« Cannibales » de José Pliya

Mise en scène de l’auteur au Théâtre 71 de Malakoff

canibales— Par Martine Silber —

Premier choc, une ouverture visuelle et sonore. Lumière rasante sous un ciel bas qui scintille comme des réverbères aperçus entre les feuilles des arbres par grand vent, bruit de pluie qui tombe dru, quelques cris d’oiseau.

Deuxième choc, la beauté de la langue. La femme qui apparaît sous la lumière, long manteau rouge sur une robe noire courte, entame un long monologue et dès les premiers mots, on sait qu’on ne la quittera plus. Elle s’adresse à une autre femme qui assise sur un banc lui tourne le dos. Un dos qui se dresse comme un mur, un dos qui dit non et refuse toute communication. Mais la femme en manteau rouge, Christine, insiste. Sa fille a disparu. Sa fille, Christine, comme elle.Elle s’est assoupie un court moment et à son réveil plus d’enfant. Elle plaide, supplie, sait qu’elle dérange mais sa fille a disparu, qu’on veuille bien lui pardonner.

La femme de dos, qu’on appelera plus tard Nicole, ne veut rien entendre, littéralement. Son dos immobile le fait savoir.
Mais, elle est contrainte de répondre à tant d’insistance. Elle n’aime pas les enfants.
Et si dans ce parc immense, elle s’est assise là, sur ce banc, dans un endroit à l’écart, c’est pour ne pas être dérangée. Sa voix est chargée de colère et de mépris, sa voix est comme son dos.

Alors intervient la troisième femme, Martine, long manteau rouge sur une robe noire, courte. Elle voudrait calmer Christine qui parle trop fort et risque de réveiller son fils, Martin, qui dort là, dans son landeau bleu marine. Alors, elle pourra l’aider…

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