Jour : 9 septembre 2018

Ils ont beaucoup crétinisé la Martinique …

— Par Roland Tell —

L’affaiblissement progressif de la raison politique au sein du MIM, depuis près de cinquante ans, a entraîné aujourd’hui, 7 Septembre 2018, ce spectacle de nuit, où un président blafard, par désir de vengeance, s’est rué, avec ses troupes, sur d’anciens partisans, tout noirs, obscurs, et nocturnes, pour les assiéger de toutes parts à l’Espace DD, et donc les menacer du plus haut mal politique ! Mais hélas, blanche est encore sa face, où joue l’ombre de sa colère, contre ceux qu’aujourd’hui il appelle les « fractionnistes »- autrefois, pourtant, son peuple de servants, son peuple de suivants ! En effet, n’a-t-il pas naguère découvert la politique nue et sauvage, au milieu de ceux-ci, dans un processus de libération, où tous ensemble s’efforçaient de transformer la Martinique, en y faisant surgir un autre univers de rapports, plus apparenté à leurs rêves, à leurs colères, à leur angoisse, à leur mélancolie ?
C’est le temps, où il fallait, coûte que coûte, se libérer aussi du langage rationnel de la politique, nullement fait pour exprimer la singularité de visage pâle de notre chef indépendantiste – visage trop chargé de connotations historiques, sur la chaussée des hommes martiniquais.

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«  An nou ay! » : considérations post-exotiques

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret. —

Le parcours atypique et prestigieux de Laurent Valère est avant tout celui d’un artiste quasi inclassable qui développe tableau après tableau un univers mélangé d’humour et de gravité. Cette nouvelle exposition vient renforcer la place unique et définitive qu’il occupe dans la peinture contemporaine.

Déjà connu et reconnu pour ses précédentes sculptures monumentales, le mémorial du cap 110 au Diamant et les gigantesques Mamandlo installées sous la mer, à Saint Pierre entre autres, c’est avec jubilation qu’il revient à ses premières amours la peinture par laquelle il a abordé l’art. De sa peinture transparait sous des envolées lyriques, et sur un ton bon enfant , un univers apparemment festif. Mais l’homme et son sourire de dandy comblé qui insiste sur le visible de la convivialité, sur la bonne humeur régnante de la vie sociale aux Antilles a un message à transmettre. Laurent Valère est nostalgique d’une beauté parlante qu’il semble ne plus trouver dans un art conceptuel omniprésent et s’attache à créer des espaces de respiration pour la réhabiliter. L’esthétique qu’il recherche n’est ni flatteuse, ni gratuite, ou superficielle, à la fois saisissante, déstabilisante, mais pourvue de fioritures ou d’éléments anecdotiques.

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Jean-Philippe Nilor vs Alfred Marie-Jeanne : les indépendantistes jouent la justice française.

—Par Yves-Léopold Monthieux —
On avait cru assister au dernier exploit d’Alfred Marie-Jeanne lorsqu’il s’était fait élire député dans la circonscription du Nord-Atlantique. Dans la foulée, il s’était fait remplacer par son ancien attaché parlementaire dans la circonscription du Sud qu’il avait quittée pour affronter son challenge. Mais, comme pour faire mentir le livre Alfred Marie-Jeanne la fin d’une époque, il a effectué le nouvel exploit de se faire élire pour 6 ans président de la Collectivité territoriale de Martinique. Cependant la fin de la saga Marie-Jeanne avait bel et bien commencé.
L’étoile du Président avait commencé à pâlir dès les élections municipales de 2014. En maintenant à Rivière-Pilote un candidat contre Raymond Théodose qui n’était autre qu’un de ses anciens adjoints et en soutenant le candidat opposé à l’indépendantiste Garcin Malsa, à Ste Anne, il avait créé suffisamment de mal dans le grand sud pour empêcher à Jean-Philippe Nilor de remporter la victoire aux municipales de Ste Luce. Il avait toujours su faire preuve de savoir-faire pour éliminer des camarades du parti qui l’embarrassaient. Ces mesures d’exclusion n’avaient jamais élevé la moindre contestation de la part des militants, si bien que les cris d’orfraie entendus ces jours-ci peuvent faire sourire.

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