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La Trilogie Camille Claudel, Thérèse d’Avila, Sarah Kane

 

— Par Michèle Bigot —

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Après avoir présenté séparémént trois soirs de suite les trois volets de la trilogie, Charles Gonzalès en a donné l’intégralité le 18/12, au Théâtre des Halles à Avignon.

Dans son texte intitulé Vers un théâtre d’ambre, Charles Gonzalès fait le récit de cette trilogie, de sa genèse et de l’aventure humaine et théâtrale que sa création et son interprétation ont constituée. La genèse en est elle-même une véritable Odyssée, recoupant et traversant les tragédies du siècle passé et du siècle présent. Placée sous le signe de l’asile d’aliénés de Montdevergues, pendant les trente ans passés dans cet enfer où le mistral réveille les cauchemars des pensionnaires, cette tragédie dont l’idée a germé par hasard le soir même du 11 septembre 2001, à la faveur de la lecture d’une lettre écrite par Camille Claudel à l’atelier théâtre de la rue du Plateau, nous est revenue en décembre en Avignon, dans un theâtre où rôdent encore les âmes de Camille, de Thérèse et de Sarah, parce qu’il tient de la chapelle envahie de mistral, de la cloture du cloître et tout ensemble d’un sanctuaire de théâtre.

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4:48 Psychose de Sarah Kane, une mise en scène de Jandira Bauer à Foyal

—par Roland Sabra —

L’art de l’entre-deux

 

A l’ouverture de la salle, Jeanne Baudry est déjà sur la scène qu’elle arpente de long en large en fond de plateau, irrémédiablement perdue en elle-même.  Sur la partie gauche du tableau  le gril laisse pendre deux immenses lacets noirs, en rappel à ceux qu’utilisa Sarah Kane pour mettre fin à ses jours, sur la droite deux paires de chaussures abandonnées complètent le décor. Et ça commence! C’est une voix de l’intérieur, une voix des cavernes, une voix des profondeurs, une voix qui la parle plus qu »elle ne parle et qui se fait entendre ou plutôt qui nous fait entendre ce que nous voulons bien entendre de notre propre rapport à la déraison. Tout le texte de Sarah Kane est tentative de découvrir ce que la forme poétique  peut contenir de théâtrale. La structure du texte est apparemment brisée, désarticulée, afin de livrer un matériau brut, le plus polysémique possible. Un pur travail sur la langue. C’était l’obsession de l’auteure que de pouvoir unifier la forme et le fond. Sarah Kane :  » La forme et le contenu tentent d’être une seule et même chose – la forme est le sens ». 

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Jandira Bauer à propos de 4.48 Psychose de Sarah Kane

« Il est question dans ce texte de théâtralité explosive,  de lyrisme,  de puissance de l’émotion et d’humour glacé »

Pourquoi cette pièce ici et maintenant ?

Pourquoi pas ? J’ai souvent entendu dire que chaque public « a droit » au théâtre qui lui correspond. Je me suis toujours élevée contre ce cloisonnement inepte .

En tant que metteur en scène, je ressens le besoin de la mise en abîme, de l’audace qu’impose le théâtre contemporain.

Comment éviter une lecture biographique de la pièce?

Dans son compte rendu de 4h48 Psychose, Michael Billington a mentionné un précédent: une des dernières œuvres de la poètesse américaine Sylvia Plat commence par ces vers:

Cette femme se voit parachevée.

Son corps mort revêt le sourire de l’accomplissement.

Cela était à certains égards, la démarche critique la plus évidente face à la tache difficile de devoir rendre compte de cette pièce: Un billet annonçant un suicide.

Dans 4:48 Sarah Kane a pénétré plus profondément dans son propre psychisme et je crois qu’elle savait qu’elle creusait là profondément, non pas de difficultés avec cette pièce, mais une réaction affective très forte envers elle.

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L’éphéméride du 1er octobre

Antonin Artaud publie le Manifeste du Théâtre de la Cruauté le 1er octobre 1932

Antonin Artaud, né à Marseille le 4 septembre 1896 et mort à Ivry-sur-Seine le 4 mars 1948, est un théoricien du théâtre, acteur, écrivain, essayiste, dessinateur et poète français.

La poésie, la mise en scène, la drogue, les pèlerinages, le dessin et la radio, chacune de ces activités a été un outil entre ses mains, « un moyen pour atteindre un peu de la réalité qui le fuit ».

Toute sa vie, il a lutté contre des douleurs physiques, diagnostiquées comme issues de syphilis héréditaire, avec des médicaments, des drogues. Cette omniprésence de la douleur influe sur ses relations comme sur sa création. Il subit aussi des séries d’électrochocs lors d’internements successifs, et il passe les dernières années de sa vie dans des hôpitaux psychiatriques, notamment celui de Rodez. Si ses déséquilibres mentaux ont rendu ses relations humaines difficiles, ils ont aussi contribué à alimenter sa création. Il y a d’un côté ses textes « fous de Rodez et de la fin de sa vie », de l’autre, selon Évelyne Grossmann, les textes fulgurants de ses débuts.

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Au Théâtre National de Bretagne, « Girls and Boys », de Dennis Kelly

Portrait de femme dans l’air du temps, une histoire d’aujourd’hui !

-–-Par Janine Bailly ––

Deux femmes, que lors du bord de scène nous sentirons unies dans une belle complicité. La première, Chloé Dabert, directrice de la Comédie de Reims, responsable ici d’une mise en scène aussi intelligente qu’efficace. La deuxième, Bénédicte Cerutti, actrice criante d’authenticité, si proche de nous en jeans petit haut chemise queue de cheval et bottines, toute pétrie de sourires et de pleurs retenus, – mais les larmes à la fin seront libérées – toute en cris et en silences, invectives et mots tendres, en cela capable de nous transmettre les émotions puissantes que génère ce monologue, où chaque mot porte son poids d’humanité dans ce qu’elle peut enfermer de beau et de tragique, de bonheur et de malheur, d’espoir et de désespoir, de cruauté aussi… parfois… souvent ! Deux femmes donc pour porter sur leurs épaules ce Girls and Boys, ce texte difficile, oscillant entre humour rose, humour noir et drame, comédie et tragédie, et que l’auteur britannique Dennis Kelly écrivit en 2018. 

De ce dernier, notre contemporain né à Londres en 1970, et qui porte sur nos sociétés occidentales un regard lucide et acéré, les critiques disent volontiers qu’il serait « l’héritier du théâtre “in yer face”, un courant du théâtre anglais des années 90, dans le sillage d’Antonin Artaud », et pour lequel on cite Sarah Kane, Martin Crimp, Mark Ravenhill…

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1er festival du Jamais Lu

Du 2 au 4 juin 2022 au Terminal Inter-iles – Bassin Radoub à Fort-de-France

Le Jamais Lu se réjouit d’annoncer la tenue du 1er Festival du Jamais Lu Caraïbe, du 2 au 4 juin 2022 au Terminal Inter-iles – Bassin Radoub à Fort-de-France en Martinique. Le Festival du Jamais Lu est un événement festif, qui fait découvrir de nouveaux textes théâtraux au public par le biais de mises en lecture. Sans décor et costume, le spectateur découvre, dans une relation de proximité avec les acteurs et actrices, de nouvelles œuvres théâtrales brûlantes d’actualité.

Cette initiative québécoise existe depuis 21 ans à Montréal et après avoir créé le Festival du Jamais Lu Paris en 2015, l’organisme est heureux de développer une première édition caraïbéenne en partenariat avec Dimwazell’Cie. La particularité du Festival du Jamais Lu Caraïbe se situe dans la rencontre entre artistes québécois et artistes caribéens. Il vise à être un pont entre les cultures, l’occasion de travailler ensemble, autour d’une même langue, chacun et chacune avec ses particularités. Par cette rencontre artistique autour de paroles contemporaines, le Jamais Lu espère contribuer à un rapprochement de ces cultures francophones voisines.

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Mort de Claude Régy : l’épure comme une grâce

Intégrité, sens du mot et du silence… les mises en scène de Claude Régy, mort le 26 décembre à 96 ans, en imposaient par leur rigueur parfois austère. Mais, longtemps après que le rideau était tombé, la force de sa vision du théâtre vous habitait profondément.

“Il est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi, tranquillement, dans une maison de retraite médicalisée”, ont indiqué son compagnon Alexandre Barry et son attachée de presse Nathalie Gasser. Claude Régy était un homme de théâtre respecté qui jusqu’au bout de ses forces a continué à monter des spectacles. Le dernier, “Rêve et Folie” de Georg Trakl avait été programmé au Festival d’Automne 2018 à Nanterre. Claude Régy avait alors annoncé que c’était sa dernière mise en scène.

Lire aussi :Rêve et Folie : Claude Régy à l’apogée de son art  Par Roland Sabra —

Longtemps assistant d’André Barsacq au théâtre de l’Atelier, travaillant la plupart du temps en collaboration avec des dramaturges contemporains, il a amené sur scène des écritures aussi diverses que celles de Peter Handke, Marguerite Duras, Jon Fosse, Arne Lygre, Botho Strauss ou Leslie Kaplan ainsi que les traductions de la Bible par Henri Meschonnic.

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Les femmes et le théâtre de la guerre – 23 => 29 novembre 2017

Deux mises en voix et une rencontre en partenariat avec Écritures du monde et RFI

« Depuis les origines, la guerre a occupé les scènes, depuis les Perses d’Eschyle jusqu’aux pièces de Shakespeare, notamment Henry IV, la plupart traversées par le bruit des armes. Le vingtième siècle qui fut un siècle de guerres, a vu naître les œuvres, entre autres, de Brecht et de Genet qui, dans les Paravents, considérait la guerre « comme une partouze du tonnerre ».

Plus près de nous, Sarah Kane, Edward Bond ou Wajdi Mouawad inscrivent la guerre au cœur de leur théâtre et en ont fait une métaphore de l’anéantissement de l’humain.

Si la guerre écrite par les auteurs contemporains européens semble une guerre métaphysique, déterritorialisée, traduisant un chaos cosmique, où rien de l’homme ne subsiste, chez les auteurs, nés dans des pays qui ont connu la guerre à notre époque -Algérie, Liban, Rwanda, Bosnie, Palestine-, la guerre est perçue d’une manière radicalement différente. Elle n’est pas négation de l’homme, mais exacerbation de la vie. La proximité et l’imminence réelle de la mort provoquent en chacun cette déflagration du désir dont parlait Genet, et l’humour est là qui conjure et endigue la tragédie et l’horreur alentour.

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« Macbeth » de Shakespeare dans un dialogue entre français et créole : époustouflant

— Par Alvina Ruprecht —

Devenu au fil des années un des hauts lieux du théâtre professionnel anglophone à Montréal, le Centre Ségal – autrefois le Centre Saiyde Bronfman – situé près de l’Université de Montréal, reçoit désormais des spectacles en français.

En effet, depuis 2007, lorsque le Centre a transformé sa galerie d’art en deuxième salle de théâtre, il continue sa programmation anglaise dans la grande salle, alors que le nouvel espace, plus petit celui-là, est désormais ouvert aux troupes de toutes origines. La nouvelle vocation multilingue du Centre Ségal offre des possibilités inouïes pour des troupes et des acteurs, souvent marginalisés par les structures institutionnelles de la scène québécoise.

La metteuse en scène Stacey Christodoulou, directrice artistique et fondatrice de la compagnie montréalaise The Other Theatre (l’Autre théâtre) qui réalise des spectacles en anglais et en français, a déjà monté, entre autres, des œuvres d’Arrabal, de Heiner Muller, de Peter Handke, de R.W. Fassbinder et de Sarah Kane. Elle est aussi à l’origine d’une création collective intitulée Human Collision/Atomic Reaction présentée au Festival de théâtre des Amériques en 1999.

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Rêve et Folie : Claude Régy à l’apogée de son art

— Par Roland Sabra —

 reve__folie_claude_regy« Je ressens, je crois, avec beaucoup de force, le désir d’un théâtre qui n’en serait plus un... »1 . Le travail de déconstruction du théâtre tel qu’on le connaît en Occident entrepris par le Maître est arrivé à son terme. Il dit, à 93 ans, que c’est sa dernière mise-en scène. Mais au delà même du théâtre qu’il « essaie d’entraîner […] dans une zone qui se situerait au delà du monde visible, du monde évident, du monde qu’on nomme réel »2 la grande affaire de Claude Régy est celle du sens, de la conception métaphysique du sens, de l’indicible, de l’insaisissable, de l’au-delà du texte. « Le mot dans sa paresse cherche en vain à saisir au vol / L’insaisissable que l’on touche dans le sombre silence / Aux frontières ultimes de notre esprit. » Harold Pinter, Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Edward Bond, Peter Handke, Botho Strauss, Maurice Maeterlinck, Gregory Motton, David Harrower, Sarah Kane , la liste est longue des écrivains qui ont «  conditionné toute sa vie. »

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La liste des nominations de la cérémonie des Molières 2016

les_molieresLa cérémonie 206 des Molières se déroulera le lundi 23 mai sur France 2 en différé et sera présentée cette année par Alex Lutz aux Folies Bergères. Il y a deux nouvelles catégories: le Jeune Public et le One Man/Woman Show. Et cette année, l’ensemble de l’Académie a établi la liste des nominations.

Deux spectacles sont en tête avec 5 nominations: Fleur de Cactus et Qui a peur de Virginia Woolf ?, deux spectacles différents, l’un est une comédie de Boulevard mise en scène par Michel Fau, l’autre est un drame psychologique mis en scène par Alain Françon. Ce sont deux productions du théâtre privé. Dans le public, le 20 000 Lieues sous les mers de Christian Hecq et Valérie Lesort sort son épingle du jeu avec 4 nominations, devant Vu du Pont d’Arthur Miller dans la mise en scène d’ Ivo van Hove et Ca ira (1) de Joël Pommerat avec 3 nominations. Il est à noter que ne figurent aucun comédien ou comédienne venant du théâtre public dans les catégories Révélation et comédien dans un second rôle, un manque d’imagination et de connaissance pour le collège des votants.

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Petites réflexions sans prétention

— par Janine Bailly—

Phedre(s) de Wajdi Mouawad, Sarah Kane et J.M. Coetzee mise en scene de Krzysztof Warlikowski au theatre de l'odeon du 17 mars au 13 mai 2016. Avec: Isabelle Huppert, Agata Buzek, Andrzej Chyra, Alex Descas, Gael Kamilindi, Norah Krief, Rosalba Torres Guerrero. (photo by Pascal Victor/ArtComArt)

Il semblerait qu’une mode sévisse actuellement au théâtre, comme si l’on était en manque d’œuvres originales à mettre en scène. Avec plus ou moins de bonheur, on « revisite » les œuvres du répertoire — sous certaines plumes il m’a même été donné de lire ce vilain verbe  de « dépoussiérer » —, on les adapte, on les change d’époques et de costumes, de lieux et de langages, on les résume et les allège ou les surcharge, on leur fait dire ce qu’au grand jamais elles n’auraient cru dire, irai-je jusqu’à écrire qu’on les triture et les tord et les malaxe en tous sens ? C’est là donc que se serait réfugiée une part essentielle de la créativité ? Ne boudons pas notre plaisir, ces manipulations font partie du jeu, et il est bel et bon que le metteur en scène prenne un point de vue qui lui soit propre, qu’il nous donne à voir le texte sous un angle singulier, et sous un éclairage qu’il aura privilégié, ceci à la condition que ce texte ne devienne pas qu’un simple prétexte.

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« Au nom du père et et du fils et de J.M. Weston » : un renouveau du théâtre

— Par Roland Sabra —

au_nom_du_pere-3« L’humour est la politesse du désespoir. » Chris Marker.

« Le désespoir est une forme supérieure de la critique. » Léo Ferré.

1990. Congo. Pointe-Noire. Un leader politique (Victor TSIKA-BAKALA?) est assassiné. La population proteste et entre en rébellion. Le pouvoir la réprime dans la violence et la terreur. C’est sans doute le fait réel qui inspire le comédien, auteur et metteur en scène Julien Mabiala Bissila quand il écrit « Au nom du père et et du fils et de J.M. Weston ».

Deux frères, l’un Criss (Criss Niangouna) écrivain qui n’a encore rien écrit et l’autre Cross ( l’auteur en personne) danseur qui a peur de danser devant un public, rescapés d’une guerre qui a détruit le pays rentrent chez eux. Enfin chez ce qu’il reste de « chez eux », c’est-à-dire pas grand chose, un océan de décombres. Ils recherchent la maison de leur enfance et plus précisément la sépulture de leur père, enterré avec un précieux trésor : une paire de Weston. Au pays de la Sape (la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes) une telle possession surclasse définitivement celui qui la porte.

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« Pour un théâtre de la vérité et de l’inexplicable »

Message International de la Journée Mondiale du Théâtre 2015

— Par Krzysztof Warlikowski —

krzysztof_warlikowskiLes vrais maîtres du théâtre se trouvent généralement loin de la scène. Et ils n’ont souvent que peu d’intérêt pour le théâtre en tant que machine à copier les conventions et à reproduire les clichés. Ils recherchent plutôt la source de l’impulsion, les courants de vie qui ont tendance à éviter les salles de spectacles et les foules promptes à copier un monde ou un autre. Nous copions au lieu de créer des mondes ciblés ou même dépendants de débats avec un public, et d’émotions sous-jacentes. Alors qu’en réalité, il n’y a rien qui révèle mieux les passions cachées que le théâtre.

Le plus souvent je me tourne vers la prose pour me guider dans la bonne voie. Chaque jour qui passe, je me rends compte que je pense à des écrivains qui ont décrit il y a plus de cent ans, de façon prophétique mais contenue, le déclin des dieux européens, le crépuscule qui a plongé notre civilisation dans une obscurité qui doit encore être illuminée.

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Entretien avec Claude Régy

claude_regy-4Après La Barque le Soir, qu’est­-ce qui vous a poussé à repren­dre Intérieur de Maurice Maeterlinck, que vous aviez déjà mis en scène en 1985 ?
Claude Régy : En général, je ne reviens pas sur les textes que j’ai déjà mis en scène – je préfère travailler sur des textes nouveaux.Là, c’est la demande du théâtre de Shizuoka qui m’a poussé à le faire. M. Miyagi, son directeur, vient en Europe assez souvent, il avait vu plusieurs de mes spec­tacles – et pas parmi les plus simples… Il me semble qu’il avait vu les Psaumes, Comme un chant de David⋅ Brume de dieu également⋅ Il avait invité Ode maritime au Japon, et c’est pendant que l’on jouait cette pièce qu’il m’a demandé si j’accepterais de faire une création en langue japonaise avec sa troupe⋅ C’est là que j’ai pensé à Intérieur – d’instinct je dirais⋅ Mais en y réfléchissant plus avant, je me suis dit que la division qui organise cette pièce – entre une image muette et des acteurs délivrant le texte – pouvait être inté­ressante à traiter dans ce contexte⋅ Par exemple, parce que cette division entre image et parole est au fondement du Bunraku japonais⋅ En même temps, le sujet même d’In­térieur, son thème central, est la mort⋅ Et dans tous les Nô,la mort est un élément extrêmement présent : l’échange entre le monde des morts et le monde des vivants se fait de manière très fluide.

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L’Arte Povera de Jandira Bauer : Psychose 4:48


par Selim Lander

Soirée mémorable, ce lundi 18 mai 2009, au Théâtre de Fort-de-France : c’était la première de la nouvelle création de Jandira De Jesus Bauer. Après la mise en scène « vaudou » des Bonnes de Genet, qu’elle avait proposée dans ce même théâtre l’année dernière (avant de la faire voyager jusqu’en Avignon), réussirait-elle à frapper encore plus fort ? D’une certaine manière, la réponse est oui.

« Proposer aux comédiens » (et suppose-t-on également aux spectateurs) « une autre réflexion sur le théâtre contemporain », indique le manifeste de sa compagnie, Activ’Art. Outre Genet, Becket fait partie de ses références les plus anciennes. Elle apprécie particulièrement la manière qu’a le second auteur d’exprimer « l’image de l’esprit aliéné du corps ». Il n’est donc pas trop étonnant que J. Bauer ait choisi de nous présenter le dernier texte de Sarah Kane, une auteure et comédienne qui fut aliénée au point de suicider à l’âge de 28 ans.

Les lecteurs de ce papier ne savent peut-être pas tous qui fut Sarah Kane (1971-1999). Elle est moins connue chez nous qu’en Angleterre où elle gagna une sorte de célébrité grâce au scandale suscité par sa première pièce, Blasted.

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« Agôn » de l’irritante Jandira Bauer

–par Roland Sabra —

Jandira Bauer est une metteure en scène irritante. Elle est capable de mise en scène de très grande qualité comme « Psychose 4.48 » de Sarah Kane dont on ne dira jamais assez qu’elle supportait le regard avec ce que les plus grands du théâtre européen en ont fait, notamment Claude Régy et Isabelle Huppert. Excusez du peu. Dommage que si peu de monde en Martinique ait pu s’en rendre compte. Peut-être un manque de repères pour faire le rapprochement ou la comparaison ? Alors pourquoi est-elle si irritante ? Parce que comme tous les artistes qui ont une vision précise de leur travail elle peut verser si ce n’est dans le maniérisme, tout au moins dans une répétition forcenée de tics, d’automatismes de mise en scène qui une fois qu’ils ont été repérés deviennent précisément irritants.

La sensualité, l’érotisme, la sexualité occupent une place importante dans son travail. Elle nous dit par là que nous sommes des êtres de désirs, de passion, de violence, que la jouissance à partie liée à la mort, en d’autre termes qu’Éros fait parfois bon ménage avec Thanatos.

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« Avé l’assent » (1), par Marius Gottin

Le Lubéron Sud


Le Luberon est l’une des quatre montagnes sacrées de l’arrière pays d’Avignon ; le Mont Ventoux en est la plus haute, j’ai oublié le nom des deux autres mais je sais que le Luberon étend entre Forcalquier et Cavaillon ses 100 kms de montagnes bleues, comme un lézard et que c’est bien parce que les parisiens n’arrivaient pas à prononcer correctement le « e » neutre de Luberon qu’ils ont à un moment de leur fréquentation rapprochée de la région, eu l’idée d’écrire « Lubéron ».

Le Luberon peut s’enorgueillir de ses cigales, de son vin rosé, de ses maisons de pierre, de ses ocres et de ses poteries qui donnent de délicates petites choses sur le marché d’Apt le samedi matin et puis quelque part vers l’aube de l’été, entre Gargas, Viens, Saignon, Bonnieux, le moulin de Goult, Roussillon pour sa seizième édition, Les Soirées d’été en Luberon.

Imaginez vous tout d’abord un couple qui s’aime d’amour tendre autant qu’ils aiment les mots de…René Char par exemple, cela se passe bien avant la célébration du centenaire de sa naissance, qui a une telle envie de donner à entendre sa poésie, à découvrir son monde qu’ils, lui c’est un fou furieux de théâtre, Michel Richard, elle plus douce mais tout aussi obstinée qu’elle est articulée dans sa démarche, Petra Schulz, décident de créer une manifestation qui fait qu’en 1992, le Théâtre Légendes à venir propose les soirées de Gargas.

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Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France

Réservez vos places sur plan : 05 96 59 43 29 – 05 96 59 42 39
GSM : 06 96 22 07 27 – Email : theatre.foyal@fortdefrance.fr
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4 MOLIÈRES

Meilleur spectacle Théâtre Privé
Auteur francophone vivant : Benoit Solès
Metteur en scène Théâtre Privé : Tristan Petitgirard
Comédien  : Benoit Solès

L’incroyable destin d’Alan Turing, le mathématicien anglais qui a brisé le code secret de l’Enigma allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire vraie d’un génie au destin brisé.
Manchester. Hiver 1952. Suite au cambriolage de son domicile, le professeur Turing porte plainte au commissariat. D’allure peu conventionnelle, il n’est d’abord pas pris au sérieux par le sergent Ross. Mais sa présence n’échappe pas aux Services Secrets. Et pour cause, Alan Turing est un homme détenant de nombreux secrets… De son incroyable acharnement pour briser l’« Enigma », à sa course irrépressible pour comprendre le « code » de la nature, nous découvrons un homme atypique et attachant, inventeur d’une « machine pensante », véritable genèse de l’intelligence artificielle et des ordinateurs… Marqué à jamais par la mort de son ami d’enfance, Christopher, Alan Turing sera finalement condamné pour homosexualité et mettra fin à ses jours, tel Blanche-Neige, en croquant dans une pomme empoisonnée… Voici le destin hors du commun d’un génie injustement resté dans l’ombre et broyé par la « machine » bien-pensante de l’Angleterre des années 50.

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Abécédaire des féminismes présents.

Coordonné par Elsa Dorlin
736 pages – 20 €
Parution : 14 octobre 2021
ISBN physique : 9782377292226
ISBN numérique : 9782377292233

« Plutôt que de réduire le féminisme à des revendications faites à l’État, au patron, au chef ou à papa, pour plus de lois, plus de “sécurité”, à n’être que le porte-drapeau ou le cache-misère du capitalisme, de tel ou tel gouvernement nationaliste, ces histoires des féminismes présents rappellent et font résonner ensemble nos vies féministes. Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au “nous” et au “je”, il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique.

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Sceinces sociales: nouvautés du 23 mai 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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« Il faut rendre son indépendance à la littérature africaine »

Un collectif de personnalités, le Front de libération des classiques africains, défend l’idée, dans une tribune au « Monde », que les œuvres majeures de l’Afrique francophone ne soient plus seulement éditées à Saint-Germain-des-Prés.

— Tribune. —

Rentrée scolaire. A Dakar, pour Sokhna, L’Aventure ambiguë, de Cheikh Hamidou Kane, est frappé d’un « 10-18 ». A Niamey, L’Enfant noir, de Camara Laye, alourdit de Plon le sac de Makéda. A Abidjan, on s’éclaire au Seuil avec Les Soleils des indépendances, d’Ahmadou Kourouma, et on achète à Hachette Le Vieux Nègre et la Médaille, de Ferdinand Oyono. Douala, N’Djamena, Lomé, Ouagadougou, partout, au sud francophone du Sahara, les classiques de la littérature éveillent, édifient, enseignent en étant frappés du sceau de maisons d’édition concentrées le long de la Seine. Une vision esthétique, politique, philosophique, historique du monde s’est ainsi constituée sur plusieurs générations. Peu de gens relèvent la charge symbolique d’un tel anachronisme.

Ces œuvres sont à la fois causes et conséquences de la colonisation. Elles ont « naturellement » été portées par les maisons d’édition d’une métropole héritière d’une longue tradition littéraire écrite.

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Parutions ! nouveautés du 7 juillet 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Parutions : nouveautés du 06 novembre 2017

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Parutions : nouveautés du 31 juillet 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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