Jour : 7 octobre 2016

«Informer n’est pas un délit». Menaces sur la liberté de la presse

liberte_presse-3Les sociétés des journalistes signataires font part de leur vive inquiétude à propos du projet de loi intitulé « égalité et citoyenneté » qui pourrait réduire dangereusement la liberté de la presse.

Ce texte est examiné par le Sénat depuis mardi. Il entend vider de son contenu la loi du 29 juillet 1881, sous couvert de lutter contre les abus d’internet. Le Sénat s’apprête à remettre en cause ce texte fondateur sans concertation préalable avec les représentants des journalistes.
De quoi s’agit-il ? Les sénateurs envisagent notamment jeter à la poubelle le principe de la prescription des délits de presse – à commencer par la diffamation – au bout de trois mois, à compter de la date de publication : sur le support internet, ces infractions deviendraient, de fait, imprescriptibles, au même titre que les crimes contre l’humanité.
Ainsi, les contenus audiovisuels rediffusés ou disponibles conjointement en ligne (podcasts, replays, etc…), pourront être poursuivis indéfiniment, ce qui introduit une discrimination manifeste entre les médias et les supports.

De même, selon le texte sénatorial, la presse en ligne, uniquement disponible sur internet, se trouve totalement discriminée par rapport à la presse diffusée à la fois sur support papier et internet, puisqu’elle sera, par nature, exclue de la prescription trimestrielle et soumise à un risque d’action tant que ses articles seront en ligne.

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Matthew : « Haïti risque une nouvelle épidémie de choléra »

haiti_choleraHaïti est vulnérable. Le pays a déjà été frappé, en 2010, par un séisme qui avait causé la mort de 200 000 personnes. S’en était suivie une épidémie de choléra, qui avait touché plus de 680 000 personnes. Elle avait fait plus de 10 000 victimes.
Le risque est plus que jamais présent. Hier, les autorités se sont inquiétées du recensement de huit nouveaux cas. Cette infection intestinale provoque des diarrhées et une forte déshydratation. Elle est fréquente dans les pays pauvres où le système de traitement des eaux n’est pas fonctionnel. L’Organisation des Nations Unies a rappelé, ce matin être aux côtés d’Haïti dans son entreprise d’assainissement de l’eau.
Il faut dire que l’ONU porte une lourde responsabilité dans la situation sanitaire en Haïti. En août dernier, l’organisation internationale avait reconnu être impliquée au début de l’épidémie. Le foyer initial de l’épidémie semble en effet être la base des casques bleus népalais. Certains d’entre eux étaient porteurs de la maladie mais sans être affectés par les symptômes. Les eaux usées de la base, comprenant des matières fécales étaient rejetées dans la rivière Artibonite
L’épidémie s’était alors répandue jusqu’en République dominicaine, à Cuba et au Mexique.

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« Matthew « a fait plus de 800 morts en Haïti

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L’ouragan Matthew a fait au moins 842 morts lors de son passage sur Haïti mercredi, selon des officiels de la Direction de la protection civile haïtienne, cités par l’agence de presse Reuters.

Ce nouveau bilan a été confirmé par une branche locale de l’organisation gouvernementale émanant du ministère de l’Intérieur et des collectivités territoriales. Le ministère de l’Intérieur n’a toujours pas revu à la hausse son bilan officiel qui demeure à 271 morts.

Les autorités haïtiennes et les ONG font état d’un bilan humain dramatique après le passage de l’ouragan Matthew sur l’île mercredi.

Des bilans qui diffèrent souvent selon les sources, mais qui sont toujours extrêmement lourds.

Au moins 400 personnes ont perdu la vie, a indiqué à l’AFP le sénateur haïtien Hervé Fourcand, élu de la région Sud. Tout en précisant qu’un certain nombre de communes restaient inaccessibles plusieurs jours après l’arrivée sur le pays de l’ouragan alors de catégorie 4, sur une échelle de cinq. Il soufflait alors autour de 230 km/h.

La protection civile du Sud a évoqué pour sa part un bilan de 315 morts. Mais ce chiffre ne prend pas en compte les communes de Camp Perrin, Les Anglais, Coteaux et Arniquet, a-t-elle précisé à l’AFP.

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Electre. Variation à partir de Sophocle

— Par Michèle Bigot —

electre« Si l’acte est beau, pourquoi le cacher dans l’ombre ? »

Tout commence par un dispositif inédit : devant les gradins, une salle de classe : une dizaine de tables d’écoliers avec leurs chaises qu’occuperont les spectateurs : leur font face trois tables de classe occupées par les acteurs. Huit comédiens arrivent, prennent place vis-à-vis des spectateurs. D’emblée le quatrième mur est démantelé et quelque trente spectateurs se situent dans un espace intermédiaire entre la scène et les gradins. C’est que le théâtre est toujours et avant tout une lecture de texte. Et nous voilà précipités dans un univers qui n’est ni tout à fait la vie, ni tout à fait le spectacle !
Le jeu des acteurs prend donc naissance dans une simple lecture. Mais peu à peu le texte s’empare du corps des acteurs. Les voici soulevés par la force intrinsèque des mots et des passions. La poésie du texte est un envol. Ils s’arrachent à leur siège, à leur lecture, pour vivre le texte lui-même. Nous emportant avec eux, tant ils incarnent leur personnage avec vigueur et justesse.

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Baâda le malade imaginaire : ou de l’assujettissement ?

— Par Roland Sabra —

argan__toinetteArgan :
Je lui commande absolument de se préparer à prendre le mari que je dis.
Toinette :
Et moi, je lui défends absolument d’en faire rien.
Argan :
Où est-ce donc que nous sommes ? et quelle audace est-ce là, à une coquine de servante, de parler de la sorte devant son maître ?
Toinette :
Quand un maître ne songe pas à ce qu’il fait, une servante bien sensée est en droit de le redresser.

 

L’encre de Molière n’est pas encore sèche. La Compagnie Marbayassa dans Baâda le malade imaginaire en fait la démonstration. Le spectacle s’est joué à guichets fermés deux années de suite à Avignon, il a fait stade comble à Bamako, il s’est produit à La Réunion , en Guyane, à Ouagadougou, Francfort, Bruxelles… et Fort-de-France. Comme toutes les œuvres fortes, elle donne lieu à une foison de clés de lecture. Celle que nous propose la compagnie Marbayassa peut-être même à l’insu de l’intention première de la mise en scène, et qui semble émerger du jeu des comédiens est celle d’une dialectique entre maître et servante (Argan et Toinette), et au-delà d’une façon plus globale d’une problématique de l’assujettissement.

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Candide l’africain

Samedi 15 octobre 2016 à 20 h. Tropiques-Atrium

candide_africainAdaptation très drôle aux couleurs de l’Afrique du célèbre conte de Voltaire jouée par 6 comédiens-chanteurs-–musiciens- danseurs qui donnent au texte une nouvelle sonorité! « Il y avait au Faso dans la cour de sa majesté Toukguili de Gongonbiligongoni un jeune garçon nommé Candide » Renvoyé du palais, ,Il poursuit, par amour de Cunégonde, un voyage initiatique sur plusieurs continents. Il sera enrôlé dans l’armée et fuira la guerre dans le pays voisin. Il vivra un tremblement de terre, verra Pangloss pendu dans un autodafé, retrouvera Cunégonde, sera amené à tuer trois personnages importants… et il quittera l’Afrique pour poursuivre ce voyage initiatique sur plusieurs continents.

Les dialogues entre les personnages ainsi que les paroles du conteur – le griot africain- sont exactement ceux de l’œuvre d’origine, mis à part les nécessaires adaptations des noms de lieux et de pays et quelques bribes en Mooré et en Dioula.

La rencontre entre la langue de Voltaire et la tradition orale des griots fait mouche, on est surpris de l’actualité du propos.

La trame du récit voltérien a été respectée.

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Le lien social comme effet de discours

— Par Marie-Elisabeth Volckrick —
lien_socialComment la psychanalyse permet-elle de penser le lien social ? Freud a posé la question du lien social en terme de processus inconscients liés à un objet extérieur idéalisé. Lacan, tout en reprenant ces éléments, va transformer leur trajet, en faisant intervenir la notion de discours 1. Pour Lacan, le discours, c’est le lien social.
« En fin de compte, il n’y a que ça, le lien social. Je le désigne du terme de discours parce qu’il n’y a pas d’autre moyen de le désigner dés qu’on s’est aperçu que le lien social ne s’instaure que de s’ancrer dans la façon dont le langage se situe et s’imprime, se situe sur ce qui grouille, à savoir l’être parlant. » 2
(78)C’est principalement dans L’Envers de la Psychanalyse 3 que Lacan utilise le terme de discours : « C’est le discours qui fait lien social » et « le propre d’un discours c’est d’être sans paroles ». Comment comprendre ces assertions ?
Je propose de reprendre ici rapidement le schéma des quatre discours décrit par Lacan. Avec ce schéma, nous sommes dans une structure pure.

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