Jour : 26 septembre 2016

Le film à voir ce soir: Philomena

philomenaFRANCE 3/20H55 – inspiré d’une histoire vraie, le film de Stephen Frears, porté par Judi Dench (Skyfall, Indian Palace), est une œuvre poignante, agrémentée de subtiles touches d’humour et d’une belle réflexion sur la société.

Synopsis

Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils, Anthony, qu’une heure par jour. À l’âge de trois ans, il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver.
Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony.

Avec l’aide du journaliste, campé par Steve Coogan -également producteur et scénariste du film-, cette femme d’âge mûr va tout mettre en œuvre pour retrouver son fils, âgé de 50 ans, vendu par des religieuses à une riche famille américaine quand il avait 3 ans.

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Rêve et Folie : Claude Régy à l’apogée de son art

— Par Roland Sabra —

 reve__folie_claude_regy« Je ressens, je crois, avec beaucoup de force, le désir d’un théâtre qui n’en serait plus un... »1 . Le travail de déconstruction du théâtre tel qu’on le connaît en Occident entrepris par le Maître est arrivé à son terme. Il dit, à 93 ans, que c’est sa dernière mise-en scène. Mais au delà même du théâtre qu’il « essaie d’entraîner […] dans une zone qui se situerait au delà du monde visible, du monde évident, du monde qu’on nomme réel »2 la grande affaire de Claude Régy est celle du sens, de la conception métaphysique du sens, de l’indicible, de l’insaisissable, de l’au-delà du texte. « Le mot dans sa paresse cherche en vain à saisir au vol / L’insaisissable que l’on touche dans le sombre silence / Aux frontières ultimes de notre esprit. » Harold Pinter, Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Edward Bond, Peter Handke, Botho Strauss, Maurice Maeterlinck, Gregory Motton, David Harrower, Sarah Kane , la liste est longue des écrivains qui ont «  conditionné toute sa vie. »

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Victoria

— Par Guy Gabriel —

A Madiana :

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VICTORIA de Justine Triet ; avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud, Laurent Poitrenaux

Victoria Pick , avocate pénaliste, plutôt brillante est en plein vide sentimental ; le hasard l’amène à rencontrer, lors d’un mariage, son ami Vincent et Sam, un ancien dealer qu’elle a eu l’occasion de défendre et sortir d’affaire. Très rapidement, elle va se retrouver au coeur d’un imbroglio judiciaire et sentimental auquel elle devra bien faire face.

Justine Triet nous fait entrer dans l’univers incroyable d’une mère de famille (mère de deux jumelles) socialement à l’aise, belle, intelligente, avocate pénaliste de haut niveau ; univers incroyable, car sur le plan personnel, c’est plutôt la cata ;elle va tenter, vaille que vaille, de se débrouiller pour élever, seule, ses enfants, étant donné qu’elle est séparée de leur père ; situation qu’elle aura de plus en plus de mal à maîtriser, même si l’arrivée, inopinée dans sa vie d’un ex-client(ex-dealer), semble pouvoir l’aider à démêler l’écheveau que devenue sa vie.

Le film de Justine Triet pose un regard intelligent sur les dégâts psychologique de la société sur les individus, apparemment, les plus intouchables ; pour cela elle utilise, avec une remarquable efficacité les ressorts de la comédie romantique, matinée de drame personnel, tout cela avec un humour souvent décalé.

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Le Dernier Testament

— Par Michèle Bigot —

le_dernier_testamentM.E.S. et adaptation Mélanie Laurent

Théâtre du Gymnase, Marseille, création le 20/09/2016

Après une carrière cinématographique bien remplie, comme actrice et réalisatrice (rappelons le tout récent Demain qui est encore sur nos écrans), Mélanie Laurent arrive au théâtre avec l’adaptation et la mise en scène d’un roman de James Frey intitulé Le Dernier testament de Ben Zion Avrohom. Ce texte évoque la venue d’un nouveau Messie dans le New-York d’aujourd’hui, du nom de Ben. A l’instar de celui de Galilée, il doit faire face à toutes les formes de la misère humaine, et le XXIè siècle offre une large palette de possibilités : violence, racisme, solitude, chômage, drogue, cynisme généralisé, large territoire, propice aux miracles !

Lui aussi est juif, issu d’une famille orthodoxe convertie à l’évangélisme. Lui aussi aura à lutter contre le fanatisme et le dogmatisme de ces nouveaux pharisiens. Il a du pain sur la planche ! Un homme seul, fort de sa seule humanité face à la misère des corps et des cœurs !

On aura compris ce qui a attiré Mélanie Laurent dans ce texte, pour lequel elle avoue sa fascination.

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CIAM 2016 : « Les jours [et nuits] du cirque »

—Par Selim Lander —

circo-ripopoloPour la quatrième année consécutive le Centre International des Arts en Mouvement, basé à Aix-en-Provence, organise un festival du « nouveau cirque » qui réunit des circassiens souvent prestigieux. Ci-dessous un bref aperçu de cinq de leurs spectacles.

Circo Ripopolo : A Rovescio

Où est passé Carlito?

Gabriele et Jiancarlo sont deux employés de cirque. Pendant la représentation, ils sont chargés de changer les accessoires, nettoyer la piste, etc. Entre deux numéros, n’ayant rien de particulier à faire,  ils s’affairent à leur manière. Leurs spectateurs sont installés dans l’arène qu’ils ont posée derrière un minuscule chapiteau censé représenter le « vrai cirque ». Spectateurs ou voyeurs ? La réussite de ce spectacle est là tout entière : ces deux clowns d’un nouveau genre ont l’air tellement fatigués, tellement peu présents à ce qui se passe en dehors de leur petit monde, leurs « numéros » sont tellement dérisoires qu’ils parviennent par moment à nous faire oublier leur qualité d’artistes authentiques. Sous l’appellation « nouveau cirque » se cache beaucoup de choses différentes. Ici, on pourrait parler de cirque « contemporain », au sens du « n’importe-quoi et du presque-rien » que l’historien de l’art Jean Clair donne à « l’art contemporain ».

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