Cannes 2019 : le palmarès

Ont été attribués :

Palme d’or : « Parasite » de Bong Joon-ho
Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne…
En véritable cinéaste politique, le Coréen s’inscrit dans la tradition des récits de domesticité, tout en restant fidèle à son style virtuose.

Le palmarès en images ci-dessous

Grand Prix : « Atlantique » de Mati Diop
Dans une banlieue populaire de Dakar, les ouvriers du chantier d’une tour futuriste, sans salaire depuis des mois, décident de quitter le pays par l’océan pour un avenir meilleur. Parmi eux se trouve Souleiman, l’amant d’Ada, promise à un autre. Quelques jours après le départ des garçons, un incendie dévaste la fête de mariage de la jeune femme et de mystérieuses fièvres s’emparent des filles du quartier. Ada est loin de se douter que Souleiman est revenu…
La réalisatrice franco-sénégalaise est récompensée pour son premier long-métrage. Dans Atlantique, elle livre le récit politique d’une adolescence africaine qu’elle n’a pas vécue.

Prix d’interprétation masculine : Antonio Banderas dans « Douleur et gloire »
Une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent. L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide, l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner.
L’acteur espagnol repart avec le prix d’interprétation masculine pour son rôle dans le film de Pedro Almodovar Douleur et Gloire. Antonio Banderas y incarne le double d’Almodovar, un réalisateur en pleine crise existentielle.

Prix du jury : « Les Misérables » de Ladj Ly et « Bacurau » de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles
Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux « Bacqueux » d’expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu’ils se trouvent débordés lors d’une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes…
Ladj Ly dissèque avec virtuosité l’onde de choc provoquée par une bavure policière dans une cité, un premier long-métrage inspiré d’un fait réel en Seine-Saint-Denis :
Bacurau raconte pour sa part l’histoire d’un village du nord-est du Brésil, qui subit des pressions externes jusqu’à disparaître mystérieusement de la carte.
Dans un futur proche… Le village de Bacurau dans le sertão brésilien fait le deuil de sa matriarche Carmelita qui s’est éteinte à 94 ans. Quelques jours plus tard, les habitants remarquent que Bacurau a disparu de la carte.

Prix de la mise en scène : « Le jeune Ahmed » de Jean-Pierre et Luc Dardenne
En Belgique, aujourd’hui, le destin du Jeune Ahmed, 13 ans, pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie. Le jeune Ahmed, récit d’un jeune radicalisé.

Prix d’interprétation féminine : Emily Beecham dans « Little Joe »
Alice, mère célibataire, est une phytogénéticienne chevronnée qui travaille pour une société spécialisée dans le développement de nouvelles espèces de plantes. Elle a conçu une fleur très particulière, rouge vermillon, remarquable tant pour sa beauté que pour son intérêt thérapeutique. En effet, si on la conserve à la bonne température, si on la nourrit correctement et si on lui parle régulièrement, la plante rend son propriétaire heureux. Alice va enfreindre le règlement intérieur de sa société en offrant une de ces fleurs à son fils adolescent, Joe. Ensemble, ils vont la baptiser  » Little Joe « . Mais, à mesure que la plante grandit, Alice est saisie de doutes quant à sa création: peut-être que cette plante n’est finalement pas aussi inoffensive que ne le suggère son petit nom.
Un film qui s’aventure aux frontières de la psychose, entre série B et théâtre de l’absurde.

Prix du scénario : « Portrait de la jeune fille en feu » de Céline Sciamma
1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.
Dans ce film d’époque, la réalisatrice française plonge Adèle Haenel et Noémie Merlant dans le feu de la passion.

Mention spéciale du jury : « It Must Be Heaven » d’Elia Suleiman
ES fuit la Palestine à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil, avant de réaliser que son pays d’origine le suit toujours comme une ombre. La promesse d’une vie nouvelle se transforme vite en comédie de l’absurde. Aussi loin qu’il voyage, de Paris à New York, quelque chose lui rappelle sa patrie.
Un conte burlesque explorant l’identité, la nationalité et l’appartenance, dans lequel Elia Suleiman pose une question fondamentale : où peut-on se sentir  » chez soi  » ?
Le cinéaste Elia Suleiman signe un conte burlesque qui suit l’itinéraire d’un Palestinien confronté à la marche bancale du monde.

Caméra d’or : « Nuestras madres » de Cesar Diaz
Guatemala, 2018. Le pays vit au rythme du procès des militaires à l’origine de la guerre civile. Les témoignages des victimes s’enchaînent. Ernesto, jeune anthropologue à la Fondation médico-légale, travaille à l’identification des disparus. Un jour, à travers le récit d’une vieille femme, il croit déceler une piste qui lui permettra de retrouver la trace de son père, guérillero disparu pendant la guerre. Contre l’avis de sa mère, il plonge à corps perdu dans le dossier, à la recherche de la vérité et de la résilience.

Palme d’or du court métrage : « La distance entre le ciel et nous » de Vasilis Kekatos
Deux inconnus se rencontrent pour la première fois, la nuit, dans une station-service perdue. Alors que le premier fait le plein, il manque quelques euros au second pour rentrer chez lui. Les deux hommes vont marchander le prix de ce qui les sépare d’une histoire.

Mention spéciale du court métrage : « Monstruo Dios » de Agustina San Martín
Par une nuit de brume, les vaches fuient, une enfant est élue et une adolescente tente de retrouver sa liberté.
Dieu est désormais une centrale électrique.