Mois : février 2018

F… fizi fann fwa frèw! (Pou sonjé Fiziyad Chalvet Février 74)

— Par Daniel M. Berté —

Fout yo pé di !
Fann tèt nèg ki té ka lité
Fal ouvè douvan bal fizi
Fè pran lanmè sèvi savann
Fizi fann fwa frèw!
Fas-a-fas fatidik !

Fout yo séléra !
Frèt an tan lesklavaj
Fizi pandan la grèv
Férosité jandam palé
Fizi fann fwa frèw!
Fas-a-fas dramatik !

Fout yo isalop!
Fouté bal an tjou nèg
Fè Ilmany pran plon
Frè Marie-louise tonbé
Fizi fann fwa frèw!
Fas-a-fas ki trajik!

Fout yo méchan !
Fè manman pèd lakat
Fas a doulè lanmô
Frè èk sè an lapenn
Fizi fann fwa frèw!
Fas-a-fas patétik!

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Mélissa le vaut bien

Le dernier album de Melissa Laveaux, est une plongée dans le répertoire folk d’Haïti. Il a pour nom  » Radyo Siwèl  » et est toujours produit par No Format le label français qui a accueilli son premier disque en 2008.
Avec Radyo Siwèl Melissa Laveaux fait à la fois un travail d’éthnomusicologie et de refonte artistique. Cette démarche entamée depuis quelques années est une descente en profondeur dans les racines musicales et politique de son pays.

Melissa Laveaux

En choisissant de mettre en avant la période de l’occupation américaine de 1915 à 1934, elle propose une double écoute : il y a d’abord l’idée de remettre au-devant de la scène un patrimoine de textes et de chansons qui sont rarement arrivés jusqu’à nos oreilles, et de démontrer l’impact politique de ses chants face à un occupant qui aura été jusqu’a changer la constitution d’un pays pour s’y installer tranquillement.

Melissa Laveaux montre aussi dans ce disque l’importance de la culture vaudou dans la vie quotidienne, et comment certaines figures de ce panthéon peuvent devenir des symboles de liberté. Si ce disque rencontre du succès, une partie des bénéfices servira à la cause des femmes musiciennes haïtiennes.

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« Mali Twist » : hommage à Malick Sidibé, talentueux portraitiste malien

En 1995, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présentait la première exposition monographique du photographe malien Malick Sidibé hors du continent africain. Un an après la disparition de l’artiste le 14 avril 2016, elle lui rend hommage avec Mali Twist, une grande exposition rétrospective accompagnée d’un ouvrage, conçus et dirigés par André Magnin en collaboration avec Brigitte Ollier.

À côté d’œuvres iconiques, l’exposition propose pour la première fois un vaste ensemble de photographies vintage et de portraits inédits d’une beauté intemporelle. Véritable plongée dans la vie de « l’œil de Bamako », ces clichés exceptionnels en noir et blanc révèlent comment Malick Sidibé a su saisir, dès le début des années 1960, la vitalité de la jeunesse bamakoise.

L’exposition souligne également la diversité des portraits que Malick Sidibé réalisait dans son studio. Jeunes vêtus à la dernière mode, trio sur une moto, enfants déguisés pour le carnaval, femmes d’une parfaite distinction, adolescents radieux, c’est toute la société de Bamako que l’on voit sur les portraits rassemblés pour l’exposition. En les faisant poser devant un fond neutre ou un rideau à rayures, en les photographiant le plus souvent debout, seul ou à plusieurs, parfois en gros plan, Malick Sidibé compose pour chacun de ses modèles un double sur papier, authentique et spontané.

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« Teruel », danse de guerre et parade amoureuse

— Par Selim Lander —

Il n’est pas courant d’assister à une pièce de danse dotée d’une telle intensité. Les applaudissements rythmés, à la fin, qui semblaient ne jamais vouloir s’arrêter témoignaient suffisamment de l’état dans lequel se trouvaient les spectateurs de la salle Frantz Fanon de l’Atrium, remplie pour la circonstance. Si jamais des danseuses ont réellement brûlé les planches, les deux interprètes de Teruel sont en bonne position pour renouveler l’exploit, tant elles dépensent d’énergie tout au long de cette pièce dont le climat dominant est celui de l’affrontement et de la violence, même si elle sait ménager quelques moments de répit pendant lesquels affleure quelque chose comme de la tendresse.

Elles sont deux plus un, un homme cantonné d’abord dans un rôle de récitant avant de se mettre lui aussi en mouvement, sans qu’on puisse vraiment parler à son propos de danse véritable, plutôt la manifestation de la brutalité masculine quand il repousse les deux femmes qui voudraient faire sa conquête, ou celle du taureau quand elles agitent devant lui leurs jupes comme des capes de torero.

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« La Douleur » : pari tenté, pari risqué mais pari réussi

— Par Selim Lander —

Marguerite Duras. Certains l’appellent tout simplement Marguerite, d’autres La Duras, signe d’une célébrité hors norme. Les plus jeunes ne connaissent d’elle que les dernières années, lorsque, bien que sous l’emprise de l’alcool et n’étant plus tout à fait elle-même, elle était devenue un « personnage » plus qu’une personne. Ses livres resteront davantage que son théâtre et ses films, et pas seulement L’Amant qui l’a fait connaître au grand public. Qui n’a pas encore été ravi par la prose de Duras devrait se précipiter sans plus tarder sur Le Ravissement de Lol V. Stein.

Comme L’Amant, L’Amant de la Chine du Nord, La Douleur est directement autobiographique puisqu’il raconte une perte, celle du mari, Robert Antelme, déporté pour fait de résistance. Situation paradoxale, très durassienne, puisque elle avait déjà pris la décision de se séparer de lui avant son arrestation. Le film d’Emmanuel Finkiel (qui fut l’assistant de Godard et de Kieslowski) raconte comment Marguerite Antelme, à Paris en 1944, s’est battue pour avoir des nouvelles de son mari, comment elle essayé – en vain – de lui éviter la déportation, puis, la guerre finie, la longue attente dans l’espoir d’un retour de plus en plus improbable au fur et à mesure des mois, jusqu’à ce qu’on le lui ramène pratiquement à l’agonie.

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Masques

— Par Gilles-Denis Delage —

Les tout premiers soubresauts de l’humanité avaient déjà vu l’homme pratiquer le rituel du masque. Les tribus guerrières arboraient des masques terrifiants pour effrayer leurs ennemis, les sorciers s’agitaient sous ces mêmes accoutrements pour décontenancer leurs adeptes, dans le théâtre de la Rome antique, les masques contribuaient à la caractérisation des personnages qui entraient en scène pour la comédie. Chez nous, les « diables rouges » continuent à ensanglanter nos rues le Mardi gras.
De nos jours encore, bien que fictifs, la société nous l’apprend, nous portons tous des masques. Dans la vie quotidienne, dans nos rapports sociaux, amicaux et autres, quelle que soit la circonstance, nous nous empressons d’enfiler le masque. Celui qui correspond le mieux à ce que l’autre attend de nous pour ainsi jouer la comédie. Comme au vidé du mardi gras, nous portons notre déguisement, nous dansons au bal masqué des autres, pour les autres. Ainsi notre nouveau visage nous ressemble plus ou moins selon qu’il se rapproche ou s’éloigne de notre vraie personnalité.
Aussi, qui d’entre nous pourrait se vanter de bien connaître quelqu’un ?

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Les aveux sans fin de la chair

— Entretien réalisé par Nicolas Dutent —

Rencontre avec Frédéric Gros, philosophe et préfacier du dernier volume de l’Histoire de la sexualité de Michel Foucault.

Quelle place occupe les Aveux de la chair au sein de l’œuvre de Michel Foucault et de l’Histoire de la sexualité en particulier ?

FRÉDÉRIC GROS On parle ici d’une étude très importante, érudite et passionnante, sur le christianisme des premiers siècles de notre ère à travers le filtre de la sexualité. Les livres de Foucault jusque-là publiés avaient porté essentiellement soit sur la modernité occidentale (XVIe-XIXe siècles) quand il s’agissait d’entreprendre une archéologie des discours (les sciences humaines) ou une généalogie des pouvoirs (la discipline normalisante), soit sur l’expérience antique des plaisirs. C’est le premier livre de Foucault consacré entièrement aux doctrines (à propos du mariage, de la virginité, du péché de luxure), aux rituels, aux pratiques (baptême, pénitence) tels que les Pères chrétiens des premiers siècles les ont élaborés. Cet ouvrage vient donc compléter l’étude de la sexualité ancienne en donnant toute sa place à l’Antiquité chrétienne. L’examen de cette part chrétienne est particulièrement décisif pour Foucault parce que, autant l’expérience grecque est éloignée de la nôtre, autant au contraire notre expérience contemporaine d’être des « sujets de désir » prend ses coordonnées fondamentales et secrètes dans des pratiques de soi élaborées dans les premiers monastères chrétiens ou des dissertations sur la sexualité d’Adam.

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« LadjaBlès, Femme sauvage » de Daniely Francisque

— Point de vue de Valer’Egouy —

Création 

19 et 20 janvier 2018 à 20h à Tropiques Atrium dans le cadre du Festival des Petites Formes

C’est la voix du conteur, porteur de la Parole sacrée, qui ouvre l’espace de rencontres. Cette musique rythmée venue des cordes vocales annonce un nouveau voyage. C’est tellement loin et d’aujourd’hui, à la fois. L’occident a besoin de nommer, de mettre dans une case ou une catégorie, souvent. Parce que nous avons gardé quelques choses de la terre mère, il est juste nécessaire de garder le cœur ouvert, ressentir le dedans de nous-même et être présent.

Cette jeune auteure, Daniely FRANCISQUE, ici dramaturge, est entrée dans sa zone de puissance par cette pièce de Théâtre. Nous sommes heureux en Martinique d’assister à ce magnifique décollage. Elle offre à dire à deux humains une sorte de grand poème à plusieurs voix en passant par ces personnages que nous allons reconnaître. Si oui, c’est que nous avons déjà posé une feuille sur la « Blès ». Se dire avec émotions sans choc, à nu. La parole est profonde, lointaine, peut-être même dans notre subconscient et concerne bien notre quotidien.

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« Les Batteurs », m.e.s. d’Adrien Béal

— Par Roland Sabra —

Ils sont six sur scène, avec leur batterie, venus de diverses écoles de formation. A la fois semblables et différents ils posent d’emblée la question de l’individu et du collectif. Qu’est-ce qui fait groupe? Quelle colle pour le lien social ? Un chœur peut-il être sans coryphée ? Y-a-t-il un texte sans contexte? La liste est longue des interrogations que porte « Les batteurs » le travail d’Adrien Béal en réponse à un commande du Théâtre de la Bastille.
Il y a donc six musiciens, deux femmes et quatre hommes, dans la première moitié de leur vie, tous batteurs, d’ordinaire jamais invités à jouer ensemble mais avec d’autres instrumentistes auxquels ils donnent le tempo. Enfin ils donnaient le tempo. Dans un autre temps, celui d’avant l’électrification des instruments. Ce tempo qui passera de la grosse caisse, à la caisse claire puis aux cymbales avant la dépossession par les boites à sons de la fée électricité. Naissance, croissance et indépendance, chemin vers l’autonomie et persistance d’un dialogue. L’histoire de l’instrument est une histoire humaine.
«On ne se pose qu’en s’opposant».

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Visite des conservateurs du Musée Van Gogh d’Amsterdam

Du 13 au 17 février 2018 pour un projet d’exposition sur Gauguin et la Martinique

Le musée Van Gogh d’Amsterdam, consacré à l’œuvre du peintre hollandais Vincent Van Gogh, possède des tableaux martiniquais des peintres Paul Gauguin et Charles Laval. Ce prestigieux musée a programmé pour octobre 2018 une exposition qui mettra en valeur le séjour de Gauguin et Laval à la Martinique en 1887.

C’est un évènement exceptionnel qui fera connaître internationalement la Martinique et son patrimoine puisqu’il s’agit de la première exposition consacrée uniquement aux œuvres martiniquaises des deux peintres.

Dans cette optique, Maite van Dijk, conservatrice du département peintures, et Joost Van der Hoven, assistant de conservation, au musée Van Gogh ont souhaité visiter notre île et s’imprégner des différents lieux parcourus ou peints par Gauguin en Martinique.

L’Association Martiniquaise Paul Gauguin est honorée de les recevoir, entre le 13 et le 17 février 2018, au Centre d’Interprétation Paul Gauguin et de les accompagner sur les traces du grand peintre.

Ils seront accueillis également par les Archives de Martinique, le Musée d’histoire et d’ethnographie, le Comité Martiniquais du Tourisme et CAP Nord Martinique.

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« Blackface » : se grimer en Noir est-ce du racisme?

Le blackface est une pratique originaire d’Europe puis -amplifiée aux Etats-Unis, qui consiste à se maquiller et à incarner des caricatures stéréotypées de personnes noires.

Organisateur du 50e anniversaire de la  » Nuit des Noirs « , qui se tiendra le 10 mars, le carnaval de Dunkerque (du 6 janvier au 8 avril), dont le temps fort a lieu cette année du 11 au 13 février, est accusé par des associations antiracistes, dont le Conseil représentatif des associations -noires de France et le collectif Brigade antinégrophobie, de promouvoir cette pratique.

En décembre 2017, le footballeur français Antoine Griezmann avait déjà provoqué une vive -indignation sur les réseaux sociaux et dans l’opinion en publiant une photo où il apparaissait grimé en noir, hommage, selon lui, aux basketteurs des Harlem Globetrotters, dont il est fan. L’international français, qui évolue dans le championnat espagnol, avait aussitôt présenté ses excuses pour ce geste  » maladroit  » et  » blessant « …

« Nuit des Noirs » au Carnaval de Dunkerque : le maire « défend un droit à la caricature »
Pour le maire de Dunkerque, lors du carnaval de sa ville, porteur d’une tradition séculaire, les participants se moquent de toutes les identités :  » Rire de l’autre, c’est rire ensemble »

Louis-Georges Tin : « Le blackface est l’envers grimaçant de l’esclavage »
Le président du Conseil représentatif des associations noires de France explique qu’il ne s’agit pas d’annuler la  » Nuit des Noirs « , mais d’en changer la thématique pour rompre avec le passé colonial et le racisme….

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Camille ALEXANDRE, l’expression populaire du sport

— Par Guy Flandrina —

À ses débuts journalistiques Camille ALEXANDRE sera d’abord critiqué, chahuté…

Ses expressions imagées et issues d’un parler populaire font les beaux jours des moqueurs.

L’homme n’en aura cure !

Tenace et travailleur, il s’investit pleinement dans son métier. Journaliste passionné, il est sur tous les terrains. Il évolue dans toutes les sphères sportives.

Ses progrès sont incontestables ! Son nom devient quasiment un synonyme du journalisme sportif martiniquais.

Son savoir encyclopédique des événements sportifs, dans de multiples disciplines, émerveille plus d’un.

Il devient alors, de la bouche de certains de ses détracteurs de naguère : « notre Camille national ».

Sans doute l’église pour assister à ses funérailles sera­-t­elle « pleine comme un vol vacances »…

A sa famille, singulièrement à son épouse Hélène, à mes confrères de Martinique 1ère et à tous ceux qui l’ont connu et apprécié, j’adresse mes très sincères condoléances.

Guy FLANDRINA

 

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Le palmarès des Victoires de la musique 2018

Orelsan, Charlotte Gainsbourg, Juliette Armanet… Les 33es Victoires de la musique ont récompensé douze artistes ou groupes, vendredi 9 février, à La Seine musicale à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Découvrez les principaux lauréats.

Artiste féminine de l’année : Charlotte Gainsbourg

Charlotte Gainsbourg a été sacrée artiste féminine de l’année, succédant à Jain. L’actrice-chanteuse, qui a sorti l’an passé son 5e album, Rest, remporte ainsi sa première Victoire de la musique, à l’âge de 46 ans. Elle a devancé ses concurrentes Catherine Ringer et Louane.

Artiste masculin de l’année : Orelsan

Le rappeur Orelsan a été vendredi soir le grand gagnant des 33es Victoires de la musique avec un total de trois récompenses, dont celle d’artiste masculin de l’année. « Je voudrais remercier le public, sans qui je serais juste un type qui fait de la musique dans sa chambre », a commenté le rappeur de 35 ans, Aurélien Cotentin de son vrai nom, également sacré dans les catégories meilleure création audiovisuelle et album de musiques urbaines.

Révélation scène : Gaël Faye

Gaël Faye, Franco-Rwandais, a remporté le prix de la révélation scène de l’année devant Fishbach et Eddy De Pretto.

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Parutions : nouveautés du 10 février 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Le carnaval de Cendrillon

— Par Roland Tell —

Dans cette famille martiniquaise, Cendrillon était le souffre-douleur. En effet, le quotidien de cette adolescente recueillie était fait d’humiliation et de pauvreté, contrairement aux deux autres filles du foyer. Comme dans le conte de Perrault, la famille adoptive de Cendrillon lui avait ménagé un statut de servante, de bonne à tout faire.

 » Elle l’avait baptisée Cendrillon, parce qu’elle faisait toujours la cuisine, et puis la vaisselle, et ce qu’il y avait de plus sale à faire. »

L’association de tutelle ignorait généralement l’avenir des placements opérés. Ce qui l’intéressait, dans ce cas précis, c’est la personnalité des parents – un couple d’écrivains-poètes, plus ou moins connus, ayant fait de la subjectivité créatrice, et de la divulgation du Soi, les racines de leur oeuvre commune. De plus, Cendrillon était belle, plus belle que ses soeurs d’adoption, et, pour cette raison, celles-ci la méprisaient, et la maltraitaient.

Dans cette campagne du Saint-Esprit, dès après le Collège, Cendrillon devait s’occuper des poules, des lapins, des porcs, dans le champ attenant, pendant que ses soeurs scrutaient le détail des dessins animés, clips, films, et autres vidéos, de la télévision.

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Nuits Caraïbes : festival de musique classique

17 février 2018
Maison du Maud’huy à Saint-François (1873)

€ – 80,00>€

A l’origine terre du Comte éponyme, le Maud’Huy devient la propriété d’une dynastie d’industriels exploitant la sucrerie Sainte-Marthe. La maison principale est bâtie en 1873, sur un plan caractéristique de la maison coloniale.Elle est rehaussée d’un étage par Amédée Huyghes Despointes qui devient propriétaire de l’ensemble en 1960. L’intérieur est enrichi d’un mobilier en bois local (mahogany et acajou), typique des îles anglophones et francophones de la Caraïbe (fauteuils-planteurs, berceuses, lits à colonnes, table à manger Regency, etc.).

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Lagrèv Févrié 1900

— Par Daniel M. Berté —

Matnik an diznèfsan, té ni tranndé komin
Diznèf mil ekta kann ka kouvè péyi-a
Ni santrèz distilri ek an ventèn lizin
Wé ! wé ! wé ! wé ! sik épi ronm té ka fè siwawa

Dis fanmi gwo mòdan ki la ka profité
An boul trayè pòv ka viv an délala
Sitiyasion kritik, tousa pé pa diré
Wé ! wé ! wé ! wé ! lajan ek lanmizè té ka fè gro konba

Lendi senk Févriyé an lagrèv démaré
Pa koté Marigo ek pa bò Sentmari
Patron pa ka tann hak pou dé fran yo mandé
Wé ! wé ! wé ! wé ! Lé posédan YO piès pa lé moli

I vini gèv mawchant, désann jis Larenti
Gouvènè Gabrié di jandam ek sòlda
Pa koté Trinité lé grévis YO sézi
Wé ! wé ! wé ! wé ! Lé gouvernan YO ka ba’y balata

Lagrèv maché o nòw jis koté Makouba
Grévis pati Wobè pou Galion Trinité
La gèv maché o sid jis bò lizin Fanswa
Wé ! wé ! wé ! wé ! Lé posédan YO piès pa ka ladjé

Liétènan Kahn prétann ki i té atatjé
Ba solda’y lòd tiré dan lafoul ki té la
Ek té ka diskité épi mè Ofanswa
Wé !

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Visiter la Guadeloupe à travers des histoires contées par un arbre magique !

L’artiste Joëlle Ferly annonce le lancement d’un parcours sonore inédits, fait de 10 étapes, invitant les personnes qui aiment les histoires à venir écouter des récits auprès de bornes prévues à cet effet.
Les bornes –réalisées par Captain Kurt du FabLab de Jarry–‐ sont disposées dans toute la Guadeloupe, de Pointe–‐Noire, à la Pointe–‐des–‐Châteaux, en passant par le Mémorial Acte, Marie–‐Galante, la boutique de Mr Catan, la Lili galerie, le bar à soupe Soopa Soup’ des médiathèques et autres lieux inédits.
 On retiendra notamment les hauteurs de Samana Gwada (anciennement Habitation Beauséjour), un véritable havre de paix, vous donnant accès à une très belle propriété privée. Les récits sont ceux de l’Artocarpe –‐c’est–‐à–‐dire, l’arbre–‐a–‐pain–‐, l’Arbre magique qui “ait tout et entend tout” Les observations que l’Artocarpe fait de notre société l’amène à nous conter ce que nous sommes de manière critique. Ici, le récit de Cino, soldat de la première guerre mondiale, fier d’avoir su dompter la langue française, là, le récit du Fugitif, qui en est à sa deuxième tentative de rejoindre le camp des Marrons, là enfin, le récit de Rudy, jeune homme un peu paumé, au lendemain de sa sortie de prison.

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Claude Dauphin : « Musique et liberté au siècle des Lumières »

— Propos recueillis par Robert Berrouët-Oriol —

Le musicologue Claude Dauphin vit et travaille à Montréal. Auteur du livre de référence « Histoire du style musical d’Haïti » (Éditions Mémoire d’encrier, 2014), il vient de faire paraître à Paris, aux Éditions L’Harmattan, « Musique et liberté au siècle des Lumières ». Notre collaborateur Robert Berrouët-Oriol l’a rencontré pour une entrevue exclusive au National. 

Le National (LN) : Voulez-vous, Claude Dauphin, pour les lecteurs du National, situer votre parcours de musicologue (formation, principales publications, enseignement universitaire) ?

Claude Dauphin (CD) : Tout d’abord, un amical bonjour au lectorat du National qui me fait l’honneur de s’intéresser à mes récentes publications dans le domaine de la musicologie. Ma formation en musicologie s’est déroulée dans les années 1970-1980. Commencée à l’Université du Québec à Montréal, je l’ai poursuivie à l’Université de Montréal (maîtrise) et achevée à l’Académie Liszt (Université de Budapest) en Hongrie, par un doctorat. À sa suite, j’ai accédé à un poste de professeur à l’Université du Québec à Montréal, en 1988, tout en contribuant à différents enseignements ou directions de recherche dans le réseau universitaire français.

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Est-ce que la politique rend fou?

—Par Roland Tell —

Il était inévitable qu’un jour les nerfs du président craquent ! Certes, ce n’est pas une tragédie pour la Martinique, plus que jamais saine et vivante dans sa postérité. C’est la tragédie commune de tout esprit paranoïaque, ici ou ailleurs, cédant brusquement à une invasion de vertige, de surestimation pathologique du moi. Ce n’est pas la tragédie des citoyens martiniquais, qui ont l’amour de leur île, bien planté dans le profond de leurs coeurs. C’est la tragédie de tous ceux, élus ou pas, que le péché d’amour de soi obsède jour et nuit. Et pour cela, il n’y a nul remède, et surtout pas en politique, où la doctorale folie amène à pleurer, comme une mort annoncée, ce qu’on craint de laisser, quand la gestion est banqueroute ! Non, injurieux bras d’honneur, tu ne te vanteras pas de voir la Martinique fermer la bouche sous l’autorité ! Elle continuera de crier vers de plus reposants avenirs, en dépit d’une jeunesse sans travail, et de chômeurs, par milliers, presque à l’état mendiant. Elle revendiquera, même lassée de voir l’idéologie trahie, par une alliance bizarrement accoutrée, elle ne se lamentera pas sur les mains, qui ont signé celle-ci, car elle voit dejà venir ce moment du temps, où cette gouvernance va expirer dans les pleurs funèbres des quelques affidés, et autres conseillers, en souvenir des échecs passés, tel le TCSP !

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Alternaval : lundi gras

4 acteurs alternatifs de Martinique : Lokal Life 972, Les Jardins partagés de l’anse Gaïac, Atoudon-petitesannonces- donner et recevoir et Be Jungle, se sont rassemblés et co-organisent le cortège l’ALTERNAVAL pour la parade du lundi gras à Fort de France le 12 février 2018.

Autour du thème de la réduction et la transformation des déchets, ils proposent de raconter une histoire à travers 3 tableaux :

1er Tableau : LE CONSTAT La montagne pelée qui crache un trop plein de déchets

2ème Tableau : LE MARIAGE DE LA NATURE ET DE L’HOMME

3ème tableau : De ce mariage nait la prise de conscience et le passage à l’action sur la

TRANSFORMATION DES DÉCHETS

Les objectifs sont pluriels :

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Le déguisement des mots et les mots aiguisés pour euphémiser les réalités

« La langue française est truffée de sexisme. Elle porte en elle l’héritage d’une histoire marquée par la domination des hommes. Elle a été sculptée, structurée, modelée, réglementée par les hommes au travers des époques où les femmes étaient tenues à l’écart de la littérature, des institutions linguistiques et de l’espace public ».

Des mots comme affront, des mots insultes, des locutions utilisées couramment dans l’oubli de leurs sens réels, des mots pour l’ornement et la maternité, des mots invisibilisant les violences faites aux femmes. Une invitation à tourner sept fois sa langue avant de parler, « Parler féministe, c’est l’activisme de chaque instant », à se réapproprier un langage en respect des autres, des femmes.

Mais une langue reste malléable, en constante évolution. Donc susceptible d’une transformation démocratique.

« À vous de vous approprier ces connaissances, de faire vôtres nos colères, de vous attaquer à votre tour à l’injustice en refusant de participer au sexisme linguistique. À vous d’accorder vos paroles à la mélodie de vos valeurs. »

Quelques mots comme entrées : Abus, Blonde, Bon père de famille, Bouffe, Castration, Conquête, Délicate, Égalitarisme, Facile, Frigide, Gouine, Hystérique, Indisposée, Jacasser, Jouissive, Kilos, Lessivée, Mère, Nommer, Ornement, Prendre, Pro-vie, Querelle, Radicale, Sauvagesse, Suffixe, Tomber, Universel, Vache, Voile, Walkyrie, XY, Zone d’amitié.

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Pesticides, la machine à scandale.

— Par Florent Grabin, Association PUMA —

Depuis 1945, la France a connu de nombreux scandales sanitaires :

  • le scandale du Distilbène, un traitement ayant provoqué des malformations génitales chez les enfants ;

  • le scandale de l‘hormone de croissance, un dossier ayant causé la maladie de Creutzfeldt-Jakob et la mort de 111 personnes ;

  • le scandale du chlordécone, un insecticide favorisant le cancer de la prostate ;

  • le scandale du sang contaminé, à la suite de la distribution de lots sanguins infectés par le virus du SIDA ;

  • le scandale de l’amiante, utilisée en toute connaissance de sa dangerosité ;

  • le scandale de l’Isoméride, un coupe-faim engendrant de graves problèmes de santé ;

  • le scandale du Mediator, un médicament ayant causé des centaines de morts ;

  • le scandale de la Dépakine, un traitement ayant provoqué de graves handicaps chez les enfants.

Nous, P.U.M.A., avons dénoncé en 2007 le scandale de la chlordécone en compagnie du Cancérologue Dominique BELPOMME, qui nous a produit un rapport que différents services de l’État ont tenté de contredire scientifiquement.

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Le spectacle vivant en observation

— Par Sandrine Blanchard —

Le ministère de la culture va créer un observatoire afin de centraliser les données sur les arts de la scène.

« Nous sommes incapables de dire combien il y a de créations de spectacles par an en France. » Cet aveu de Régine Hatchondo, directrice générale de la création artistique au ministère de la culture, lors d’un débat, le 17 janvier, aux Biennales internationales du spectacle de Nantes, consacré à la diffusion des œuvres théâtrales, n’a étonné aucun des participants. D’autant que d’autres interrogations restent sans réponse. Combien de personnes assistent-elles chaque année à des spectacles ? Quel est le nombre d’entrées payantes et gratuites ? Quels publics se déplacent ? Combien de représentations sont données et quelle est l’évolution de la diffusion ? Sur tous ces points, la Rue de Valois n’est pas en mesure d’apporter des chiffres actualisés et précis.

Contrairement au secteur du cinéma qui livre chaque année, par le Centre national de la cinématographie et de l’image animée (CNC), des chiffres détaillés de fréquentation, le spectacle vivant apparaît comme le parent pauvre des études statistiques.

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En Martinique, l’incorrection et l’obscénité sont devenues la règle du « politiquement correct »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Le comportement déplorable d’Alfred Marie-Jeanne à Ste Luce ne surprend que ceux qui le veulent bien. Sauf qu’arrivée en fin de piste, il a des difficultés à tenir la route. En effet, le parcours politique du « président des Martiniquais » a été jalonné d’outrances qui ont porté jusqu’aux qualités intrinsèques des personnes auxquels il en voulait. Les Pilotins l’ont expérimenté à leurs dépens, ou certains d’entre eux, leur ancien maire n’ayant pas craint de mettre le doigt y compris sur les handicaps physiques de ses opposants. Une famille connue de la commune en aurait fait les frais, dans un climat d’assouvissement des bas-instinct du peuple qui semble en redemander.
En effet, l’électorat étant friand des attaques portées en- dessous de la ceinture, on peut reprocher à l’homme « vertical » son penchant pour le populisme auquel il doit tout et de n’avoir jamais découragé la soif de vulgarité qu’il semble partager avec une partie de ce peuple. Cette vulgarité n’est-elle pas l’un des ressorts essentiels du populisme « marie-jeannien » qui l’a mené au plus haut niveau de la politique martiniquaise.

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