Mois : octobre 2018

Jérôme Sainte-Luce : « Lespwineg »

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
Le plasticien cisèle une exposition sur un thème qui peut inquiéter, chaotique, mais fantastique sur les esprits, les morts et les âmes, leur chemin de lumière et leur héritage. Son
œuvre pose la question de savoir comment transcrire par la peinture le ressenti des choses
Comment les rendre visibles au spectateur.

« Lespwineg » titre de cette nouvelle exposition de Jérôme Sainte-Luce présente une série de tableaux , étranges, inspirés des gravures amérindiennes et abordant le thème omniprésent dans son œuvre de la symbolique de l’âme. L’iconographie en est simplifiée mais aux traits dessinés gravés telle une empreinte. Elle présente des taches de couleurs floutées tout en transparence où le jaune d’or est comme happé par sa propre lumière. Visiblement les couleurs sont songeuses, comme vues au travers d’un halo de brume. Bleu aquatique, orange de feu, vert espérance,…la danse allégorique des nuances s’en donne à cœur joie dans ce traitement tout en subtilité de personnages récurrents et transparents : les âmes des morts pas encore parties.

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Comores: retour au calme à la médina de Mutsamudu

La crise à Anjouan semble se dénouer avec le retour du gouverneur de l’île dorénavant surveillé chez lui par l’armée. Les quelques perquisitions effectuées cet après-midi dans la médina de Mutsamudu ont d’ailleurs conduit à l’arrestation de son conseiller spécial, le numéro trois du gouvernorat.

Une médina apaisée s’est réveillée dimanche matin, loin des bruits de balles et du blocus qu’elle avait connu cette semaine. Les habitants ont profité de cette possibilité de pouvoir déambuler dans leur quartier, même si, en ce dimanche, quasiment aucune boutique n’était ouverte.

Il est vrai cependant que l’activité économique a redémarré avec la réouverture du port de Mutsamudu. Jusqu’alors préoccupée par la sécurité des biens et des personnes, la direction avait préféré fermer le port, tout proche de deux entrées de la médina, depuis lundi après-midi. Aucune mesure de sécurité supplémentaire n’a été prise.

La fin des affrontements est actée. Pourtant, les rebelles armés n’ont pas été appréhendés. On ne sait réellement que très peu de choses sur eux, mais toutes les personnes interrogées s’accordent à dire qu’ils seraient partis dans la nuit de mercredi à jeudi.

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Jowee Omicil, un nouvel album au nom de l’amour

— Par Alexis Campion —

Le saxophoniste et multi-instrumentiste Jowee Omicil célèbre l’amour en général et ses racines afro-caribéennes en particulier dans son nouvel album Love Matters!.

A peine un an après qu’il fut révélé en France avec l’album Let’s BasH!, revoilà le pétulant Jowee Omicil, saxophoniste canadien d’origine haïtienne. Love Matters!, nouvel opus intitulé en clin d’œil au mouvement américain « Black Lives Matter », reflète son état d’esprit d’improvisateur afro-jazz libre et impatient, arrivé à la musique sur le tard mais fin prêt à en découdre avec ses jams aussi dansants qu’exubérants. Avec son look de rapper un poil dandy et un poil mystique, ce zigue de 40 ans n’est pas si typique dans l’eco-système du jazz et des musiques du monde.

Telle une pop-star en devenir, cet admirateur de Fela Kuti et de Thelonious Monk a par exemple fait le choix de marchandiser des créations vestimentaires de son cru sur son site en ligne : tee-shirts colorés et blousons mode flanqués de messages positifs… L’été dernier, au festival de jazz de Montreux, c’est lui que le légendaire Quincy Jones a choisi pour officier en tant que maître de cérémonie au concert célébrant ses 85 ans en présence de Manu Katché, Ibrahim Maalouf, Mos Def, Talib Kweli etc.

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Ta-Nehisi Coates : « Le grand combat »

— par Janine Bailly —

Ce 18 octobre, j’ai eu le bonheur de réaliser un de mes rêves, voir et entendre enfin Ta-Nehisi Coates, et ce fut au Grand Carbet du Parc culturel Aimé Césaire. C’est pourquoi j’ai envie de me remettre en mémoire ce modeste compte-rendu de lecture que je fis le jour où je découvris ce grand écrivain américain.

Le Grand Combat

Interpellée par l’article « Je ne suis pas votre nègre », paru sur le site Madinin’Art, il me faut ici parler d’identité noire, puisque dire que le problème de couleur n’existe pas s’avère malheureusement être encore du domaine de l’utopie.

Parler de cela, au travers d’abord de la littérature, le lien se faisant par l’écrivain James Baldwin, figure du film documentaire précité, et figure présente aussi dans Le grand combat, ce deuxième opus traduit en français de l’américain Ta-Nehisi Coates, qui fait suite à Une colère noire/lettre adressée à mon fils. Une colère noire, un essai bouleversant publié par l’écrivain-journaliste après la mort de son ami d’université, Prince Jones, tué par un officier de police qui l’avait pris pour un trafiquant de drogue.

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Ta-Nehisi Coates, en ce 18 octobre : une découverte !

— par Janine Bailly —

Amphithéâtre plein au lycée de Bellevue, et salle du Grand Carbet au Parc Culturel pleine aussi comme un œuf pour recevoir ainsi qu’il se devait Ta-Nehisi Coates, un journaliste-écrivain qui aujourd’hui s’affirme comme une des grandes voix afro-américaines des États-Unis.

Invité par la municipalité de Fort-de-France, Ta-Nehisi Coates découvrait en compagnie de son épouse l’île de la Martinique, lui qui n’a pu se rendre à Paris que tardivement il y a quelques années, lui qui ne connaît aucune autre île des Antilles, et qui jamais n’eut l’opportunité de se rendre en Afrique, les ressources à sa disposition n’étant en rien comparables aux nôtres, ou à celles des écrivains blancs de son pays !

Le public, souriant et chaleureux, visiblement conscient du privilège qui lui était offert, très tôt dans la soirée se pressait sous une pluie fine aux portes du Grand Carbet pour voir et entendre un des intellectuels qui, en dépit de certaines contestations, s’affirme comme un des plus influents penseurs de l’Amérique contemporaine. Et ce public tous âges confondus sut pendant plus de deux heures prêter une oreille attentive à la conversation initiée par deux intervenants universitaires particulièrement compétents en raison de leurs domaines de recherches, Steve Gadet et Audrey Célestine.

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Mutsamudu sous les balles

— Par Eddine Mlivoindro —

Qu’est-ce qui se passe à Anjouan ? Seuls les instigateurs d’une opération apparemment bien organisée et qui poursuit sa propre logique, peuvent répondre à ce qui se profile comme le début de résistance.

Mutsamudu s’est réveillée ce lundi matin sous les crépitements des kalachnikovs et autres armes à feu. Les fidèles se rendant à la prière de l’aube ont été les premiers témoins des barricades dressées le long de la route du littoral. Ces scènes épisodiques n’auraient ébranlé la foi des fidèles s’ils n’étaient aggravés de tirs sporadiques dont il était difficile à cette heure matinale, de déterminer l’origine et la cible.

Les rues se vidaient au fur et à mesure que le jour se levait et que se confirmait la présence de barricades dans une grande partie de l’île. Scènes de ville morte à Mutsamudu. Aucune administration ouverte, les élèves sont restés à la maison et les taxis brousses n’ont pas pris la route vers le chef-lieu. Même les badauds, généralement attirés par ces situations de confusion, se montraient prudents devant ce face à face inattendu entre les éléments du PIGN lourdement armés et ceinturant la ville à bord de leur pick-up et des insurgés retranchés dans l’inaccessible Médina de Mutsamudu.

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Parutions: nouveautés du 20 octobre 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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De l’urgente nécessité de réformer les statuts de la Collectivité Territoriale de Martinique

— Pierre-Alex Marie-Anne —
Dans une récente tribune de Politiques Publiques, Yves-Léopold MONTHIEUX a qualifié la C.T.M. de : « machine à fabriquer des dictateurs ».
Il n’a que trop raison et seuls peuvent s’en offusquer ceux qui aspirent dans le présent comme pour le futur à profiter de ce système introuvable.
La Loi du 27 juillet 2011 ayant crée la Collectivité Territoriale de Martinique résulte, on le sait, d’un double viol : d’abord de la Constitution (deuxième consultations pour infirmer les résultats de la première ) ensuite de la volonté clairement exprimée par les électeurs contre l’autonomie de l’article 74, réintroduite néanmoins par le biais d’un statut alambiqué s’inspirant de celui de territoires autonomes, non soumis préalablement à l’avis des citoyens concernés.
Logiquement , cette démarche biaisée ne pouvait enfanter qu’un système mal conçu et déséquilibré.
Les dés sont pipés dès le départ avec l’institution d’une prime majoritaire de 11 sièges, accordée à la liste arrivée en tête au premier tour, pour forcer la constitution d’une majorité ne correspondant pas aux souhaits réels des électeurs.
Ce bonus, apparemment anodin n’est pas sans conséquences :
Sauf à courir le risque in fine d’une élimination quasi certaine, les candidats n’ont pas d’autre choix (quitte à renier père et mère, ce que certains ne se priveront pas de faire allègrement!)

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Lutte contre le gaspillage alimentaire : comment faire mieux ?

Date limite de consommation (DLC), date de durabilité minimale (DDM), rangement du réfrigérateur, utilisation des restes… Alors que la journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire et la journée mondiale de l’alimentation se sont déroulées le 16 octobre 2018, c’est l’occasion de faire le point sur la lutte contre la gaspillage alimentaire.

Parmi les bonnes pratiques destinées à éviter le gaspillage et à réaliser des économies, il est recommandé de se renseigner sur la date limite de consommation, la date de durabilité minimale et la date de congélation  :

  • vérifier la DLC des produits avant de les acheter. Elle indique qu’au-delà de cette date le produit est périmé et non consommable. Cela concerne les viandes, poissons, produits laitiers… La DLC est indiquée par la formule « à consommer jusqu’au » ;
  • ne pas confondre cette date avec la DDM, anciennement date limite d’utilisation optimale (DLUO), qui indique qu’au-delà de cette date, le produit n’est pas périmé, même s’il peut avoir perdu certaines de ses qualités gustatives et nutritionnelles. Cela concerne les pâtes, légumes secs, café, thé… Le dépassement de la DDM ne rend pas l’aliment dangereux, il peut donc encore être commercialisé et consommé.

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Les jaunes lumineux des âmes perdues de Jérôme Sainte-Luce

Cave-galerie le Vin, l’Art et Vous à Ducos jusqu’au 31 octobre 2018.

— Par Michèle Arretche —

Jérôme Sainte-Luce est né en 1981, il a étudié les Arts appliqués et les arts plastiques en Guadeloupe et en Europe. Originaire de Trois Rivières, haut lieu archéologique, réputé pour ses roches gravées, on retrouve dans ses œuvres un mélange d’art abstrait et de symboles pré colombiens.
Sur son site il nous dit qu’il s’inspire de la thématique Amérindienne pour nourrir son monde imaginaire, il peint des « esprits », « des morts qui ne sont pas partis encore… », « des âmes errants à la recherche de lumière » sur des bouts de tissus récupérés, tissus coupés, déchirés et recousus ou bien des papiers arrachés.
L’artiste scrute inlassablement les parois de l’au-delà, parsemant ses toiles de signes, de questionnements…
Comment faire passer une entité de l’ombre à la lumière? Comment ressentir l’invisible?
Autant de questions que ce plasticien aborde dans ses séries de peinture et de dessins. Tout comme les Amérindiens qui imitaient dans leurs danses différents animaux pour entrer en contact avec le monde des esprits, Jérôme Sainte-Luce s’abandonne aux flots des couleurs et des signes pour entrer en contact avec eux.»

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« La Danse des trois ponts » : et de trois !

— Par Selim Lander —

Jamais deux sans … trois : après Trois visages, de Jafar Panahi, au cinéma, Trois ruptures, de Rémi de Vos, au théâtre, la semaine dernière, voici donc, cette semaine, La Danse des trois ponts, à nouveau au théâtre. En dehors de cette redondance troublante, il est bien difficile au critique de s’exprimer face à ce … troisième spectacle. Sa présence dans la programmation officielle de Tropiques-Atrium est une énigme. Car si l’on voit souvent du théâtre amateur très abouti, on ne saurait en dire autant de cette pièce écrite et mise en scène par Nady Nelzy, qui manque totalement de rythme, avec des comédiens qui n’ont d’autre arme que leur naturel pour interpréter leur personnage.

La pièce est située à Saint-Pierre avant la catastrophe, par mauvais temps : pluies abondantes et rivières qui sortent de leur lit, comme on l’a connu récemment. La ville basse de Saint-Pierre s’enorgueillissait de trois ponts : des Roches, de la Roxelane et des Ursulines, d’où le titre de la pièce. Sur l’un d’eux était prévue une ronde Bèlè pour la jeunesse.

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SIAL: l’avenir de l’alimentation sera plus végétal

Paris – Toujours plus de végétal, de plantes, de légumineuses et de super-graines, moins de viande, mais meilleure: le salon international de l’alimentation SIAL qui ouvre ses portes dimanche au nord de Paris va redessiner jusqu’à jeudi les frontières de la planète alimentaire.

Le salon, qui doit être inauguré par le nouveau ministre de l’agriculture Didier Guillaume, montre « une déferlante continue du végétal » et « une manière plus responsable de consommer », déclare à l’AFP le directeur général du réseau SIAL, Nicolas Trentesaux, organisateur de la manifestation, qui réunira 7.200 exposants de 119 pays à Villepinte (Seine-Saint-Denis).

Face aux polémiques et scandales qui secouent régulièrement le secteur de l’alimentation en France sur fond de prise de conscience du réchauffement climatique, les organisateurs encapsulent les souhaits des consommateurs en trois mots: « du goût, du vrai, du sens », sur la base d’une vaste étude réalisée dans une quinzaine de pays-clés par Kantar TNS.

« Nous sommes vraiment dans un virage » affirme M. Trentesaux. « Le dogme des méga-marques mondiales perd de l’importance » et « nous assistons à une émergence de beaucoup de petites marques pointues, portées notamment par une +food tech+ très active en France » et l’envolée mondiale du phénomène de « snacking », la restauration rapide et nomade.

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La fin du roman des « 4 serpents »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Le drapeau aux 4 serpents est supprimé. C’est la première décision concrète prise le président de la république lors de sa récente visite à la Martinique. Elle a été prise le soir même où Victor Monlouis-Bonnaire, l’animateur du Blog MAKAKLA, a interpellé Emmanuel Macron. C’est ainsi qu’entre peut-être dans l’histoire l’homme dont la question avait fait passer quelques frissons sur les lieux de la conférence de presse, et au-delà. D’ailleurs, on n’a pas beaucoup entendu de réactions à cette décision parmi les principaux leaders politiques. A l’exception du député Serge Nilor, l’auteur d’une intervention à ce sujet à l’assemblée nationale et non suivi d’effet. Il s’est fait brûler la politesse par celui qui se considère comme un militant de la MARTINIQUE.

Le 30 juin dernier, dans un article publié sur ce site, j’écrivais qu’ « il n’est pas difficile de convaincre les Martiniquais du rejet de l’emblème aux 4 serpents. Ces animaux étant loin de bénéficier de la côte d’amour des Antillais, les détracteurs de cet insigne marchent sur du velours (…) même si l’image de ces reptiles n’a pas toujours véhiculé que des références négatives.

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« Le grand combat », de Ta-Nehisi Coates

Résumé :
«Je me réveillais enfin, avide de comprendre.»À West Baltimore dans les années 1980, les gangs et le crack sont le seul horizon des gosses du quartier. Ta-Nehisi est voué lui aussi à devenir un bad boy. Mais son père Paul, ancien Black Panther passionné de littérature, lui fait découvrir Malcolm X et James Baldwin. C’est une révélation. L’adolescent rêveur, égaré dans les frasques d’une famille hors norme, se jure d’échapper à son destin.Épopée lyrique aux accents hip-hop, portée par l’amour et l’ambition, Le Grand Combat est l’histoire magnifique d’un éveil au monde, un formidable message d’espoir.

Ta-Nehisi Coates
ISBN : 2290148504
Éditeur : J’AI LU (16/05/2018)

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Chlordécone : des mesures pour la santé et l’agriculture…

Santé, agriculture, cartographie des sols contaminés, les pouvoirs publics ont annoncé jeudi à l’issue d’un colloque scientifique de deux jours en Martinique, à Schoelcher, des mesures pour lutter contre la pollution au chlordécone, pesticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisé aux Antilles.

Le préfet de Martinique Franck Robine a notamment annoncé lors d’une conférence de presse, qu' »un programme spécifique de suivi des femmes enceintes (…) sera lancé en Martinique d’ici la fin de l’année ». Le chlordécone est soupçonné d’avoir des conséquences graves sur la grossesse et le développement des enfants.

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U.F.M. : l’espace Jane Lero s’anime !

A partir d’octobre 2018, l’Espace Jane Lero de l’UFM devient un lieu d’information, de rencontres, d’expression, de débats avec des animations régulières : ateliers, expos, rencontres artistiques et culturelles.. Les portes sont grandes ouvertes aux femmes ou aux femmes et aux hommes selon l’animation !

Après notre 1ere expo de la saison « Regards sur L’IVG chez nous et dans le monde » jusqu’au 16 octobre, l’UFM vous propose 2 RENDEZ-VOUS REGULIERS MENSUELS OUVERTS à TOUTES LES FEMMES à l’Espace Jane Lero, au 17 rue Lamartine, :

-Atelier juri-pratique DWA FANM : Un thème différent chaque mois, pour s’informer sur des questions de droit pratiques avec une des avocates de l’UFM, Maitre Nathalie Driguez

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Groupe d’ Entraide Mutuelle Sud : recherche villa de toute urgence

Appel à la solidarité martiniquaise

L’association EQUINOXE, qui regroupe les familles de personnes souffrant de troubles psychiques, notamment de schizophrénies et Troubles bipolaires, a déjà créé 2 GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle) à la Martinique (Centre et Nord Atlantique).

L’association est porteur du projet d’un 3ème dans le sud, et pour cela, nous avons besoin de vous urgemment car nous sommes en recherche active d’une location ou prêt d’une villa (minimum 4 pièces, avec véranda et si possible jardin) pour l’accueillir, de préférence sur les communes de Sainte-Luce, Rivière salée, Marin, proche du bourg.

Pour vos propositions, contact 0696 44 99 22 ou mail yolene.dev@wanadoo.fr

C’est quoi un GEM ?

Les GEM, financés par l’Etat, sont des dispositifs d’accueil de jour qui accueillent des personnes en souffrance psychique. L’accompagnement social proposé au GEM a pour objectif final le rétablissement de ces personnes.

Quel accompagnement offre-t-il ?

Le GEM offre une aide et un soutien pour reprendre un parcours de vie le plus normal possible.

Sa fréquentation vise à sortir de l’isolement les personnes concernées, et à les inscrire dans une démarche d’autonomie la plus large possible.

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« Tribulations archipéliques », vues par Patrick Mathelié-Guinlet

J’ai la mémoire de l’escalier
qui ne va nulle part.
En redescendant ses supermarches,
je me souviens de l’île
mais lorsque je te décode,
Martinique, tu te barres !

Archipel de visions émergentes
volcaniques, magmatiques, bouillonnantes,
explosives !
Points chauds
entre le ciel et l’eau…

Kaléidoscope d’ethnies, de cultures et de couleurs de peau,
rencontres, croisements, métissages,
fusions, échanges, transmissions,
la créolité du “tout-monde”
reflétée dans des miroirs
comme en les yeux de l’autre…

Les valises de l’exîle sont posées,
au voyage invitation
d’un peintre qui a changé de palette.

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Karima Lazali: «Le colonisé est d’abord et avant tout un possédé»

Le trauma colonial 
Une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l’oppression coloniale en Algérie

Karima LAZALI

Psychanalyste, Karima Lazali a mené une singulière enquête sur ce que la colonisation française a fait à la société algérienne, enquête dont elle restitue les résultats dans ce livre étonnant. Car elle a constaté chez ses patient∙e∙s des troubles dont rend mal compte la théorie psychanalytique. Et que seuls les effets profonds du « trauma colonial » permettent de comprendre : plus d’un demi-siècle après l’indépendance, les subjectivités continuent à se débattre dans des blancs de mémoire et de parole, en Algérie comme en France.
Elle montre ce que ces « blancs » doivent à l’extrême violence de la colonisation : exterminations de masse dont la mémoire enfouie n’a jamais disparu, falsifications des généalogies à la fin du XIXe siècle, sentiment massif que les individus sont réduits à des corps sans nom… La « colonialité » fut une machine à produire des effacements mémoriels allant jusqu’à falsifier le sens de l’histoire. Et en cherchant à détruire l’univers symbolique de l’« indigène », elle a notamment mis à mal la fonction paternelle : « Leurs colonisateurs ont changé les Algériens en fils de personne » (Mohammed Dib).

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L’autre Césaire : Suzanne, lumineuse dissidente

— Par Dominique Daeschler —

En fond d’un plateau noir, de dos, trois femmes accoudées à une table de bar, nous offrent, sur un air jazzy mâtiné de lumières tamisées, la vision de postérieurs joliment gainés. Atmosphère ! Atmosphère ! La volteface n’en est que plus saisissante !
En s’avançant sur le devant de la scène avec table et sièges, le temps d’un verre partagé, elles saisissent à bras le corps le verbe de Suzanne Césaire, proche des surréalistes et plume acérée de Tropiques.
C’est dans les écrits de dissidence que Daniel Maximin (auteur d’un livre sur Suzanne Césaire) s’est plongé pour constituer ce qui fait spectacle. Bonne pioche. Hassane Kouyaté, pour servir sa mise en scène les a assemblés à sa guise, prenant comme point de départ la terre insulaire.
L’écriture de Suzanne Césaire est dansante, imagée dans la forme, maniant la formule et l’incise. C’est sans détours ni ménagements qu’elle trace l’histoire de « sa » Martinique, nous faisant entrer, presque par effraction, dans sa terre. Odeur de la canne, chant du pipiri, luxuriance de la végétation : : on est loin d’un exotisme de carte postale.

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Journée Mondiale du Refus de la Misère

Refus de la misère : investissons dans l’éducation

— Par Aide & Action —
A l’occasion de la Journée Mondiale du refus de la misère (17 octobre) , Aide et Action rappelle l’impérieuse nécessité d’investir dans l’éducation afin de doter tout un chacun des compétences nécessaire pour s’insérer et s’intégrer dans un monde professionnel en constante évolution.
Bonne nouvelle sur le front du combat contre la misère : la pauvreté a drastiquement reculé depuis les années 1990 pour atteindre en 2015 un plus bas historique. Le taux mondial de pauvreté a ainsi chuté de 36% en 1990 à tout juste 10% en 2015 (soit 736 millions de personnes dans le monde vivant avec moins de 1.90 dollars par an). Il devrait, selon la Banque Mondiale, (Poverty and Shared Prosperity 2018: Piecing Together the Poverty Puzzle, 2018) atteindre 8.6% en 2018. Un plus bas historique.
La pauvreté au plus bas dans le monde
Les réjouissances ne sont toutefois pas de mises. Si de moins en moins de personnes vivent aujourd’hui dans l’extrême pauvreté, le rythme de baisse des taux de pauvreté est lui en train de ralentir, les politiques publiques et les aides mises en place ne parvenant pas à atteindre les populations les plus marginalisées et les plus éloignées de l’emploi.

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« Trois ruptures », ou la tragi-comédie du désamour

— par Janine Bailly —

Le décor est minimaliste, table-chaises et fauteuil qui tend à évoquer de douloureuses séances d’extraction dentaire… puisqu’aussi bien toute rupture dans le couple a pour motivation le désir d’échapper à ce qui contraint, au quotidien qui enferme, à l’autre qui soudain nous insupporte ! La scène est donc intemporelle, hors d’un lieu défini, elle pourrait être d’ici, de là-bas ou d’ailleurs. Que nous importe !

Ils sont deux, ou trois si entre eux se matérialise la haine debout, compacte et drue. Elle, plutôt dans sa belle maturité, Lui en un âge déjà quelque peu déclinant  — mais il est dans la « vraie vie » des couples, fussent-ils présidentiels, qui eux aussi font fi de ce paramètre. Elle, dans une beauté un peu agressive, un rien vulgaire, talons hauts et maquillage accentué. Lui un tantinet négligé, ventre rebondi sur ceinture serrée, à qui elle pourrait bien retourner la belle déclaration misogyne de Charles Aznavour : « Non… tu t’laisses aller, tu t’laisses aller ». Lui, cheveux grisonnants plus ou moins peignés selon la scène, Elle dont on ne sait si la fixité implacable de la noire chevelure est due à la nature ou au truchement d’une perruque ; et son personnage exude une certaine artificialité de poupée Barbie, opposée à la pesante présence terrienne de l’Autre.

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Cinéma : « Trois visages », « Burning »

— Par Selim Lander —

Trois visages de Jafar Panahi

Ouverture de la saison cinéma 2018-2019 de Tropiques-Atrium avec Jafar Panahi, cinéaste maudit par le régime iranien qui le condamne à faire des films avec des bouts de ficelle, ce qu’il compense par son inventivité, son sens de la construction cinématographique. Pour Trois visages il a disposé néanmoins d’un peu plus de moyens que pour Taxi Téhéran que l’on avait déjà pu voir – et apprécier – toujours grâce à Tropiques-Atrium et à son « monsieur cinéma », Steve Zebina.

Trois visages a reçu le prix du scénario au dernier festival de Cannes. De fait, pendant presque tout le film (la fin s’avérant un peu décevante), on est subjugué par la manière dont Panahi instille le douce dans l’esprit du spectateur. Tout commence avec la vidéo de Marziyeh, une jeune fille qui a filmé son suicide sur son téléphone. Son film est destiné à Behnaz Jafari, une star de la télévision iranienne accusée par Marziyeh de ne pas avoir répondu à ses appels à l’aide, car sa famille paysanne s’oppose à sa vocation de comédienne.

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Pour une Martinique sans pesticides.

— Par le professeur Gilles-Éric Séralini, Université de Caen-Normandie —
Je voudrais tout d’abord saluer toutes les Martiniquaises et les Martiniquais, sans exception, parce que vous avez un merveilleux pays qui a besoin d’être dépollué d’urgence afin de retrouver la splendeur qu’il mérite.

Jusqu’à ce jour, les multinationales, ils s’en sont servies comme déversoir de leurs stocks sur la production agricole de votre Martinique qui pourrait être absolument sublime avec ses fruits, ses végétaux et ses légumes.

Des problèmes politiques ont permis, dans le cadre de l’agriculture intensive, ce laisser-faire dans les pratiques agricoles. Vous pourriez faire tout pousser chez vous, bien plus que la canne à sucre ou la banane et atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Nous travaillons depuis des années avec l’association écologique Pour Une Martinique Autrement (PUMA), qui a bien raison d’insister sur le problème des cocktails de pesticides. Nous avons découvert que ce n’est pas simplement le Chlordécone qu’on a utilisé en Martinique, il n’a jamais été épandu seul, mais avec des poisons non déclarés dans ses bidons ; comme pour le Roundup, le principal pesticide du monde, ou le Paraquat, le DDT et de bien d’autres produits très toxiques qui l’ont accompagné.

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Fantômes Caraïbes par Hugues Henri

Du 19 au 28 octobre 2018 à la Villa Chanteclerc à Fort-de-France

La Collectivité Territoriale de Martinique a le plaisir de vous inviter à cette exposition d’Hugues HENRI, qui aura lieu à Fort-de-France du 19 au 28 octobre 2018, à la villa Chanteclerc, (route de Didier). Cette exposition perpétue la recherche par cet artiste d’un retour des Caraïbes, ces « Indiens » ethnnocidés, pour la plupart disparus à l’exception des survivants dans la réserve de la Dominique et des îles Karifugas le long du Belize. Il s’agit d’une fiction artistique, non d’une reconstitution basée sur des recherches scientifiques, historiques, archéologiques, ethnologiques et anthropologiques.

Les moyens utilisés par Hugues Henri sont traditionnellement plastiques et picturaux pour les 30 toiles sur chassis peintes à l’acrylique et à l’huile, mais aussi composites à travers les séries de 30 photomontages numériques imprimés sur toile.

La finalité n’est pas de fabriquer des images postmodernes vides de sens, mais de permettre ce « retour fictif mais sensible » des Fantômes caraïbes. Dès lors ils émergent autour de nous, dans nos décors quotidiens et lieux de mémoire, avec leur aura, leurs regards et leur présence qui retrouvent leurs places dans notre présent désincarné et consumériste.

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