— par Janine Bailly —
Sur scène, elles ne seront, pendant ces presque quatre heures de spectacle, que trois comédiennes, pour nous entraîner à leur suite dans cette épopée américaine, sorte de western palpitant, version femmes. Elles nous guideront, dans une sorte de “chevauchée fantastique” à la John Ford, mais légèrement parodique car poussant à l’extrême les codes du genre, sur la route des pionniers partis à la conquête de l’Ouest. Elles nous feront suivre la piste de l’Oregon et partager leurs aventures tumultueuses, au hasard de rencontres imprévues, heureuses ou malheureuses, et soumises souvent à la cruauté des hommes comme aux rigueurs du climat, car ici tout est paroxystique — chaleur, froidure extrême, tempête de neige qui oblige à rebrousser chemin…
Mais dans notre imaginaire, ils seront bien des dizaines, les personnages qu’elles auront créés dans une dynamique, une fougue, une inventivité qui ne se démentiront jamais, bien que l’on ait noté une certaine baisse d’intensité dramatique dans le second volet, due sans doute à la multiplication de ces hommes pris “du côté obscur de la force”, et qui ne font dans l’histoire qu’un rapide passage.