Catégorie : Danses

Avignon 2019. « Le petit Boucher » de Stanislas Cotton, m.e.s. d’Agnès Renaud

— Par Roalnd Sabra —

Il arrive de passer à côté d’une pièce. C’est le cas avec « Le petit du boucher», de Stanislas Cotton mis en scène par Agnès Renaud vue au tout début de Festival d’Avignon, passée à la trappe des souvenirs pendant deux semaines et qui par l’entremise d’un acte manqué, assez bien réussi a été (re)découverte en fin de séjour. Est-ce la fatigue  des premiers jours? Est-ce la canicule au plus fort à ce moment là ? Est-ce le thème ? Dans cette dernière hypothèse mieux vaut garder pour soi l’analyse à faire ! En effet la pièce évoque le viol d’une très jeune femme par une connaissance, le boucher du village dans un pays en guerre, par une nuit de violences alors qu’éffrayée par un assaillant elle cherchait à fuir. C’est dans ce village paisible, où régnaient la paix et l’harmonie entre les habitants que vivait Félicité, entourée de père, mère, frère et sœurs attentionnés et aimants. Et puis il y avait le fiancé auquel elle s’était promise et qui l’accompagnait à « petits pas » à la messe le dimanche.

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Stage de danses & Atelier Bèlè

Du 5 au 17 août 2019

Le Stage Intensif de DanseS+Atelier Bèlè (SID+AB) VIIème édition ouvrira ses portes du 5 au 17 août 2019 à POLFORM Les hauts de Californie 97262 Le Lamentin Tél. 0596 61 53 01. Venez voyager sans quitter la Martinique. Venez voyager sans quitter la Martinique.

Ci-dessous toutes les informations concernant le stage.

Rendez-vous sur Bizouk pour l’achat des tickets : http://bzk.io/ymb691, puis réservez vos cours en imprimant le planning, surlignez ou cochez tous les cours que vous souhaitez prendre. Puis, envoyez-le par mail : stageintensifdedanses972@gmail.com avec votre Nom et votre Prénom ou par WhatsApp à Robert au 0696 94 05 05 ou à Daniella au 0696 27 31 58.

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À Almada, une question essentielle  : « De quoi sommes-nous faits ?! »

— par Janine Bailly —

Une des qualités du festival d’Almada, et non des moindres, est de faire se rencontrer, sans avoir aucunement à craindre la comparaison, le théâtre lusophone dans sa contemporanéité et les théâtres différents venus d’autres pays, théâtres émergés d’autres continents, certains nous disant être pour la première fois invités hors de leur pays d’origine. Ainsi la proposition « Do que é que somos feitos ?!, De quoi sommes-nous faits ?! », nous est offerte par la « Compagnie 1ER Temps » originaire de Dakar et jointe à la « Compagnie ABC » de Paris. Une création riche de sens, et qui comme tout bon spectacle, ne se donne pas dans l’instant à comprendre tout entière. 

La danseuse Clarisse Sagna, le guitariste Press Mayindou, l’écrivain et pédagogue Kouam Tawa, le danseur chorégraphe Andréya Ouamba composent, sur la mise en scène de Catherine Boskowitz, une sorte d’opéra-rock baroque et déjanté pour nous parler de choses graves et sérieuses, du Congo ou du Sénégal, pour nous dire l’Afrique comme elle va, nous dire aussi le monde dans toutes ses blessures mal cicatrisées comme dans ses problèmes actuels, montée des extrêmes-droites, émergence de nouveaux dictateurs, obéissance aveugle des peuples…

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Avignon 2019. « Genoma B », cirque et théâtre dansé par la Cie Albadulake

— Par Roland Sabra —

D’emblée la première scène est de toute beauté. Un jeu d’éventails rouges épouse au plus près de corps le noir des corps qui dansent. Chant et musique soutenus du talon de la chaussure qui frappe le sol. Elles ont arrivées cerclées de crinoline, enfermées dans un deuil de huit ans imposé par la mère qui vient de perdre son second mari. « La maison de Bernarda Alba » de Fréderico Garcia Lorca est un drame de l’enferment de cinq jeunes femmes rebelles en proie à la tyrannie d’une mère obnubilée par le «  quand-dira-ton ». C’est la question douloureuse de la liberté, de l’insoumission et de la nécessaire révolte contre un ordre maternel sclérosé dont il s’agit. Sur l plateau elle prend la forme d’un robot métallique tandis que la grand-mère enveloppe ses petites-filles dans le filet d’un chant qui se voudrait protecteur.

L’adaptation libre de la Cie Albadulake repose sur la conjugaison des arts de la danse du chant et du cirque. Pas de mots si ce n est un courte phrase pour identifier chaque soeurcaractérisent les personnages.

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«Symphonie Bèlè»

Suivre la Flamme de la Liberté dans le cadre de la Célébration du 22 Mé de la ville de Fort-de-France 

19h – Départ de la Maison d’Aimé Césaire 

La ville de Fort-de-France et le SERMAC,  
vous invitent  à la Cérémonie consacrée à la Célébration de la Commémoration de l’Abolition de l’Esclavage qui se tiendra le Mardi 21 mai 2019 à 19h30  sous le Grand Carbet du Parc Aimé Césaire .

L’entrée se fera côté entrée Place José Marti.

«Symphonie bèlè» est l’intitulé de ce temps de commémoration au cours duquel l’Histoire Martiniquaise contemporaine se contera en musique portée par (des violons, négro-spirituals, tanbou bèlè et marimba) le tout habillé d’installations plastiques évocatrices.

En ce jour symbolique que notre ‘devenu’ nous aide à réaliser ensemble notre devenir, celui d’une société Martiniquaise forte, et extrêmement riche de sa diversité culturelle.

Soyons nombreux à Suivre la Flamme de la Liberté dans le cadre de la Célébration du 22 Mé de la ville de Fort-de-France 

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« On t’appelle Vénus », par Chantal Loïal

Mercredi 22 mai à 17h à l’Habitation du Champ Le Prêcheur

22 mai 2019 – Performance dansée
Commémorations du Prêcheur – Martinique
Dans le cadre de la manifestation Gloryé Romain et des commémorations de l’abolition de l’esclavage en Martinique, organisées par la Ville de Saint Pierre et la commune du Prêcheur en partenariat avec CAP Nord, Chantal Loïal présentera son solo chorégraphique le 22 mai prochain au Prêcheur.
Infos pratiques :
Mercredi 22 mai à 17h à l’Habitation du Champ
Quartier Sainte Philomène, route du Prêcheur – Martinique

Lire sur Madinin’Art : « On t’appelle Vénus » : Rendre sur scène son corps à Sawtche —Par Layla Zami —

Gloryé Romain »

Place  à la 3e édition du « Gloryé Romain ». Les communes de Saint-Pierre et Prêcheur vont pour la 3e année consécutive proposer une animation commune sur l’habitation Duchamp au quartier SaintePhilomène sur la route du Prêcheur. Dès 14h, le groupe Vwa bel Danm sera en live suivi du groupe Migan. En fin de programme à 17h, ce sera la compagnie Difé Kako qui présentera « On t’appelle Vénus » avec Chantal Loïal.

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« Au nom du père » ou les formes élémentaires de l’obéissance

— Par Anna Garzetta —

Création de la compagnie Art&Fact

Chorégraphie Jean-Hugues Mirédin. Interprètes : Astrid Mercier, Alexandra Déglise, Emilie Alves De Puga, Lindy Callegari, Ricardo Miranda, Laurent Troudart. Lumière Viviane Vermignon

A Tropiques-Atrium ce vendredi 5 avril, la salle Frantz Fanon est presque comble. Les premières minutes de la scène initiale d’Au nom du père instillent une inquiétude sourde née du silence et de l’obscurité qui pèsent sur le plateau au décor dépouillé. Seuls pendent du plafond deux branches ascétiques comme des bois de cerfs. Pelotonnée à terre, la danseuse Emilie Alves De Puga ramène incessamment sous elle ses jambes comme mues d’elles-mêmes. Le corps obéit sous son contrôle et sous la surveillance du groupe de danseurs qui l’observe. Puis la danseuse se lève, s’avance déterminée vers un micro placé en bord de scène et lance aux spectateurs des nouvelles catastrophiques. Par les gestes à la fois caressants et autoritaires des autres danseurs, elle est vite ramenée hors de portée du micro, liberté d’expression muselée par un collectif d’individus auquel elle va finalement, après plusieurs tentatives d’échappées, se conformer.

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Fête de la biguine et des musiques traditionnelles

Samedi 4 mai 2019 de 7 h à 22 h aux Anses d’Arlet.

Samedi 4 mai 2019, la ville des Anses d’Arlet accueille la Fête de la Biguine et des musiques traditionnelles de Martinique. Ouverte à tous, cette manifestation, organisée avec notamment l’aide de l’Espace Sud et la CTM, mettra en avant les musiques traditionnelles.

De 7 heures à 22 heures, le public pourra dès l’ouverture profiter d’un cours de biguine sur la plage. Il y aura également des activités pour petits et grands tout au long de la journée

Le programme

7h00 à 8h00 Gym Bidjin/Bèlè bod lanmè anlè plaj-la. Activité physique au son de la Biguine et du Bèlè sur la plage. Ouverte à tous les publics et à toutes les générations.

8h00 à 9h00 Ti déjénen antan Bidjin, antan lontan anlè plas-la. Décolaj épi Mabi épi labsinte ­ Chokola pen o bè proposé par Chocolat Élot ­ Ti nen lanmori ­ macadanm ­ glo coco ­ madou épi blancha ­ ji lokal ­ dité lokal ­ fwi péyi a…

9h00 à 10h00 Bidjin an Lari-a : défilé dansan an tèni tradisyonel.

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« Les petites histoires de » avec Kettly Noël

Le 4 mai 2019 à 20h30, théâtre Jean Montaru, 91460 Marcoussis

Spectacle jeune public inspiré de l’univers fantastique de Tim Burton, « Les petites histoires de » rassemble quatre solos conçus par des chorégraphes d’horizons divers : Emilio Calcagno, Anthony Egea, Kaori Ito et Kettly Noël. K. Noël vit au Mali où elle dirige le festival Dense Bamako Danse et le centre culturel Donko Seko.

A 20h30, théâtre Jean Montaru, 91460 Marcoussis.

Note d’intention
La triste fin du petit enfant huître et autres histoires de Tim Burton me fascine depuis toujours. Il interpelle notre mémoire collective et nous laisse un champ d’ouverture à la réflexion que l’on soit enfant ou adulte.
Chacune de ces histoires, pas plus longues qu’une dizaine de vers, est écrite de manière monstrueuse, presque triste mais avec une bonne dose d’humour noir.
Les personnages sont presque tous des figures enfantines ou assez minuscules et minimalistes qui nous rappellent le monde de l’enfance. Ce monde de l’enfance ici n’est pas monochrome mais polymorphe, le monde adulte n’est jamais loin.
Ce travestissement – car il s’agit de cela- est justement le propre de l’univers de Tim Burton, où tout est échangé, déplacé et où se mêle en même temps et sur le même plan le noir et la couleur, la cruauté et la tendresse, le goût du macabre et de la poésie, à tel point que l’on ne sait plus les dissocier, ce qui fait la beauté de ces histoires.

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Samb’Afro Festival du 23 au 28 avril 2019

Cette année, l’Association Alegria en partenariat avec la Direction des Affaires Culturelles, l’Institut Martiniquais du Sport, la Ville du Lamentin et le SERMAC organise la 3e édition du Samb’Afro Festival. Pour cette édition, l’association met en place du 23 au 28 avril 2019 des sessions de stages, initiations et échanges culturels avec deux professeurs en danse brésilienne et expression afro-brésilienne venant du Brésil.
Au programme :
Mercredi 24 avril de 19 à 21 heures : Dance’Jam au Centre Culturel du Bourg du Lamentin ­ Participation gratuite.

Du jeudi 25 au samedi 27 avril de 18 à 21 heures : Stages de danse brésilienne et afro avec nos intervenants ­ Institut Martiniquais du Sport (vente en ligne).

Du samedi 27 au dimanche 28 de 10 à 12 heures : Masterclass de percussion africaine (sur le Lamentin) –

Samedi 27 avril au centre culturel de Basse Gondeau et dimanche 28 avril au centre culturel de Petit Bambou (en vente en ligne).

Renseignements : 0696.50.67.81. Vente des billets sur www.weezevent.com/3eme-edition-samb-afro-festival

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Le Lac des Cygnes

Jeudi 11 avril 2019 à 19h Madiana

Dans la version la plus aboutie,  celle surnommée la  » freudienne » de  Rudolf Noureev

Avec : Les Etoiles, Les Premiers danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris
Orchestre National de Paris sous la direction musicale de Valery Ovsyanikov

Synopsis : Le jeune prince Siegfried fête sa majorité. Sa mère, la reine, lui annonce que, le jour suivant, au cours d’un grand bal pour son anniversaire, il devra choisir une future épouse. Vexé de ne pouvoir choisir celle-ci par amour, il se rend durant la nuit dans la forêt. C’est alors qu’il voit passer une nuée de cygnes. Une fois les cygnes parvenus près d’un lac, il épaule son arbalète, s’apprêtant à tirer, mais il s’arrête aussitôt : devant lui se tient une belle femme vêtue de plumes de cygne blanches.

Enamourés, ils dansent, et Siegfried apprend que la jeune femme est en fait la jeune et belle princesse Odette, la princesse cygne. Un terrible et méchant sorcier nommé von Rothbart, la captura et lui jeta un sort ; le jour, elle serait transformée en cygne blanc et, la nuit, elle redeviendrait femme.

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« Au nom du père », auteur & chorégraphe : Jean-Hugues Miredin

Vendredi 5 avril 2019 à 20h Tropiques-Atrium

La Cie Art&Fact est née en 2011 de la rencontre de Jean-Hugues Mirédin et Laurent Troudart qui reviennent en Martinique après une carrière internationale afin de donner plus de visibilité à la danse contemporaine en Martinique et aux Antilles. Dans cet esprit la compagnie crée aussi avec des artistes issus d’horizons divers pour favoriser l’expression.
Dans ce nouveau spectacle la compagnie Art&Fact se penche sur le thème de l’obéissance, s’inspirant de l’épisode biblique, « Le Sacrifice D’Isaac ». Cet acte de foi absolu que l’on retrouve dans les trois grandes religions monothéistes, continue encore à soulever des questions et fait de l’obéissance une vertu cardinale.

Discours d’Adolf Hitler, 1936 : « Je veux une jeunesse athlétique qui n’aura pas reçu la moindre éducation intellectuelle, si ce n’est l’apprentissage à l’obéissance ».
« Il y a un plaisir étonnant à se soumettre à l’homme à qui l’on donne un pouvoir sans limite. C’est un curieux plaisir que donne le sentiment d’obéir pour appartenir ; L’obéissance est nécessaire pour faire société et implique une légitimité de l’autorité » – Boris Cyrulnic

Quelles sont les conséquences directes ou indirectes de l’obéissance sur le monde dans lequel nous vivons ?

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Difé Kako : danse traditionnelle, danse actuelle

— Par Selim Lander —

Après un prologue qui faisait appel à quatre élèves d’une école de danse – si nous avons bien compris – et sur lequel il vaut mieux jeter un voile pudique, les danseurs de Difé Kako sont entrés en scène, sept vrais danseurs, plus cinq musiciens-animateurs capables également de bouger avec les danseurs tout de blanc vêtus, pour une pièce intitulée Cercle égal – demi-cercle – au carré, laquelle comme le nom l’indique, fera appel aux danses traditionnelles antillaises issues du quadrille métropolitain, soit notre haute taille martiniquaise (autrement appelée boulangère en Guyane et, plus simplement, quadrille en Guadeloupe). Il s’agit pourtant bien dans cette pièce de danse contemporaine, même si elle est inspirée, innervée, instillée par des réminiscences du quadrille à l’Antillaise. La troupe, guadeloupéenne, mêle des danseurs noirs et blancs, une configuration dont les compagnies martiniquaises devrait s’inspirer, tant le mélange des cultures et des manières d’aborder l’art chorégraphique se révèle, ici, fécond.

On ne sait pas si la pièce dessine vraiment – comme indiqué dans la présentation écrite – « la possibilité d’un ‘Tout-monde’ fécond et jubilatoire ».

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À la recherche de la Princesse Sida

Carnet de route du Laos

 — Par Roland Sabra —

Le soir de mon arrivée à Luang Prabang je me suis donc précipité dans l’ancienne salle de bal et du protocole du Palais Royal de Luang Prabang aujourd’hui transformée en salle de théâtre pour voir le troisième épisode du Phralak Phrralam, une adaptation lao du célèbre Ramayana, considéré comme l’une des quatre plus grandes épopées, les trois autres étant le Mahabharata, l’Iliade et l’Odyssée. Au fil du temps, la version lao de cette épopée a perdu son association avec l’hindouisme et représente plutôt la vie antérieure du Bouddha. L’épopée a été introduite pour la première fois au Laos par des missions bouddhistes. L’histoire du Rama est décrite dans de nombreuses peintures murales et des sculptures en relief en bois sur les portes et les fenêtres de temples bouddhistes. Il existe deux versions connues de l’histoire de Ramayana au Laos: la version de Luang Prabang dans la capitale royale et la version de Vientiane peinte sur les murs du temple Wat Pa Khe. Phralak Phralam est devenu l’un des thèmes les plus populaires du répertoire du ballet royal lao jusqu’en 1975, date de la prise du pouvoir par le Pathet Lao.

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Cercle égal demi Cercle au Carré

20 et 21 février :Tropiques Atrium – Fort-de-France

Représentation scolaire le 21 février à 9h30
Représentation tout public le 21 février à 20h
Conférence dansée le 20 février à 19h à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université des Antilles
Invités : Sections Haute Taille et bèlè de Tanbou Bo Kannal, groupe Haute Taille du François Perriolat, David Kathile, Association Entre Nou – Fabienne Marajo

Comment mettre en relation ce qui nous fonde dans la différence pour créer un langage nouveau ?
Tableau impressionniste, Cercle égal demi Cercle au Carré embarque à son bord douze interprètes de tous âges venant de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, du Cameroun, du Gabon et de l’Hexagone. Sur ce bateau pris dans la vague qui relie les territoires, le but du jeu est de partager et de mettre en friction les multiples cultures. Ainsi, boulangère, quadrille, haute taille et autres danses sociales introduites aux Antilles et en Guyane avec la colonisation, réappropriées par les esclaves, ont rencontré les danses africaines. Par un processus d’adaptation créatif ont émergé ensuite les danses créoles. Elles viennent aujourd’hui se transformer au contact du hip-hop, du voguing, du ragga, du krump, de la kizumba, du zuèt et inversement.

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Kalatuka Republik : superbe !

— Par Selim Lander —

Surprenante, étonnante plutôt, au sens premier du tonnerre qui tonne, cette pièce de Serge Aimé Coulibaly d’origine burkinabé, inspirée par le grand musicien nigérian Fela Kuti, qui a déjà beaucoup tourné (par exemple dans le In d’Avignon en 2017) et s’est couverte d’éloge, est un beau cadeau de Nouvel An de Tropiques Atrium-Scène Nationale aux Martiniquais. Ils sont sept, ou plutôt six, trois danseurs et trois danseuses, cinq Noirs et une Blanche, avec en sus le chorégraphe originaire du Burkina Faso, souvent présent sur le plateau, trois couples donc que l’on verra tous les trois en action dans un tableau final particulièrement frappant, lorsqu’ils quitteront le plateau et disparaîtront en haut des gradins, chaque danseur portant sa partenaire.

Après un prologue un peu trop long, sans doute, l’entrée en scène de Coulibaly bouleverse l’ordre quelque peu mécanique qui s’est instauré. Le chorégraphe qui fait mine de partager les rôles – comme si chacun ne savait pas déjà parfaitement ce qu’il doit faire – fournit une sorte de contrepoint aux déplacements des danseurs. A partir de là, la pièce se déroule sans un temps mort, sans un instant de répit pour le spectateur en raison d’une chorégraphie que l’on pourrait dire « déconstruite », les danseurs jouant le plus souvent en solo dans un désordre organisé, les parties à deux, quatre ou six étant l’exception.

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« Kalakuta Republik » : tout ce qui brille (Fela Kuti), n’est pas d’or !

— Par Roland Sabra —

Comme une épiphanie « All that glitters is not gold » est la dernière phrase qui s’affiche en fond de scène à la fin de «  Kalakuta Republik » la superbe chorégraphie de la  Cie Serge Aimé Coulibaly. Sur le plateau un désordre de chaises renversées dans la dévastation figurée d’un naufrage pluridimensionnel. Il y a ce blanchiment de l’espace et des objets qui transpirent par ce fait leur origine, il y a ce chef de troupe, la moitié du visage couverte d’un masque de pierrot lunaire, seul, désespérément seul, il y a des corps désarticulés et épars se défaisant de leurs oripeaux, à jamais perdus comme une illustration à la Durkheim de l’anomie. Le chorégraphe et danseur le criait et le répétait lancinant il y a peu sur le plateau :« Nous avons peur, peur de nous battre pour la justice, pour la liberté, pour le bonheur ». Et pourtant tout avait commencé dans un ordonnancement régi par un maître de cérémonie reconnu et adulé, objet vingt ans après sa mort d’une vénération sans bornes.

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« Kalakuta Republik » de la Cie Serge Aimé Coulibaly

Samedi 12 janvier 2019 -20h – Tropiques-Atrium

Inspiré par Fela Kuti, l’inventeur nigérian de l’afrobeat, compositeur, saxophoniste, chef d’orchestre et homme politique contestataire, le chorégraphe originaire du Burkina Faso, crée un spectacle dans lequel la politique n’est pas seulement un accent dramaturgique vague. Sept danseurs sur scène, pour des variations infinies de figures et de mouvements comme des métaphores rageuses d’une urgence de vivre… Une réflexion politique qui passe par les corps. Un langage de mouvements marqué par le répertoire traditionnel, par les déhanchés de boîtes de nuit et par le jazz, mais surtout une toute nouvelle danse dont on ne connaît pas d’où elle vient.
La scène fait référence à la fois à notre monde politique et social, au Shrine, lieu mythique et hybride, à la fois temple et boîte de nuit, où Fela Kuti chantait l’espoir et la révolte après avoir prié avec ses spectateurs. Kalakuta Republic était le nom de sa résidence située dans la banlieue de Lagos. Un lieu qu’il considérait comme une république indépendante… Une source d’inspiration pour beaucoup de gens. Serge Aimé Coulibaly marie de manière enivrante musique,
danse et révolution africaine – La Libre Belgique

Serge Aimé Coulibaly
Danseur, chorégraphe belgo-burkinabè, né au Burkina Faso, il mène une carrière internationale dès la création de sa compagnie le Faso Danse Théâtre en 2002.

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Danse à l’Atrium : « Une de perdue ? »

— Par Selim Lander —

Disons tout de suite la réussite de cette pièce, résultat des efforts conjoints de Josiane Antourel et David Milôme à la chorégraphie, avec Chantal Thine et à nouveau David Milôme sur le plateau. Une seule réserve : Une de perdue… une de perdue ? est accompagnée d’un texte détaillant les intentions politiques des auteurs : leur pièce, nous disent-ils, illustre la génération perdue de tous les artistes, danseurs ou autres, « dont le talent n’est pas suffisamment reconnu et qui ne bénéficient pas de soutien à la hauteur de leur art ». On ne sait quoi penser, à vrai dire, d’une telle affirmation, sinon que la situation effectivement cruelle de nombreux artistes est d’abord la conséquence d’un système où la pratique artistique, en ce qui concerne en particulier les arts de la scène, est largement tributaire d’un financement public. Celui-ci n’étant pas indéfiniment extensible et l’habitude s’étant prise chez beaucoup de compter sur lui pour créer un spectacle, il en résulte une course inévitable aux subventions, qui est certes aussi épuisante que frustrante pour les artistes. N.B. : Cette remarque ne signifie pas que le financement public ne soit pas nécessaire pour faciliter la production de spectacles vers lequel le public n’irait pas spontanément (le théâtre de Boulevard parisien n’a pas besoin de subventions).

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Une de perdue… une de perdue ?

Vendredi 14 décembre 2018 à 20h. Tropiques-Atrium.

Création
Tiré de « Nota Bene », une œuvre de Josiane Antourel
Mise en espace : Josiane Antourel
Chorégraphie : Josiane Antourel & David Milôme
Interprètes : Chantal Thine & David Milôme
Création musicale : Medouze & David Milôme
Musique : Maurice Bouchard
Création lumière : Marc-Olivier René

Josiane Antourel m’a toujours fasciné à travers ses paroles qui font écho à mes pensées. Danser ses mots qui soulignent si bien mes maux est existentiel ! J’aime être un minimum conscient et connaître l’histoire de ma discipline, alors c’est avec le cœur joyeux et tout naturellement que j’aimerais rendre hommage à cette grande dame. Trop souvent, nous dansons sur des ponts que d’autres ont construits en les oubliant, comme une belle chanson qui meurt parce qu’on ne la chante plus.à ma façon, permettez que j’honore !
Chantal Thine, force vive récemment revenue en Martinique, m’a tout de suite inspiré pour initier ce duo à travers une vision plus large. L’univers de cette danseuse, si différent du mien m’enrichit et me pousse donc à développer un autre langage, à trouver une gestuelle commune qui nous appartiendra.

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Le Festival soufi de Paris veut faire vivre l’altérité

Jusqu’au 17 décembre 2018

— Par Anne-Bénédicte Hoffner —
Le Festival soufi de Paris tient sa deuxième édition du 28 novembre au 17 décembre, avec la conviction que les soufis doivent « sortir de leur réserve face à l’islamisme extrême ».

« Il faut faire quelque chose ». Co-directrice du Festival soufi de Paris et artiste designer, Amel Boutouchent est, avec Abdelhafid Benchouq, l’une des deux chevilles ouvrières de cette deuxième édition qui, du 28 novembre au 17 décembre, met en valeur les arts, la spiritualité mais aussi les valeurs du soufisme dans différents lieux de Paris et de la région parisienne.

 Téléchargez le Programme du Festival Soufi de Paris 2018

« Traditionnellement, le soufisme est un cheminement intérieur qui ne se voit pas et ne s’expose pas. Mais nous avons été poussés à sortir de notre réserve par l’islamisme extrême », reconnaît la jeune femme. Après une première édition clairement engagée dans la cité, cette deuxième édition, qui s’est ouverte par une conférence de la sénatrice et présidente d’honneur, Bariza Khiari, et de l’initiateur du Festival de musique sacrée de Fès, Faouzi Skali, est centrée sur l’altérité.

Le soufisme, une mystique de l’islam

Chants, danses et poésie

« L’Un miroir de l’Autre » a été choisi pour thème des manifestations : lectures de contes, conférences à deux voix (comme celle que donneront, le 5 décembre au Collège des Bernardins, le dominicain Alberto Ambrosio et Jean-Jacques Thibon sur le soufisme et la mystique chrétienne), chants, danses ou encore expositions de photographies… Comme l’an dernier, le Festival s’achèvera par une « Nuit Rûmi », qui mêlera le chant, la danse et la poésie.

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Multiple(s) : De vous à moi, de vous beaucoup de vous

— Par Annick Justin Joseph —

À l’appui d’une esthétique toute en sobriété, dénuée de la moindre scorie, le danseur chorégraphe Salia Sanou, déjà présent à Limoges en 2016 avec sa création « Du désir d’horizon », nous est revenu cette fois entouré de Germaine Acogny, elle aussi danseuse chorégraphe, fondatrice notoire du Centre International des Danses Traditionnelles et Contemporaines en Afrique, également de Nancy Huston, auteur entre autres écrits du « Cantique des Plaines » 

Nancy HUSTON et SALIA SANOU, « De vous à moi » Photo Christophe Péan

« DE VOUS A MOI » : une respiration juste des corps, de mots écrits, parlés, lâchés à l’aveugle au sol … autant de traces induites de nos errements, de nos silences, de nos besoins tus, dans un monde où toute posture d’inertie s’avère coupable.

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Avignon 2018 Phia Ménard – Julie Otsuka/Richard Brunel – IN

— Par Selim Lander —

Saison sèche

Incontestablement l’un des événements du festival, très longuement applaudi, Saison sèche passe en force et ne peut pas laisser indifférent. Phia Ménard est une femme qui fut jadis un homme. Militante, elle n’a de cesse dans ses pièces chorégraphiées de dénoncer l’oppression de la femme par l’homme. Il s’agit donc de danse, une danse très contemporaine destinée à produire sur le spectateur des chocs à répétition. Le premier tableau montre des femmes vêtues d’une courte combinaison blanche dans un espace lui-même tout blanc pourvu d’un plafond qui monte et descend jusqu’à presque écraser les sept danseuses, comme pour mieux illustrer la domination de la société patriarcale. Vient ensuite le tableau de la danse rituelle inspirée de la secte des Haukas, au Ghana, filmée par Jean Rouch (Maîtres fous) : entièrement nues, peinturlurées de couleurs vives, les danseuses semblent effectivement se livrer à un rituel magique.

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« Ici, au bord de l’ailleurs » : Le danseur et son double

— par Janine Bailly —

Nous l’avons vu récemment, en compagnie de son alter ego, sur la scène de Tropiques-Atrium à l’occasion de la Biennale de Danse. Nous le retrouvons avec bonheur dans un cadre plus intime, au campus de Schœlcher pour un mardi de la Bibliothèque Universitaire, et ce en compagnie d’un autre Laurent, complice inattendu de la performance.

Lui, le danseur-performeur, c’est Laurent Troudard, qui entend tisser des liens entre les mots et les corps. Le responsable des mots, c’est Alfred Alexandre, qui voit sous ses yeux s’incarner de nouvelle façon deux de ses pièces, Le Patron et La nuit caribéenne. Le lieu, c’est ce carré vide et clos, cœur de la salle, devenu creuset où vont de façon singulière se répondre, se compléter, se contredire parfois trois formes d’expression, pour nous dire qu’« Ici, au bord de l’ailleurs », dans ce « terreau de l’île » naissent et meurent des déchirures spécifiques, mais d’autres aussi qui, parce qu’elles sont de notre humanité, atteignent à l’universel. Trois formes d’art imbriquées : écriture du dramaturge, écriture musicale, danse — ou plutôt langage et signes des corps.

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Neuvième biennale de danse : Aurélien Bory/Stéphanie Fuster

La biennale se termine en apothéose

— Par Selim Lander —

Difficile d’imaginer un plus beau cadeau aux spectateurs de la biennale que cette pièce née de la « Toulouse connection », le metteur en scène Aurélien Bory se mettant au service de la danseuse flamenco Stéphanie Fuster. Chez Aurélien Bory la scénographie est toujours un élément essentiel du spectacle, au point parfois d’en devenir le sujet principal[i]. Si ce n’est pas le cas ici où la danseuse, constamment présente, tient à l’évidence le premier rôle, il contribue pour une grande part à faire de cette pièce intitulée sans raison apparente Qu’est-ce que tu deviens ? tout autre chose qu’une démonstration de flamenco. Donc, à jardin, un réservoir (dont on se demande longtemps à quoi il peut bien servir), au centre un espace carré délimité par une bordure de quinze centimètres de haut environ, à cour un container dont l’intérieur est visible à travers une large vitre, trois éléments qui n’ont rien de gratuit.

La pièce commence par un prologue, trop long au point que nous faillîmes bien désespérer, au cours duquel, la danseuse bien installée dans son carré joue avec sa robe rouge, qui n’en est pas une (de robe) mais une simple façade derrière laquelle elle se dissimule avant de se mettre à jouer avec elle.

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