Jour : 12 juin 2018

Beaucoup de monde à Fort-de-France pour «sauver l’hôpital»

Entre 1300 et 2000 personnes, selon la police ou les organisateurs, ont manifesté mardi dans les rues de Fort-de-France pour la défense et la survie du CHU de la Martinique, à l’appel d’un collectif de professionnels et de syndicats du secteur de la santé.

Face à « la déliquescence du CHUM (rupture fréquentes d’approvisionnements, disparitions de spécialités médicales) le collectif entendait ainsi attirer l’attention du gouvernement et mobiliser la population à propos d’une situation « d’une gravité extrême » et qui pose la question de la survie même du système de santé en Martinique, selon lui.

Aux cris de « Buzyn, où es-tu, l’hôpital est dans la rue », les manifestants, soutenus par des élus et un syndicat de camionneurs, ont parcouru les artères de Fort-de-France avant de se rendre à la préfecture.

La mobilisation doit se poursuivre mercredi avec une opération ville morte à l’initiative de l’association des maires de l’île.

Annick Girardin, ministre des Outre-mer, actuellement dans l’île avec le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot pour traiter la crise des sargasses, ces algues brunes toxiques qui ont envahi les rivages antillais depuis février, a reçu durant près d’une heure et demie à la préfecture des membres du collectif.

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« Réveillons-nous ! Pour un monde plus juste », de Gabriel Langouët & Dominique Groux

— Préface de Obrillant Damus — 
Gabriel Langouët et Dominique Groux, respectivement professeur émérite de l’Université René Descartes-Paris V et professeure émérite de l’Université des Antilles, nous donnent à lire un ouvrage fort captivant sur le monstre ubiquitaire aux mille visages que constitue l’Inégalité dans le monde actuel. L’objectif principal de ce livre est d’apporter un éclairage à la compréhension des diverses formes d’inégalités qui expliquent les menaces et les injustices auxquelles font face la terre et ses habitants. Pour ce faire, les auteurs ont constitué un échantillon de vingt pays (des pays riches, très riches, extrêmement riches aux pays pauvres, très pauvres, extrêmement pauvres) afin d’étudier, dans une perspective comparative, des inégalités intra (comparaisons verticales) et inter-étatiques (comparaisons horizontales). Pour décrire et interpréter ces inégalités dans le détail desquelles je ne vais pas entrer ici (inégalités de revenus, inégalités de distribution de revenus entre les femmes et les hommes, inégalités face aux pertes de développement humain [inégalités existant dans les dimensions de l’indice du développement humain], inégalités entre les femmes et les hommes, inégalités d’accès à l’éducation et à la santé, etc.),

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Déliquescence des soins, empoisonnement par le chlordécone et les sargasses…

Rassemblement massif le 12 juin 2018 à 8h à la maison des syndicats

L’UFM, membre de « LYANNAJ POU DEPOLIE MATINIK » et de l’association «SAUVONS LA SANTE EN MARTINIQUE »

Rassemblement massif le 12 juin 2018 à 8h à la maison des syndicats
Continuons et amplifions la mobilisation !

L’Union des Femmes de Martinique se joint aux très nombreuses voix qui se sont levées pour exiger que notre santé fasse l’objet d’une véritable politique avec les moyens adéquats, et intègre toutes les conséquences de l’empoisonnement dont nous avons été victimes.

Nous dénonçons :
✓ La dégradation de la situation des hôpitaux :

Mauvaises conditions de travail pour les agent-e-s qui manquent de matériels, de moyens, de personnel, situation de plus en plus intenable qui interdit d’assurer des soins de qualité à notre population. Parmi ce personnel, une majorité d’agentes, constamment sous tension à cause de la pénibilité de ce cadre de travail et est angoissée de ne pouvoir soigner correctement les patient-es.

✓ L’empoisonnement par les pesticides, et massivement par le chlordécone :

Ce pesticide est aujourd’hui qualifié de « bombe à retardement ».

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« Le Français malmené, et alors ? » de Jean-Loup Chiflet

— Présentation par l’auteur —

Et alors ? Beaucoup de bruit pour rien ou, comme j’ai essayé de le montrer dans ces quelques pages, la conviction que le génie’ de la langue dont parle Voltaire ne s’explique qu’en observant ses particularités ? Tout au long de cette balade à travers les trouvailles linguistiques malicieuses, acrobatiques, parfois régressives ou scandaleuses, iconoclastes et jouissives qui fleurissent à l’ombre de la langue officielle, j’ai voulu la défendre’. Bien avant moi, en 1549, Du Bellay écrivait La Deffence, et illustration de la langue francoyse pour combattre le Monstre ignorance’ et illustrer’ la langue, c’est-à-dire la faire rayonner’. Proust ne dit pas autre chose lorsqu’il écrit en 1908 à Mme Strauss : Les seules personnes qui défendent la langue française sont celles qui l’attaquent.’ Étonnant, non ? J.-L. C. Certains puristes s’indignent régulièrement : notre langue souffrirait d’être dénaturée, aliénée et même colonisée. Il faut plutôt se réjouir qu’elle puisse évoluer et continuer de nous réserver quelques belles surprises. Loin d’en être appauvrie ou diminuée, elle s’enrichit entre autres grâce à l’argot et à la langue de banlieue.

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Les années BUMIDOM en Martinique Volet 3

– Les faux prétextes du faux déclin des années BUMIDOM

 — Par Yves-Léopold Monthieux —

L’objectif n’est pas de défendre une institution qui prend inévitablement la couleur du pouvoir qui l’a engendrée. Que ce pouvoir soit regardé comme néocolonial ou qu’il se recommande du contraire, c’est avant tout des personnes qui sont visées. Lesquelles se trouvaient sans emploi à un moment crucial de leur vie et où il n’y a pas d’équivalent au futur RSA. Plutôt que du traumatisme du BUMIDOM au sujet duquel il est sage de laisser s’exprimer les personnes concernées, il m’a semblé préférable, renonçant au titre prévu du volet, de s’attarder sur la situation réelle de la Martinique dans les années 1960 – 1970, présentées alors comme une sombre décennie. On s’étonne simplement que les déclinistes d’alors soient muets sur la fuite de la jeunesse qui n’a pas confiance en l’avenir que les élus lui promettent.

Un traumatisme entretenu par des militants étrangers au BUMIDOM.

Certes, des postulants peuvent être confrontés à des difficultés inhérentes à l’institution. De plus, certains laissent parfois fructifier leurs mauvais penchants. Sur les 15 000, 45 000 ou 70 000 départs, selon l’historien, il est possible que se soient infiltrés quelques mauvais garçons.

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Lalibèté ka Vini ! Les décrets de 1848 en créole

La première traduction en créole des décrets d’abolition de l’esclavage de 1848, textes fondateurs de notre époque vient d’être publiée aux Editions Scitep. Cette traduction interroge un évènement du passé colonial et esclavagiste, permettant, certainement un regard neuf sur la société créole actuelle. Madini-nart a rencontré l’auteur, Rodolf Etienne, qui présente ici la poursuite d’un engagement créole déjà bien manifesté..

Madinin’Ar : Pouvez-vous résumer en quelques mots cet ouvrage ?

Rodolf Etienne « Lalibèté ka vini ! » est la première traduction créole intégrale des Décrets d’Abolition de l’esclavage des colonies et possessions françaises du 27 avril 1848. Décrets inspirés par l’œuvre de Victor Schoelcher, de Cyrille Bissette, entre autres, et successifs à l’époque des Encyclopédistes et des Lumières : Voltaire, Diderot, Rousseau, Montesquieu ou encore l’Abbé Grégoire et aux divers courants abolitionistes de l’époque. Il s’agit, ici, avant tout, de rendre à l’Histoire ce qui lui revient de droit et de notoriété. Une telle traduction, une telle parole créole est la parole de vérité des « anciens esclaves », parce que le créole, la langue créole, contrairement à ce qui est perçu aujourd’hui et répandu par les prétendus « défenseurs » de la parole authentique (sic), est « la » langue des colonies, quasi partout en dominance, quoique la langue officielle, partout également, soit le français.

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