Jour : 24 février 2017

La famille, objet éminemment cinématographique

Ces derniers jours à Fort-de-France, et ce pour quelques semaines sans doute, trois films ont l’heur de remplir les salles, et non les plus petites, du complexe cinématographique de Madiana.

— par Janine Bailly —

Ces trois films nous parlent de ce qu’est ou pourrait être la famille, sous différents cieux, à différentes époques, et selon des problématiques qui, si elles sont dissemblables, ont en commun d’analyser le vivre ensemble, ses bonheurs et ses difficultés, les traumatismes aussi qui lui sont indiscutablement liés. La famille comme cellule close sur elle-même et souffrant de ses propres maux intérieurs, mais aussi la famille en ce qu’elle est unité constitutive de nos sociétés occidentales, une cellule ouverte sur l’extérieur, un membre indissociable du reste du corps social. Entrer au cœur d’une famille singulière, au plus intime de son fonctionnement, c’est aussi nous faire appréhender les problèmes plus universels qui sont ceux des rapports humains, de la communication établie ou brouillée entre les êtres. L’écrivain portugais Miguel Torga, n’affirme-t-il pas que l’universel, c’est le local moins les murs ?

C’est, dans Il a déjà tes yeux, de Lucien Jean-Baptiste, traité sur le mode de la comédie mais sans exclure le sérieux du propos, l’histoire touchante de ce couple français mixte, lui d’origine antillaise, elle d’origine sénégalaise, mais tous deux de peau noire, qui adopte un enfant de peau blanche, yeux et cheveux clairs, acte généreux qui les remplit d’un bonheur immense, acte d’ordinaire salué comme courageux, mais acte qu’ici la société de façon assez unanime réprouve, tant il est vrai que sortir du rang et des comportements moutonniers fait que bien volontiers l’on vous fustige et vous montre du doigt !

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Races* humaines – Races* sociales

— Tribune de Roland Tell —

Récemment, Emmanuel MACRON a soulevé la question morale des maltraitances et des souffrances, infligées autrefois aux peuples colonisés. Après les Africains, pendant des siècles de colonialisme européen, et du commerce des esclaves, les Algériens, il y a plus de cinquante ans, se levèrent, un bon matin, réfugiés sur leur propre sol, et à partir de là, victimes de toutes les formes d’aliénation, pendant que les Colonisateurs bénéficiaient de tous les avantages – la terre, les conditions de vie, de travail, de progrès. La vraie question morale, posée en fait, est de savoir si une race avait le droit de maltraiter une autre, et puis, décolonisation oblige, de s’en tirer indemne ailleurs, après des années de barbarie, de pillages, de conquêtes, pour chercher à légitimer en 2017 l’oppression du passé, et réaliser une force idéologique subversive, née des cendres de la décolonisation.
Plus d’un demi-siècle après, sur la terre de France, ils restent incapables de penser de manière communicative, et, même par leur descendance métropolitaine, ils continuent d’être des monstres de l’intolérance et du racisme. Et pourtant, et pourtant, la société multiculturelle est de plus en plus une évidence dans la France d’aujourd’hui !

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