Jour : 27 juillet 2017

Stocks-options. La ministre du Travail touche le pactole sur le dos des emplois

— par Sébastien Crépel —

80 c’est, en années de smic net, l’équivalent de la plus-value touchée par Muriel Pénicaud sur la revente de ses stock-options.
Révélation. Muriel Pénicaud a réalisé en 2013 une plus-value de 1,13 million d’euros sur ses stock-options en tant que dirigeante de Danone, profitant de la flambée en Bourse qui a suivi l’annonce de 900 suppressions d’emplois du groupe en Europe.

Plus d’un million d’euros de plus-values boursières par un simple jeu d’écritures : c’est la somme gagnée en une journée par Muriel Pénicaud comme directrice générale des ressources humaines (DGRH) chez Danone, le 30 avril 2013. Et cela alors que le groupe s’apprêtait à supprimer 900 emplois de cadres, dont 230 en France. L’information fait tache sur le CV de la ministre du Travail, au moment où celle-ci défend mordicus au Sénat l’idée que faciliter les licenciements sera in fine bénéfique à l’emploi et donc aux salariés.

Selon les comptes officiels de Danone pour l’année 2013 que l’Humanité a consultés, Muriel Pénicaud a en effet perçu un gros paquet de stock-options pour ses états de service au comité exécutif du groupe alimentaire.

→   Lire Plus

« Tabula rasa » une création écrite et dirigée par Violette Pallaro

— Par Michèle Bigot —

Ils sont cinq à table. Ou plutôt quatre, car il y a toujours une place vide pour la mystérieuse narratrice. La table est le symbole du cercle familial ; en tout cas, elle représente le lieu de la relation : on y mange, on y parle, on s’y retrouve ou bien on s’y querelle. Au fond, c’est comme un nouveau lieu scénique imbriqué dans le premier, car chacun joue un rôle dans la configuration familiale. Les caractères s’y affirment, les conflits y naissent : la place qu’occupe chacun autour de la table fonde et symbolise son rôle. La mère est près de la cuisine, le père trône en bout de table, et les enfants mâles tentent de se rapprocher de la place du père ou à la lui usurper en cas d’absence. Et les filles, elles ont ce qui reste : variables d’ajustement. Les révoltes et les insurrections commencent à table, lorsqu’il y en a un qui veut changer de place. Pour tout changer ne dit-on pas « renverser la table » ? c’est ce que fera la mère quand elle sera venue au sommet de son exaspération.

→   Lire Plus

« Is there life on Mars ? » Héloïse Meire, Compagnie What’s up? Théâtre national Wallonie-Bruxelles

— par Michèle Bigot —
Festival d’Avignon off 2017, Théâtre des Doms, 06 => 26/07

Bonne question ! Que sait-on de Mars, en dehors de ce que le nom véhicule de connotations viriles issues de la mythologie grecque ? Et des martiens, ou supposés tels ? Et de l’autisme, que sait-on ? C’est la question que posent les quatre comédiens aux spectateurs avant le spectacle. Munis d’un enregistreur, chacun d’eux choisit quelques spectateurs pour l’interviewer sur ce problème et la réponse des spectateurs fournira l’ouverture du spectacle, réinterprété par les comédiens, installés à une table d’enregistrement. On ne peut s’empêcher de penser qu’entre « autiste » à « artiste » les consonances sont riches. Mais voyons!
D’emblée nous sommes embarqués pour un autre univers : le voyage se fera en lumière, en sons et en images. Le texte ne sera autre que les paroles recueillies des personnes avec autisme, ou de leurs proches. Les acteurs écoutent les montages des interviews qu’ils retransmettent aux spectateurs. La dimension proprement créatrice et artistique est dans cette transposition qui se fait par la voix, le jeu des acteurs, mais aussi par toute une chorégraphie de leurs corps habités par une vitalité surprenante et une force mystérieuse.

→   Lire Plus

Ibsen Huis-Toneelgroep-In

— par Dominique Daeschler —
Le metteur en scène Simon Stone, pour la première fois à Avignon nous offre une lecture très fouillée de l’univers d’Ibsen sur lequel il a longuement travaillé avec ses acteurs. Ce n’est pas une adaptation mais une transposition du sujet où se mêlent réflexion autobiographique et apport spécifique des acteurs dans la création des personnages. Nous entrons dans la vie ordinaire d’une famille qui se réunit dans une maison de vacances, réalisée sur scène sur un plateau tournant (très beau travail de scénographie de Lizzie Clachan). Par les larges baies vitrées nous avons accès à toutes les pièces : nous voilà voyeurs-violeurs de l’intime, entrant de plein pied dans la pathologie d’une famille du non dit. « Le temps ne fait rien à l’affaire », les générations se succèdent et on continue à se mentir, à se parler s’en s’entendre : inceste, homosexualité, drogue, rapports professionnels pipés où l’on se pique les projets, brouilles, arnaque immobilière….Le spectateur est mis en situation de travailler avec sa mémoire, il est sans cesse en train de refaire la généalogie car le récit n’est pas linéaire.

→   Lire Plus

« Livret de famille » au théâtre Essaïon

— par Dégé —

C’est parfait, une pièce parfaite, comme on les attend pour se distraire.

Un décor parfait de Olivier Hébert : une mansarde à deux fenêtres donnant sur un toit en zinc où l’on aimerait méditer. Un texte parfait de Eric Rouquette qui signe aussi la mise en scène, tout aussi irréprochable…Des acteurs parfaits : Christophe de Mareuil et Guillaume Destrem, dans une vraie complicité fraternelle et professionnelle. Un thème innovant celui d’Oedipe mais inversé : Qui à un moment ou un autre ne souhaite, n’a souhaité ou ne souhaitera tuer sa mère ?

Marc est un écrivain raté, un homme à la vie ratée non parce qu’elle lui aurait échappé car il prétend la diriger. Avec cet objectif : réussir ses échecs. Quoi alors de supérieur à un matricide ? A moins que sous son aspect bourru…?

Son plus jeune frère, lui, à toutes les apparences de la réussite sociale : cadre compétitif, père de famille modèle, mari aimant toujours sa femme qui l’a préféré à son aîné…serait-ce l’origine de la tension entre les deux frères ? Les ambiguïtés sont nombreuses dans leur relation et objet de nombreux rebondissements dans la pièce.

→   Lire Plus

AMJ :  » J’ai pris la décision d’engager la dissolution du Syndicat Mixte du TCSP et de la SPL Transport de Martinique »

Intervention d’Alfred MARIE-JEANNE,
Président de la Collectivité Territoriale de Martinique
Plénière du jeudi 27 juillet 2017

S’il est une question qui défraie la chronique, c’est bien celle du TCSP, le Transport Collectif en Site Propre.

Monsieur le Président de l’Assemblée de Martinique,
Chers Collègues de l’Assemblée et du Conseil Exécutif
Mesdames et Messieurs,

L’homme qui est devant vous a été, sur le dossier du Transport Collectif en Site Propre (TCSP), chargé de tous les maux, à longueur de télé
Les complicités en tout genre n’ont pas manqué.
Ce serait de sa faute si la marche à blanc a démarré tardivement.
Ce serait de sa faute si les nombreux incidents constatés lors de cette marche à blanc, retardent la conclusion de cette phase.
Ce serait de sa faute si aucune date officielle n’a été arrêtée pour le fonctionnement régulier du TCSP.
Ce serait de sa faute si la société CARAÏBUS, co-contractant dans un contrat de partenariat public-privé (contrat P.P.P), n’est pas payée.
Bref.
Sachez que celui qui vous parle n’est pas celui qui gère le TCSP.
C’est la CFTU (Compagnie Foyalaise de Transports Urbains), émanation de la CACEM (Communauté Agglomération Centre Martinique) qui s’occupe de son exploitation.

→   Lire Plus

« La crise vénézuélienne interpelle ! » et « Les raisons de l’impasse au Venezuela »

— par le GRS —

La complexité de la situation de ce grand pays proche ne saurait justifier un quelconque silence des internationalistes en plus du fait qu’il s’agit de notre Caraïbe. On ne peut comprendre grand chose ni exprimer sa solidarité avec les masses Vénézuéliennes si on ne fait l’effort de chercher l’information en particulier auprès des progressistes et révolutionnaires sur place. Rarement on a assisté à une opération de désinformation d’une telle ampleur. Les forces réactionnaires locales et l’impérialisme mondial sont à la manoeuvre : l’opposition serait composée de gentils manifestants pacifiques tandis que le gouvernement serait une dictature féroce et sanguinaire. En déclarant que le Venezuela menacerait « la sécurité intérieure des USA » (excusez du peu !) Obama puis Trump avaient déjà vendu la mèche. Le sieur Michael Richard Pompeo, directeur de la CIA, vient de confirmer : plusieurs réunions ont été tenues avec le Mexique et la Colombie pour évaluer  » les manoeuvres qui pourraient être appliquées pour obtenir de meilleurs résultats dans la lutte pour changer le gouvernement du Venezuela ». Le mensonge des médias dominants, découle de ce projet.

→   Lire Plus

« Le garçon incassable » d’après le roman de Florence Seyvos adaptation et m.e.s. Laurent Vacher

— par Michèle Bigot —
Festival d’Avignon off 2017

Sur scène trois coffres à roulettes, deux acteurs et une actrice qui joue du ukulélé. En fond de scène un rideau de franges qui dissimule un écran vidéo. Au son de la musique, commence l’histoire de Buster Keaton, de son vrai nom Joseph Keaton. Il est né en 1895 dans le Kansas, ses parents sont saltimbanques, musiciens et acrobates. Enfant de la balle, à l’instar de Chaplin, il va connaître une enfance aussi difficile. A six mois, il dévale les escaliers. Cette chute mémorable arrache à son père l’exclamation : « What a buster ! ». Le surnom lui restera. A peine a-t-il appris à marcher que son père l’enrôle dans ses numéros où il joue le rôle d’une chose. Il se sert de lui comme d’un projectile. Buster se fracasse, se blesse mais retourne à son rôle. Il apprend à tomber et il va devenir le spécialiste de la chute. Mais un second récit avance en parallèle : c’est celui de Henry, le demi-frère de la narratrice, lui aussi enfant martyr, né handicapé, auquel son père va faire subir la plus cruelle des rééducations.

→   Lire Plus

OX513A, le moustique OGM qui doit éradiquer l’Aedes Aegypti

— par RFI —

Pour lutter contre le moustique Aedes Aegypti, qui transmet des fièvres parfois mortelles, l’institut néerlandais de santé publique vient d’autoriser le lâcher de 15 millions de moustiques génétiquement modifiés sur l’île de Saba, aux Antilles néerlandaises.

Pour remplacer les insecticides, peu efficaces et dangereux pour la santé, l’entreprise britannique Oxitec, proche du géant de l’agrochimie Syngenta, a développé un moustique génétiquement modifié. Son nom : OX513A.

L’idée est de changer le patrimoine génétique de moustiques tigres mâles pour qu’ils transmettent à leurs descendants un gène qui les tue avant la reproduction. La modification génétique rend le moustique dépendant d’un antibiotique, la tétracycline, sans lequel il meurt. Les moustiques mâles modifiés, qui ne piquent pas, sont lâchés dans la nature où ils vont s’accoupler avec des femelles sauvages. Les petits, privés de l’antibiotique, ne survivront pas et l’espèce pourrait s’éteindre peu à peu.

Cette technique a déjà été employée, notamment au Brésil. La Malaisie, qui avait donné le feu vert pour un essai en 2010 afin d’endiguer une épidémie de dengue, a finalement renoncé à utiliser une méthode estimée coûteuse et peu efficace.

→   Lire Plus

4 Voix pour 1 Fin

— par Dégé —

Il est loin le temps ou des mouvements black révolutionnaires faisaient défiler « Femme nue » sur les images d’une main noire caressant le corps d’une femme blanche dénonçant ainsi l’hypocrisie senghorienne.
Ce poème autrefois encensé autant que décrié est devenu emblématique au point d’illustrer la clôture du Festival d’Avignon 2017. Le visage de Léopold Sédar SENGHOR immense sur la façade immense de la cour d’honneur du Palais des Papes…
Désormais pour ce public acquis au « Tous ensemble », le phénotype n’est plus discriminant, aussi a-t-il pu apprécier de découvrir, ou retrouver avec plaisir, la belle et chaude voix de ISAAC DE BANCOLE. Son phrasé et son rythme car la reconnaissance des poèmes n’était pas évidente. « Élégie pour la reine de Saba », « Prière » en partage avec A. KIDJO fut marquant, de même que le duo avec le jeune slameur, MHD, qui avait ses fans dans les gradins. Le guitariste Dominic JAMES, excellent, mais on peut regretté qu’une vraie kora n’ait représenté la sonorité naturelle de l’Afrique.
La mise en scène, plus que sobre et minimaliste, de Frédéric Maragnani donne bien l’impression de l’ensemble du spectacle.

→   Lire Plus

Avignon 2017 (18) « L’avenir dure longtemps », « Santa Estasi – Atridi : Otto Ritrato di famiglia »

— Par Selim Lander —

L’Avenir dure longtemps de Louis Althusser (OFF)

Louis Althusser (1918-1990) est un philosophe français structuralo-marxiste qui, quoique membre du PCF, eut une grande influence sur le mouvement gauchiste. Agrégé préparateur de philosophie à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, il devint tout naturellement le maître à penser de nombre de jeunes philosophes qui s’engagèrent dans la mouvance maoïste dans les années 60 et 70 du siècle dernier.

Bien qu’il fut cet intellectuel très brillant qui initia une nouvelle lecture de Marx, il souffrait de crises récurrentes qui le conduisirent à séjourner en hôpital psychiatrique à plusieurs reprises. En 1980, à une époque où il se trouvait particulièrement perturbé, il étrangla sa compagne de toujours, Hélène Ryman. Il bénéficia alors d’un non-lieu en vertu de l’article 64 du code pénal : « il n’y a ni crime ni délit lorsque l’accusé était en état de démence au moment des faits ». Cependant un doute planait sur sa culpabilité dans la mesure où Hélène Ryman était sur le point de le quitter au moment des faits. C’est pour s’expliquer sur le meurtre mais également sur l’évolution de sa philosophie qu’Althusser écrivit L’Avenir dure longtemps qui parut après sa mort.

→   Lire Plus