Mois : janvier 2018

« Cri de mes racines » : une réussite paradoxale

— Par Selim Lander —

Un spectacle de danse qui commence par un quart d’heure de projection vidéo, suivi pendant un autre quart d’heure d’un dialogue de théâtre entre les deux interprètes avant qu’elles se mettent enfin à danser une sorte de non-danse, le tout dans une sorte de demi-pénombre, voilà un programme qui pourrait rebuter. Mais les spectateurs n’étaient pas prévenus et l’eussent-ils été, qu’il eût été dommage qu’ils renonçassent car ce spectacle atypique se révèle une réussite de bout en bout. Nous nous laissons conduire à travers les étapes de ce parcours incongru, curieux de découvrir la suite et charmé par l’élégance et la tenue de ce que l’on ne saurait appeler une pièce de danse tant le spectacle apparaît composite.

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Récupération d’eau de pluie : arnaque généralisée ?

— Par Yvon Joseph-Henri, président de A3C —

L’argument d’un vendeur d’aluminium qui se lance dans la récupération d’eau de pluie est que la pluie est généreusement fournie sous nos latitudes ! En réalité, la vraie raison pour laquelle tout le monde – y compris les vendeurs d’aluminium – se jette dans la récupération d’eau de pluie est que c’est le dernier endroit où l’on gagne de l’argent, où l’on peut arnaquer le client !

L’accroche pour la récupération d’eau de pluie, c’est la prise en charge de 50 à 90% du coût par la CTM. L’idée de faire payer la collectivité a quelque chose de délicieux qui fait perdre la tête aux consommateurs qui oublient que des travaux mal faits sont source de dépenses sans fin pour corriger les erreurs et l’on plonge assez rapidement dans un gouffre !

Enfin, comme la CTM ne vérifie aucun chantier, et encore moins la qualité des travaux et le respect des normes, la CTM jette l’argent du contribuable par la fenêtre.

  1. QUELQUES CONSEILS BASIQUES 

…..pour ne pas se faire arnaquer douloureusement  en silence.

  1. Vérifier le capital de l’entreprise avant de passer un marché avec elle.

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Adélaïde Corinus à la B.U.

Du 15 au 26 janvier 2018

Dans le hall de la bibliothèque universitaire

Calebasse, collage, peinture, totems, arts de la table… Adélaïde Corinus articule sa pratique créatrice autour de ces divers matériaux et techniques ; elle présente ainsi son travail : « La capacité de réutiliser, recycler et malaxer la matière et les matériaux, c’est transformer l’utile, le commun en pièce unique et artistique. Une feuille, un fruit, un bout de papier : détourner pour métamorphoser ! « 

Porteuse de mémoire, miroir du patrimoine, lien tissé entre hier et aujourd’hui, cette démarche artistique se veut aussi un éclairage singulier sur l’histoire de nos territoires, plongeant jusqu’à leurs profondeurs amérindiennes, comme en témoigne l’utilisation du mot Kwi dans le titre de l’exposition, et à propos duquel le site Potomintan précise : « Nous disons kwi en créole. Les Amerindiens connaissaient la calebasse avant l’arrivée des euro-afros-indo. Autres exemples de mots créoles ayant pour origine les langues amérindiennes: jurumu qui est devenu giraumon. Kwi est l’ustensile en calebasse »…Entre 2016 et 2017, A. Corinus a exposé à Paris, au Havre, à Fort-de-France, à Schoelcher et au Lamentin.

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Le professeur, spécialiste de la communication…

—Par Roland Tell —

L’évocation du mythe de la naissance d’Eros dans Le Banquet fournit ici la meilleure introduction. Eros est né de Pauvreté et d’Expédient, et toujours il tient de ses deux parents. Toujours il est dans l’indigence, presque mort, et toujours il se tire d’affaire. Ainsi pourrait-il en être du professorat, s’agissant, d’une part de la pédagogie, d’autre part de la connaissance du niveau d’études, ou de celle de la discipline ! Pour enseigner, ne faut-il pas, à la fois, une formation pédagogique, et les possilités de mise en oeuvre des conditions et des méthodes d’enseignement ? C’est un lieu commun. Mais il faut bien voir que si les professeurs sont la cause de la transformation du système éducatif, ils en sont aussi les produits. Chez eux, sauf exception, les valeurs et les conduites sont conditionnées par une valorisation de leur propre formation, et donc induisent un conservatisme, qui entre en contradiction avec les exigences nécessaires à la mutation du système éducatif.

En effet, il y a des attitudes d’auto-conservation, par exemple, celle qui consiste à dire : « Il n’y a pas de formation pédagogique, il n’y a que la connaissance de la classe, ou la connaissance de la discipline ! 

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« A Beautiful Day » : joliment glauque

— Par Selim Lander —

Ce film de Lynne Ramsay a fait l’événement au début du dernier festival de Cannes, au point que les journalistes spécialisés le voyaient déjà remporter la palme d’or. Cependant le jury, on s’en souvient, lui a préféré The Square de Ruben Östlund, un choix qui n’apparaît pas malheureux pour qui les a vus tous les deux : malgré d’incontestables qualités formelles et une ambiance prenante (les deux étant en l’occurrence liés)  A Beautiful Day laisse finalement le spectateur sur sa faim.

Cela tient en particulier à l’histoire, un paradoxe quand on sait que le film a reçu le prix du meilleur scénario (à côté du prix du meilleur comédien). Ce n’est pas que A Beautiful Day ne soit astucieusement construit : les flash back sur le passé du héros et son enfance éclairent justement sa personnalité tourmentée. Simplement cette construction est mise au service d’une histoire de pédophilie dans le milieu de la haute politique qui n’est ni vraisemblable ni palpitante. 

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« J’habite une blessure sacrée.. » deuxième élément d’un diptyque de Max Diakok

— Par Roland Sabra —

Max Diakok poursuit son travail sur la quête du sens dans un balancement permanent entre polarités opposées et néanmoins complémentaires. Dans le très réussi « Depwofondis » il proposait d’emprunter le chemin qui va du social à l’individu, invitant à se défaire de défroques uniformisantes et oppressantes pour retrouver la primeur d’une saveur humaine enfouie sous les couches successives de la fonction civilisatrice. Dans « J’habite une blessure sacrée.. » le voyage proposé prétend faire le même chemin dans le sens inverse. De l’individu vers le social. Comment « la quête intérieure dialogue avec le besoin de solidarité humaine » nous dit-il dans la note d’intention qui présente son travail. Le parcours est en réalité fait d’aller et retour entre ces deux exigences autour d’un mécanisme qui relève d’un même procès. On retrouve en effet cette idée que l’ordre ancien et/ou présent est un désordre à déconstruire pour qu’émerge un nouvel ordre porteur d’une harmonie en gésine, fragile et précieuse. Sa fragilité tient au fait que « Le ventre est encore fécond… », que « Rien n’est jamais acquis à l’homme … ».

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« L’Atelier », « The Florida Project », « Manon »… Une nouvelle année de cinéma

— Par Selim Lander —

La saison cinéma 2018 de Tropiques-Atrium a commencé avec trois films sur des « jeunes » quoique très différents. L’Atelier, de Laurent Cantet, s’intéresse à de jeunes adultes plus ou moins en perdition dans la France désindustrialisée. The Florida Project, de Sean Baker, se focalise sur trois enfants, pré-adolescents qui s’ébattent en toute liberté ou presque. Les premiers étant pris en charge par une écrivaine descendue de Paris pour les (re?)mobiliser autour de l’écriture collective d’un roman[i] et les seconds n’étant pas privés de familles, même si elles sont monoparentales et pour l’une monograndparentale. Quant à Manon Lescaut et au chevalier des Grieux, le couple de jeunes délinquants imaginé par l’abbé Prévost, il se meut dans un autre monde, celui de l’argent trop facilement gagné et vite perdu jusqu’à la fin tragique, prévisible.

The Florida Project laisse une impression mitigée. La situation est intéressante, le décor fascinant, les enfants sont attachants en dépit de leur propension à faire des bêtises : livrés à eux-mêmes pendant toutes les longues journées de vacances, il pourrait difficilement en aller autrement.

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L’Atelier de Laurent Cantet, ou comment se dire et s’écrire

Jeudi 18 janvier à 19h30. Madiana V.O.

— par Janine Bailly —

De Laurent Cantet nul n’aura oublié la Palme d’Or reçue en 2008 au festival de Cannes pour le film Entre les murs qui regardait, au plus près et au plus juste, une classe réputée difficile fonctionner sous la férule d’un professeur de lettres, et qui ouvrait le monde fermé du collège au spectateur, l’incitant à une réflexion sur ce qu’est aujourd’hui l’acte d’enseigner comme sur les rapports qui se tissent au sein d’un groupe social constitué.

Dans L’Atelier, programmé en ouverture du second cycle cinéma de Tropiques-Atrium pour cette rentrée, un groupe de jeunes garçons et filles, volontaires en principe pour participer à un stage d’insertion sous forme d’atelier d’écriture, se forme, se soude, se déchire, s’affronte ou se réconcilie, microcosme d’une société en souffrance, et que l’œil de la caméra scrute, entre réalité et fiction, puisque là encore, hormis les deux protagonistes principaux joués par Marina Foïs et Matthieu Lucci, jeune acteur prodigieux bien que débutant, les rôles ne sont pas tenus par des professionnels.

Certes, le choix de rassembler autour de la table d’écriture un représentant de chaque groupe social, religieux ou ethnique — l’adolescent noir, le jeune musulman, la “beurette” fille de parents algériens émigrés et fière d’une insertion qu’elle juge réussie, etc. —

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La tribune signée par Deneuve est « l’expression d’un antiféminisme »

La tribune d’un collectif de 100 femmes, dont Catherine Deneuve, publiée le 9 janvier dans Le Monde, et défendant la « liberté d’importuner » a suscité de vives réactions. Des féministes, emmenées par la militante Caroline de Haas, y ont répondu par une autre tribune, publiée sur France Info, les accusant de « refermer la chape de plomb » soulevée par le scandale Weinstein et de « mépriser » les victimes de violences sexuelles.

Christine Bard, historienne, spécialiste de l’histoire du féminisme et de l’antiféminisme, a coordonné le Dictionnaire des féministes, France XVIIIe-XXIe siècles (PUF, 2017). Elle explique en quoi la tribune signée par l’actrice relève de l’antiféminisme, et observe que le mouvement #Metoo a transcendé les clivages qui traversent le féminisme.

Comment analysez-vous le propos de la tribune des 100 femmes ?

Christine Bard : Il était prévisible que la grande prise de parole à laquelle on assiste depuis plusieurs mois pour dénoncer les violences sexuelles donne lieu à ce type de réaction. Cette tribune développe une rhétorique antiféministe. Elle reprend des arguments classiques, déjà présents au XIXe siècle : l’accusation de censure, d’atteinte à la liberté sexuelle, de haine des hommes et de la sexualité, de victimisation des femmes, sans oublier l’accusation de totalitarisme.

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Wou André Aliker

— Par Daniel M. Berté —

Matnik an tan tala sété an gran chan kann
Sété lé met lizin ki té ka koumandé
Travayè agrikol YO té ka espwaté
Kanta lé zouvriyé, tjou-yo YO té ka fann

Lèw sòti fè ladjè o péyi ou viré
Ou météw an travay ou vini komersan
Dan le group « Jean Jaurès » ou antré militan
Fè djoubakè konpran falé yo té sanblé

Konsians-ou té ka di’w lité kont lenjistis
Ou pousé kanmarad a kréyé sendika
O Pawti Kominis ou pati o konba
Epi an gran zouti, sété jounal « Justice »

Adan ou dénonsé méchansté Mèt lajan
YO chèché pran lavi’w pou YO té sa fèw pé
Ou pa té boug san grenn ou kontinié matjé
Fo pa janmen tjilé douvan lé posédan

Ou kontinié konbat jikanbout vié djèrié
Dénonsé lé kotjen-profitè-espwatè
YO maréw, YO néyéw, wou André Alitjè
Mé ou pa bésé tèt, wou Flanm la Libèté

Tout Matinitjè sav ki ou té an gran NONM
Mo tala rézervé ba lé boug ki vayan
Ki matjé Listwa-nou pou alé pli douvan
Sé pa an zafè laj man ka esplitjé NONM

N, prèmié let dan Neg, O, prémié Otantik
N, prèmié let dan Nou, M, prèmié dan Matnik
N,O,N,M, fè NONM, sé pawòl véridik
Aliker ou sé NONM, Neg Otantik Nou Matnik

Daniel M.

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Éducation nationale : face à la politique de classe et casse de Macron, une seule réponse : la Mobilisation

— Par Gabriel Jean-Marie, pour le SMPE-CGTM —

Le candidat Macron l’avait annoncé durant sa campagne : « Voter Emmanuel Macron, c’est … (la) baisse de 60 milliards des dépenses publiques ». « Nous effectuerons donc 60 milliards d’économies, en responsabilisant les ministres sur leurs objectifs de réduction des dépenses ». Cela doit se traduire par la suppression de

120000 postes de fonctionnaires.

Le 20 décembre 2017, Le gouvernement n’a pas failli à une tradition: l’annonce de la carte scolaire pour la prochaine année (suppressions et créations). En Martinique, 8 créations dans le premier degré, mais 57 suppressions dans le second degré et 3 chez les administratifs. Cette décision n’est pas surprenante et est la suite logique des suppressions de contrats aidés décidées en juillet août 2017.

Il s’agit là d’une politique de casse dirigée contre la grande majorité de la population, pour le plus grand bonheur du patronat, seul à soutenir ce gouvernement. Et ce n’est pas terminé : 100000 suppressions de contrats aidés sont programmées en 2018 après les 150000 de 2017.

Comme pour maintien des contrats aidés en septembre, seule la mobilisation pourra contraindre le gouvernement, et son relais local, l’administration rectorale, à reculer.

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L’aménagement du créole et du français en Haïti : modalités de mise en oeuvre par l’État

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

De manière générale, quelles doivent être les modalités de mise en oeuvre par l’État de l’aménagement simultané du créole et du français en Haïti ? Poser la question des modalités de l’aménagement des langues officielles d’Haïti revient à poser, en amont, celle de la politique linguistique de l’État. La prise en compte de la nécessité d’une politique linguistique d’État s’avère d’autant plus essentielle qu’en Haïti l’État est démissionnaire dans le domaine linguistique.

Dans sa remarquable étude, « É́laboration et mise en œuvre des politiques linguistiques », le linguiste québécois Louis-Jean Rousseau, spécialiste de l’aménagement linguistique, nous enseigne avec hauteur de vue qu’ « (…) on entend par « politique linguistique » toute forme de décision prise par un É́tat, par un gouvernement ou par un acteur social reconnu ou faisant autorité, destinée à orienter l’utilisation d’une ou de plusieurs langues sur un « territoire » ( réel ou virtuel ) donné ou à en régler l’usage. La politique linguistique se situe au niveau de la détermination des objectifs généraux visés et elle peut couvrir toutes les catégories d’activité ou de situations de communication existant dans une société.

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Pour un véritable service public hospitalier

— Par Max Dorléans (GRS) —
Il faut le dire sans détour. Ce ne sont point les trois inspecteurs dépêchés en Martinique par l’actuelle ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui régleront quoi que ce soit, non pas en matière de santé tout court, mais en matière de santé donnant satisfaction à l’immense majorité de la population, grâce à un véritable service public de santé et de soins pour tous et toutes.
C’est ce dont il s’agit, et rien d’autre, et il ne faut pas se raconter d’histoire. Quelque soient les discours et les formes respectées et mises en œuvre par l’équipe de trois sauveurs suprêmes (de l’Inspection générale des Affaires sociales) envoyée pour sauver le CHUM, quelque soit la bienveillance dont elle fera preuve avec l’ensemble de la communauté hospitalière du CHUM, quelque soit encore l’importance des concessions qu’elle pourra faire ou des subsides supplémentaires qu’elle pourra lâcher, ne soyons pas dupes, sa mission fondamentale est de définir le cadre et les moyens devant servir à la mise en œuvre des orientations gouvernementales en matière de santé, et d’opérer dans le court terme, des coupes dans les moyens donnés au CHUM qui devra fonctionner sur le modèle hôpital-entreprise.

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« Afriques » à la Fondation Clément

21 janvier – 6 mai 2018

La Fondation Clément s’associe à la Fondation Dapper pour ouvrir ses portes à l’exceptionnelle créativité d’artistes qui, hier comme aujourd’hui, témoignent de la richesse d’une Afrique plurielle. Jamais la Martinique, ni même plus largement la Caraïbe, n’ont auparavant accueilli une manifestation de ce type et de cette envergure.
L’Afrique : un continent composé de cinquante-quatre pays avec des milliers de langues et de cultures. Certaines d’entre elles ont traversé l’Atlantique avec les esclaves, se sont enracinées puis transformées dans les Amériques et la Caraïbe. C’est dire que l’Afrique est à la fois proche et lointaine pour ceux qui portent en eux une partie de son héritage. Les oeuvres d’arts anciens entrent en résonance avec ce lieu patrimonial que constitue l’espace de la Fondation Clément. Une figure de reliquaire fang (Gabon), un bâton de danse en l’honneur du dieu Shango (Nigeria), un objet « consacré » du Congo, une statuette de Côte d’Ivoire incarnant un conjoint mystique évoquent des pratiques qui dans les Antilles touchent au plus profond de l’intimité des individus·
La sélection de près d’une centaine de pièces majeures appartenant aux collections de la Fondation Dapper a été effectuée le plus largement possible pour donner à voir un vaste répertoire de styles représentatifs de grandes cultures des sociétés de l’Afrique subsaharienne.

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In Memoriam : Rachel Beauvoir, la reine-soleil couchée

— Par Joël Des Rosiers —

« Et les chiens se taisaient » – Aimé Césaire

La mort de Rachel Beauvoir est une blessure. Nous dînions en famille, il y a quelques jours, dans le jardin édénique à l’ombre des grands arbres sacrés qui relient la terre au ciel. Les neuf chiens, un peu agités, aboyaient sans cesse jusqu’à ce qu’ils eurent fini par se résigner à notre présence. Dehors, les stridences des klaxons d’un « blocus » routier interminable qui nous avait retenus plusieurs heures dans la poussière, à hauteur de Mariani, se heurtaient aux hautes murailles barbelées de la propriété. Et Nirva, l’illustre servante, qui apparaissait et disparaissait comme dans le poème de Perse, jetait un voile de pudeur et d’irréalité sur cette rencontre qui allait devenir à notre insu un dîner d’adieu.

Lorsque je lui ai annoncé la mort de Rachel Beauvoir qui nous avait accueillis en compagnie de son mari avec une délicieuse hospitalité, ma fille Inès qui du haut de ses cinq ans possède le don des langues m’a demandé si les neuf chiens avaient pleuré.

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Artistes martiniquais : « L’heure de nous-mêmes a sonné »

— Par Alfred Varasse —

Artistes Martiniquais entrons dans la dimension qui est la nôtre, déployons notre art avec force et audace afin de servir notre peuple à la mesure de ce qu’il mérite de recevoir de nous.

Faisons comme jamais nous n’avons fait, soyons dans l’excellence, il y va du respect que les peuples éprouveront face au nôtre.

C’est de cela qu’il s’agit !

2018 Notre Année ! Que chacun travaille sa propre création et sachons aussi nous mettre ensemble pour rendre concrète notre vision commune.

«L’heure de nous-mêmes a sonné » Voilà ce que nous dit Aimé CESAIRE !

A.VARASSE

07Janvier 2018

 

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Argent amer

Vendredi 19 janvier 2018 à 19h 30. Madiana V.O.

De Wang Bing
Avec acteurs inconnus
Genre Documentaire
Nationalités hong-kongais, français

Synopsis:
À peine sortis de l’adolescence, Xiao Min, Ling Ling et Lao Yeh ont des rêves plein la tête. Quittant leur village du Yunnan, ils partent grossir la main d’oeuvre de Huzhou, une cité ouvrière florissante des environs de Shanghaï. Soumis à la précarité et à des conditions de travail éprouvantes, ils veulent quand même croire en une vie meilleure.

La presse en parle :

Les Inrockuptibles par Jean-Baptiste Morain
Immersion documentaire dans une ville industrielle vouée à la confection de masse. Le réalisateur de « A l’ouest des rails » poursuit sa fulgurante épopée de la Chine contemporaine.

L’Humanité par Emile Breton
La leçon d’économie sur la mondialisation qu’ils dispensent, parce qu’ils la vivent tous les jours et que le cinéaste les a assez aimés pour les laisser parler, jamais on ne l’aura aussi bien entendue.

Cahiers du Cinéma par Camille Bui
L’humanité du geste cinématographique (dont les filmés sont complices) permet de porter attention à une beauté gratuite dont n’a que faire la triste machine productiviste : la chaleur des amitiés ou les lumières colorées qui, la nuit, transfigurent le paysage urbain.

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Le mystère Picasso

De Henri-Georges Clouzot
Avec Pablo Picasso, Henri-Georges Clouzot, Claude Renoir
Genre Documentaire
Nationalité français
Date de reprise 8 novembre 2017 – Version restaurée (1h 18min)

Synopsis :
« On donnerait cher pour savoir ce qu’il s’est passé dans la tête de Rimbaud pendant qu’il écrivait le Bateau ivre… » Tels furent les premiers mots d’Henri-Georges Clouzot pour commenter Le Mystère Picasso.
Ce film donne à voir l’exécution par Pablo Picasso de dessins et de tableaux, au moyen d’un procédé technique innovant qui se propose de lever le voile sur le mystère de la création de l’artiste.
Au printemps 1955, Picasso fait part d’une récente découverte à Clouzot : des feutres-pinceaux inventés par un graveur américain, trempés dans des encres spéciales.
Ces feutres et encres ont la propriété de traverser le papier sans baver et d’inscrire au verso les traits exacts dessinés au recto.
Clouzot décide alors de filmer, non pas Picasso en train de créer, mais sa création elle-même, débarrassée de l’outil et de la main du peintre.

Critiques :
François Truffaut
« Le film d’Henri-Georges Clouzot dépasse tout ce que le cinéma a fait jusqu’ici pour la peinture »

Claude Brulé – Paris Presse
« Film unique.

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A Beautiful Day

Mardi 16 janvier 2018 à 19h30. Madiana V.O.

De Lynne Ramsay
Avec Joaquin Phoenix, Ekaterina Samsonov, Alessandro Nivola
Genres Thriller, Drame
Nationalités britannique, français, américain

Prix d’interprétation Festival de Cannes 2017

Interdit au moins de 12 ans

Synopsis :
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
La fille d’un sénateur disparaît. Joe, un vétéran brutal et torturé, se lance à sa recherche. Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence…

La presse en parle :

Bande à part par François-Xavier Taboni
Le voyage au bout de la nuit d’un tueur à gages bordeline et la rencontre inoubliable entre Lynne Ramsay et Joaquin Phoenix. Un choc.

CinemaTeaser par Aurélien Allin
Lynne Ramsay, en symbiose avec Joaquin Phoenix, dissèque le héros américain. Un très grand film, à la fois romantique et désespéré.

Ecran Large par Simon Riaux
Lynne Ramsay dope son polar hardboiled grâce à une mise en scène et à un montage d’une exceptionnelles profondeurs, transformant Joaquin Phoenix en ange de la mort déchirant.

Le Point par Philippe Guedj
C’est à la fois une expérience visuelle immersive, un grand film torturé sur la condition humaine et une osmose créative entre une cinéaste et son acteur.

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Manon

 Mercredi 10 janvier 2018 à 19h 30. Madiana V.O.

 De Henri-Georges Clouzot
Avec Cécile Aubry, Michel Auclair, Serge Reggiani
Genre Drame
Nationalité français

Date de reprise 8 novembre 2017 – Version restaurée (1h 40min)

Synopsis :
Sur un bateau qui vient d’appareiller de Marseille, des juifs, rescapés du génocide, embarquent pour immigrer illégalement vers Israël alors sous mandat britannique. Tandis qu’un des lieutenants du bord installe les nouveaux venus dans les cales du navire, il découvre par hasard deux passagers clandestins.
Il les mène au capitaine dont le second reconnaît l’homme grâce à la photographie d’un journal. Il s’agit de Robert Desgrieux, un assassin en fuite.
Le capitaine décide de livrer le couple à la police d’Alexandrie à son arrivée, mais, quelques jours avant celle-ci, il se laisse attendrir par la jeune femme et finit par convier dans sa cabine les deux jeunes amants. Ceux-ci se mettent alors à conter leur histoire.

Redécouvrir Manon

La rétrospective consacrée à l’œuvre de Clouzot par la Cinémathèque française est l’occasion ou jamais de découvrir en version restaurée (également diffusée en DVD par les éditions Montparnasse) ce beau film, longtemps mésestimé, dans lequel le cinéaste porte à leurs paroxysmes plusieurs des thèmes qui parcourent sa filmographie.

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L’Atelier

Jeudi 18 janvier à 19h30. Madiana V.O.

De Laurent Cantet
Avec Marina Foïs, Matthieu Lucci, Warda Rammach
Genre Drame
Nationalité français

Synopsis :
La Ciotat, été 2016. Antoine a accepté de suivre un atelier d’écriture où quelques jeunes en insertion doivent écrire un roman noir avec l’aide d’Olivia, une romancière connue. Le travail d’écriture va faire resurgir le passé ouvrier de la ville, son chantier naval fermé depuis 25 ans, toute une nostalgie qui n’intéresse pas Antoine. Davantage connecté à l’anxiété du monde actuel, il va s’opposer rapidement au groupe et à Olivia, que la violence du jeune homme va alarmer autant que séduire.

 La presse en parle :

aVoir-aLire.com par Claudine Levanneur

Le portrait radical et subtil d’une génération perdue. Passionnant !

 Femme Actuelle par Amélie Cordonnier

Un film bouleversant et lumineux.

L’Express par Eric Libiot

Cantet, qui n’oublie jamais le romanesque (personnages, péripéties…), filme droit et juste, ne juge pas, n’élude rien et décrypte ces glissements. La société est responsable, mais elle est ce qu’on en fait. Passionnant, effrayant.

L’Humanité par Dominique Widemann

Atelier ou laboratoire, confinement des solitudes ou horizons de mer, compte la farouche volonté de travailler en commun.

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Mumia Abu-Jamal. Alerte pour sa santé !

Intervenez pour qu’il bénéficie au plus vite de soins médicaux

Aux Etats-Unis, si vous êtes derrière les barreaux, la maladie peut être une peine de mort. Le profit est la seule priorité des compagnies d’assurance maladie qui passent des contrats avec l’administration pénitentiaire. Dans le cas de Mumia, on a pu mesurer combien cette réalité était inhumaine, parfois comparable à la torture. Sans la mobilisation internationale, il n’aurait jamais obtenu le traitement pour éradiquer l’hépatite dont il souffrait. Pour autant, les maladies induites par l’absence de traitement durant une trop longue période n’ont pas disparu par miracle. Il en est ainsi de la maladie de peau (eczéma) qui refait surface sur tout le corps avec son lot de démangeaisons insupportables, au point de ne plus pouvoir dormir tant elles sont intenses et sans répit. Son épouse et ses visiteurs les plus récents témoignent de son état de santé en forte dégradation et des marques visibles d’une peau s’apparentant à celle d’un crocodile avec des traces de saignements sur les bras, la poitrine et le dos … Et il ne sait rien de l’évolution de sa cirrhose du foie à laquelle s’ajoutent désormais des problèmes neurologiques probablement dus à l’eau contaminée de la prison qui rend malade depuis des mois beaucoup d’autres prisonniers.

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Ateliers d’écriture & de création filmique, gratuits & ouverts à tous

Vendredi 12 janvier à 18h15 à l’Œuf 

— Par Isabelle et Véronique Kanor —

En 2018, pour la deuxième année consécutive, nous animerons des ateliers d’écriture en itinérance et de création filmique gratuits et ouverts à tous, sans distinction d’âge, de niveau ou de langue. 

De janvier à mai, nous proposons à des groupes de longer des bodlanmè, de traverser des bourgs, l’en-ville, des forets, des mornes avec un bic à la main, car nous pensons que c’est le nez en l’air et le corps en mouvement que la créativité s’exerce le mieux. Regarder un bout de ciel, un bâtiment, un piébwa, des gens sur un marché ou encore le mouvement des vagues…  nous ramènent toujours vers des expériences et des humeurs personnelles. 

Au final, ce sont les frontières intimes de la Martinique qui se dessinent sous la plume de chaque écrivant. Et c’est ce qui est fabuleux : découvrir le territoire à travers les histoires de chacun 

Pour rêver et vous faire une idée, vagabondez sur le blog de la Traaace  ! 

https://www.la-traaace.org

L’atelier de création filmique se tiendra en avril : il s’agira de réaliser des films à partir de quelques textes écrits en itinérance. 

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Les « Golden Globes » sacrent les femmes

La cérémonie des Golden Globes a célébré dimanche la lutte contre les violences sexuelles à Hollywood, trois mois après le début de l’affaire Weinstein. Plusieurs oeuvres mettant en scène des personnages féminins forts ont été couronnées.
« Depuis trop longtemps, les femmes n’ont pas été entendues ou crues si elles osaient dire la vérité face au pouvoir de ces hommes. Mais c’est fini pour eux! C’est fini pour eux! » Dimanche soir à Los Angeles, la prise de parole d’Oprah Winfrey a été l’un des temps forts de la cérémonie des Golden Globes, qui récompensaient films et séries de l’année 2017. Très populaire, la productrice, présentatrice et actrice vedette noire Oprah Winfrey venait de recevoir le prix Cecil B. DeMille pour l’ensemble sa carrière.

« Dire notre vérité est l’outil le plus puissant que nous ayons. Je suis particulièrement fière et inspirée par toutes les femmes qui se sont senties suffisamment fortes pour élever la voix et partager leurs histoires personnelles », a-t-elle également déclaré. Oprah Winfrey a reçu une ovation pour son intervention, déclenchant des larmes parmi les actrices dans la salle de bal du Beverly Hilton.

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LDH Guadeloupe soutient « EnVie-Santé »

Dans un texte daté du 7 décembre 2007, rendu public (Journaux et Radios), dont le titre était « Droits de l’homme – Santé – Démocratie », nous abordions diverses questions dont celle de la pollution de nos sols et de nos eaux par le Chlordécone. Précisément sur ce sujet, nous écrivions ceci : « Les droits de l’homme ne sont pas seulement des droits qui s’appuient sur de grands principes immatériels d’ordre philosophique comme ceux que l’on peut lire sur le fronton des édifices publics, « Liberté, Égalité, Fraternité » et qui s’opposent au racisme et à la xénophobie ou, encore, qui constituent le socle des institutions politiques, République, Démocratie. Ce sont aussi des droits très concrets tels que le droit de respirer un air pur, le droit de boire une eau non polluée, le droit de manger des produits agricoles non contaminés, le droit à la santé. Aussi, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) suit-elle avec beaucoup d’attention l’évolution du dossier de la pollution de nos sols par le Chlordécone. Outre la question de santé publique qui concerne tout le monde, la LDH Guadeloupe se soucie du devenir des agriculteurs qui se retrouvent, sur ces terres contaminées, avec des contraintes parfois insurmontables.

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