Jour : 23 juillet 2016

A travers cinq expositions, la Collection Lambert apporte sa pierre au Festival d’Avignon

— Par Dominique Daeschler —

La prestigieuse collection Lambert, qui pourrait avoir son pendant ici en Martinique avec la Fondation Clément, s’est elle aussi agrandie, croquant l’hôtel de Caumont qui abritait l’école des beaux arts en le jouxtant à l’hôtel de Montfaucon. Elle expose simultanément et jusqu’en novembre, Andres Serrano accompagné de Goya, Amos Gitaï, Christophe Gin, le collectif autour de Thierry Thieû Niang.
Torture – Andres Serrano.
Andres Serrano, newyorkais aux origines afro-cubaine et hondurienne, dans une exposition dénommée Tortures, dans l’esprit de son travail sur le corps, l’éros et le thanatos, son intérêt pour les aliénations sociales et politiques, donne à voir en série des corps photographiés en noir et blanc dans des situations diverses, de torture (en référence aux camps nazis, à la Stasi, à l’Orient et l’axe du Mal, Guantanamo et le Bloody Sunday irlandais). Comme toujours son travail est provocateur (on se souvient du vandalisme de son Piss Christ ici même en 2006). Les corps et les visages torturés sont beaux, rappelant à la fois le chemin de croix du Christ (Serrano est très influencé par son éducation catholique) et, entre autre, car symboliques de sociétés nanties et racistes, les violences américaines du KKK.

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Avignon 2016 (13) : « Artaud-Mômo », « Jaz », « Hearing »

— Par Selim Lander —

artaud momoArtaud-Mômo

Ce spectacle proprement extraordinaire ne cesse de tourner et de revenir au théâtre du Chêne Noir où il a été créé en 2000 dans une mise en scène de Gérard Gelas avec Damien Rémy. Doublement extraordinaire à vrai dire et d’abord en raison du texte, celui de la fameuse Conférence du Vieux Colombier, là-même où Artaud s’était illustré comme comédien, sa dernière apparition publique. Une conférence que, à vrai dire, trop atteint par sa folie, il fut incapable de donner véritablement, tentant d’improviser quelque temps, accusant l’aliéniste de Rodez d’être responsable de son état à cause des électrochocs, avant de s’interrompre prématurément, non sans avoir plongé dans le malaise l’assistance nombreuse et choisie venue l’écouter.

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Le Festival dans la rue

— Par José Alpha —

festival_de_rue_j_alpha-1Le lancement du 45 eme Festival culturel de la ville de Fort de France, attendu par les Martiniquais et les nombreux juillettistes visiteurs du pays, a clairement affiché une orientation de plus en plus développée par les grands rassemblements internationaux des Arts de la rue : le Carnaval des Arts.

L’important public massé tout le long de la rue de la Liberté, a découvert avec ravissement , pour cette 6eme édition, la grande parade des artistes invités à surprendre, émerveiller et à questionner. Un peu comme durant ces jours gras du Carnaval caribéen avec ses explosions de couleurs, de musique et d’émotions créées par ses extraordinaires mises en scène, la soirée féérique du dimanche 3 juillet dernier a illuminé la savane de Fort de France jusque tard dans la nuit malgré les averses de fin de carême.

Les talentueux jongleurs de lumière, les cracheurs de feu, les masques et tous ces personnages insolites, fantômes, satires politiques, échassiers lumineux, marionnettes géantes, portés par les « vidés » des groupes musicaux et danseurs de rue, ont surpris les spectateurs ; ici par la magnificence du geste poétique , là par des imaginaires doucement détachables de l’être social comme ces étonnantes bulles et personnages lumineux qui mettent en lévitation des univers « extraterrestres » hantises des enfants et de « tous ceux qui le sont encore ».

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