Mois : juin 2018

Jacqueline Fabien : Exalter «La probité du peintre»

Jusqu’au 30 juin 2018 à Tropiques-Atrium

— Par Christian Antourel —

On connait la peinture de Jaqueline Fabien, puissamment, noblement , voluptueusement engagée pour témoigner de l’homme dans ses douleurs comme dans sa beauté. La beauté, ici est celle du corps humain et du paysage qui s’étend alentour, celle qui sous-tend une pureté spirituelle et une élégance native dans le rapport au monde. Son travail est porteur d’un fort message de joie, d’espoir, d’amour de la vie.

Après la tempête, l’anéantissement. Exalter la vie, rien d’autre ! Ne pas s’affoler, ne pas se troubler, ne pas perdre ses esprits et son chemin. Avoir un objectif une idée fixe. Ne pas abandonner, ne pas lâcher. Née à la Martinique, désormais elle trouve son nord dans le Finistère. Elle en sait beaucoup sur la façon de retrouver le bonheur de vivre….par la peinture et l’art vivant. Ces œuvres témoignent de l’engagement spirituel d’une artiste éprise de silence et de réflexion. Elle poursuit ainsi sa quête, quotidienne et obsessionnelle d’une beauté différente, mise en scène qui renvoie le spectateur à sa propre étrangeté. Elle glane, classe, ordonne et remélange.

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Raymond Médélice : « De formidables machines à rêver »

Dimanche 24 juin 2018 à 10h : visite commentée par Cécile Bertin-Élisabeth(*)

— Présentation par Dominique Brebion —
Nous éprouvons quelquefois de l’étonnement devant le travail d’un peintre. C’est que nous y découvrons une réalité que nous n’avions pas su voir faute d’y prêter une attention soutenue. C’est par là que la peinture nous apprend parfois à voir le monde.
Les peintures de Raymond Médélice, souvent énigmatiques, recèlent toujours une histoire. Bien plus qu’une histoire, une réflexion sur la vie. Car ses tableaux fonctionnent comme les pages d’un journal intime où se livrent ses préoccupations et ses pensées, sa vision du monde. Il persiste toutefois quelque chose d’insaisissable car l’artiste élabore des connexions souvent inattendues. Les décrypter devient l’un des plaisirs de la visite d’exposition.
« Ce n’est, après tout, qu’un peu de peinture sur de la toile mais ce sont des rêves pétrifiés qui sont à regarder comme de formidables machines à rêver » dit Raymond Médélice.
Au charme de la rêverie s’ajoute la considération d’une technique picturale originale, toute personnelle.

Commissariat : Dominique Brebion

(*)Cécile Bertin-Elisabeth
Professeur de littérature hispanique à l’Université des Antilles, elle est également Doyenne de la Faculté de Lettres et Sciences Humaines.

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Tchernobyl aux Antilles

— Par Jean-Baptiste Fressoz, chercheur au CNRS et au Centre Alexandre-Koyré, de l’EHESS —

La contamination des Antilles françaises pour sept cents ans par le chlordécone n’est pas une « crise » sanitaire de plus après le sang contaminé, la vache folle ou même l’amiante. C’est la conséquence presque logique de l’économie de plantation.

La banane est le produit agro-industriel parfait : les plantations sont composées de clones à l’infini. Les bananes que l’on mange sont toutes génétiquement identiques, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elles ont toujours le même goût. S’il existe près d’un millier d’espèces de bananes, une espèce particulière, la cavendish, parce qu’elle se conserve bien au transport, a été choisie dans les années 1950 par les grandes firmes comme United Fruit.

Elle représente actuellement 97 % des exportations de bananes. L’homogénéité génétique des plantations fournit un terrain d’expérimentation extraordinaire pour l’évolution… et un festin formidable pour les maladies des plantes et leurs vecteurs, les pathogènes.

L’historien américain John Soluri (Banana Cultures, University of Texas Press, 2005) décrit très bien la course sans fin, et perdue d’avance, entre les traitements chimiques et les pathogènes qu’ils sont censés éliminer (charançon du bananier, nématodes et autres champignons).

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La politique et l’injure…

— Par Roland Tell —

Parler d’injure à propos de la politique est courant à la Martinique, même hors périodes électorales. En effet, sans l’injure qu’adviendrait-il du politicien ? Qu’adviendrait-il de la politique ? En effet, n’est-ce pas le goût de l’insulte qui met en ordre aujourd’hui le monde politique martiniquais ? C’est du fait du président de la Collectivité Territoriale que les offenses graves et délibérées font désormais irruption au sein même de la gouvernance de la Martinique. Récemment, en effet, c’est contre ses alliés de droite, redevenus en un jour ses meilleurs ennemis, que la hache de guerre est déterrée, toujours, comme ailleurs, selon la théorie du complot permanent. Quelle cause à venir pour cette nouvelle guerre ?
En vue de baliser le tracé des ambitions, menant aux lointaines élections régionales, le Président se rapporte volontiers à cette doctrine, qu’en adepte éminent de l’invective -ce qui fait sa distinction, sa plus « digne » attitude politique, telles que maintes fois révélées et formulées, au cours de sa carrière, sur les tréteaux de bataille électorale. « Les querelles de bas étage », voilà ce qui, étant entendu, plaît au peuple !

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Avec les Buv’ Art, pour une autre société

Dernière représentation mercredi 20 juin au TOM à 19H30

« Comédies tragiques », d’après Catherine Anne

— par Janine Bailly —

Après nous avoir l’an passé conquis en nous faisant entrer, sur les pas de Sacha Guitry, dans l’intimité de quelques couples particuliers, la compagnie de théâtre-amateur Les Buv’Art a choisi, pour son nouveau spectacle, d’élargir son horizon, et donc aussi le nôtre, car le théâtre, s’il est fait pour distraire, peut aussi nous inviter à regarder d’un œil sagace le monde comme il va, ou plutôt comme il bégaie. Laurence, actrice et responsable de la mise en scène, soutenue par de fidèles acteurs que l’on aime retrouver, nous convie à une pièce intitulée Comédies tragiques. Écrite et créée en 2011 par Catherine Anne, alors en charge du TEP (Théâtre de l’Est Parisien), l’œuvre est, selon les paroles mêmes de la dramaturge, une prise de position politique : « Je crois à la force de l’écriture dramatique pour saisir au présent ce qui nous trouble et ce qui trouble notre société. Je me sens violemment interpellée par la tournure que prend notre monde, et suffisamment touchée dans mon identité de citoyenne, de femme et d’artiste pour éprouver l’ardent besoin d’écrire… Comédies tragiques ».

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27e Soirées d’été en Lubéron

Rien n’a voir

de Martin Gadreau

Exposition photographique en partenariat avec l’Office de Tourisme Pays d’Apt Luberon

23 JUIN > 4 JUILLET INCLUS
APT
Vernissage le 23 juin à 11h.
OFFICE DE TOURISME PAYS D’apt Luberon 788 avenue victor hugo

Rien à voir, comme circuler y’a rien à voir !
Martin Gadreau n’est pas un enfant du pays. Martin est né, vit et travaille à Paris. Les Soirées d’été en Luberon l’ont déjà invité en 2007 lors de la 16ème édition, comme photographe de plateau.
Cette fois-ci, l’invitation est une occasion tant pour lui que pour nous de présenter au public son propre travail photographique et artistique. Le théâtre se nourrit de mots mais aussi de beaucoup d’images. A vous de découvrir son univers entre graphisme et ethnographique contemporaine.

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La Compagnie d‘Entrainement formation professionnelle du Théâtre des Ateliers d’Aix en Provence

Reconstruction(s) Bouffonnerie interactive

de Guy Régis junior
Théâtre en partenariat avec le Théâtre des Ateliers Aix en Provence

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Richepance dèwò!

— Par LKP —

Le débat ouvert par LKP dérange et la récente publication de Messieurs REGENT et BELENUS le prouve. Ces « historiens professionnels », se dressent en défenseurs de l’institution politique interpellée et nous assènent un enseignement singulier sur l’histoire et le rôle de l’historien. Ils s’en prennent à tous ceux qui ne se soumettent pas à leur avis d’historiens « éclairés et autorisés » par le pouvoir colonial y compris à leur pòair. En 2002, Frédéric REGENT publiait un texte du même type. Visiblement, n’ayant pas été entendu, il en remet une couche, cette fois-ci avec le concours de René BELENUS.

Lire :  Halte à la manipulation de l’Histoire, oui à la conservation et à l’explication de tous les vestiges du passé ! — Par Réné Bélénus et Frédéric Régent

Mais ne nous laissons pas abuser par les apparences. En effet,

On pourrait croire qu’il s’agit simplement d’une guerre « d’HISTORIENS ». Ou d’une tentative de voler au secours de Mme BOREL-LINCERTIN, visiblement embarrassée. Mais au-delà de cette guéguerre entre sachant, et du sauvetage du soldat BOREL-LINCERTIN, il nous faut, NOUS Guadeloupéens, gadé pli lwen, davwa, tout biten, biten, parapòt a on biten.

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90 minutes polyphoniques

Le 21 juin 2018 de 18h 30 à 20h au T.A.C.

Le Théâtre Aimé Césaire fête la musique à sa façon et met à l’honneur le chant à plusieurs voix en réunissant trois ensembles vocaux : la chorale Airs de Rien et les deux groupes vocaux à capella : Jane Tonix et X Five.
Entrée gratuite, c’est la fête de la musique !
►La chorale Airs De Rien compte aujourd’hui plus de 50 inscrits, tous unis par leur passion du chant à plusieurs voix, ils se retrouvent tous les lundis à l’aéroport Aimé Césaire du Lamentin pour répéter.
Jane Harris a créé le groupe en 2015 et continue à le diriger. Le répertoire est composé de variétés françaises et anglo-saxonnes, de chants créoles et traditionnels, de chants du monde, harmonisés « sur mesure » par Jane.
►Jane Tonix est un groupe vocal a capella de 6 voix solistes créé en 2016. Ils interprètent les grands classiques du Barber Shop américain des années 50, mais aussi tout le répertoire de la variété internationale qui peut prêter à une harmonisation complexe. L’inspiration est collégiale.

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L’iimmersion professionnelle : une belle arnaque !

— Par Sylvie Javaloyes,  membre de Culture Égalité —
L’Immersion professionnelle est présentée comme la possibilité de découvrir des métiers pour les personnes en reconversion ou en insertion professionnelle. C’est une convention signée entre le pôle emploi, l’entreprise et l’individu en reconversion ou insertion. La période d’immersion est d’un mois renouvelable. Pendant toute sa durée la-le bénéficiaire doit être accompagné·e d’un·e tuteur·trice. La personne conserve son statut antérieur et est donc indemnisée selon ledit statut.
La réalité est toute autre.
L’immersion professionnelle sert en fait de période d’essai gratuite. Des entreprises en recherche de salarié.es bénéficient ainsi de personnels à titre gratuit et exploitables pendant toute la durée de l’immersion. Ainsi, en Martinique, une entreprise de nettoyage ayant besoin de personnel s’est vu proposer par le pôle emploi des personnes en fin de droit, peu qualifiées, ne percevant pendant 3 semaines aucune rémunération. Lorsque les entreprises ne connaissent pas ce dispositif, les sociétés de recrutement se chargent de les en informer. Le plus décourageant ?  Que des cadres, eux-mêmes salarié·es, trouvent absolument normal de mettre à disposition de leur entreprise du personnel gratuit.

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Aquarius : le « J’accuse » de Christiane Taubira

TRIBUNE – Christiane Taubira déplore l’inaction des Européens autour de l’accueil des 629 migrants sauvés en mer par l’Aquarius

L’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira revient dans une longue tribune au JDD sur les désaccords entre pays européens autour de l’accueil des 629 migrants sauvés en mer Méditerranée par l’Aquarius. Elle évoque à cette occasion d’autres crises migratoires que l’Europe a dû affronter par le passé : la guerre d’Espagne, les Boat people, la guerre des Balkans. « Il n’est pas question de dire ici qu’il est simple d’accueillir », écrit-elle, « mais le fait est : la société ne s’est ni effondrée ni même affaiblie » après ces grandes crises. Voici un extrait de sa tribune.

Janvier 1939. Barcelone tombe aux mains des franquistes, auxquels fascistes et nazis ont prêté main-forte. Ils sont un million, en noir et blanc sur les photos d’alors, à traverser les Pyrénées. Des combattants républicains et surtout des femmes, des enfants, des hommes ordinaires, et Antonio Machado, qui repose à Collioure. Ni le choc esthétique du Guernica de Picasso, ni L’Espoir, de Malraux, ni les écrits brûlants de Camus, ni Les Grands Cimetières sous la lune, de Bernanos, pas plus que les lettres de Simone Weil n’adouciront leur sort.

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On meurt en mon île !

— Par Yves Untel Pastel —

On meurt énormément en mon île
On meurt en hécatombes ordinaires, absurdement
On meurt en rafale fatale en folie de mitraille délirant
On meurt pour rien, on meurt pour tout
On meurt de rien, on meurt de tout,
On meurt banalement de chose grave
De causes criminelles impunément
On meurt sous silence
À la petite roulette des fléaux venus d’ailleurs
Tacitement à l’agrément des notables complotant
On meurt à la grande roulette des exterminations
Des génocides sanitaires,
Des empoisonnements alimentaires
On meurt détrempés en des cocktails létaux
Décimés à petits feux discrets inavouables
On meurt bouches cousues d’attentats larvés
Contre un peuple idiot qu’on éradique méthodique
On meurt de ses mauvais coups permis

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Aux assises des réfugiés de l’Aquarius

— Par Roland Tell —

Que reste-t-il de la communauté de solidarité européenne ? L’élection des populistes en Italie a-t-elle entraîné la fin de la contrainte d’unité à l’endroit des migrants ? Dans ce processus de transformation politique, la solidarité signifie-t-elle désormais « ne plus être ensemble »? Chaque port européen de la Méditerranée devient-il désormais une frontière ? L’évolution politique en Italie a-t-elle engendré des sentiments de rejet, d’exclusion, de xénophobie, à l’encontre de tous migrants, et particulièrement des naufragés de l’Aquarius ?
Autant de questions à propos de ce retournement politique, face auquel le monde entier reste constamment en alerte, depuis que la voix de l’Espagne s’est faite entendre, pour, au contraire, essayer d’entrer dans la souffrance des 629 réfugiés de l’Aquarius ! Ce moment décisif en politique européenne a mis à jour la banalité du mal, pénétrant l’Union Européenne – celui des enfants, des femmes, des hommes, en fuite depuis l’Afrique, leur anéantissement par la guerre, par la persécution politique, par la famine, par la misère, telles qu’elles existent en Afrique. Les réfugiés de l’Aquarius cherchent essentiellement sécurité, nourriture, abri.

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Parutions : nouveautés du 16 juin 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

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Othello, pirate des Caraïbe – Adaptation de José Alpha

Les 15, 16 & 17 juin 2018 au T.A.C. à 19h 30

— Par Selim Lander —

C’est depuis des décennies l’ambition de José Alpha et de son Téat’Lari que d’apporter le théâtre au public populaire. Il a ainsi, jadis, monté plusieurs pièces de Vincent Placoly en créole et/ou français. Souvent à l’œuvre dans la rue, voire dans le hall de la gare Saint-Lazare pour interpréter des textes de Césaire, ses comédiens font preuve d’une belle abnégation. C’est donc certainement pour eux une récompense de se produire sur le plateau du théâtre municipal de Fort-de-France dans un spectacle doublement ambitieux, au demeurant, autant par le choix d’une des pièces les plus célèbres du répertoire shakespearien que par le nombre des comédiens mobilisés : dix en comptant la brève apparition de J. Alpha lui-même dans le rôle de Brabandio, le père de Desdémone, épouse d’Othello, (malheureuse héroïne s’il en fut).

J. Alpha fait le choix de transposer Othello dans nos Caraïbes. Choix judicieux quand on fait appel à des comédiens qui – comme c’est malheureusement le cas en Martinique – n’ont pas la possibilité de jouer régulièrement.

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« Contre la damnation »

Un texte de Patrick Chamoiseau, écrit pour être lu lors de la Nuit des libertés publiques, lu par Anaïs de Courson von Sothen , comédienne

Republié à l’occasion des 50 ans du Syndicat de la magistrature.

L’idée de justice assume l’idée de liberté. L’idée de liberté suppose une conscience responsable, alimentée par la raison, et qui, dans un contexte difficile ou pas, mais toujours en connaissance de cause, effectue une violation de la loi, une atteinte à des valeurs communes, une offuscation de quelque précieux principe.

Après une violation de la loi, ce qui met en branle la justice ce n‘est ni la peur ni la revanche ni la vengeance ni la sûreté, c’est la reconnaissance rigoureuse, et individualisée, d’une amplitude de libre-arbitre sur un fondement de responsabilité. Car la justice est une intelligence qui ne craint pas les aventures du libre, ses risques et ses dangers

La conscience responsable suppose la présence d’un être humain. Par définition, l’humain n’est pas une matière inerte, mais un processus complexe, toujours en devenir, rebelle aux fatalités, sensible aux alchimies de la démesure et de la raison, et dans lequel hier et demain sont des données distinctes, sont des données vivantes.

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« Le phénomène des sargasses est probablement lié au changement climatique »

Près des côtes, les sargasses concentrées entraînent une mortalité importante de la faune, note Frédéric Ménard, de l’Institut de recherche pour le développement.

— Par Martine Valo —

Directeur du département scientifique Océans, climat et ressources à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Frédéric Ménard coordonne le programme de recherches sur les algues sargasses au sein de l’Institut méditerranéen d’océanologie (CNRS/IRD/universités d’Aix-Marseille et de Toulon).

Que savons-nous des algues sargasses ?

Alors que la plupart des algues sont benthiques – elles poussent sur le fond de l’océan –, les sargasses qui s’échouent actuellement dans l’arc antillais, elles, sont pélagiques. C’est une espèce clonale qui se reproduit par bouture végétative, par fragmentation. Elles sont connues depuis que Christophe Colomb les avait observées dans la mer des Sargasses. Cependant, nous ne savons pas précisément pourquoi elles se sont mises à proliférer plus au sud, dans l’arc Caraïbe. Sont-elles apportées par les eaux de ballast des navires ? Nous ignorons pourquoi le phénomène a touché les côtes antillaises en 2011, 2012, 2014 et atteint un paroxysme en 2015, puis surtout en 2018. La Caraïbe n’est pas la seule concernée.

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Pianos et pianistes à l’Atrium

– Par Selim Lander —

Piano kon sa ékri : du piano autant que vous en voudrez ! N’est-ce pas le cas quand quatre jeunes femmes habiles se succèdent sur les touches de deux pianos, tantôt une, tantôt deux et même toutes les quatre ensemble – deux sur chaque piano – pour le bouquet final ? Il y avait donc la Japonaise, Yayoi Ikawa, la plus expérimentée, la plus titrée. La Cubaine, Janysett McPherson, la plus belle présence, aussi à l’aise en français qu’en espagnol, qui sait enflammer une salle. La Martiniquaise, Florat Sicot, la plus riche voix des quatre quand elle chante le blues. Enfin la Réunionnaise, Valérie Chane-Tef complétait le quatuor.

Elles étaient soutenues par une section rythmique de trois musiciens – Alex Bernard à la basse, Dominique Bougrainville à la batterie et Alain Dracius aux congas, trois musiciens martiniquais qui ont noué une vraie complicité avec les pianistes, lesquelles ont d’ailleurs joué certaines de leurs compositions.

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« Hôtel  Salvation» de Shubhashish Bhutiani : mourir à Bénarès

— Par Selim Lander —

Mourir, est-ce enfin le moment pour l’âme de se libérer des tracas de l’existence ? Pour l’Occidental qui ne croit plus à dieu ni à diable, la croyance des hindous apparaît infiniment naïve, et même quelque peu contradictoire puisque l’âme est amenée à se réincarner dans une autre créature qui aura également son lot de tracas. Mais comment ce même Occidental ne serait-il pas envieux d’une culture qui apprivoise la mort à ce point-là ? Telle est certainement l’impression dominante qu’on retirera d’un film qui aborde ce sujet délicat entre tous avec une infinie délicatesse, gommant tous les aspects les moins ragoutants de la mort à Bénarès, la puanteur des bûchers, l’eau souillée du Gange dans laquelle les fidèles n’hésitent pas à s’immerger complètement, et même, réduits à la dernière extrémité, d’en boire l’eau réputée sacrée. Comment oserions-nous, au demeurant, critiquer ces mœurs ? Question pollution, nous n’avons rien à apprendre de personne. Les Parisiens en savent quelque chose qui boivent certes de l’eau potable mais respirent une atmosphère qui les rend malades. Quant aux Martiniquais qui boivent, avalent des produits chlordéconés et battent des records en matière de cancer, ils seront bien les derniers à se moquer des Indiens.

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Nou pa dakò pies épi sa ki ka mété yonn kont lot jennjan ek granmoun 

Non à la discrimination générationnelle sur Martinique 1ère

Par Daniel Boukman —

Le nouveau directeur éditorial de Martinique la 1ere qui vient tout juste de quitter la Réunion pour la Martinique a décidé de supprimer des programmes de cette radio Tout Lang Sé Lang (Toutes les langues sont des langues) de Daniel Boukman, diffusé du lundi au vendredi à 5 heures 05 et à 19 heures 05.

L’émission du samedi matin, La nature aux Antilles d’Alain Delatte est elle aussi victime de la même décision qui émane d’un individu ignorant combien ces émissions contribuaient à la promotion de la langue créole et de la culture martiniquaises.

Ce diktat qui va priver de nombreux auditeurs-auditrices de Martinique et d’ailleurs de l’écoute de ces émissions, a comme seule et unique justification le fait que ceux qui les animent sont – dit-le nouveau directeur – trop… «vieux»

Ce nouveau directeur officialise une pratique néfaste, celle découlant de la discrimination générationnelle, condamnable en soi mais particulièrement insultante quand on sait les difficultés démographiques que traverse actuellement la Martinique.

Cette décision inqualifiable non seulement fait injure à une grande partie de la population martiniquaise mais aussi couvre de mépris une parole pilier de nos traditions : Gran kouté piti piti kouté gran !

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Othello, le guerrier vaincu par la passion, m.e.s. de Jean-José Alpha

Les 15, 16 & 17 juin 2018 au T.A.C. à 19h 30

—D’après Shakespeare —

Argument : Othello est le chef d’une bande d’asociaux dont s’occupe Brabantio, un éducateur social auprès du Tribunal. Brabantio est le père de la désirable Desdémone convoitée par de nombreux garçons. C’est pourtant Othello qu’elle choisit.
Subjuguée par l’anticonformisme de son existence, le récit de ses aventures, les incroyables défis relevés, et surtout par la confiance vouée au chef de bande, Desdémone se donne à lui et tombe amoureuse, au point de suivre Othello jusque dans le ghetto perché au-dessus de la ville.
Le père de Desdémone qui voyait en Othello, le chef respecté du clan, un allié dans sa mission d’intégration sociale, acceptera-t-il la trahison de sa fille ? Quant à Iago, le complice du chef, qui fomente le complot qui va gangrener jusqu’à la Mort, l’amour du guerrier pour Desdémone, rappellera-t-il au public sa cruauté à l‘égard de ses héros ?

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Pour des transports publics démocratiques et viables!

 — Par Manuéla Amable-Potiron, présidente de l’AUTM — 
Communiqué:

Fonctionnement des Bus après cette longue période de blocage 
Autm et les usagers espéraient après un mois d’immobilisation, de blocage du trafic, un retour à la normale sur toutes les lignes. 4 à 5 lignes ne sont toujours pas desservies alors que la société retenue après l’appel d’offres devait améliorer le trafic sur leurs lignes.

Ce nouveau sous-traitant n’a rien changé sur la fréquence des lignes. C’est pire, il n’y a pas de bus. Les usagers sont fatigués, excédés. Ils n’en peuvent plus et dénoncent ce manque d’organisation récurrent.
L’accord passé avec cette société nouvelle n’est-il pas révélateur que la CFTU n’arrive toujours pas à contrôler ni à résoudre les problèmes de transports sur l’ensemble du réseau CACEM.

Il est donc impératif de revoir le système de transport public, qui ne cadre pas avec l’image d’une Martinique qui bouge, et se veut moderne.

Notre combat reste celui de la mobilité et de lutte contre les inégalités dans le transport, « sé toujou lé pli piti ki ka pran fè. Que doivent-ils faire ?

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1er Atelier Schœlcherois : « Notre vision de Schœlcher »

Samedi 23 juin 2018  de 14h à 17h à Madiana

Ce 1er Atelier est le point de départ d’une année de construction participative, qui permettra l’élaboration d’un projet citoyen pour le territoire de Schœlcher. Quelle est la vocation de notre ville, quelles valeurs choisissons-nous de défendre, quelles actions nous paraissent prioritaires ?
Venez participer le samedi 23 juin 2018 au 1er Atelier Schœlchérois. Vous pourrez y échanger avec d’autres habitants sur votre vision de notre commune, et commencer à construire ensemble un projet citoyen pour Schœlcher. C’est un travail en petits groupes que nous vous proposons, où toutes les idées pourront être exprimées et prises en compte.
L’événement se déroule de 14h à 17h au Palais des Congrès de Madiana. Inscription gratuite et obligatoire. Les places étant limitées, merci de nous laisser vos coordonnées afin de confirmer avec vous votre présence.
Les inscriptions sont ouvertes sur la plateforme Helloasso : https://www.helloasso.com/
associations/les-ateliers-schoelcherois/evenements/atelier-schoelcherois-n-1-votre-visionde-schoelcher

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Priyè-palé pou papa

— Par Daniel M. Berté —

Pou pen ou partajé
Pou pwason ou péché
Pou prin ou pòté
An sel priyè-palé :
« Mèsi anpil papa !»

Pou patat ou planté
Pou pwa ou pliché
Pou poul ou plimé
An sel priyè-palé :
« Mèsi anpil papa !»

Pou pasaj ou préparé
Pou pawòl ou préché
Pou psòm ou prédjé
An sel priyè-palé :
« Mèsi anpil papa ! »

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Chute de l’intelligence : la piste environnementale relancée

Le QI régresse depuis 1995 dans les pays développés. Une étude permet d’attribuer cette baisse à des facteurs environnementaux.

— Par Nathaniel Herzberg —

Le constat est désormais connu, attesté : nos enfants sont plus bêtes que nous et tout porte à croire que leurs enfants le seront plus encore. Une série d’études conduites dans les pays développés a dressé ce triste constat. Suède, Norvège, Finlande, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Australie… les observations convergent – même si, dans le cas de la France, la faible taille de l’échantillon fait débat. Seuls les Etats-Unis semblent, pour l’heure, faire exception.

L’origine de cette chute, en revanche, fait l’objet d’une vive controverse. Les uns mettent en avant des causes dites environnementales, terme à prendre au sens large. Selon leur spécialité, ils ­invoquent le dérèglement du système éducatif, le recul du livre, l’omniprésence des écrans, la crise de l’Etat-providence et la souffrance des dispositifs de santé publique, ou encore l’influence des perturbateurs endocriniens sur le développement embryonnaire. Les autres privilégient des explications plus biologiques. Ils avancent l’existence d’un effet dit « dysgénique » (par opposition à eugénique), qui voudrait que les familles les moins intelligentes procréent davantage et fassent donc baisser le niveau.

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Beaucoup de monde à Fort-de-France pour «sauver l’hôpital»

Entre 1300 et 2000 personnes, selon la police ou les organisateurs, ont manifesté mardi dans les rues de Fort-de-France pour la défense et la survie du CHU de la Martinique, à l’appel d’un collectif de professionnels et de syndicats du secteur de la santé.

Face à « la déliquescence du CHUM (rupture fréquentes d’approvisionnements, disparitions de spécialités médicales) le collectif entendait ainsi attirer l’attention du gouvernement et mobiliser la population à propos d’une situation « d’une gravité extrême » et qui pose la question de la survie même du système de santé en Martinique, selon lui.

Aux cris de « Buzyn, où es-tu, l’hôpital est dans la rue », les manifestants, soutenus par des élus et un syndicat de camionneurs, ont parcouru les artères de Fort-de-France avant de se rendre à la préfecture.

La mobilisation doit se poursuivre mercredi avec une opération ville morte à l’initiative de l’association des maires de l’île.

Annick Girardin, ministre des Outre-mer, actuellement dans l’île avec le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot pour traiter la crise des sargasses, ces algues brunes toxiques qui ont envahi les rivages antillais depuis février, a reçu durant près d’une heure et demie à la préfecture des membres du collectif.

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