Jour : 8 décembre 2018

Pensée, pratiques et poétiques postcoloniales contemporaines. Monde atlantique et océan indien »

Rencontre avec Rodolphe Solbiac, mardi 11 décembre 2018 à 18h 45

La BU du campus de Schoelcher vous invite à la présentation de Pensée, pratiques et poétiques postcoloniales contemporaines. Monde atlantique et océan indien (L’Harmattan 2018). Le directeur scientifique de l’ouvrage, Rodolphe Solbiac, maître de conférences en Études anglophones à l’UA, poursuit ainsi son travail au long cours d’analyse et de recherche autour des héritages culturel, intellectuel et artistique de la période coloniale, et des conditions dans lesquelles, réappropriés et reconstruits, ces héritages douloureux s’ouvrent à « l’émergence d’une pensée de soi » dans les sociétés concernées.

Riche d’une douzaine de contributions, regards croisés de chercheurs issus de champs disciplinaires différents, cette publication à plusieurs mains est  » un ensemble de réflexions sur l’évolution des sociétés du monde atlantique et de l’océan indien au 20è et 21è siècles. Il explore les créations théâtrales caribéennes et africaines, les arts caribéens de la performance, ainsi que les productions romanesques de la Caraïbe et de l’Océan indien. Une contribution à une matière à penser de nature postcoloniale ». Ce travail se situe dans la continuité du précédent ouvrage de R.

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Edgar Morin : « Il manque une pensée directrice au mouvement des “ gilets jaunes ”»

En s’opposant à la taxe carbone, le mouvement des « gilets jaunes » se montre aveugle à ce qui peut être leur salut : l’élaboration d’une politique écologique multiforme.

— Par Edgar Morin —

Tribune. La jaunisse est le signe d’une crise de foie. Les « gilets jaunes » sont le signe d’une crise de foi. Crise de la foi dans l’Etat, dans les institutions, dans les partis, dans la démocratie, dans ce que les partis appellent le système tout en faisant partie du système.

L’irruption soudaine de ce mouvement imprévu, son ampleur, ses désordres, puis les violences du samedi 1er décembre nous obligent à réviser les modes de penser prééminents sur notre société, sur sa civilisation, sur leurs carences et misères tant physiques que morales, sur notre République, sur notre présent, notre avenir et à repenser notre politique.

La longue apathie de nos concitoyens devant les multiples restrictions et suppressions appelées réformes donnait l’illusion de l’acceptation ou de la résignation. Alors qu’une fois de plus un feu couvait dans le sous-sol d’un édifice qu’on croyait stable, et la taxe carbone a fait la brèche qui l’a déchaîné.

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La montagne est-elle toujours verte ?


— Par Roland Tell —

Le progrès dans la conscience de l’histoire esclavagiste est définitivement acquis à la Martinique. C’est, bien là, la spécification éthique du peuple martiniquais. Cependant, la recherche d’un commun dénominateur, entre nègres et békés, crée délibérément la conscience d’une société sans conscience collective. Le moindre problème social se ramène à des principes de proportionnalité. Il n’y a pas de solution vers l’unité de la communauté ! Pas d’unité du corps social dans son ensemble, du fait du poids historique très lourd de l’esclavage. Le dernier politicien héros de la CTM, de droite, de gauche, ou indépendantiste, qu’il soit président ou conseiller exécutif, est chaque jour plus soucieux de construire sa propre image de gouvernant dogmatique, pour les générations à venir, comme exemplaire de « godillot » sur papier imprimé de l’alliance de gestion, que de chercher à unir les Martiniquais sur un minimum doctrinal.
Mais par quel moyen ? En avançant toujours leurs intérêts de militants tourmentés à entretenir la confusion entre le gain historique, et le chantage institutionnel. Chez eux donc, aux assises de leur doux silence pensant, appelant en souvenir les évènements passés, soupirant l’absence de viatiques communs, tel l’opium du peuple, l’émotionnalisme et l’intellectualisme superficiels entraînent ainsi, dans leur sillage, des déviations, des dérives, des désordres, qui empêchent toute conquête et toute réalisation de l’unité martiniquaise, pourtant si utile, par exemple, pour le travail des jeunes au chômage.

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Les Gilets Jaunes, l’économie morale et le pouvoir

Difficile de ne pas être saisi par le mouvement en cours. Tout y est déconcertant, y compris pour qui se fait profession de chercher et d’enseigner la science politique : ses acteurs et actrices, ses modes d’action, ses revendications. Certaines de nos croyances les mieux établies sont mises en cause, notamment celles qui tiennent aux conditions de possibilité et de félicité des mouvements sociaux. D’où sinon la nécessité, du moins l’envie, de mettre à plat quelques réflexions issues de la libre comparaison entre ce que l’on peut voir du mouvement et des connaissances portant sur de tout autres sujets. A côté des recherches sur le mouvement en cours, espérons que l’éclairage indirect que donne la confrontation à d’autres terrains pourra dire quelque chose de différent sur ce qui a lieu.

La situation

Les images rapportées par les médias comme les déambulations personnelles pendant les événements du 1er décembre ont donné à voir un Paris jamais vu, ni en 1995, ni en 2006, ni 2016, trois moments pourtant où l’espace-temps habituel des mobilisations parisiennes s’était trouvé profondément déformé. Certains ont pu parler d’émeutes ou de situation insurrectionnelle.

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Carlos Ghosn, « Ordinaire délinquant en col blanc »

— Par Cyprien Boganda —
Carlos Ghosn, désormais ancien PDG de Renault-Nissan, est accusé par la justice japonaise d’avoir dissimulé environ 62 millions d’euros de revenus au fisc nippon. L’« HD » a demandé à trois spécialistes de la « délinquance en col blanc » leur regard sur l’affaire.

Aussitôt connue, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans la presse mondiale. Carlos Ghosn, emblématique PDG de Renault-Nissan, est accusé d’avoir dissimulé au fisc environ 62 millions d’euros, ce qu’il a récemment nié selon des sources japonaises (AFP, 25 novembre). Les médias nippons font également état d’un possible emploi fictif concernant la sœur de Carlos Ghosn au sein de Nissan. La presse met en avant le parcours hors norme du PDG, sa stature internationale, ainsi que la « sévérité » de la justice japonaise pour démontrer le caractère « atypique » de l’affaire. Mais, à bien des égards, le « cas Ghosn » est tristement banal, comme l’explique Pierre Lascoumes, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la délinquance en col blanc (1) : « Ce type d’entrepreneur considère que son savoir-faire professionnel, son engagement et les résultats qu’il obtient ne sont jamais rétribués à un niveau suffisant.

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Visite guidée du Musée des civilisations noires de Dakar

D’une surface de 14 000 m2, le nouveau musée peut accueillir 18 000 pièces, allant de vestiges des premiers hominidés, apparus en Afrique il y a plusieurs millions d’années, aux créations artistiques actuelles, selon son directeur, Hamady Bocoum.

Le Musée des civilisations noires de Dakar (MCN ) veut mettre en exergue « la contribution de l’Afrique au patrimoine culturel et scientifique », avait-il souligné à la veille de l’inauguration. Son objectif est « surtout de se projeter » vers l’avenir. « Nous n’allons pas rester dans la contemplation », a-t-il promis.

Le nouvel établissement, situé dans le centre de la capitale, « revendique le statut de musée moderne » où « l’on peut maîtriser le température et l’humidité dans chacune des salles », avait également souligné M. Bocoum.

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