— Par Par Jean Birnbaum —
Dans « Se défendre », la chercheuse rend justice à la violence que les opprimés déploient face à leurs oppresseurs. Un superbe retour à la vérité charnelle de la politique.
C’est le quotidien Ouest-France qui nous l’apprend : le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, elles étaient une quarantaine à se rassembler dans un dojo de Plougoumelen, au fond du golfe du Morbihan, pour participer à un stage (non mixte !) de krav maga. Cette technique de combat rapproché, qui attire aujourd’hui de plus en plus de femmes à travers toute la France, permet d’acquérir quelques gestes utiles si l’on veut prendre au sérieux, et à la lettre, le mot d’ordre « balance ton porc » : il s’agit de bien placer son genou pour que celui du monsieur touche terre…
L’objectif est d’apprendre à se battre mais aussi, et peut-être surtout, de désapprendre à ne pas se battre. De se forger une présence différente, donc une autre conscience de soi, et de s’inscrire ainsi, même à son insu, dans la longue lignée, l’anonyme tradition de ces corps longtemps habitués à être des proies, qui soudain se cabrent et contre-attaquent.