Ayo : «J’ai écrit ces chansons pour faire du bien à mon âme»

Jeudi 10 & Vendredi 11 mai 2018 à 20h Tropiques-Atrium

Ayo signifie « joie » en langue yoruba au Nigéria, pays de son père. Elle est l’une des artistes internationales les plus populaires, talentueuse, avec un visage de femme-enfant.
Née en Allemagne, d’une mère rome roumaine, elle débute la musique à 10 ans. À 14 ans, elle troque le violon pour la guitare qui ne la quittera plus. À Paris, son premier album Joyful lui ouvre les portes de l’international en 2006. Elle a 25 ans !
Désormais basée à Brooklyn, Ayo, qui n’a cessé de parcourir le monde et de truster les récompenses, sortira fin 2017 son 5e opus. Artiste de scène, solaire et engagée, au carrefour des influences, Ayo utilise la musique comme passeport, avec un souffle de liberté.
« Ayo la flamboyante » – France 24
Chant & Guitare : Ayo
Claviers : Vincent Bidal
Basse : Thierry Fanfant
Batterie – Percussions :
Zé Luis Do Nascimento
© crédit photo : Julien Mignot

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Ayo : «J’ai écrit ces chansons pour faire du bien à mon âme»

 

Son dernier album, Ayo («joie», en yoruba), porte son nom et sonne comme une renaissance. Car après deux millions d’exemplaires vendus dans le monde, elle s’était mise à douter. Allemande d’origine nigériane et tsigane, elle a quitté Paris, sa ville de cœur, pour vivre à Brooklyn et se consacrer à ses enfants. Elle évoque pour La Parisienne la période d’errance qui a précédé cette sortie, sa nouvelle vie à New York et l’espoir qui l’anime.

La rédaction a reçu votre nouvel album avec une note d’intention que vous signez. Une chose ressort : les majuscules à Maman, Papa, Musique, Vie, Chanson et Artiste. Comme pour appuyer leur dimension sacrée ?

Ayo : Oui et surtout pour témoigner mon profond respect. On écrit Dieu avec un grand «D» pour signifier sa grandeur. J’ai voulu faire pareil avec toutes ces choses qui me sont essentielles. Sans mes parents, je ne serais pas moi. Je leur dois beaucoup.

Vous avez eu une enfance itinérante, de foyers en familles d’accueil. Vous êtes réconciliée avec votre passé ?

Je n’ai plus envie d’être dans le jugement. Ce n’est pas à moi de juger ma mère. Son addiction à l’héroïne m’a blessée quand j’étais petite mais je sais aujourd’hui qu’elle ne m’a pas abandonnée parce qu’elle ne m’aimait pas. Moi, je ne pourrais jamais être séparée de mes enfants. C’est mon oxygène. J’en ai maintenant trois : Nile (11 ans), Billie-Eve (6 ans) et Jimi-Julius (qui n’a que quelques mois).

Ayo, qui signifie «joie» en yoruba, est votre cinquième album. Que représente cette sortie ?

Cet album est particulier à mes yeux. D’abord, parce que je crois en la numérologie (le chiffre 5 est symbole de mouvement, d’action, ndlr). Ensuite, parce que je l’ai conçu dans un moment de grande insécurité. Je n’avais plus de maison de disques (elle a quitté son ancien label, Universal France, après dix ans de collaboration, ndlr). J’ai quittéParis pour m’installer à New York et redevenir maman à temps plein. Mes enfants m’ont toujours suivie dans mes déplacements, donc je me devais de leur offrir une vie stable et m’adapter à leurs besoins, comme ils l’ont fait pour moi. C’était dur. C’est pour ça que j’ai commencé à enregistrer ces nouvelles chansons. J’avais besoin de m’échapper. Je ne pourrais pas juste être maman. J’ai beaucoup de respect pour les femmes qui le sont mais ce n’est pas moi. Je dois être honnête avec mes enfants et ne pas quitter la musique, parce que c’est ce qui me rend heureuse.

Vous l’avez enregistré seule Vous l’avez enregistré seule dans votre chambre à coucher. Les voix, dans un placard à chaussures ?

Presque. J’étais devant ma penderie que je laissais ouverte. Je ne pouvais pas me glisser à l’intérieur parce que ce n’est pas très bien rangé ! J’ai mis des duvets pour insonoriser la pièce.

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