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« Ô vous frères humains » : au cœur d’une énigme

Jeudi 20, vendredi 21, samedi 22 avril 2017, 19h 30 au T.A.C.

— Par Christian Antourel —

Le livre d’Albert Cohen «  Ô vous frères humains » est publié en 1972 alors que l’auteur atteint l’âge de 77ans. C’est un écho que nous rapporte Albert Cohen, une anecdote qui a son origine au mois d’août dans une rue de Marseille. Il confie un souvenir qui le hanta toute sa vie : un enfant juif de 10 ans né à Corfou en Grèce découvre un jour la haine et le rejet dans les paroles d’un camelot occupé à vendre des bâtons de détacheur. Cet enfant, c’était lui.

Des questions innocentes, justes humaines telles que : comment se forge un regard ? Qu’est-ce qu’une image? Comment retrouver la gratuité de l’existence, aimer et être aimé ? taraudent la mémoire du gamin  et interrogent son identité blessée Il a ressenti la peur du rejet, a entendu des insultes dans leur version brute violemment antisémites et a vu la haine dans les yeux d’un camelot au demeurant sympathique, il est tombé en arrêt devant cette inscription sur un mur « mort au juifs.»

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« Ô vous frères humains », d’Albert Cohen, m.e.s. d’Alain Timar

Jeudi 20, vendredi 21, samedi 22 avril 2017, 19h 30 au T.A.C.

Lire la critique de la pièce, lors de sa création, par Michèle Bigot sur Madinin’Art

Extrait
« Et je suis parti, éternelle minorité, le dos soudain courbé et avec une habitude de sourire sur la lèvre, je suis parti, à jamais banni de la famille humaine, sangsue du pauvre monde et mauvais comme la gale, je suis parti sous les rires de la majorité satisfaite, braves gens qui s’aimaient de détester ensemble, niaisement communiant en un ennemi commun, l’étranger, je suis parti, affreux sourire tremblé, sourire de la honte. »

Albert Cohen

Mise en scène: Alain Timár
Adaptation : Danielle Paume
Avec : Paul Camus, Gilbert Laumord, Issam Rachyq-Ahrad

Le metteur en scène Alain Timar
Alain Timár, metteur en scène, scénographe, officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, Chevalier dans l’Ordre national du Mérite en 2014, Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres en 2008, Prix Jean-Pierre Bloch remis par la LICRA en 2003.
Après des études supérieures en France et un parcours dans diverses compagnies théâtrales, Alain Timár décide de s’installer à Avignon où il fonde le Théâtre des Halles qu’il dirige et anime depuis 1983.

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Luz adapte « Ô vous frères humains », d’Albert Cohen

luz_o_vs_freres_humainsLuz adapte « Ô vous frères humains », d’Albert Cohen, qui traite de l’antisémitisme, presque un an après Catharsis, album dans lequel l’ancien dessinateur de presse racontait la tuerie de Charlie Hebdo. Dans les deux cas, c’est toujours la haine qui est à l’origine de tout.

Après 25 ans de carrière le dessinateur Luz ne travaille plus aujourd’hui pour la presse, hormis pour Groland. Le 7 janvier 2015, il arrive en ­retard à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Il rapportait son témoignage dans un album exutoire, Catharsis (mai 2015), où il exorcisait son traumatisme en s’ouvrant par le dessin à l’expression de ses émotions intérieures. Il adapte aujourd’hui Ô vous frères ­humains, d’Albert Cohen, un livre à part dans l’œuvre du romancier. En noir et blanc, cette ­partition graphique, presque muette, ­explore à la limite du fantastique cette première confrontation d’un enfant avec l’antisémitisme dans une rue de Marseille, le jour de ses dix ans.

Dans Catharsis, en vous mettant en scène, vous parliez de votre désir d’adapter Shining, de Stephen King. Pourquoi finalement avoir choisi ce livre d’Albert Cohen ?

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« Ô vous, frères humains », Théâtre des Halles, Avignon

— Par Michèle Bigot —

 o_freres_humains-1Théâtre des Halles, Avignon,
Ô vous, frères humains,
Adaptation théâtrale et mise en scène, A.Timar et Danielle Paume,
Avec : Paul Camus, Gilbert Laumord, Issam Rachyq-Ahrad,
Festival d’Avignon, théâtre des Halles, du 5 au 27 Juillet 2014

Revoici Albert Cohen, et son dernier texte revisité par A. Timar et D. Paume. C’est bien d’une adaptation qu’il s’agit, d’une juste adaptation au temps présent. Allégé de l’invocation lyrique au peuple juif, le texte ne perd aucunement sa force mais gagne une dimension universelle. Il est retravaillé, aménagé pour la scène : cette adaptation implique coupures, déplacements, choix et mise en relief. La structure dramatique requiert davantage de distance vis à vis de la linéarité. Des effets de rythme, de découpage, de changement de plan, de silence, d’intermèdes musicaux travaillent le texte dans le sens d’une profondeur inédite.
En outre, la mise en espace, l’incarnation dans le jeu des acteurs, le support du décor et de la lumière, les jeux de couleurs, le soulignement musical s’accompagnent ici d’une véritable interprétation contemporaine du texte. Texte vivant s’il en est, qui libère toute sa force grâce à cette lecture nouvelle.

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« Ô vous, frères humains » m.e.s. Alain Timar

Jeudi 20, vendredi 21, samedi 22 avril 2017, 19h 30 au T.A.C.

 

— Par Michèle Bigot —

(Article publié initialement le 31/03/14 lors de la création)

Sur le front d’Avignon,

Remarquable anticipation ! Le projet d’Alain Timar   et de Danielle Paume  d’adapter pour la scène le récit testamentaire d’Albert Cohen, Ô vous frères humains, publié en 1972, trouve à se réaliser à Avignon, lors de quatre représentations entre le premier et le second tour des élections municipales, qui ont manifesté une poussée de l’extrême droite inquiétante.
Il est à croire que l’artiste sentait venir sous le vent les relents nauséabonds de la peste brune.

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Célébration de la Journée Internationale des Droits Humains

« Karayib, an sel rasin ! »

— Par Culture Égalité —

Les Droits Humains sont plus que jamais bafoués en ces temps de repli sur soi, de nationalisme exacerbé, de rejet de l’autre. Haïti, nos sœurs et frères de la Caraïbe, étaient au cœur de cette soirée.

Cette journée internationale des droits humains a rassemblé, le 11 décembre 2021, au dernier étage de l’Hôtel Impératrice, à Fort de France : le Mouvement du Nid, l’ASSOKA, les Amazones, Kap Caraïbe, ESA, Cellule Action et l’association Culture Egalité, organisatrice de cet événement.

Comme chaque année depuis trois ans, celle-ci a remis son prix des droits humains. Ce prix avait été décerné en 2018, à Danièle Magloire, féministe haïtienne, en reconnaissance de son engagement indéfectible pour le respect des droits des femmes – droits humains ; en 2019, à Huguette Bellemare, membre de Culture Egalité, pour son travail de vulgarisation sur le matrimoine américain et caribéen ; et en 2020, à l’ASSOKA, pour l’aide militante et juridique apportée aux migrant.es caribéen.nes… Cette année c’est le « Mouvement du Nid » représentée par Lavinia Ruscigni et son équipe qui est mis à l’honneur pour l’accompagnement sans relâche de femmes migrantes privées de droits et contraintes à la prostitution pour survivre.

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« Frères migrants » de Patrick Chamoiseau : notre parole primordiale

— Par Loïc Céry (Institut du Tout Monde) —

Comment convaincre de l’importance du dernier essai de Patrick Chamoiseau, et de l’urgence de le lire et d’en diffuser la substance ? – celle d’une mobilisation de chacun face au drame des migrants, et du moment de nouvelles fondations ? Je propose un aperçu sur les urgences de cette diffusion, à laquelle nous voulons contribuer ici avec l’Institut du Tout-Monde (fin de l’article).

À en juger par les commentaires assez unanimes de la presse, la sortie de l’essai Frères migrants de Patrick Chamoiseau (Seuil, mai 2017) a été saluée par un éloge général, les uns et les autres ayant noté la générosité singulière de cet appel à la solidarité avec les migrants, son élan vers l’ouverture et son aspiration au dépassement des réflexes de rejet. Une quasi-unanimité par conséquent, qui a quelque chose de rassurant devant ce qui est certainement un livre important, en un contexte troublé. Pourtant, demeure une sorte d’insatisfaction toute personnelle : je ne suis pas sûr finalement, qu’on ait pour de bon pris la mesure exacte de cet appel, et tout à la fois de cet essai politique court et dense, de ce tournant éthique et de cette postulation poétique à de nouvelles éclosions.

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« Public or not public » ponctue, dans les éclats de rire, une belle saison

— Par Roland Sabra —

Carlo Boso à écrit en 2007 « Public or not public » à partir de  « L’histoire du théâtre dessinée » d’André Degaine paru en 2000 et véritable référence pour tout amateur de théâtre. D’emblée le quatuor annonce la couleur : «  Vous, public, vous êtes les principaux protagonistes de la soirée. » Quel a été le statut du public depuis l’invention du théâtre ? Quelle mise en regard avec celui des comédiens ? Et celui les comédiennes alors ? Et en effet ils embarquent la salle dans un voyage qui partant de la préhistoire passera par la Grèce, Rome, le Japon, l’Angleterre, le haut et bas Moyen-Age, la Renaissance, le siècle des Lumières, aboutira de nos jours du coté de l’intermittence et de la DRAC ( Direction Régionale des Affaires Culturelles). « Les Draconiens ? Mais ce sont qui la DRAC ? Ce sont eux » en désignant le public. Et celui-là d’acquiescer bruyamment !

Sans décor, avec peu d’accessoires, mais dynamisée par la folle énergie de quatre drôles, se dessine une épopée qui de troubadours en Carnaval, de théâtre de cour en Comédia del Arte, de mimes en masques, d’opéras en théâtres de boulevard, de cabarets en théâtre de tréteaux, convoque spectateurs et spectatrices sur scène pour dire combien et comment la représentation théâtrale colle au plus près à l’histoire de nos sociétés.

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En avril, le théâtre comme interpellation

— par Janine Bailly —

À Tropiques-Atrium : « M’appelle Mohamed Ali »

Au théâtre Aimé Césaire : « Ô vous frères humains »

Aujourd’hui, entrée dans cet âge où l’on peut sur soi et ses chemins de vie se retourner, il me semble juste de dire que tout acte théâtral, qui m’a fait grandir et comprendre le monde comme il va, était un acte engagé, non pas essentiellement au sens politique du terme, mais engagé toujours auprès des hommes, engagé car inscrit dans une dynamique de progrès et de cheminement vers une société plus juste, plus tolérante et plus belle. Les deux derniers spectacles, vus à Fort-de-France, en dépit de certaines faiblesses m’ont confortée dans cette idée— utopique ? — que le théâtre est vital, et que par les arts on pourrait bien tenter de sauver le monde !

« M’appelle Mohamed Ali » est un monologue écrit, avant et pendant le spectacle, car au texte initial s’adjoignent des propos liés au lieu et à l’actualité. Un monologue écrit-improvisé-joué, qui se voudrait dialogue, mais qui est plutôt une sorte de longue conversation à sens unique proposée à la salle.

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Théâtre Aimé Césaire : programme 2016-2017

— Par Michèle Césaire —
tac_progra_16-17Le théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France vit intensément, c’est un lieu de débats, de confrontations, de renouvellement artistique, un épicentre où s’épanouissent les idées créatrices.
Après avoir proposé au public des cycles d’auteurs, les thématiques choisies ont été ces deux dernières saisons la résistance et la liberté d’expression.
Il est vrai que la fonction du théâtre dans notre salle est de participer au débat sociétal et de redonner une place humaine à l’individu.
C’est donc tout naturellement que le fil conducteur, le vecteur de pensée de cette saison 2016-2017 sera la condition féminine.
Il y a peu de reconnaissance dans notre société pour les femmes qui y occupent cependant une place prépondérante et participent activement à toutes les luttes.
Nous saluerons lors de cette nouvelle saison :

• La Femme forcée mais révoltée et imprévisible.
• La Femme éducatrice.
• La Femme déesse, accoucheuse de vérités.
• La Femme vengeresse.

Le public découvrira d’octobre 2016 à juin 2017, 9 spectacles hormis la rencontre Théâtre Amateur du mois de mai :

• Noces de sang : une tragédie populaire d’après un fait divers réel où la femme est au centre du drame, une pièce dans laquelle le verbe de Garcia Lorca et sa force poétique sont à leur sommet.

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Les outre-mer au Festival d’Avignon 2015

outre-mer_avignonLa présence des compagnies des Outre-mer dans le OFF d’Avignon progresse d’année en année. Pour cette édition 2015, dix-sept compagnies sont présentes dans le OFF. Nous ne pouvons que nous en féliciter. C’est une belle opportunité pour découvrir la singularité de leurs créations. D’un territoire à l’autre, le brassage des cultures nourrit les imaginaires de ces créateurs, porteurs d’identités fortes.

Greg GERMAIN, Président

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Créée en 2013, l’Agence de promotion et de diffusion des cultures de l’Outre-mer travaille à la visibilité et à la circulation de la création ultramarine : patrimoine, arts de la scène, arts visuels, littérature, cinéma et audiovisuel. Elle accompagne les créateurs et porteurs de projets culturels en matière d’ingénierie et de développement de projets, de production et de diffusion, de formation et d’information. Elle favorise la mise en réseau, la coopération des opérateurs culturels et les projets multilatéraux, d’Outre-mer à Outre-mer, d’Outre-mer à l’Hexagone, et d’Outre-Mer à l’international. L’Agence vient de lancer son site internet cultures-outre-mer.fr autour de trois fonctions :

 – une « vitrine » d’information sur les actualités culturelles dans tous les territoires

 – un centre de ressources, à destination du grand public et des professionnels, qui a vocation à présenter tous les acteurs culturels et le patrimoine des territoires

 – une plate-forme de travail et d’échanges pour l’espace pro.

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Au TNB, Le Ciel de Nantes et Skinless

– par Janine Bailly –

Deux propositions théâtrales, opposées et complémentaires

Une des grandes qualités de la programmation proposée par Arthur Nauzyciel au TNB, c’est sa belle diversité, qui en cette tempétueuse fin d’hiver, nous emmène aux deux extrémités du spectre théâtral. Puisqu’aussi bien il existe au théâtre diverses façons de nous parler du monde, de son évolution, des autres et de nous-mêmes, qui nous tenons debout au coeur du maelström…

Le Ciel de Nantes, de Christophe Honoré : parler de sa famille

Le dramaturge peut, regardant comme l’on dit d’ordinaire la vie par le petit bout de la lorgnette, observer avec la curiosité de l’entomologiste les destins et tribulations  d’une famille plus ou moins dysfonctionnelle, et ce faisant conduire le spectateur à se retrouver, à retrouver quelqu’un des siens incarné en l’un ou l’autre des personnages présents sur scène. Il en est ainsi du dernier opus proposé par  Christophe Honoré, qui fait par sa création, Le Ciel de Nantes, la chronique des siens, mais témoigne aussi d’une grande habilité à effacer les frontières. Estompant les limites entre fiction et réalité, il conte les aventures d’un jeune réalisateur, réincarnation de lui-même, et qui voudrait, sans vraiment ni jamais y parvenir, faire le “film-mémoire” de sa propre tribu.

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L’éphéméride du 24 mars

La tuerie du 24 mars 1961 au Lamentin

L’archevêque de San Salvador Óscar Romero est assassiné en pleine messe le 24 mars 1980.

Au nom de l’ordre et de la force publique,
Au nom de l’autorité qui nous régente,
Au nom de la loi et au nom de la France,
Une poignée d’assassins vient de creuser trois tombes,
D’un coup, dans notre sol lamentinois .
Crime plein de lâcheté et plein d’horreur !
Crime policier, crime raciste, crime politique………
C’est ainsi que Georges GRATIANT, maire communiste du LAMENTIN , crie son indignation devant les tombes des trois jeunes assassinés par une troupe de policiers et de gendarmes, un vendredi 24 mars 1961 en plein bourg du LAMENTIN, devant la mairie .
Elle avait 24 ans . Elle s’appelait Suzanne MARIE-CALIXTE. Elle était couturière . Aux environs de 20 heures, elle sortait de la messe . Une salve de mitraillette l’a tuée «d’une balle sous le bras », «sortie par la tête » .
Alexandre LAURENCINE avait 21 ans, Edouard VALIDE, 26 ans . Ils étaient ouvriers agricoles sur l’habitation de Roches Carrées.

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« L’Homme qui voulait peindre des fresques » de Michel Herland

— Par Dana Shishmanian (1) —

Faire « préfacer » son recueil de poèmes (2) (qui n’est en l’occurrence pas tout à fait le premier car Michel Herland a vu publier en 2020 Tropiques suivi de Miserere, livre de poèmes choisis et traduits en roumain par Sonia Elvireanu, paru en édition bilingue en Roumanie – voir notre chronique là-dessus dans le numéro 176, mars-avril, 2023 de Francopolis), par un « manifeste poétique » (même si « petit »), peut paraître, et certainement est, dans la plupart des cas, un pari extrêmement risqué. Celui, notamment, de faire lire votre poésie par le prisme de votre conception de la poésie – en faussant ainsi, délibérément (ou peut-être seulement involontairement, par la naïve croyance en la cohérence de votre esprit) la réception génuine et spontanée de votre écriture dans l’esprit du lecteur. Pour ne plus parler de la prétention qu’un « manifeste » peut s’arroger, celle de frayer des voies, et particulièrement celles supposées empruntées par vous-même en tant qu’auteur ! Autrement dit, vous vous donnez en exemple… tout en vous enfermant dans un modèle procustien assumé de plein gré, pour vous couper les ailes !…

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Chlordécone : Se battre aussi sur le front juridique

— Par Raphaël Constant, avocat d’une partie civile dans l’affaire dite « Chlordécone » —

On reparle donc du chlordécone.

Le magistral article du docteur JOS PELAGE sur l’infertilité et les troubles cognitifs chez les enfants montre qu’aujourd’hui encore il reste de nombreux domaines où on ignore les effets exacts de cet empoisonnement imposé à notre pays.

Cette ignorance partielle s’explique surtout par l’opacité du pouvoir sur maints sujets.

Ce ne sont pas les opérations de communication de Mme E. DUCLAY ou les rodomontades négationniste de certains qui vont faire surgir la vérité.

Souvenez-vous d’un un préfet annonçant abruptement que 92% des martiniquais avait du chlordécone dans le sang.

Comment le savait-il ? Depuis quand ?

Dans un tel contexte se demander ce que les services de l’état savent exactement et ce qui n’est pas dit.

Dans ce cadre opaque, les batailles juridiques sur le chlordécone doivent aussi être menées pour établir la vérité.

Il faut mener cette bataille mais ne se faire aucune illusion sur la neutralité et l’objectivité d’un appareil d’Etat avec ses corollaires judiciaire ou administratif.

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L’aménagement du créole et du français dans l’École haïtienne à l’épreuve de l’« état de dealers » guerroyant contre l’« état de droit »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article entreprend d’examiner une problématique de fond qui interpelle les linguistes, les enseignants, les directeurs d’écoles, les universitaires, la presse et l’ensemble de la société civile. Quarante-cinq ans après le lancement de la réforme Bernard de 1979, une réforme lacunaire et inaboutie, le système éducatif national haïtien est-il guidé par UNE VISION comprise dans un énoncé de politique linguistique éducative d’État ? Trente-sept ans après le vote majoritaire de la Constitution de 1987 qui a accordé au créole et au français le statut de langues co-officielles, l’État haïtien a-t-il élaboré, voté et mis en œuvre sa première loi d’aménagement des deux langues de notre patrimoine linguistique historique ? De manière unanime, les analystes du système éducatif national haïtien répondent « non » à ces deux questions de premier plan tout en précisant que ce système a connu, de 1979 à 2023, de multiples « réformes » financées à coup de centaines de millions de dollars et d’euros par les agences de coopération internationale.

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Financement du système éducatif haïtien : les puissantes institutions internationales alimentent-elles la corruption en Haïti ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Ces dernières années, les bonnes nouvelles n’ont pas cessé de pleuvoir d’abondance sur la toiture du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti. À ce chapitre en effet, l’on a constaté que le Partenariat mondial pour l’éducation, la Banque mondiale, l’Union européenne, la Banque interaméricaine de développement et l’Agence française de développement continuent de se presser au chevet d’un système éducatif haïtien dont les tares et les maux sont diagnostiqués sous toutes les coutures depuis plusieurs décennies. En chœur ces puissantes institutions internationales trompettent, à coup de millions de dollars et d’euros, qu’elles œuvrent dans le but d’assurer, comme il est mentionné sur le site de la Banque mondiale, la « Promotion d’une éducation plus équitable, durable et plus sûre en Haïti ».

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 » La ribotte des petits » édition 2023 : le programme

Du 7 au 22 décembre / Tropiques-Atrium

Nom commun 2 – français
ribotte \ʁi.bɔt\ féminin
Variante de ribote.
La baratte à piston est appelée baratte à ribot ou ribotte.
La ribotte est une grande poterie en grès dans laquelle on agite verticalement une galette de bois fixée à l’extrémité d’un bâton, lequel est guidé par un trou aménagé dans le couvercle de bois
— (Topictopos, Le patrimoine, l’identité des territoires)
Nom commun 1 – français
ribotte \ʁi.bɔt\ féminin

Débauche, excès de table ou de boisson.
« Moi-même j’étais au milieu d’eux, appuyé contre Morny, en train de fumer ma pipe. En entendant venir les bombes, je n’eus que le temps de me jeter par terre. D’abord nos canonniers crurent que c’était une erreur de tir, ou quelque collègue en ribotte… Mais va te promener !
— (Alphonse Daudet, La bataille du Père-Lachaise, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 135.)
Sans paffs, sans lime, plein de crotte,
Aussi rupin qu’un plongeur,
Un soir, un gouêpeur en ribotte
Tombe en frime avec un voleur.
— (François-Vincent Raspail, Le gouêpeur et le voleur)
Wiktionnaire – licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

La vie est diverse.

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L’éphéméride du 29 novembre

Le plan de partage de la Palestine est approuvé par l’ONU par le vote de la résolution 181 le 29 novembre 1947

Le 29 novembre 1947, le plan de partage de la Palestine élaboré par le Comité spécial des Nations unies sur la Palestine (UNSCOP) créé par l’ONU, est approuvé par cette dernière à New York, par le vote de la résolution 181.

Illustration : Pavillon du mandat britannique flottant sur ses navires de 1927 à 1948.

La journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est une journée internationale établie par les Nations unies. Elle est généralement tenue le 29 novembre de chaque année pour marquer l’anniversaire de la résolution 181 qui est le Plan de partage de la Palestine. Cette journée est tenue en accord des mandats donnés par l’assemblée générale avec les résolutions 32/40B du 2 décembre 1977, 34/65 D du 12 décembre 1979, 56/34 du 3 décembre 2001 et autres résolutions.

Ce plan de partage de la Palestine prévoit la partition de la Palestine mandataire en trois entités, avec la création d’un État juif et d’un État arabe, tandis que la ville de Jérusalem et sa proche banlieue sont placées sous contrôle international en tant que corpus separatum.

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L’éphéméride du 7 novembre

Début du procès à grand spectacle de Landru le 7 novembre 1921

Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris (19e arrondissement) et mort le 25 février 1922 à Versailles, est un célèbre tueur en série et criminel français. Il fut surnommé « le Barbe-Bleue de Gambais ».

Biographie
Origines
Henri Désiré Landru est issu d’une famille modeste. Il est né en 1869, au 41 rue de Puebla (aujourd’hui avenue Simon-Bolivar) dans le quartier de Belleville à Paris et est le fils cadet de Julien Alexandre Silvain Landru, 34 ans, chauffeur aux Forges Vulcain (qui se suicida au Bois de Boulogne le 28 août 1912), et de Flore Henriquel, 34 ans, couturière et blanchisseuse à domicile (décédée en 1910). Le couple avait déjà une fille, Florentine Marguerite Landru (née en 1854). La famille est établie à Paris, rue du Cloître-Notre-Dame, où Landru a passé l’essentiel de son enfance heureuse.

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À propos de « L’amnésie patrimoniale des Ayatollahs du créole… »

L’amnésie patrimoniale des Ayatollahs du créole alimente une conflictuelle et inconstitutionnelle fatwa contre le patrimoine francophone écrit d’Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le patrimoine écrit est un terme générique qui regroupe l’ensemble des documents anciens, rares ou précieux conservés dans une bibliothèque ou ayant été numérisés. Ces documents écrits et/ou numérisés constituent un patrimoine qui est l’expression, dans un contexte historique donné, à une époque donnée, de la pensée, de l’opinion, de l’action, de l’imagination, du vécu d’une personne ou d’un groupe de personnes. À ce titre, et en lien avec une mise en contexte qui permet de replacer l’information dans son environnement historique, le patrimoine écrit rassemble des documents divers (lois, Constitutions, décrets, œuvres littéraires, ouvrages scientifiques, journaux et revues, etc.) qui témoignent de l’activité humaine, ancienne ou récente. Dans son acception générique à l’échelle d’un pays, le patrimoine écrit désigne habituellement le patrimoine national écrit qui recouvre une grande variété de documents conservés aussi bien dans des collections privées que publiques : livres imprimés, documents iconographiques (gravures, affiches, cartes postales, plans, photographies, dessins, manuscrits, estampes, photographies, films, partitions musicales, cartes et plans, monnaies et médailles, archives, etc.).

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L’éphéméride du 24 septembre

La Nouvelle-Calédonie est proclamée colonie française le 24 septembre 1853

Les premières sources écrites concernant l’histoire de la Nouvelle-Calédonie remontent à son exploration en 1774 par James Cook, l’archipel était alors déjà habité par une population mélanésienne : les Kanak. La Nouvelle-Calédonie est une collectivité sui generis de la France.
Le contexte géographique
D’une superficie totale de 18 575,5 km21, la Nouvelle-Calédonie est un territoire d’une surface comparable à celle d’un État comme la Slovénie. La population est estimée à 245 580 habitants (recensement 2009), dont 99 078 d’origine mélanésienne. La Nouvelle-Calédonie est un territoire notoirement sous-peuplé avec une densité de 13 hab./km2 (119 hab./km2 en France métropolitaine).

Lors de l’arrivée des premiers explorateurs la population mélanésienne était estimée entre 40 000 et 80 000 habitants2.

Peuplement et préhistoire (xiiie siècle av. J.-C. – xixe siècle)
Il y a 5 000 ans environ (v. 3 000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du sud, cultivateurs de millet et de riz, appelés Austronésiens par les archéologues, commencent à traverser le détroit pour s’installer à Taïwan. Vers 2 000 av.

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La mort de François Gèze, éditeur à La Découverte, co-fondateur et pilier du site histoirecoloniale.net

Le site histoirecoloniale.net a consacré une page au décès de François Gèze.

Il y a publié le 17 août 2023 le dernier article qu’il a écrit. 

La perte de ce pilier de notre association est un choc

pour notre projet, pour son projet.

Merci pour votre soutien.

L’équipe du site histoirecoloniale.net.

D’innombrables articles et communiqués sont parus après la mort soudaine de François Gèze le 28 août 2023. Nous reproduisons l’article de Catherine Simon paru dans Le Monde le 1er septembre, le communiqué publié par la Ligue des droits de l’Homme, la biographie-bibliographie par le Centre d’études anti-impérialistes (Cedetim) dont François Gèze était membre, ainsi que les liens vers les articles qui lui ont été consacrés sur Mediapart. Cette disparition est une épreuve importante pour le site histoirecoloniale.net qu’il a co-fondé en 2017 et dont il constituait un pilier essentiel. Il était notamment très actif dans les appels à des dons individuels à notre site ainsi que dans les demandes à divers organismes pour qu’ils le soutiennent et nouent des partenariats avec lui.
https://histoirecoloniale.net/Deces-de-Francois-Geze-editeur-a-La-Decouverte-co-fondateur-et-pilier-de-notre.html

François Gèze né le 17 avril 1948 à Casablanca et mort le 28 août 2023 à Sarzeau est un éditeur français.

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« L’Ecriture ou la vie », d’après Jorge Semprun, adaptation & m.e.s. Jean-Baptiste Sastre et Hiam Abbass

— Par Michèle Bigot —

L’Ecriture ou la vie est un récit publié en 1994 mais que, de son aveu même, Jorge Semprun a commencé à écrire en 1987, le 11 avril 1987, au moment où Primo Levi se donnait la mort. Ce fut l’événement déclencheur, qui l’a décidé à consentir l’effort de se tourner vers le passé, de le laisser refluer en lui avec l’angoisse de mort qui l’accompagne. Au soir de sa vie, il ressent l’urgence de témoigner sur l’horreur du camp de Buchenwald, parce qu’il est un des derniers à en conserver un souvenir vécu dans sa chair. Longtemps, il avait fait le choix de se tourner vers l’avenir, en militant politique, mais voilà qu’avec la mort de Primo Levi, le retour au souvenir est inévitable. Entre écrire et vivre, il choisit alors écrire, car c’est l’unique façon de faire face à l’angoisse de mort qui l’assaille. Après avoir banni de sa mémoire ces heures atroces, voilà q’il y revient, mêlant le récit autobiographique, le dialogue, la poésie et la réflexion philosophique sur le mal absolu. Car comment dire l’expérience des camps?

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« Nous, Caribéens, ne sommes pas prêts, mais nous avons la ressource pour nous accorder aux mutations impérieuses »

Dans une tribune au « Monde », Patrick Chamoiseau, écrivain antillais, estime que, pour s’adapter aux changements climatiques, il faut se tourner vers les temps antécapitalistes et s’inspirer de l’esprit des premiers Antillais, les Kalinagos.

— Par Patrick Chamoiseau —
La modification climatique changera nos vies, mais n’affectera sûrement pas le capitalisme. La perspective est désormais claire : sous son règne, dans une soixantaine d’années, la planète accusera l’impact d’une élévation de température de l’ordre de 3 °C. Pour le monde tel que nous le connaissons, cela signifie un coup d’arrêt aussi brutal que longuement annoncé.

Le dogme mercantile qui nous domine et saccage la planète connaîtra, hélas, d’intensives jouvences dans l’immanence du numérique, les nano-technosciences et l’insondable potentiel de l’intelligence artificielle. A ces sources de regain, ajoutons les découvertes (encore imprévisibles, mais à coup sûr inouïes) qu’apportera l’astrophysique dans ses explorations innovantes du cosmos.

Ma génération connaîtra un réchauffement d’environ 1,5 °C. Celle qui a 20 ans aujourd’hui devra subir 2,5 °C dans le meilleur des cas. Ceux qui naissent maintenant seraient condamnés aux 3 °C montant. Dans tous les cas, les peuples de l’eau, gens des côtes, de l’Océanie ou de la Caraïbe seront confrontés à des transformations radicales, avec comme sinistres architectes : pics de chaleur dantesques, gonflement de l’océan, cyclones exacerbés, tsunamis, sécheresse profonde et inondations folles, acidification marine, blanchiment des coraux, effondrement de leur biodiversité… Un concentré de catastrophes interactives que l’écrivain Gabriel Garcia Marquez [1928-2014] lui-même n’aurait pas pu imaginer.

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