Jour : 20 avril 2018

« Rivages », m.e.s. Rachid Akbal

Abscons ne veut pas dire profond !

— Par Roland Sabra —
L’argument est inspiré de l’air du temps. De ce temps  au cours duquel la Méditerranée est (re)devenue un cimetière marin. Un temps qui déplace Lampedusa aux antipodes. Inatteignable. Eux, les migrants, corps ballottés par les vagues, crèvent dans un cri. Lui, l’artiste, sur les bords de la tombe il invente des objets d’art à partir des débris des naufrages. Elle, la journaliste, elle venue enquêter, elle écrit dans un journal. Les mourants crient, il crée et elle écrit. Comme le dit le texte.

L’émotion est le rempart de l’impensé. Les images du corps d’’Aylan Kurdi, le gamin syrien mort noyé sur une plage en Turquie, émeuvent, bouleversent et puis viennent d’autres images. Dans sa note d’intention Rachid Akbal, le metteur en scène pose d’emblée la question : « Comment faire une œuvre scénique avec une telle matière  ? » C’est toute l’aporie à laquelle il va se heurter sans pouvoir la surmonter. Il semble avoir oublier Louis Jouvet qui affirme « le théâtre ne peut pas être une recherche d’ordre intellectuel, mais plutôt une révélation d’ordre émotionnel. 

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Biennale de Danse de Martinique 2018

— Présentation par Hassane Kassi Kouyaté Directeur, Tropiques Atrium Scène nationale —

Tropiques Atrium Scène nationale poursuit le travail entamé par les fondateurs de cet événement en 1999, en offrant au public une programmation de qualité, éclectique, internationale et martiniquaise. Il s’agit d’offir au spectateur une palette des écritures de la danse aujourd’hui, un art qui se développe dans la transversalité et la mixité des cultures. Afin de rappeler l’œuvre accomplie par les géné- rations précédentes, nous dédions cette édition à Melle Marie-Hélène Nattes, pionnière de la danse moderne puis contemporaine en Martinique, qui vient de nous quitter. L’après-midi du 29 avril est dédiée à Jacqueline Lutbert, qui durant de longues années, aux côtés de l’ AM4 a proposé un travail chorégra- phique à partir de la tradition bèlè, loins des clichés doudouistes.

Télécharger le programme

Ce temps fort de la danse dans notre calendrier permet aux compagnies locales de faire connaître leur travail. Mais c’est aussi un espace de mise en avant des pratiques amateurs qui confirment la vita- lité de la vie associative en Martinique, qui tend de plus en plus vers des productions de qualité.

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Jupiter viole ou mangot maturité ! En même temps (sic !)

— Par Lucien Cidalise Montaise —

Ecrire des mots, après les avoir choisis, pour expliquer à ceux qui nous font le plaisir de comprendre les angoisses qui nous assaillent, chaque fois que l’actualité gourmande se saisit de son rôle, est un choix politique. Quant aux Pouvoirs Publics, ils ont aussi un rôle à jouer. Précautionneusement débarrassés d’arrière-pensées stériles et réactionnaires ! Mais hélas, ils s’étalent complaisamment, divisent hypocritement, vampirisent égoïstement et se persuadent que cette sorte d’analyse de l’actualité est fondamentale à l’instauration de la Sérénité et de la Générosité dans notre petit morceau de terre. Ils appellent ça, la Démocratie!

Nous sollicitons aujourd’hui la sagacité critique mais humaine du lecteur en l’amenant à répondre à cette interrogation. Comment peut-on de nos jours, tromper, Couillonner avec tant de mauvaise foi, ce monde que nous habitons ? Le caractère glauque de l’information est de plus, superficiel, quand il n’est pas pure invention. Prégnant serait le mot sûr et certain ! L’impossibilité de ne pas nous offrir les éléments d’analyse relatifs aux nombreux et sanguinaires évènements qui nous tombent du ciel (sic !) devient plus qu’évidente, car revêtue d’idéologie impérialiste et expansionniste.

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Transports : Elles paient encore le prix fort!

— Par Culture Égalité, —

Les femmes c’est 80% des travailleurs pauvres, 85% des chefs de famille monoparentale, 70% des personnes qui font les courses, 70 à 80% des personnes âgées, et 70% des usagers et usagères des transports en commun !… Pas besoin de grandes investigations pour savoir que ces chiffres qui concernent la France sont encore aggravés sur notre territoire colonial !

Or, depuis bientôt 3 semaines, sur le territoire de la CACEM (Fort-de-France, Saint-Joseph, Lamentin, Schœlcher), les transports collectifs sont à l’arrêt.

Pour les femmes et pour toute la population modeste, c’est encore plus de difficultés pour aller travailler, pour se soigner, pour s’approvisionner, et pour que les enfants aillent étudier… Plus de marche à pied, des attentes plus longues, des trajets plus compliqués et plus onéreux, plus de stops à quémander !

Et cette situation dure ! Depuis le début de l’année cela fait une cinquantaine de jours de perturbations. A cela s’ajoute la non mise en marche du TCSP dans lequel nous avions mis tant d’espoirs : les femmes en ont assez !

Certes, chaque travailleur a le droit de défendre ses conditions de travail et de vie, mais la liberté de circulation est un droit inscrit dans la Déclaration des droits de 1948, et qui conditionne tous les autres : celui de travailler, de se distraire, de prendre part à la culture, d’assumer des responsabilités sociales ou politiques dans la cité.

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Whose Streets?

Vendredi 20 avril 2018 à 18h00 à Madiana

Soirée d’ouverture du Festival International du Film Documentaire au cinéma Madiana en présence de la réalisatrice Sabaah Folayan

Les reportages diffusés aux Etats-Unis sur les émeutes qui ont secoué le pays à la suite de la mort violente de l’adolescent afro-américain Michael Brown ont peu prêté attention aux manifestants qui luttaient pour l’égalité des droits. Le documentaire « Whose Streets » leur donne enfin la parole !

Lorsque Michael Brown, un noir de 18 ans, est abattu en 2014 par un policier blanc à Ferguson, les habitants en majorité noirs de cette bourgade du Missouri sont descendus dans la rue pour protester contre le racisme, les inégalités et les violences policières. C’est à cette funèbre occasion que le mouvement « Black Lives Matter » a été reconnu aux Etats-Unis.

Dans leur documentaire « Whose Streets? », les deux réalisateurs et activistes Sabaah Folayan et Damon Davis font le récit des manifestations de Ferguson.
Whose Streets? Official Teaser

Whose Streets? – Trailer

Un mois après la mort de Michael Brown, tous deux ont commencé leur tournage, restant à Ferguson bien longtemps après le départ des caméras des chaînes de télé.

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« L’épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure » de Raphaël Confiant

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

Raphaël Confiant
L’épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure
Mercure de France
Avril 2018

Raphaël Confiant nous livre, en ce début d’année, son dernier roman, «L’épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure», dédié au grand combattant de notre langue créole, Jean Bernabé. Le titre lui-même est déjà toute une aventure, l’évocation apparente d’un long voyage vers une terre promise, magique et généreuse. Ce voyage n’est pas ordinaire, puisqu’il se développe en une épopée, c’est-à-dire que l’auteur veut nous plonger à la fois dans un monde merveilleux, picaresque, où tout peut arriver à des héros hors du commun, qui doivent aussi nous enchanter par leurs prouesses ou des exploits exceptionnels, et dans lesquels nous pourrions nous reconnaître.

Ce qui donne encore plus de piquant au titre, qui ne doit rien au hasard, quand on connaît Raphaël Confiant, c’est l’identité dont est affublé celui que nous pensons être le héros primordial.

D’abord le prénom, Romulus, le vainqueur de Remus son jumeau, interpelle, car il nous plonge en pleine latinité et rappelle la formule « ab urba condita », à un moment donc de création, de fondation, d’ensemencement dans une douleur assumée.

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Financement de la dépendance : à votre portefeuille, salarié(e)s !

— Par Max Dorléans (Groupe Révolution Socialiste) —

De la même manière qu’au début du capitalisme la charité a œuvré pour limiter l’insécurité de la condition salariale et des familles populaires, de nos jours avec Agnès Buzyn (la ministre de la santé), c’est une réponse de même nature (charité imposée) qui nous est donnée au sujet du financement de la perte d’autonomie des personnes âgées, c’est-à-dire de leur dépendance.

En effet, pour Buzyn, loin d’envisager un financement par l’Etat (une pensée surannée !) à hauteur de l’enjeu, c’est toujours la logique de la responsabilité individuelle qui est privilégiée. Ce sont donc aux individus, aux familles, aux salarié(e)s en l’occurrence ici, à assurer le financement de la dépendance. Une orientation fondée sur un prélèvement individuel sur salaire, et examinée dans deux directions. La première direction, qui a sa faveur – et que Macron a repris lors de son entretien du dimanche 15 avril sur BFM TV – n’est rien d’autre que de la « charité salariale imposée » dénommée solidarité. Il s’agit ici d’une seconde « journée de solidarité » (la première étant l’œuvre de Raffarin, et Chirac en 2003), c’est-à-dire une journée de travail gratuit, imposée aux salarié(e)s.

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