Jour : 6 juillet 2017

Au Festival de Fort-de-France : « Quartier de femmes sous haute surveillance »

— par Janine Bailly —

Une cellule du dépôt du tribunal, en Martinique. Trois femmes qui attendent, d’être jugées ou auditionnées par un juge. On les a pour cela extraites de leur prison, et selon la loi, on peut les retenir là jusqu’à vingt heures d’affilée. Sur la scène, deux simples bancs dos à dos, unique point d’ancrage de la scénographie, et qui symbolisent l’attente autant qu’ils figurent le lieu. Nul besoin d’aucun autre artifice, le décor est planté, et les premières répliques ne laisseront aucun doute, ces femmes sont bien appelées à rendre compte devant la justice des hommes. Le ton est d’emblée empreint d’une agressivité qui cache la souffrance intime, les voix font dans la démesure, et la tension inhérente à ce genre d’endroit n’en est que plus palpable. Déjà l’on pressent que l’issue pourrait bien se trouver dans un inévitable débordement de violence.

Ainsi commence Quartier de femmes sous haute surveillance, la pièce conçue et mise en scène, pour le Festival de Fort-de-France 2017, par Jean-José Alpha — assisté de Yva Gaubron — qui a trouvé son sujet en 2004, dans la session de la Cour d’Assises, où il a exercé ce rôle de juré auquel tout citoyen peut un jour être appelé.

→   Lire Plus

Le fabuleux et triste destin d’Ivan et Ivana – Maryse Condé –

Maryse Condé et le djihadiste antillais

« Une date s’impose. Quand ils eurent cinq ans, Simone leur donna un grand bain, les revêtit de leurs meilleurs habits, deux justaucorps de toile écrue, brodés au point de croix et les emmena se faire photographier au studio Catani. (…) Le portrait d’Ivan et Ivana figure à la page quinze du premier volume sous la rubrique : Les Petits Amoureux. On y voit deux enfants se tenant par la main et souriant à l’objectif. »
Ivan et Ivana naissent à Dos d’Ane, une bourgade de la Côte sous le vent en Guadeloupe. Autour d’eux ne se pressent que des femmes : leur mère Simone, leur grand-mère Maeva, des belles-tantes, des belles-cousines et autour le souvenir de leur père musicien qui les a quittés.
Mais Ivan aime trop sa sœur et un jour un acte de violence enclenche la marche du destin. La famille quitte les îles pour le Mali. La colère et la dérive d’Ivan vont s’amplifier, la douceur d’Ivana se transformer en poison.
Jusqu’au jour du grand affrontement où ils comprendront qu’ils ne sont pas seulement frère et sœur et jumeaux : ils sont les héritiers d’une longue histoire, ils sont le bien et le mal et ils sont capables du plus grand amour comme de la haine la plus farouche.

→   Lire Plus

Rebondissements dans le procès de Mumia Abu Jamal!

Informations importantes communiquées par le Comité « Libérons Mumia »

Le Bureau du procureur de Philadelphie, Seith Williams, s’obstine toujours – et pour cause – à ne pas fournir tous les documents prouvant l’implication permanente du juge Castille dans les procédures judiciaires ayant abouti à la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal.

Le 28 avril le juge Tucker de la Cour de Common Pleas de Philadelphie a ordonné au Bureau du procureur de Philadelphie de fournir tous les documents sur l’ancien procureur de Philadelphie Ron Castille prouvant ses implications dans la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal.

Le 30 mai dernier le Bureau du procureur n’avait toujours pas obtempéré à l’injonction du juge, ne fournissant que des documents déjà rendus publics.

Ce jugement fait suite à une décision de la Cour Suprême des Etats-Unis faisant jurisprudence (Williams v. Pennsylvania) qui statue qu’un juge doit se démettre des dossiers dans lesquels il a précédemment été partie prenante. Ronald Castille était l’adjoint du procureur lors du procès d’Abu-Jamal en 1982 et procureur de Philadelphie quand ses appels ont été rejetés en 1988.

Les avocats d’Abu-Jamal ont par deux fois déjà demandé à Castille de se récuser quand les recours d’Abu-Jamal ont été déposés en appel.

→   Lire Plus