— Par Marie-José Sirach —
Cyril Teste met en scène Festen, d’après le film emblématique de la nouvelle vague danoise de Thomas Vinterberg. Du théâtre-cinéma, du théâtre filmé enthousiasmant.
Il y a bientôt vingt ans, Festen, écrit et réalisé par un cinéaste danois peu connu, venait bousculer les règles de la cinématographie et remportait le prix du jury au Festival de Cannes. Avec, entre autres, Lars von Trier, Thomas Vinterberg est à l’origine du mouvement Dogme 95 dont les préceptes conjuguent sobriété, aridité et improvisations. Vingt ans plus tard, Cyril Teste met en scène au théâtre Festen dans un dispositif où le plateau de théâtre est aussi un plateau de cinéma ; où les acteurs jouent en direct en même temps que leur image est retransmise sur un écran géant ; où la caméra explore le temps, le champ et le hors-champ, induisant un effet vertigineux pour le spectateur, qui passe d’un registre à l’autre sans temps mort. Il y a de la prouesse, de la virtuosité dans cette maîtrise d’exception d’une partition sans cesse mise en abîme, dans les déplacements d’acteurs filmés au plus près, dans ces plans-séquences époustouflants, dans ces décors qui se déploient sous nos yeux.