Entretien réalisé par Fara C.—

L’humble et radieux maestro, Ahmad Jamal (au centre), entouré par le charismatique slameur poète Abd Al Malik, et la chanteuse Mina Agossi. Pour un acte de partage musical et humain inoubliable. Valéry Duflot.

En prélude au Festival Jazz des cinq continents, et bientôt à Jazz à Vienne, le pianiste de génie présente le radieux CD Marseille. Entretien avec ce géant du jazz et son invité Abd Al Malik.

En avant-première du fameux Festival Jazz des cinq continents de Marseille (FJ5C), le pianiste et compositeur culte américain Ahmad Jamal, bientôt 87 ans, d’une créativité sémillante, a présenté son nouvel album, Marseille, lors de deux concerts dans un Opéra de Marseille archicomble, où le festival avait convié 300 jeunes des quartiers dans le cadre d’actions culturelles. Aux côtés de l’humble et radieux maestro, son triangle d’or (le contrebassiste James Cammack, le batteur Herlin Riley et le percussionniste Manolo Badrena), le charismatique slameur poète Abd Al Malik, et, avec la grâce d’une princesse yoruba, la chanteuse Mina Agossi. Pour un acte de partage musical et humain inoubliable.

Quelle est la genèse de Marseille  ?

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« Joséphine, cérémonie pour actrices désespérées » : une « cubanité » en errance

— Par Roland Sabra —

« Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde,
mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même. »

Gandhi

L’exil est une coupure avec le lieu de l’origine, la perte du sens d’une rencontre entre l’individu et le soleil qui l’a vu naître. Cette rupture est une mort. La chanson ne dit-elle pas : partir c’est mourir un peu ? L’exil suppose une hypothèque sur un passé présent qui ne renonce pas et qui provoque le regret. Comment dire adieu à ce que l’on a été sans que l’être soit manquant ? Augustin dans une prière le dit ainsi : «  Je ne veux pas être où je suis et je ne puis être où je veux : misère de part et d’autre ! »

« Joséphine, cérémonie pour actrices désespérées »  conte un exil en son propre pays. Joséphine est née en 1885, au mitan d’une décennie qui a vu les États-Unis prendre la main sur l’économie cubaine et évincer les anciennes puissances coloniales européennes. Guerre révolutionnaire d’indépendance et guerre hispano-étasunienne aboutiront en 1902 à la proclamation de l’indépendance de Cuba.

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