Jour : 22 juillet 2018

Avignon 2018 Anne Voutey – Vincent Roca – OFF

— Par Selim Lander —

Sur la route (la mort de Sandra Bland)

Une jeune afro-américaine est morte victime des violences policières. De ce fait divers réel Anne Voutey – dont la m.e.s. du Gardien (de Pinter), avait obtenu le prix du meilleur comédien aux Ptits Molières en 2015 – a tiré une pièce émouvante interprétée par trois comédiennes (en alternance, ce qui explique qu’elles soient cinq sur l’affiche). La comparaison avec La Reprise de Milo Rau présentée dans le IN cette année s’impose en raison de la proximité des thèmes. Dans La Reprise Ihsane Jarfi est battu à mort par de « pauvres types » parce qu’il est homosexuel et « arabe », dans Sur la route la victime d’un policier (on la retrouvera pendue dans sa cellule trois jours après son arrestation) est jeune et noire. A cela près, on a affaire à la même bêtise raciste chez les assassins. Or on ne peut imaginer des traitements plus différents de ces faits divers similaires que ceux imaginés par les deux auteurs-metteurs en scène. Là où Rau tourne autour du personnage d’Ihsane, en s’intéressant aux parents, aux meurtriers, etc.,

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Nomination d’Hassane Kassi Kouyaté à la direction du Festival des Francophonies en Limousin

Françoise Nyssen, ministre de la Culture, se réjouit de la nomination d’Hassane Kassi Kouyaté à la direction du festival des Francophonies en Limousin conformément au vote du conseil d’administration présidé par Alain Van der Malière et composé de l’État (ministère de la Culture), de la Région Nouvelle-Aquitaine, du Département de la Haute-Vienne et de la Ville de Limoges. Il prendra ses fonctions le 1er janvier 2019.

Né en 1963 au Burkina Faso, descendant d’une famille de griots (il est le fils du génial Sotigui Kouyaté, acteur qui fut si cher à Peter Brook), metteur en scène prolixe (une quarantaine de pièces depuis 1976), comédien au théâtre et au cinéma, formateur, Hassane Kassi Kouyaté est à l’origine de la compagnie « Deux temps trois mouvements », du théâtre Galante à Avignon. Il est également le fondateur du festival international de contes, de musique et de danse Yeleen et du centre culturel et social Djéliya à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Il est depuis le 1er novembre 2014 directeur de la scène nationale Tropiques Atrium de la Martinique, où il a œuvré pour le repérage, le soutien et la professionnalisation des équipes émergentes ainsi que pour la diffusion artistique au plus près des populations de l’ensemble du territoire martiniquais.

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« Dictionnaire universel de l’éducation à l’amour » de Obrillant Damus

— Préface d’Aurélia Gaillard, professeure de littérature française du XVIIIe siècle à l’université Bordeaux Montaigne —

Lecteur, si vous cherchez des définitions, des limites aux mots et aux notions, un savoir sur l’amour, un enseignement sur l’amour, passez votre chemin, ceci n’est pas un livre pour vous. Ceci, même s’il est aussi un livre de savoir, avec des études réflexives, des bibliographies critiques, est d’abord un livre pour promeneur et curieux, non pas pour amateur plutôt que connaisseur, même si d’amateur il est forcément question dans un dictionnaire sur l’amour, mais pour la connaissance qui surgit de l’innutrition et de la méditation, pour un enseignement de l’amour et non sur l’amour, pas tant un savoir, donc, qu’une éducation. Le titre d’ailleurs affiche la couleur : Dictionnaire universel de l’éducation à l’amour, l’amour s’éduque donc – nous éduque tandis que nous nous éduquons à l’amour.

Un célèbre tableau de la Galleria Borghese à Rome, intitulé L’Éducation de l’Amour (1565) par Titien, présente Vénus en train de nouer un bandeau sur les yeux du dieu Amour. Pour Titien comme pour une large part de l’iconographie du thème à la Renaissance, il s’agit d’abord d’affirmer la dimension sacrée et pas seulement profane de l’amour, sa nécessaire élévation du plan charnel au plan spirituel.

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