Jour : 11 mai 2017

Habdaphaï et le Territoire des Migrants

Habdaphaï expose jusqu’au 23 juin à l’Espace d’art Contemporain T &T en Guadeloupe, la série Territoire.

— Par Matilde dos Santos Ferreira —
Comme toujours l’artiste s’intéresse à la transculturalité propre aux poussières d’îles caribéennes. Ce formidable creuset de races, langues, religions, a forgé des peuples multiculturels dont le langage véritable est encore en construction, car les parties désaxées de ce tout n’ont pas fini de s’ajuster et l’être syncrétique est toujours en gestation.

Cette gestation est l’objet de sa réflexion. Tantôt sur la forme de réminiscences, tantôt sur la forme d’une d’état des lieux- inventaire d’une perception forcément fragmentaire de la réalité. Dans cet espace fragmenté Habdaphaï confronte les strates successifs et concomitants de cultures diverses, irrémédiablement imbriquées et pourtant antagoniques, ignoreuses les unes des autres.

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Le syncrétisme pictural
Son processus de création part toujours de cette fusion qui se perpetue dans le temps et dans l’espace, et où l’origine, le passage, le présent et l’avenir ne cessent de se melanger. C’est cela qui l’a appelé depuis le départ le syncrétisme pictural, qui se traduit par une pratique très matiérée, dans laquelle sur des fonds abstraits l’artiste trace de façon quasi obsessionnelle des signes qu’il a inventés/découverts le long des années.

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« Solitude » d’après « La Mulâtresse Solitude » d’André Schwarz-Bart

Jeudi 18 mai 2017 à 20 h Salle Frantz Fanon

Cie La Grande Horloge
Avec :
Marie-Noëlle Eusèbe: Solitude
Laure Guire : Bayangumay
Laurent Manzoni : L’homme
Figure de résistance, de révolte, figure de femme : emblème de la lutte contre l’esclavage, la mulâtresse Solitude se dressera contre l’oppression et le paiera de sa vie.
Fani Carenco met en théâtre le roman d’André Schwarz-Bart, dans une atmosphère baignée des croyances antillaises.
Solitude est une femme de légende. Enfant née du viol d’une esclave par un marin pendant la traversée qui la déportait aux Antilles, elle voit en 1794 l’abolition de l’esclavage, puis son rétablissement par Napoléon en 1802. Elle entrera alors en lutte aux côtés des insurgés… Une femme pour toutes les femmes, pour toutes les luttes.
Trois comédiens portent le récit de ce destin exceptionnel. Cette adaptation révèle l’intemporalité de la révolte, met en question la mémoire des hommes et la facilité de l’oubli. Elle dévoile la formidable luminosité des êtres en résistance.

Adaptation & Mise en scène : Fani Carenco
Assistante à la mise en scène : Lili Sagit
Scénographie : Fani Carenco,Nicolas Natarianni & Christophe Charamond
Lumière : Nicolas Natarianni
Son : Nicolas Natarianni & Thibault Lamy
Création vidéo : Thibault Lamy

Production : La Grande Horloge
Coproduction : Bonlieu, Scène Nationale d’Annecy, Les Inachevés – Académie des savoirs et des pratiques artistiques partagées sous l’égide de la Fondation Bullukian
Avec le soutien de : Ministère des Outre-mer
© crédit photo : Céline Chagnas – La Grande Ho

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Oxmo Puccino à Tropiques-Atrium

Samedi 13 mai 2017 à 20h – Salle Aimé Césaire

Oxmo Puccino, de son vrai nom Abdoulaye Diarra, né le 3 août 1974 à Ségou, au Mali, est un rappeur français. La principale singularité d’Oxmo Puccino réside dans son écriture, fondée sur les métaphores et les phrases chocs. Ce lien à la chanson française lui vaut le surnom de « Black Jacques Brel ». Il se considère lui-même comme un « chansonnier » et un « poémien ». Oxmo est le frère de Mamoutou Diarra, international français de basketball.

Avec un autre rappeur du 19e arrondissement, Pit Baccardi, il intègre le collectif Time Bomb, qui lui permet de collaborer avec notamment les X-Men, Lunatic (Booba et Ali) et Hifi. Alors que le collectif Time Bomb originel se sépare, Oxmo Puccino signe un contrat avec la maison de disques Virgin et publie son premier album studio, Opéra Puccino, en 1998, qui met huit ans pour décrocher sa certification disque d’or en 2006. Son sixième album, Roi sans carrosse, est publié le 17 septembre 2012. En novembre 2015, il publie son huitième album intitulé La Voix lactée.

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Pourquoi honorer aujourd’hui la mémoire des victimes de la traite négrière et de l’esclavage?

 

Pourquoi commémorer les abolitions?

— Par Pierre Pastel, Sociologue et psychothérapeute —

Questionnement
Lorsqu’en 1992, accompagnant un collectif d’associations (une dizaine) et plusieurs élus antillo-guyanais et d’origine africaine sur 11 communes de la Ville Nouvelle du Val d’Oise dans la perspective, notamment, de marquer le l50ième anniversaire de l’Abolition de l’esclavage en 1998 et qu’à partir de mai 1997, j’ai été invité à apporter ma contribution à ces journées de commémoration (Maubeuge, Grenoble, Clichy-Sous-Bois, Cergy en région parisienne…), je m’étais demandé, comme tant d’autres, s’il s’agissait seulement de se souvenir ou de faire mémoire ensemble ?

La réponse à cette question a été, pour moi, de tenir compte des deux aspects à la fois.
Mais convaincu du caractère encore embryonnaire, à l’époque, de l’état de notre connaissance de cette page d’histoire de France et de l’urgence de la demande de mémoire formulée par nos compatriotes antillo-guyanais et réunionnais, je m’étais encore interrogé. Peut-on se souvenir de ce qu’on ne sait pas ou que l’on sait à peine et, s’il faut faire mémoire ensemble, avec qui faudra-t-il le faire et dans quel but ?

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Partage des tâches ménagères: arrêtez de dire aux femmes « il fallait demander »

Les femmes organisent, les hommes exécutent.


VIE DE FAMILLE – Le partage des tâches entre les hommes et les femmes, c’est de mieux en mieux. Oui mais… Souvent, souligne la dessinatrice Emma dans une bande dessinée mise en ligne sur Facebook le 9 mai, le rôle des hommes se limite encore à la fonction d' »exécutant » quand les femmes sont « cheffe de projet ».

C’est quelque chose qu’elle a pu constater auprès de ses amis notamment. Tout a commencé un soir, alors qu’elle était invitée chez un couple d’amis. La mère tentait de préparer le dîner tout en nourrissant ses enfants. Au bout d’un moment, la casserole déborde et le père lance « Mais… fallait me demander! Je t’aurais aidée! »

« Quand le partenaire attend de sa compagne qu’elle lui demande de faire les choses, c’est qu’il la voit comme la responsable en titre du travail domestique », écrit Emma. « C’est donc à elle de savoir ce qu’il faut faire, et quand il faut le faire. » Sauf que le simple fait de réfléchir à la répartition des tâches, à l’organisation du quotidien, représente un travail considérable.

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Que peut-on produire avec nos déchets ?

— Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A. —
Dans l’économie circulaire, il y a une matière première que nous négligeons durablement. Le modèle économique linéaire « extraire-fabriquer-jeter » utilisé essentiellement à ce jour, montre ses limites. Le concept d’économie circulaire est utilisé dans le langage régulièrement par certains, lors de leurs très nombreuses interventions publiques.
Cependant, au-delà du discours, nous observons sur le terrain des pratiques inadaptées à la construction de notre Martinique. Les technocrates pondent des marchés selon les normes. On y met de l’insertion sans réfléchir, parce que c’est dans les textes et la morale politique, pas d’analyse de provenances des matériaux par exemple, car c’est au libre choix de l’entreprise qui doit respecter un faisceau de normes et de contraintes du Cahier de Clauses Administratives Particulières (CCAP) et Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP). Puis d’une procédure d’agrément du Maître d’Ouvrage, qui se borne à un contrôle, plus juridique que technique « proprio sensu » si l’on ne note pas de défaillances par rapport aux exigences… Sauf si des emmerdeurs s’en mêlent et qu’on ne peut balayer leurs observations d’un revers de main.

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