Jour : 19 mai 2017

« Frères migrants » de Patrick Chamoiseau : notre parole primordiale

— Par Loïc Céry (Institut du Tout Monde) —

Comment convaincre de l’importance du dernier essai de Patrick Chamoiseau, et de l’urgence de le lire et d’en diffuser la substance ? – celle d’une mobilisation de chacun face au drame des migrants, et du moment de nouvelles fondations ? Je propose un aperçu sur les urgences de cette diffusion, à laquelle nous voulons contribuer ici avec l’Institut du Tout-Monde (fin de l’article).

À en juger par les commentaires assez unanimes de la presse, la sortie de l’essai Frères migrants de Patrick Chamoiseau (Seuil, mai 2017) a été saluée par un éloge général, les uns et les autres ayant noté la générosité singulière de cet appel à la solidarité avec les migrants, son élan vers l’ouverture et son aspiration au dépassement des réflexes de rejet. Une quasi-unanimité par conséquent, qui a quelque chose de rassurant devant ce qui est certainement un livre important, en un contexte troublé. Pourtant, demeure une sorte d’insatisfaction toute personnelle : je ne suis pas sûr finalement, qu’on ait pour de bon pris la mesure exacte de cet appel, et tout à la fois de cet essai politique court et dense, de ce tournant éthique et de cette postulation poétique à de nouvelles éclosions.

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Le cadavre du CMAC bouge encore… pour nuire

Fin de quinquennat, l’ex-directrice de la scène nationale de la Martinique, limogée fin 2012, contre l’avis de l’Etat suite à un conflit politique, n’a toujours pas reçu ses indemnités de licenciement.

2013, Le conseil de prud’hommes de Fort-de-France condamne la scène nationale pour licenciement abusif.

Décembre 2014, |a cour d’appel de la Martinique confirme le licenciement, 10 jours plus tard, le jugement est modifié(?), Ie ministère de la culture est considéré comme responsable du contrat de la directrice.

Octobre 2016, la cour de cassation de Paris casse l’arrêt de la cour d’appel de la Martinique. Le licenciement abusif est confirmé.

Mars 2017, ce qu’il reste du CMAC refuse les conclusions de la cour de cassation et l’affaire est reportée devant la cour d’appel de la Guadeloupe. (quand ?)

Aujourd’hui, les courriers des trois ministres femmes de la culture restent sans suite. L’administration ne gère pas ce dossier de façon légale ni conforme à l’éthique professionnelle. Blacklistée, discriminée, laissée pour compte, l’ex-directrice refuse ces dérives de la république et ses droits bafoués.

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Antillanité, Caribéanité dans l’œuvre de Marie Gauthier.

Par Michèle Arrechte

30 ans. De l’arrivée en Martinique en 1987, pour sa carrière d’enseignante en Arts Plastiques, à 2017, choix de son lieu de résidence pour sa retraite, en passant par la Guyane et le Vénézuela, 30 ans d’ancrage dans l’imaginaire du lieu, dirait Patrick Chamoiseau, 30 ans dans la Caraïbe, 30 ans d’Antillanité.

Mais qu’entend-on par Antillanité ou Caribéanité en matière d’Art ?

Le concept d’Antillanité a été développé par Edouard Glissant : l’Antillanité est une volonté de réparer les déchirures sociales, de combler les trous de la mémoire collective et d’établir des relations. L’Antillanité est une spécificité ouverte et plurielle.

Derek Walcott parle d’un « naufrage de fragments ».

Marsha Pearce dans « Cartographie de la Caribéanité » parle d’ « une forme composée de plusieurs couches ; une forme pourvue de la richesse, associée à la douleur et la promesse nées des efforts de créer des synthèses d’un ensemble de morceaux et de pièces. Il faudrait employer « le mécanisme du collage », pour emprunter la phrase de James Clifford » (1)

Or, ces déchirures, fragments, trous de la mémoire, collage, couches, pièces, relations se retrouvent justement dans le travail de Marie Gauthier : « des tissus fins marouflés sur toile ou sur bois laissent percevoir des coutures, des plis et des motifs que l’artiste recouvre partiellement ou totalement de peinture.

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« La journée de la juppe » revient dans les lycées

… euh, pas aux Antilles!

La première journée de la jupe a eu lieu en 2014. À l’époque, l’événement ne concernait que la ville de Nantes et avait pas mal choqué, notamment du côté de la Manif pour tous. Mais, trois ans plus tard, c’est toute la France qui s’y met !

Pour la première fois, quatre organisation nationales lycéennes (SGL, UNL, UNL-SD et FIDL) invitent tous les élèves de France, filles et garçons, à venir en cours vêtus d’une jupe. Objectif ? Dénoncer symboliquement le sexisme, les inégalités salariales, le harcèlement de rue, le non partage des tâches domestiques et les inégalités d’orientation professionnelle.

Les filles comme les garçons sont appelés ce vendredi à revêtir une jupe pour lutter contre les inégalités hommes-femmes. Cette opération lancée en 2006 en Ille-et-Vilaine par des lycéennes avait été mise en sourdine après 2014. Il y a trois ans, à Nantes (Loire-Atlantique) des élus de droite et des membres de la Manif pour tous avaient réclamé l’annulation de cette initiative, soutenue à l’époque par le rectorat. Maintenue, la « Journée de la jupe » avait entraîné de violents affrontements entre des lycéens et des anti-mariage gay.

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Élodie Barthélémy, « Un lieu en liens » : aux confins de l’image

— Par Christian Antourel —

L’exposition proposée par Tropiques Atrium apparait telle un dispositif multiple, à l’image de la façon dont s’organise et se déploie le travail d’Elodie Barthélémy. « Après plusieurs expérimentations artistiques, elle s’oriente actuellement vers des œuvres performatives qui témoignent de ses rencontres et multiplicités humaines et culturelles dont son œuvre est l’écho. »

Ce travail veut s’offrir au spectateur à la fois pareil à un livre ouvert et comme performance. Cette double forme est représentative de la pratique de l’artiste. La collecte des documents, des informations et des objets, leur mise en relation dans l’espace, que ce soit l’espace réel ou les pages imaginées d’un document imprimé constituant les étapes fondamentales de ce travail, qui interroge les pouvoirs sémantiques et esthétiques du montage au sens large du terme : assemblage, confrontation, hybridation , juxtaposition des agencements sont chez Elodie Barthélémy des dispositifs et des inventions de performance qui reflètent le monde tel qu’il est, contemporain· Loin de toute configuration incohérente, le sens des œuvres d’Elodie Barthélémy suit une logique qui lui est propre, à travers les nombreux entrelacs qui l’enchâssent comme un diamant.

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10ème Rencontre Théâtre Amateur : « Ne croyez, pas que je ne l’aime pas cet enfant »

— Par Christian Antourel —
Cet évènement incontournable présenté par le Théâtre Aimé Césaire nous revient chaque année avec un succès sans cesse grandissant. C’est à s’y méprendre entre Théâtre ou théâtre amateur la nuance est souvent tellement infime de savoir qui de l’élève ou du maître emportera la palme de l’estime du public.

Il est un fait bien établi par la psychologie, la psychiatrie la psychanalyse, les éducateurs et devant lequel, enfants et parents se rendent à l’évidence. C’est que trop souvent la relation entre les parents et leur progéniture( sé pas an bol toloman.) La Compagnie l’Autre Bord a choisi d’adapter et de réunir deux textes : « Cet enfant » de Joël Pommerat et « Festen » du danois Thomas Vinterberg. L’un … imagine une suite de séquences, de confrontations familiales lieux de toutes les tensions de toutes les frictions du lien parent-enfant .l’autre, invente une famille gangrenée par une blessure non dite et cependant ressentie dans les comportements en déséquilibre manifeste de ses membres. Christian a quitté le giron familial pour s’établir restaurateur à Paris. Il revient pour l’anniversaire de son père.

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« La otra rilla. L’autre rive ». Soliloques pour mauvais rêves ?

— Par Christian Antourel —

Ces deux là sont des migrants, en partance pour « un jardin d’Eden » rêvé. C’est clair, ils rythment  la pièce  au son de leur horloge interne et intime.

L’histoire commence ainsi : un fleuve. Apparaissent deux personnages sur la berge, visiblement poursuivis, qui attendent l’arrivée d’un passeur chargé de les faire traverser et rejoindre l’autre rive. Du côté de la Liberté. Toute la pièce se passe pendant leur attente  de ce  batelier  considéré comme un ange de la mort. Dans ce carré, espace limité par le souffle des acteurs tout se joue, l’acuité de ce qui défaille. Ils espèrent, égrènent  leurs souvenirs s’en inventent  même, rêvent, réfléchissent à leur avenir.

Avec un   minimum de ressources  mais   de l’imagination à un moment où les migrations sont modulées  par des guerres et la misère  incessante des peuples : l’actualité nous est donnée  sur un plateau. Le  scénario restitue l’attitude des migrants face à un choix cornélien, ils sont placés face à des dilemmes complexes, à savoir rester où ils vivent et risquer des mauvais traitements, voire la mort  en fonction  de  leur situation  personnelle, d’une part et risquer la mort en embarquant à bord  de l’embarcation  d’autre part La liberté ou la mort !Le

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