Jour : 13 août 2018

Globalisation. L’accaparement des terres, entre Monopoly et colonisation

Les investisseurs internationaux mettent le grappin sur les terres cultivables de la planète. Dans des pays où il n’y a pas de droits de propriété solidement établis, ces achats se traduisent pour les paysans par des expulsions pures et simples.

L’achat de terres par des investisseurs étrangers est l’une des nouvelles formes de la mondialisation. Ce phénomène a pris une ampleur particulière après le boom des prix agricoles de 2007-2008. On parle d’accaparement des terres et en anglais de « land grabbing », un terme plus critique, qui implique l’idée de mainmise.

Une grande opacité entoure les accords et il est donc difficile de mesurer l’ampleur exacte du phénomène. Les deux sources disponibles – soit la base de données Land Matrix établie par l’International Land Coalition et celle de l’ONG Grain – convergent pour estimer que la surface concernée est de l’ordre de 30 à 37 millions d’hectares (soit entre 300 000 et 370 000 km2).

Un enchevêtrement opaque des investissements

Les données de Land Matrix montrent le caractère très généralisé du phénomène. À peu près tous les pays – hormis ceux d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest – sont concernés comme « receveurs ».

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