Jour : 21 juillet 2017

« L’Apprenti » de Daniel Keene, m.e.s. Laurent Crovella

— Par Michèle Bigot —

Festival d’Avignon off 2017, Présence Pasteur, 7 =>28 juillet

En 2012, Laurent Crovella avait déjà mis en scène la trilogie de D. Keene : « Entre aujourd’hui et demain », « Avis aux intéressés », et « La Visite », abordant la question de la filiation.La rencontre de sa troupe avec ce nouveau texte, « L’Apprenti » fut immédiate et décisive. La mise en scène fut précédée par des lectures publiques. Elle conservera quelque chose de ce moment de partage avec le public dans sa scénographie. En effet, les spectateurs sont distribués en cercle sur des rangs de chaises blanches qui dessinent un espace circulaire. L’image du cercle symbolise le partage de l’expérience avec le public mais aussi la révolution de la terre pendant une année et la clôture de l’histoire. Les acteurs joueront au centre du dispositif et quelquefois parmi les spectateurs (des chaises noires leur ont été réservées).

L’action se déroule, la majeure partie du temps, dans l’espace public, un café, un parc, au cinéma, dans une église. Le public est donc témoin potentiel des conversations entre acteurs. Il peut être client dans un bar, spectateur au cinéma, promeneur dans un parc.

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« Je garde le chien » Jeu, texte et mise en scène Claire Diterzi

—Par Michèle Bigot —

Festival d’Avignon off 2017, La Manufacture, 6 =>26 juillet

 Seule sur le plateau, entourée d’objets fonctionnels, un écran en fond de scène, sur le devant, une colonne de bois qui soutient un ordinateur, au fond un poste radio-cassette, amplis, baffles et en front de scène une statue de berger allemand en porcelaine. L’ambiance est en place. L’actrice arrive. Elle commence pas une chanson a cappella : 69 battements par minute. « J’avance au rythme de mon cœur », chante-t-elle. Claire Diterzi vient partager avec le public le journal de bord de sa dernière création 69 battements par minute, celle qu’elle a présentée aux Bouffes du Nord en 2015, et qu’elle a tournée depuis dans sa version concert. Car l’actrice est aussi et avant tout chanteuse-guitariste : elle a fondé le groupe rock « Forguette-Mi-Notte » mais elle a aussi étudié le chant lyrique. Compositrice, metteuse en scène, elle possède tous les arts du spectacle. Mais tout ce talent ne la dispense pas d’être en outre follement drôle.

Son journal de bord est l’occasion d’un retour en arrière sur son enfance et ses débuts artistiques : elle a aimé le roman contemporain, le théâtre contemporain, la musique contemporaine : « Je voulais faire de la chanson contemporaine, mais ça n’existe pas ».

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Avignon 2017 (12) « Les Parisiens », « Phèdre »

— Par Selim Lander—

Les Parisiens d’Olivier Py (IN)

Dans un très beau décor de Pierre-André Wetz, Olivier Py a adapté son roman Les Parisiens (2016), fresque foisonnante dont les multiples personnages font partie à un titre ou à un autre au groupe des « importants » dans la capitale de la France, ceux qui comptent, ceux que, en d’autres temps, on aurait appelé des « notables » mais le terme est trop restrictif car il y a des  prostitué(e)s et autres gigolos dans le monde décrit par Py. Cette satire des gens de pouvoirs et de leurs favoris ne manque pas d’intérêt ; on sent que l’auteur sait de quoi il parle même s’il grossit évidemment les choses. Py a retenu pour son adaptation vingt-trois personnages sur les quatre-vingt de son roman et un fil conducteur, la nomination d’un nouveau directeur à l’Opéra de Paris.

La quasi-totalité des personnages sont des individualistes farouches, incapables d’amour mais obsédés par le sexe auquel ils semblent consacrer l’essentiel de leur énergie, le reste étant mobilisé pour faire avancer leur carrière. Quelques rares exceptions : Jacqueline, reine de l’intrigue qui se régale de manipuler les importants pour pousser tel ou tel qui aspire à faire partie du groupe, lui aussi, ou à monter dans la hiérarchie.

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« Encre noire » sur une mise en scène de Eric Checco

— Par Michèle Bigot —

avec Filip Calodat, Didier Andenas, Nicolas Mouen, Tania Jovial
Festival d’Avigon off 2017, Chapelle du Verbe incarné, 7=>30 juillet

« Ce spectacle est l’encre noire des hommes libres, indomptables ». Le titre place en exergue l’écriture poétique, celle de la négritude, celle qui chante la révolte et la liberté. En fait, le spectacle mêle ou fait alterner chant, danse et poésie. L’enjeu c’est de révéler l’essence commune de ces trois arts, pris dans un même élan pour chanter la vie libre. Sur le plateau viennent résonner les voix de poètes martiniquais, guadeloupéens, haïtiens et africains. C’est bien de ce passé commun de traite négrière que surgit leur chant. Mentionnons leur nom :
Antilles : Guy Tirolien, Sonny Rupaire, Patrick Rilcy, Joby Bernabe, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant, Léon Gontran Damas, René Depestre.
Afrique : Léoplod Sédar Senghor, Francis Bebey, Thomas Sankara, Jean-Marie Adiaffi, Patrice Lumumba, Nelson Mandela, Camara Laye.
La gageure, c’est de fusionner théâtre et poésie. Pari réussi, à la faveur de la scénographie, du jeu des acteurs et de la danse.
L’argument, c’est l’histoire de trois hommes noirs, trois condamnés à mort pour subversion, qui viennent d’être incarcérés.

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« L’Atrabilaire amoureux » variation autour du Misanthrope de Molière

— Par Michèle Bigot —

de et avec Jacques Kraemer

Festival d’Avignon off 2017, salle Roquille, 8=>22 juillet

Cette variation autour du Misanthrope repose sur un parti-pris d’écriture et de mise en scène qui suffit à ouvrir des perspectives en profondeur sur le théâtre. Un metteur en scène se tient face à nous. Nous représentons les comédiens du Français. Il est là pour distribuer les rôles et délivrer quelques pistes d’interprétation. C’est l’occasion de faire quelques commentaires sur le sens du texte et l’art du comédien. Le spectacle auquel nous assistons figure une répétition . La forme reprend en l’inversant la figure de mise en abyme. Du coup,les principes édictés par le metteur en scène valent pour l’ensemble de la discipline. C’est aussi l’occasion d’apurer quelques comptes avec les gens de théâtre : les acteurs vaniteux, les directeurs et producteurs prétentieux, les scénographes obsessionnels et obtus, tout le monde y trouve trois ou quatre vérités.

C’est une fête pour l’esprit et une fête tout court pour tout passionné de théâtre : il n’est que de voir ce que Jacques Kraemer peut faire sur scène avec un théâtre de marionnettes et deux mains !

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Yékri n° 9 de juillet 2017

— Par Malika —

Yékri … Yékra ! Comme ce cri poussé par les conteurs au début des contes créoles d’antan lontan pour solliciter l’attention de leurs auditoires, la newsletter Yékri veut attirer l’attention sur la culture créole, sur les talents ultramarins au sens large. Elle reprend l’objectif de la newsletter Elokans dont elle se veut l’héritière : « représenter une effervescence kréyol en diffusant des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien. » (Véronique LAROSE, créatrice de la publication Elokans). Elle en reprend également les principes :

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