Le jury du prix Femina lui avait remis la semaine dernière un prix spécial pour l’ensemble de son œuvre. Elle était âgée de 84 ans.
Professeur honoraire au Collège de France où elle a succédé à Claude Lévi-Strauss, elle avait inauguré la chaire « d’étude comparée des sociétés africaines ». Elle a également dirigé le Laboratoire d’anthropologie sociale travaillant toute sa vie sur la construction de la hiérarchie entre le masculin et le féminin. Elle a été membre du Conseil consultatif national d’éthique et présidente du Conseil national du sida. Le jury (exclusivement féminin) du prix Femina lui avait remis la semaine dernière un prix spécial pour l’ensemble de son œuvre. Elle venait de publier Au gré des jours, où elle se confiait et faisait partager, selon son éditeur, « son amour des mots et son goût de vivre ».
« Françoise Héritier, que j’aimais tant, nous a quittés cette nuit. Au-delà de ma tristesse, je garderai en mémoire le souvenir d’une femme d’exception : grande intellectuelle, mais sensible, modeste et profonde. Elle était une amie. Elle était et restera un modèle », déclare l’éditrice Odile Jacob sur son compte Twitter.
Jour : 15 novembre 2017
Sociologie
Peut-on dissocier la parole de celui qui la porte?
— Par Patrick Singaïny* —
Oui si l’on croit aux idées, non si l’on croit à la pensée.
Quand Edgar Morin confronte sa pensée à celle d’un autre, confronte-t-il seulement ses théories à celles de l’autre? Non, il cherche autre chose puisque cette rencontre ne changera rien à l’intégrité des deux réflexions mises en confrontation, mais peut donner lieu à celui qui les distingue l’occasion de créer des liens ou des passerelles personnels. Là est le bienfait d’une telle démarche : le lecteur est celui qui est invité à s’ouvrir à des horizons inattendus.
Mais qu’est-ce donc une pensée? Tout d’abord, elle ne se limite ni à des idées, ni à des théories fussent-elles empreintes d’infinies nuances. La pensée naît d’un esprit grâce auquel, si il ne s’était pas exprimé encore une fois, une certaine vision du monde du moment-et-de-toujours aurait été ressentie comme tronquée.
Il y a donc un fossé entre celui qui porte le monde dans sa main avec humilité et gravité et celui qui le perçoit par clivages, c’est-à-dire via les idées ou les théories qui sont d’une grande labilité.
Expositions
Sébastien Mehal « Accident «
18 Novembre – 30 Décembre 2017
espace d’art contemporain 14°N 61°W
Place de l’Enregistrement
97200 Fort de France
caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] sont heureux d’accueillir et de présenter l’exposition individuelle de l’artiste martiniquais basé à Paris, Sébastien Mehal.
La question de la condition humaine en milieu urbain
Sébastien Mehal nous fait partager un univers à part nourri d’une réflexion sur la vie en milieu urbain. Marqué, dans son histoire personnelle par le phénomène de la ville et ses singularités -le rythme effréné, l’anonymat, les icônes visuelles, les codes sociaux -Sébastien Mehal y puise toute son inspiration. De la technique (la peinture qu’il emploie est constituée de pigments de l’industrie automobile) jusqu’aux sujets traités (l’architecture, la communication, l’individu solitaire, l’expérience subjective) la vie moderne s’inscrit ainsi au coeur de sa création. Certaines de ses oeuvres se caractérisent par l’utilisation de matériaux industriels -structures graphiques en aluminium rappelant les échafaudages des villes en mutation ou en expansion -sur lesquels sont fixées des peintures et autres créations. Mais l’artiste introduit aussi dans ses oeuvres des matériaux nobles comme le bronze et le marbre.
Cinéma
« Une vie violente » : la violence comme arme politique
— Par Selim Lander —
On ne saurait voir en Martinique ce film sur la Corse sans être sensible aux ressemblances et aux différences entre les deux îles. Ressemblances : le sentiment d’une minorité de la population de vivre en pays colonial avec la rancœur, le besoin de révolte que cela suscite immanquablement chez les personnes concernées… et l’incompréhension du reste de la population. Différences : la Martinique n’a pas la culture de la Corse basée sur un machisme exacerbé, un sentiment dévoyé de l’honneur, la vendetta, une accoutumance au crime organisé ; l’histoire des luttes pour l’indépendance dans chacune des îles témoigne suffisamment dans ce sens.
Il n’en reste pas moins que la Corse fonctionne comme un anti-modèle pour la Martinique, l’exemple même des erreurs à ne pas commettre. S’il reste encore des indépendantistes en Martinique, malgré des années de Césairisme, l’exemple corse pourra leur apprendre qu’il faut convaincre et non brutaliser, si l’on veut rendre sa cause populaire, et que les comportements mafieux ne sont pas de bons arguments.
Santé, Sociologie
Guadeloupe. Inquiétudes après la découverte de singes verts
Deux « singes verts » ont été aperçus à plusieurs reprises en Guadeloupe, dans la commune des Abymes (Grande-Terre), où ils font l’objet de recherches pour éviter la reproduction de cette espèce potentiellement invasive et dangereuse.
En Guadeloupe, deux singes de l’espèce chlorocebus, pesant 4 à 6 kg avec un pelage verdâtre, ont été signalés aux autorités depuis « déjà plusieurs semaines » dans une zone boisée près d’habitations, après le passage des ouragans Irma et Maria, en septembre, a indiqué David Rozet, chef du service mixte de la police de l’environnement de Guadeloupe.
Ces singes originaires d’Afrique, introduits par l’homme dans les Petites Antilles, sont déjà devenus envahissants sur l’île de Saint-Kitts ou encore à Saint-Martin, d’où ils auraient pu être amenés vers la Guadeloupe par un particulier. Une cage aurait pu se briser pendant le passage des ouragans Irma ou Maria.
Mais les différentes tentatives pour les attraper ont échoué jusque-là.
Des riverains « inquiets »
C’est avec la publication d’une vidéo de riverains « inquiets », publiée sur le site de Radio Caraïbes International début novembre, que le grand public a appris leur présence incongrue dans l’archipel.
Santé, Théâtre
«Clandestin, voyage en autisme(s)»,
18 & 19 novembre 2017 à 15h Villa FL Le Lamentin
Afin de sensibiliser le grand public sur la question de l’Autisme, l’Association Martinique Autisme a choisi comme support une pièce de théâtre «Clandestin, voyage en autisme(s)», qui raconte le combat au jour le jour d’une mère pour son enfant autiste.
Les représentations auront lieu pour les scolaires à 9h les 16, 17 novembre, et pour tout public à 15h les 18 et 19 novembre 2017.
Le combat au jour le jour d’une mère pour son enfant autiste. Entre humour, colère, poésie, abattement ou exaltation.
Elle observe les premières étrangetés dans le comportement de son fils. Elle attend un diagnostic dont elle a depuis longtemps déjà l’intuition. Elle réinvente chaque jour les mots parentalité et éducation. C’est une plongée dans le quotidien : Louis, enfant autiste, rejeté du monde, coupable d’être né différent. Nous sommes plongés dans un monde sensoriel, un tourbillon émotionnel fort, très fort…
Lorsque Claire Rieussec, avec qui j’avais déjà travaillé, m’a appelée pour que je signe la mise en scène de Autisme ? Pour nous, l’essentiel est invisible, je ne connaissais absolument rien sur le sujet.
Santé
Les chagrins d’amour entraîneraient des troubles cardiaques durables
Les troubles du système cardio-vasculaire qu’entraînent les peines de cœur seraient bien réels et dureraient dans le temps. Certains cas nécessiteraient même une intervention médicale. Selon une étude récente, le temps qui passe et qui permet d’oublier sa peine ne suffit pas à guérir du « Tako-tsubo » (syndrome du cœur brisé), découvert par des chercheurs japonais dans les années 1970.
Le temps peut s’avérer insuffisant pour effacer les séquelles d’un chagrin d’amour. Dans certains cas, les peines de cœur entraîneraient en effet une pathologie cardiaque appelée cardiomyopathie du stress, ou encore « Tako-tsubo » (syndrome du cœur brisé), terme utilisé par les Japonais qui ont découvert le phénomène dans les années 70.
Des troubles cardiaques sur le long terme
Chez les patients qui en souffrent, la maladie provoque une contraction anormale du muscle cardiaque et une modification de la forme du ventricule gauche. Le système cardio-vasculaire éprouve alors davantage de difficultés à faire circuler le sang dans le corps. Et ce sur le long terme, selon une étude menée par des chercheurs de l’université d’Aberdeen (Royaume-Uni) et publiée en juin dernier dans le Journal of the American Society of Echocardiography.