— Marcel Luccin (*) —
Les affaires liées aux violences faites aux femmes plongent nos sociétés dans une sorte de panique morale, comme s’il s’agissait d’un phénomène récent. La parole libérée devrait plutôt nous inciter à revisiter notre histoire, à repenser les frontières entre différentes formes de violences en fonction des époques et à mettre fin à des invisibilités entretenues. A l’heure où les femmes osent susciter une défiance inédite, c’est aussi le moment ou jamais de mesurer la férocité de certains comportements actuels, d’apparence anodine et de se placer au cœur des changements en cours.
Quoi qu’il en soit, tout désir de changement est forcément alimenté par une quête d’égalité réelle. Dynamique qui apparaît comme le moteur du perfectionnement humain à utiliser avec discernement. A la question : Qui je suis ? Térence (poète) répond ; « Je suis un homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ». Plus près de nous, un autre poète confesse : « J’habite une blessure sacrée, j’habite des ancêtres imaginaires, j’habite un vouloir obscur, j’habite un long silence, j’habite une soif irrémédiable, j’habite un voyage de mille ans, j’habite une guerre de trois cents ans /…/.