Après les premières nominations de Trump, l’ « alt-right » jubile

— Par Christophe Deroubaix —

donald_trumpUn sénateur sudiste opposé au mouvement des droits civiques à la Justice, un « faucon » à la CIA et un « islamophobe » comme conseiller à la sécurité nationale : la présidence Trump débute sous le signe de la revanche nationaliste blanche.
Il n’y a certainement pas symbolique plus forte que celle-ci : à la tête du département de la Justice, un sénateur sudiste blanc opposé au mouvement des droits civiques va remplacer Loretta Lynch, la première femme noire ayant occupée cette fonction. La nomination de Jeff Sessions comme « attorney general » par Donald Trump signe l’arrivée de la droite extrême au pouvoir. Deux autres choix, effectués ce week-end, confirment cette stratégie. A la tête de la CIA, il a remplacé un technicien, Mike Brennan, par un élu. Et pas n’importe lequel, évidemment : Mike Pompeo, représentant du Kansas, un conservateur pur sucre (anti-impôts, anti-avortement), proche des frères milliardaires Charles et David Kock et surtout, véritable « faucon ». Opposé à l’accord nucléaire avec l’Iran, il a estimé que le lanceur d’alerte Edward Snowden méritait la peine de mort pour trahison. Enfin, comme conseiller à la sécurité nationale, le président mal élu (il pointe désormais à plus d’un million de voix d’Hillary Clinton au suffrage universel) a opté pour le Lieutenant-Général Michael Flynn, ancien militaire à la carrière « brillante » (au regard des standards de l’armée impériale américaine…), nommé par Barack Obama à la tête de l’Agence du renseignement de la défense en 2012 puis viré par le même deux ans plus tard. L’ancien secrétaire d’Etat républicain, Colin Powell, l’a qualifié de « cinglé d’extrême-droite ». Pour conformer à ce portrait, l’un des premiers soutiens de Trump dans la campagne va répétant partout que l’Islam est un « cancer » qui veut « placer en esclavage ou exterminer 80% de la population. »
Du trio infernal, c’est la première figure citée qui ressort comme l’ultime provocation. « Une insulte pour la justice », a titré le New York Times dans son éditorial. En 1986, Jeff Sessions (de son nom complet Jefferson Beauregard Sessions III, prénommé ainsi en hommage au général de la Confédération), alors procureur de l’Alabama, a été recalé par un Sénat républicain pour devenir juge fédéral, promotion voulue par Ronald Reagan. Son CV était déjà bien rempli. Un employé noir l’avait accusé de l’avoir à plusieurs reprises appelé « boy », terme à connotation raciste. Il avait également rapporté que Sessions disait ne pas avoir eu de problèmes avec le Klu Klux Klan jusqu’à ce qu’il apprenne que certains de ses membres « fumaient des joints ». « Humour », précisait-il ensuite. Sans trait d’esprit particulier, en revanche, il avait en revanche bien accusé deux organisations des droits civiques – la NCAAP et l’ACLU – d’être « anti-américaines » d’ « inspiration communiste. »…

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