Mois : mars 2017

RCM 2017 : Neruda

Mardi 21 mars 2017 à 19h 30. Madiana

De Pablo Larraín
Avec Luis Gnecco, Gael García Bernal, Mercedes Morán
Genres Drame, Biopic, Policier
Nationalités chilien, argentin, français, espagnol, américain

Synopsis
1948, la Guerre Froide s’est propagée jusqu’au Chili. Au Congrès, le sénateur Pablo Neruda critique ouvertement le gouvernement. Le président Videla demande alors sa destitution et confie au redoutable inspecteur Óscar Peluchonneau le soin de procéder à l’arrestation du poète.

Neruda et son épouse, la peintre Delia del Carril, échouent à quitter le pays et sont alors dans l’obligation de se cacher. Il joue avec l’inspecteur, laisse volontairement des indices pour rendre cette traque encore plus dangereuse et plus intime. Dans ce jeu du chat et de la souris, Neruda voit l’occasion de se réinventer et de devenir à la fois un symbole pour la liberté et une légende littéraire

La presse en parle :

Chronic’art.com par Guillaume Orignac
Larrain semble avoir ici tout simplement filmé son admiration pour la figure paradoxale de Neruda, en signifiant que ses artifices, sa voix poétique aussi bien que ses délires fictionnels, sont ceux-là même qui ont donné une voix au peuple latino-américain.

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Contre Marine Le Pen et le parti de la haine

— Appel des psychanalystes —

Le Front dit national réduit la nationalité aux ancêtres. Il en fait, non un choix de tous les jours, mais un héritage archaïque. Il est l’avatar actuel du séculaire courant contre-révolutionnaire qui naquit jadis de l’hostilité aux Lumières, gloire de la France. Ce courant d’idées a déjà été au pouvoir : ce fut, sous l’Occupation nazie, l’aventure de la Collaboration. Qui est tenté par une seconde expérience oublie ou ignore la nature abjecte de la première.

L’élection à la présidence de la République aura lieu les 23 avril et 7 mai. Les élections législatives se tiendront les 11 et 18 juin. Depuis plusieurs mois, tous les sondages d’opinion placent Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle. Nul ne peut exclure qu’elle l’emporte au second. Chaque jour nous entendons des voix que cette éventualité effraie, angoisse, indigne, révolte.

De fait, l’idéologie lepéniste menace les libertés publiques. Elle exacerbe les tendances qui portent à l’exclusion, la haine et l’affrontement. Dans un contexte européen et mondial qui voit s’étendre l’exploitation nationaliste des insatisfactions populaires, l’élection de Mme Le Pen fracturerait notre société, avec des conséquences désastreuses.

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Faut-il réaménager notre Martinique ?

Pour Une Martinique Autrement ( P.U.M.A.)

Depuis quelques temps déjà, il y a débat dans les foyers, dans l’espace public, dans nos bureaux, à propos de la difficulté de circulation des automobilistes dans notre île. Cette triste réalité nous pousse à nous interroger : la réflexion de certains de nos décideurs est-elle pauvre à tel point qu’elle ne permet pas la fluidité des déplacements quotidiens du citoyen martiniquais ?

Sur un territoire, la route permet les échanges de la vie économique, de la cohésion sociale, etc. Concernant la Martinique, le réseau routier représente, toute situation juridique confondue, environ plus de 2 500 km. Peut-on dire qu’il est suffisant ? Ou faudrait-il nécessairement le réétudier ?

En dehors de ces deux réflexions que nos décideurs de tout bord devraient mener, sans comportement pactisant, il y a les incontournables infrastructures telles que : la gestion de l’eau de boisson, de baignade, de l’assainissement, des déchets, de la production électrique, de l’agriculture et de la pêche, du réseau routier, du logement. Ces principaux éléments qui sont d’intérêt public ne devraient pas subir les joutes politiques, ni la mise à l’écart par l’équipe de la nouvelle mandature.

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En Guadeloupe, des hackers à l’abordage du tsunami

— Par Camille Gévaudan —
Alors que les Nations unies organisent leur exercice annuel d’alerte au tsunami, des geeks antillais et métropolitains exploitent les nouvelles technologies pour gérer les situations de crise.

Imaginons qu’un séisme de magnitude 8,5 secoue les Antilles demain. Imaginons qu’il déclenche un tsunami, qui déboulerait sur les côtes quelques dizaines de minutes plus tard. Que faut-il faire ? Foncer dans sa voiture et s’éloigner de la mer à toute vitesse comme dans les films catastrophe américains ? Très mauvaise idée : «Il y a un risque d’embouteillage, vous allez vous faire tamponner et ça va être le chaos.» Fuir à vélo, pour doubler toutes les voitures ? Non plus : «Une personne en panique peut vous le voler. Vous avez plus de chances de rester en vie si vous partez à pied : vous n’êtes plus une cible.»

Parce qu’il vaut mieux réfléchir à ces questions avant d’y être confronté pour de bon, les geeks de Guadeloupe organisaient ce vendredi soir une conférence de presse au fablab de la zone industrielle de Jarry, en banlieue de Pointe-à-Pitre – un atelier de création collaborative ouvert au public.

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Lire-écrire en Martinique, des propositions innovantes

— par Janine Bailly —

À l’heure où, sur les ondes venues de « là-bas », les voix enjôleuses de la station radiophonique France Inter nous incitent à rédiger une lettre de motivation dans l’espoir un peu fou d’être sélectionnés au Jury du Livre Inter à Paris, sachant que nous serons des milliers, doux rêveurs, à répondre à l’appel, tournons-nous plutôt vers le pays Martinique, et regardons où il serait loisible d’exercer notre esprit, critique ou pas, et nos talents de « lecteurs-scripteurs », si tant est que nous en possédions quelques soupçons…

Depuis quelques mois déjà, (comme on a pu le découvrir dans le journal France-Antilles du mardi 10 janvier 2017), de beaux week-ends nous attendent, qu’il pleuve vente ou fasse grand soleil, si toutefois nous avons pris soin de nous inscrire à ce que j’aime nommer les « Rando-Écriture »proposées par trois sœurs bienveillantes, toutes trois compétentes et chaleureuses, toutes trois habitées par l’âme de leur île, l’une plus mûre et plus posée, l’autre pétillante et si souriante, la dernière primesautière et traversée toujours par une « chanson-pays », que parfois on sait avec elle fredonner.

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RCM 2017 – premiers aperçus

Le Christ aveugle, Relève, histoire d’une création, Your Name

— Par Selim Lander —

L’abondante programmation des RCM 2017 est telle qu’elles ne cèdent rien à bien des festivals de cinéma : 36 longs métrages, dont 6 documentaires auxquels s’ajoutent 10 courts-métrages de la dernière Semaine de la critique ou de la sélection ADAMI (Cannes 2016), plus 8 courts métrages caribéens, des courts-métrages d’animation des élèves de l’École des Gobelins, 16 vidéo-clips, etc. et enfin, last bust not least, deux films pour les chères petites têtes noires (ou blondes). On espère que les Martiniquais mesurent bien la chance qui est la leur. En attendant, soulignons qu’un modeste chroniqueur ne saurait y suffire et pas davantage la tout aussi modeste équipe des critiques de madinin-art, d’autant plus qu’elle se trouve, en cette période cruciale, privée de son chef, le valeureux et talentueux Roland Sabra. Nous ferons donc ce que nous pourrons. Voici, en attendant la suite, une première moisson de films.

Le Christ aveugle de Christopher Murray

Commençons par le dernier visionné, celui qui est le plus frais dans notre tête, et certainement pas le moins intéressant.

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10 000 livres pour Haïti : objectif largment dépassé!

Appel à bénévoles pour parachever ce succès

L’opération 10 000 livres pour Haïti est une  vraie réussite. Des milliers et des milliers de livres ont été acheminés vers les points de collecte et vers la porte n° 6 du Stade Aliker à Dillon. Ils sont arrivés dans des sacs de provisions, des cartons, des bacs, souvent en petites quantités, ce sont donc des milliers de Martiniquaises et de Martiniquais qui se sont mobilisés, qui sont allés chercher dans leur bibliothèque des livres en bon état, des livres qu’ils avaient aimés et qu’ils voulaient offrir en partage aux soeurs et aux frères d’Haïti.

La Martinique a été généreuse.

Le succès son revers : il faut maintenant gérer, trier, répartir les livres. L’appel aux bénévoles est renouvellé :

Recherchons toujours quelques bénévoles du monde universitaire et/ou littéraire pour nous aider à mieux trierles ouvrages à destination de bibliothèques universitaires, littéraires ou artistiques.

Tél : (0696205621)

Martiniquaises, Martiniquais encore un effort!

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Une saison en enfer

— Par Michèle Bigot —
D’Arthur Rimbaud
M.E.S. Ulysse di Gregorio
Avec Jean-Quentin Châtelain
Le Lucernaire, Paris, 8 mars > 6 mai 2017
N’en doutons pas : seul Jean-Quentin Châtelain était à même de relever le défi : porter sur scène ce texte prodigieux, qui défie les lois du temps : Une saison en enfer. Entreprise aussi intrépide que périlleuse. Comment faire passer le spectateur anonyme de la vie ordinaire au sublime et au monstrueux, sans autre forme de transition ? au Lucernaire, le spectateur doit avant tout monter au dernier étage, celui du « Paradis » pour embarquer pour l’enfer. C’est bien vu ! L’escalier monumental qui nous y conduit en caravane silencieuse sera l’épreuve initiatique. On arrivera dans la salle obscure et envahie de fumée : la respiration peine, le regard se fait errant. Nous voilà au bord de la géhenne. La cérémonie peut commencer. Sur le plateau, un espace chtonien, une sorte d’anneau magique et menaçant, dessiné par une levée de terre. En son centre, une surface noire : l’avant dernier cercle de l’enfer, l’entrée de l’empire des morts.

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De la justice des poissons

— Par Michèle Bigot —

Spectacle en français et en arabe
Conception, écriture, mise en scène Henri Jules Julien
Avec Nanda Mohammad et David Chiesa (contrebasse),
Le Tarmac, Paris, 17-18/03 2017

Une seule actrice (Nanda Mohammad) pour incarner trois femmes, donc trois points de vue différents sur le même texte, dans trois versions différentes : les deux premières versions présentent le texte en français, la seule différence résidant dans l’emploi des pronoms : dans la première version, l’énonciation se fait à la première personne du pluriel (« nous »), dans la seconde version, l’énonciation est distanciée grâce à l’emploi de la troisième personne (« ils, eux »). Dans la troisième version, le texte est présenté en langue arabe. Autant de points de vue différents pour ne pas dire antagonistes. « Nous » assume les faits énoncés, c’est la voix de la culpabilité ; « eux » met en cause les agents : c’est la voix de l’accusation. Traduit en arabe, le même texte change de sens en changeant de point de vue. Les mots n’ont plus la même résonnance, le contexte a changé, la musique du verbe n’est plus la même.

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Dominique BERTHET a reçu les Palmes académiques – le samedi 18 mars 2017

Madame la Rectrice,
Mesdames, messieurs,

C’est un honneur pour moi de présenter M. Dominique Berthet, professeur des universités, à l’occasion de cette remise de distinction que sont les Palmes académiques. Cette circonstance est naturellement la bienvenue pour récompenser la dynamique de la vie professionnelle de Dominique Berthet au sein du monde de l’enseignement.
Le parcours de mon filleul me paraît exemplaire, en ce sens qu’il relie enseignement et création. Disons le d’emblée : plus que le déroulement d’une carrière, la considération que nous portons à Dominique Berthet représente pour nous celle de la participation d’un homme à l’épanouissement de l’art, c’est-à-dire à ce qui nous manque le plus. Ceci n’est pas une utopie. En vérité, l’art est un produit de haute nécessité dont notre société ne saurait se passer. La relation de l’homme à l’art affirme une exigence capitale : celle de son maintien dans la condition humaine. Cernés que nous sommes par les élans de la barbarie et du consumérisme, la promotion de l’art nous est vitale. La valorisation de notre relation à l’art, c’est très modestement, et néanmoins avec beaucoup d’énergie, ce que à quoi Dominique Berthet participe.

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RCM 2017 : Le Christ aveugle

Dimanche 19 mars 2017à 19h 30 à Madiana

Un film de Christopher Murray

Avec Michael Silva, Pedro Luis Godoy, Ana María Henríquez, Bastián Inostroza, Mauricio Pinto
Synopsis :
Michael (30) est un mécanicien qui dit avoir eu une révélation divine dans le désert. Loin de le croire, les voisins le traitent comme l’idiot du village. Plus tard, quand il apprend que son ami d’enfance a eu un accident dans un village reculé, Michael décide de tout quitter pour faire un pèlerinage, pieds nus, et tenter de le guérir en accomplissant un miracle. Sa démarche va attirer l’attention des pauvres gens, démunis par l’abus de l’exploitation minière. Ils voient en lui un nouveau Christ en mesure d’atténuer la dure réalité du désert chilien.

Le producteur n’a pas la foi et nous explique son choix.

Sélectionné cette année à la Mostra de Venise, en compétition officielle, ce premier film ambitieux du réalisateur Christopher Murray débute sa route sur les sillons du grand écran. Le Festival International du Film de San Sebastian, en Espagne, l’a également choisi dans sa section « Horizons » et les producteurs du film entendent bien ne pas s’arrêter là pour toucher le public.

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Les riches tirés par la perruque

— par Gérald Rossi —
Stéphane Gornikowski porte à la scène les travaux des sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot. C’est à la fois drôle et percutant.
On remarque un rien de bric-à-brac aux quatre coins du plateau, quelques tablettes, des chaises, des téléphones, des affichettes, des lettres géantes, des rubans de signalisation blancs et rouges, et même une bouteille de champ’ pour faire la fête. Il n’en faut pas plus à Guillaume Bailliart, qui signe la mise en scène et à Stéphane Gornikowski auteur et concepteur, pour dénoncer, avec une bonne humeur communicative « La violence des riches ». Ils se sont pour cela très largement inspirés des travaux des « sociologues militants » Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, complices d’ailleurs de ce spectacle.

Lyly Chartiez-Mignauw, Grégory Cinus et Malkhior, de la compagnie « Vaguement compétitifs » se prêtent au jeu (de massacre) et ils semblent autant s’amuser que la salle, comble le soir de la première parisienne à la Maison des Métallos. Ici, pas de cour magistral ni de démonstration autant économique que rébarbative. Mais des vérités de bon sens, à propos des comédiens par exemple, « dont on paye les cotisations sociale et non les charges sociale, car ils ne sont pas des poids ».

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Clause Molière : «C’est une discrimination», accuse la commissaire européenne à l’emploi

Marianne Thyssen, commissaire européenne à l’Emploi, revient sur la polémique sur les travailleurs détachés et les mesures prises par certaines régions françaises pour contourner la directive.

La polémique sur la clause Molière s’est invitée dans la campagne présidentielle. Bernard Cazeneuve a fustigé une «clause Tartuffe», tandis que les présidents (LR) des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France, Normandie ou Hauts-de-France voient dans le fait d’imposer la langue française sur les chantiers faisant l’objet d’un marché public un moyen de lutter contre le dumping social des travailleurs détachés. Mais cette mesure est-elle conforme à la réglementation européenne ? La commissaire européenne à l’Emploi et aux Affaires sociales, la Belge Marianne Thyssen, sort pour la première fois du silence.

Travailleurs détachés

Plusieurs candidats à la présidentielle menacent de ne plus appliquer la directive sur les travailleurs détachés en France. Que leur répondez-vous ?

Marianne Thyssen. Que ce n’est pas une bonne idée. Supprimer la directive, ce n’est pas supprimer le détachement des travailleurs, cela veut dire qu’il n’y a plus de règles. Les employeurs seraient alors libres de faire ce qu’ils veulent. Le marché sans règles, c’est le dumping social.

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Toujours changer d’avenir

— Par le Kolektif pou Sové Gwadaloup —

Après le choix majoritaire des Guadeloupéens en décembre 2015 de changer d’avenir, on dirait que les comportements du passé nous rattrapent. L’élection présidentielle de 2017 vient nous répéter que l’avenir de la Guadeloupe n’est pas à l’ordre du jour pour la France.

 Place à la compétition franco-française pour le contrôle du pouvoir d’Etat français ! Eternels supporteurs jamais acteurs… Mi sé sa ka sanm nou !

Nous cherchions à nous guérir du passé en construisant nous-mêmes un avenir différent de celui qu’on nous imposait depuis santanmilan de l’extérieur, voici que nous rechutons à la première injonction française. Entre notre propre avenir qui appelle notre intelligence de nous-mêmes et un passé sous tutelle, nous voulant incapables de la moindre démarche propre, nous voilà pris dans un dévitès !

En guise de justification, de beaux esprits nous sortent les mots de «pragmatisme» ou de «realpolitik », alors qu’il s’agit tout simplement pour certains de chercher « comment se placer du côté du plus fort »… Rien que pour la faveur d’être dans les petits papiers du futur président de France ou en Guadeloupe le relais de service.

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Chuck Berry, légende du Rock’n’Roll , est mort

Le guitariste, chanteur et auteur-compositeur âgé de 90 ans a été retrouvé sans vie, ce samedi, à son domicile du comté de Saint Charles, dans le Missouri, samedi.

Selon la police du comté de St-Charles qui a été dépêchée pour une urgence médicale vers 12 h 30 l’homme n’a pas pu être réanimé et son décès a été déclaré à 13 h 26, heure locale.
Né Charles Edward Anderson Berry à Saint-Louis, Missouri le 18 octobre 1926, Chuck Berry fut un des pionniers du rock‘n’roll. Avec les chansons comme Maybellene (1955) , Roll Over Beethoven (1956), Rock and Roll Music (1957) et Johnny B. Goode (1958), Chuck Berry a développé le “Rhythm & Blues” de son temps en y apportant des éléments distinctifs de ce qui deviendra le « Rock’n’Roll » : des paroles axées sur la vie adolescente, le consumérisme ainsi qu’une musique donnant la place belle aux solos de guitare et à la mise en scène de son interprète

Il a influencé de nombreux autres artistes, et son répertoire a été très souvent repris (notamment ses titres les plus célèbres, Johnny B.

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ETC- Caraïbe rend hommage à Derek Walcott

COMMUNIQUE DE PRESSE

ETC- Caraïbe tient à saluer le départ de Derek WALCOTT ce vendredi 17 mars 2017. Ecrivain résolument engagé dans la défense et l’illustration de l’imaginaire caribéen, son œuvre est là pour nous inciter à poursuivre avec force et détermination le combat pour la promotion de la littérature caribéenne, particulièrement des écritures théâtrales caribéennes. ETC-Caraïbe est fière de rappeler son compagnonnage avec ce grand écrivain, Prix Nobel de Littérature, notamment lors de la Semaine de la Caraïbe à la Comédie Française, en avril 2005, où a été lu son texte « Rêve de la montagne au singe ».
S’inclinant devant le passage de notre grand Derek WALCOTT, ETC Caraïbe présente ses sympathies à sa famille et à ses proches, à la population saint-lucienne et à l’ensemble de la communauté des hommes et femmes de théâtre de la Caraïbe.

Fait à Fort-de-France, le vendredi 27 mars 2016
Faubert BOLIVAR, Président

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Besoin de Dieu

— Par Roland Tell —

Ce cri traverse notre temps, qui voit les religions se traquer les unes les autres, où tout entiers sont fanatisme et terrorisme.  Interrogez le Moyen Orient, pendant que l’Occident endoctrine de l’exception de son essence. La laïcité veut rire, quand elle regarde de haut le voile de la musulmane. Partout, à Ankara comme à Paris, la vie est pesante à porter. Ici ou là, des kamikazes, mentalement torturés, prêcheurs de vertu divine, et de perte de soi, dont la soif de rédemption sera à satiété au plus haut du firmament céleste, mettent l’enfer sur la terre, pour assoiffer leur âme.

      Partout, en Occident, ils ont émigré, en tenant haut la flamme lumineuse d’Allah, et, en arrière toujours, ils veulent aller vers l’intégration. Qu’importent de nouveaux conflits ! Le pays d’origine reste la bonne cause à encenser, quel que soit le tyran à la tête de l’Etat. De loin, à Paris, à Amsterdam, à Berlin, comme ce dernier les attire et les séduit encore, après tant d’années de vie dans cet Occident, où ils se nourrissent de toutes les choses terrestres.

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« Le Journal d’une femme de chambre », version minimale

Par Selim Lander

Le roman d’Octave Mirbeau est l’un de ceux qui ont « fait époque » au double sens où ils ont marqué les contemporains et où ils sont un reflet si fidèle de leur temps (aussi fidèle que peut l’être un roman) qu’ils prennent aux yeux des générations futures valeur de témoignage. Ceci explique que Le Journal d’une femme de chambre ait fait l’objet de plusieurs adaptations successives. Au cinéma, Jeanne Moreau et plus récemment Léa Seydoux ont rencontré un grand succès dans le rôle titre.

Le cinéma est incontestablement avantagé par rapport au théâtre car il peut reconstituer l’environnement des personnages avec une précision quasi parfaite. C’est en particulier le cas avec le film de Benoît Jacquot (avec Léa Seydoux – voir la photo) qui nous transporte dans l’univers de la Belle Époque comme si nous y étions. Or les objets pèsent lourd dans cette histoire : cirer les bottes, faire les lits, plier le linge, astiquer l’argenterie, servir à table, c’est le quotidien d’une femme de chambre. Comment faire spectacle (et non littérature) de ce quotidien sans montrer tous ces objets ?  

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Derniers jours pour l’opération 10.000 livres pour Haïti

Points de collecte, jusqu’au lundi 20 mars :

 – tous les matins de 9h à 13h au stade de Dillon (porte n°6, entrée par la Cité Dillon),
 – ce samedi 17 mars de 9h à 17h, et demain dimanche de 9h à 12h30, dans les centres commerciaux : Place d’Armes, Galleria, Rond Point et Génipa,
 – à la Bibliothèque Universitaire, campus de Schoelcher
 – dans différentes mairies (Prêcheur, Schoelcher et François, pour les autres se renseigner)
 – dans les bibliothèques de l’Espace Sud

URGENT : Nous recherchons aussi quelques bénévoles du monde universitaire et/ou littéraire pour nous aider à mieux trier les ouvrages à destination de bibliothèques universitaires, littéraires ou artistiques. Tél : (0696205621)

Dans la suite des actions de solidarité avec Haïti, menées après le passage du cylone Matthew qui a aussi détruit de nombreuses écoles et bibliothèques,  

ESA Caraïbes et de nombreux partenaires organisent du 10 au 20 mars, une grande collecte de livres, non scolaires et en bon état : littérature et culture générale Caraïbes, francophonie, romans, BD,  poésie, théâtre, essais, ouvrages techniques ou universitaires, ….
 
Nous aimons nos livres, alors partageons les avec des amoureux de la lecture partout en Haïti, à Jérémie, aux Cayes, à Jacmel, mais aussi à Gonaïves, au Cap Haïtien, à Fort Liberté, à Thiotte, à Port-au-Prince, et partout où nous pourrons, pour des orphelinats, écoles, bibliothèques communautaires ou associatives, centres culturels, et Alliances Françaises avec leur réseau de bibliothèques partenaires.

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Nulle mort ne peut

Pour Derek Walcott

— par Patrick Chamoiseau —
 

  

Il y a tant de chênes à Atlanta qui gémissent encore

Des champs qui pleurent

Qui chantent aussi

Et qui impriment aux capsules du coton des torsions incroyables !

 

C’est ce mélange

C’est cette torsion

Ce plus insoutenable qui habille l’envol des belles et seules images !

 

Que la mer mieux qu’Histoire te soit douce

Qu’elle te fasse mémoire

Que l’archipel mieux que pays te fasse collier

 

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Loulou Boislaville : il y a 16 ans déjà!

— Par Philippe Pilotin —

Déjà 16 ans qu’il nous a quittés !

Louis-lucien Boislaville dit Loulou Boislaville
(1919 – 2001)
(Auteur – chanteur – compositeur – interprète – danseur)

Mercredi 15 mars 2017, cela fait 16 ans que le musicien martiniquais Louis-lucien Boislaville dit Loulou Boislaville nous a quittés.

Acteur incontournable du patrimoine musical antillais, Loulou Boislaville a marqué de son empreinte bon nombre de chants populaires et a su émerveiller les publics à travers la Caraïbe, l’Europe, l’Amérique avec les Grands Ballets Martiniquais, puis le Nouveau Ballet Martiniquais. Avec son équipe du groupe Folklorique Martiniquais, ils feront plusieurs fois le tour du monde et de la Caraïbe à l’Europe, le succès sera le même.

Né en 1919 à Fort-de-France, Loulou Boislaville se passionne très jeune pour la musique. Il avait un fort penchant pour les tables de multiplications qu’il récitait en chantant, en rythmant les mots. Il était encore jeune quand il a rejoint les Éclaireurs de France dont il devient même chef de groupe. En 1935, les festivités pour le tricentenaire du rattachement des Antilles à la France subjuguent le jeune Louis.

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Derek Alton Walcott est mort

Derek Alton Walcott poète, dramaturge et artiste saint-lucien de langue anglaise, né le 23 janvier 1930 à Castries est mort le 17 mars 2017 sur l’île de Sainte-Lucie.

Il est principalement connu pour son poème épique Omeros, une adaptation de l’Iliade aux Caraïbes. Son œuvre est réputée pour avoir donné une peinture vivante et pittoresque de la culture et des coutumes antillaises.

Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1992, devenant ainsi le second auteur noir après Wole Soyinka à recevoir cette distinction. Et en 2010 il a reçu le prix T.S. Eliot.

Orphelin en bas âge, Walcott est élevé dans une famille métisse réduite à la pauvreté. Sa mère est obligée de faire des travaux de couture pour l’envoyer à l’école. Anglophone, il se voit séparé de la majorité francophone et catholique des Antilles. On retrouve plus tard, dans son œuvre, le besoin de surmonter la barrière des différents langages parlés dans les îles des Caraïbes. Il publie des poèmes dès la fin des années 1940 et poursuit des études en Jamaïque. De 1959 à 1976, il dirige un atelier théâtral à Trinité et y fait jouer certaines de ses pièces.

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Vénus et Adam

Par Selim Lander

Tous les grands prix Beaumarchais/ETC-Caraïbe ne se ressemblent pas : telle était la réflexion que l’on pouvait se faire en assistant pendant deux longues heures à la pièce d’Alain Foix (lauréat du prix 2004) qui mêle l’enquête policière et journalistique, la romance interraciale, les rites sanguinaires, la Tamise, Scotland Yard, le panthéon yoruba, la mythologie grecque, The Times, Libération et les dissections d’une médecin légiste à l’esclavage, à la vénus hottentote et aux saumons qui remontent les rivières. Non qu’on soit contre les mélanges de genres, au contraire, mais ici tout cela nous a paru plaqué et artificiel. On cherche – pardon, nous avons cherché – en effet vainement dans la pièce « l’alliance d’une esthétique brillante profondément humaniste [qui] fait merveille dans le roman [tiré de la pièce] » d’après le site Evène. (1)

Loin de briller, en effet, les dialogues ont semblé surtout plats et les bons mots désolants. On s’excuse ici auprès du lecteur, il faudrait en citer au moins un de ces bons mots mais, trop accablé par ce que nous étions en train de voir et d’entendre, nous n’en retînmes aucun.

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Henri Melon invité des Rencontres pour le lendemain

Mardi 21 mars 2017 à 19h au Saint-Esprit

En marge de la soirée, vous pourrez encore donner vos livres à l’association Esa-Caraïbes pour l’opération « 10 000 livres pour Haïti ».

Depuis le début des années 1970, le Théâtre Populaire Martiniquais vibre d’une vie artistique riche et est le cadre de multiples créations. S’il a adopté certaines œuvres consacrées, il se situe aussi à la genèse de certaines d’entre elles. Ce sont celles-ci, fruit d’un travail collectif désormais fixé par Henri Melon, qui sont à l’honneur d’un recueil qui couvre plus d’une trentaine d’années de passion théâtrale. S’y lit ainsi, au travers d’une confrontation entre langue créole et française, une vision critique de la situation martiniquaise. Abordant aussi bien des thématiques sociales (« Fils de la nuit ») que philosophiques (« L’Anthropomorphose ou le conte de Bandolié »), opposant idéalistes et corrompus, êtres en mal d’histoire ou borderline, écorchés et cyniques, ces pièces révèlent, sur trois décennies, les problématiques qui travaillent la littérature caribéenne et lui confèrent toute son aura.
Un amoureux rejeté parce qu’il parle créole… Un village en proie à des manipulations politiques, le monologue d’une aliénée… Autopsiant les rouages du collectif ou de l’intime, dévoilant les facettes paradoxales de l’être martiniquais, ses conflits internes tout autant que ses rapports toujours irrésolus au passé et à la domination blanche, les œuvres du Théâtre Populaire Martiniquais frappent par leur densité, leur préoccupation constante, leur caractère éminemment politique.

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« Adam et Vénus », texte et m.e.s. d’Alain Foix : une déception!

— Par Roland Sabra —

Le 21 septembre 2001 à Londres, sur la Tamise « bout de bois d’ébène flottant au fil de l’eau… » est découvert. Il s’agit du cadavre démembré d’un enfant noir juste vétu d’un short orange. Une enquête est ouverte pour retrouver l’identité, et de la victime et du criminel. Mais qu’est-ce que l’identité ? A partir de ce fait divers Alain Foix va construire « Adam et Vénus » d’abord sous la forme d’une pièce de théâtre, puis sous la forme d’un roman, démarche un peu originale qui va à rebrousse poil du parcours habituel de l’adaptation théâtrale.

Voir l’argument de la pièce

Après de nombreuses lectures, quelques mises en espaces, une réécriture romanesque, il présentait en création mondiale, à Fort-de-France la mise en scène de ce texte qui a été pour lui le point de bascule à partir duquel il a pu se dire écrivain. Reconnaissance à laquelle l’immense Antoine Bourseiller, acteur, auteur et metteur en scène, directeur de théâtre et d’opéra a contribué en « tombant amoureux » de ce texte et qu’il voulait mettre en scène. Sa mort en 2013 ruina ce projet et mit fin à une collaboration initiée quelques années plus tôt et qui permis aux foyalaises et foyalais de voir « Pas de Prison pour le vent«  en mars 2006.

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